Urbanisme

À la halle solaire, le vélo est roi

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Par Sipane Hoh, le 26 mars 2025.
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© AREP / Photographe Guillaume Satre

À Paris, la nouvelle halle à vélos solaire est opérationnelle. Faisant partie du projet Horizon 2024, l’ensemble réalisé par le groupe AREP, qui a été inauguré juste avant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, prouve non seulement un excellent savoir-faire mais se caractérise par son indéniable aspect esthétique. C’est une réalisation remarquable en faveur de l’intermodalité.

Accessible grâce à un escalier mécanique et un autre fixe, la nouvelle sortie de la gare du Nord a été révélée dans le but d’améliorer le flux ainsi que la qualité du parcours voyageur. Elle amène désormais vers le parvis haut, où se trouvent la gare routière et la halle à vélos. L’ensemble, qui s’est doté au passage d’une place sobrement aménagée, s’ouvre aussi sur la rue du Faubourg-Saint-Denis. On y trouve le plus grand parking à vélos d’Île-de-France, faisant partie d’un projet beaucoup plus large, celui de la rénovation de la gare du Nord porté par Île-de-France mobilités. Avec son allure, sa forme et sa toiture en double pente, l’équipement qui couvre presque 2 000 m² fait un joli clin d’œil aux halles de marchés, sauf qu’ici il n’y a rien à vendre, encore moins à exposer, pas de foule ni de marchandises, les étals cèdent la place à des structures en acier rythmées et parfaitement millimétrées servant d’assises pour y accrocher les vélos. Qu’ils soient classiques, électriques ou vélos-cargos, ces derniers peuvent s’y garer en toute sécurité et sous la vigilance des caméras, dans l’espace qui leur est dédié. D’une capacité de 1 200 places, cette halle des temps modernes, qui s’insère avec tact dans les 12 ha de la gare du Nord, témoigne d’un engagement assuré pour la décarbonation. Cependant, sa construction ne fut pas une mince affaire. Sous ses airs de facilité, l’ouvrage tient d’une gageure. En effet, la dalle qui lui sert de point d’ancrage se trouve être le toit de la gare RER et date du début des années 1970. C’est en quelque sorte un terrain miné pour y ériger quoique ce soit.

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75013 Paris

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    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Urbanisme

    Repenser l’habitat dans les centres-bourgs

    Par Sipane Hoh, le 6 décembre 2023
    La réhabilitation de l’immeuble Thérias à La Monnerie-Le-Montel par l’Atelier du Rouget Simon Teyssou & associés constitue non seulement une reconversion réussie mais pose la délicate question de reconsidération de l’habitat dans les centres-bourgs. Située dans le département du Puy-de-Dôme, aux confins de la Loire et de l’Allier, la commune de La Monnerie-le-Montel appartient à la communauté de communes de la Montagne Thiernoise et au parc naturel régional Livradois-Forez. Situé à proximité immédiate de l’autoroute A 89, le centre-bourg est à quarante minutes de Clermont-Ferrand et à dix minutes de Thiers. L’immeuble Thérias, disposant d’une double orientation, est composé de deux étages surmontés de combles. La réflexion de la commune de La Monnerie-le-Montel débute avec le programme Habiter autrement les centres-bourgs porté par le parc naturel régional Livradois-Forez et le conseil général du Puy-de-Dôme entre 2011 et 2013. Le projet architectural, porté par l’Atelier du Rouget Simon Teyssou & associés, consiste à agrandir la surface commerciale du rez-de-chaussée de l’immeuble Thérias afin d’accueillir une nouvelle épicerie et l’historique boulangerie. Pour cela, les architectes ont supprimé la circulation verticale originelle et ont décidé de démolir pour reconstruire l’extension en rez-de-chaussée prolongeant les activités commerciales au nord-ouest entre l’édifice et la paroi rocheuse. Des transformations qui ont nécessité la création de six nouveaux logements côté rue de la Mairie. Les habitations composées de trois logements accessibles aux personnes à mobilité réduite et trois en duplex, se trouvent ainsi dans une extension sur deux niveaux qui est adossée à l’édifice le long de la façade nord-ouest donnant sur une cour. À noter que les trois logements qui occupent le 2e étage et les combles sont desservis par des passerelles individuelles qui enjambent la cour depuis la rue de la Mairie. Un trait d’union entre ancien et nouveau Le projet assume la distinction entre l’existant et le neuf. Ainsi, la nouvelle extension qui s’est greffée à l’immeuble patrimonial possède ses propres caractéristiques. Pour parfaire le contraste entre les deux parties de l’édifice, les menuiseries en bois existantes de la façade sud-est ont été conservées, restaurées et doublées par des fenêtres intérieures pour des raisons acoustiques et thermiques. Les architectes, qui tenaient à cœur le réemploi et la provenance des matériaux des ressources locales, ont opté pour la réalisation des murs des extensions, de la totalité des nouveaux planchers, des menuiseries extérieures et intérieures pour le bois, un matériau fourni par les scieries de la vallée de la Dore ou du Forez. De même, une chaudière collective à granulés de bois a été prévue pour chauffer l’ensemble du programme. Rappelons que les isolants mis en œuvre sont biosourcés, quant au béton utilisé pour la réalisation des ouvrages enterrés et adossés à la pente, il est composé de granulats provenant de carrières locales. Soulignons également que le réemploi est au cœur même de l’opération, les architectes ont réutilisé certaines portes de communication existantes. Un doux dialogue entre ancien et nouveau s’est opéré, ouvrant une nouvelle page à un projet en léthargie. La réhabilitation de l’immeuble Thérias constitue, à
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    Architecture un lieu

    Un acteur incontournable du retail

    Par Nat Lecuppre, le 3 mai 2024
    Nous avons rencontré Philippe de Mareilhac, président de l’agence MV Design. L’agence d’architecture et de design de lieux est spécialisée dans la création d’espaces à relations fortes, pour des marques désirables et durables, dans le retail et l’hospitality. Philippe de Mareilhac perpétue ainsi l’expertise de son père, Alain, fondateur de l’agence en 1985, et disparu cet été. Le développement de MV Design repose actuellement sur trois piliers : la transformation du retail autour de la relation client, l’omnicanal, l’expérience et la RSE. la diversification vers des projets d’hospitality (bureaux, restauration, résidences services). le développement d’une expertise forte en matière d’économie circulaire et d’éco-conception afin d’aider ses clients retail et hospitality à innover. Ce troisième pilier étant fortement lié à la labellisation B Corp de l’agence, et au partenariat avec le collectif Génération Responsable. Nous avons demandé à Philippe de Mareilhac de partager avec nous sa vision sur le retail. NDA : Pour vous, quels sont les grands changements dans le secteur du retail depuis ces dernières années ? Qu’est-ce qui a totalement disparu ? Philippe de Mareilhac : J’identifie 5 grands changements : La transformation digitale qui continue. Après le click & collect, le web to store et le showrooming, la transformation continue via TikTok et le Live Shopping. Le magasin et les RS sont complémentaires et interdépendants. Les nouveaux usages pour une consommation plus responsable : seconde main, réparation, transition alimentaire, anti-gaspi… Les clients veulent continuer à consommer, mais différemment, et voient dans l’économie circulaire un modèle plus vertueux, et aussi plus économique (cf. les enjeux de pouvoir d’achat). On note le retour du commerçant avec l’importance donnée aux équipes pour créer du lien avec les clients, conseiller, accompagner. C’est le facteur X versus faire ses achats en ligne. Les magasins ne peuvent plus se limiter à être un lieu de stockage. Ils doivent plus que jamais incarner l’expérience de marque, et apporter du plaisir et de l’efficacité aux clients pour justifier le déplacement. Enfin le multi-format. Un réseau, ce n’est plus un concept déployé de manière industrielle et ultra normée sur des centaines de pdv. Un réseau doit être agile et protéiforme, avec des formats et des usages différents, des touches locales dans le design et l’offre produit, et une capacité forte à s’adapter au contexte concurrentiel de sa zone. Quant à ce qui a disparu, je reviens à mon cinquième point sur l’évolution d’un réseau. Avant, on était dans l’hyper industrialisation d’un concept, avec la volonté d’avoir une imagine hyper homogène et systématique partout. Et tous les 5 à 7 ans, on refaisait tout. C’est encore le cas dans beaucoup d’enseignes low cost où le prix est la raison de venue des clients. Pour le reste, les magasins sont devenus plus agiles et modulables en termes de formats, usages et design. Les actifs sont amenés à durer plus longtemps, et le retail staging (cousin du home staging) permet d’actualiser un concept sans tout refaire. De même, en termes de branding, le design est plus subtil et les marques créent des lieux résolument plus lifestyle, et non des boites « hyper brandés » comme dans les années 1980 à 2000. NDA : Quelles sont les tendances émergentes ? PDM : Il
    Image du Salon SIEC
    L'événement

    Siec, le commerce revient !

    Par Anne-Marie Fèvre, le 1 septembre 2023
    Le 18e Salon international des espaces commerciaux se tient les 19 et 20 se­ptembre 2023 à la Porte de Versailles. Rencontre entre les acteurs du retail et de l’immobilier commercial, dans un secteur en mutation. « Le Siec, c’est un salon pointu, du be to be, affirme Juana Moreno, organisatrice pour Comexposium de cette manifestation depuis 2018 1. Ce sont deux jours d’échanges entre les professionnels européens du secteur commercial : promoteurs, enseignes, investisseurs, conseils, prestataires, pouvoirs publics. » Ce Salon international des espaces commerciaux, de l’immobilier commercial et du retail français et européen a été créé en 2004 par le CNCC (Conseil national des centres commerciaux). Qui s’est rebaptisé Fact (Fédération des acteurs du commerce dans les territoires) en septembre 2022. L’association justifie ce changement d’identité : « C’est pour mieux englober les mutations du secteur. En quarante ans, les centres commerciaux ont formidablement évolué : les concepts ont essaimé – villages de marques, travel retail, retail parks –, les offres se sont diversifiées – santé, sport, bien-être, loisirs, restauration. » La 18e édition du Siec 2023, sur le thème « Le commerce est de retour », est le reflet de cette orientation élargie. Juana Moreno précise : « Le salon, c’est un état des lieux. Y sont présentés les projets en phase de commercialisation, il y en a assez peu. Et les nouvelles opérations en phase de développement. Le salon permet de faire aboutir des ventes. » Si l’on se réfère à l’édition du Siec 2022 – l’effet Covid était encore marquant, il y a eu un reflux depuis 2019 –, ce sont environ 120 exposants qui sont attendus, 1 600 représentants d’enseignes, pour 4 500 participants. Deux pavillons sont deux points forts : « Le premier est consacré aux start-up, aux grandes innovations, aux nouveaux logiciels, au networking, aux dernières tendances de la vente comme la seconde main… Le second pavillon illustre la période. Si le Covid a démultiplié le commerce en ligne, il a aussi créé du regain pour les espaces physiques du commerce, qu’il faut relancer. Pour attirer les clients, les retail parks doivent offrir autre chose que de la vente : créer des univers pluriels, avec des zones de loisirs pour les enfants. Ce serait fantastique si on pouvait y intégrer du social, des centres de soins, du sport, de la culture… Cela commence. » Depuis cinquante ans, le développement urbain des géants commerciaux a eu le grave préjudice de vider les centres des petites et moyennes villes (Nda n° 53). Le Siec n’est pas indifférent à ce constat et à l’opération « Cœurs de ville » menée avec les élus. Pour Juana Moreno, « il faut lutter contre les enseignes bas de gamme, pour de nouveaux commerces liés au changements climatiques, pour des halles marchandes… En ruralité, il y a des acteurs des collectivités locales qui se démènent pour rééquiper des villages de commerces diversifiés intégrant La Poste, des ressourceries, du numérique… Il faut recréer des liens sociaux et humains partout. » Ce rendez-vous est également étayé par des conférences animées par des experts. « Nous les avons augmentées, ajoute Juana

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