Architecture, l'esprit du lieu

Anbassa le temps d’un café

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Par Sipane Hoh, le 21 février 2025.
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© Francesca Iovene

C’est l’histoire d’un bâtiment Art déco datant de 1935 situé à Pantin qui a été subtilement transformé par les architectes de l’Office Abrami Rojas pour accueillir une nouvelle enseigne : Anbassa. Un univers épuré aux arômes de café prend ainsi vie.

Le concept a été créé en 2007 par Sylvain Chauvineau et Jacques Chambrillon, deux associés qui ont ouvert en 2011 une brûlerie à Melun. Vu le succès de leur entreprise, ils renouvellent l’expérience à Pantin. Anbassa, qui puise son nom dans la langue amharique et signifie « lion », s’installe ainsi à la place d’une ancienne compagnie d’assurances réalisée par l’architecte René Tanalias et classée Monument Historique. Une fois franchies les anciennes portes réhabilitées avec adresse, un monde épuré s’offre au visiteur. Bienvenue au royaume du café. Dans ce lieu savamment réhabilité, chacun peut à sa guise acheter, consommer mais aussi découvrir et s’instruire. Ce lieu énigmatique a été conçu par l’agence d’architecture italo-mexicaine Office Abrami Rojas (OAR) qui, après avoir mis à nu les murs et la structure porteuse, a revalorisé les anciennes coupoles en béton armé serties de verre, révélant des éléments exceptionnels jusque-là dissimulés. Au fond, le laboratoire, toujours visible grâce à ses grandes délimitations vitrées, sépare la zone de dégustation des bureaux. Les trois espaces qui se suivent retracent à leur tour l’histoire du breuvage. La torréfaction, la vente et la dégustation constituent ainsi le récit du lieu. Anbassa est plus qu’un banal lieu où se rendent les gens pour déguster un café, c’est une boutique doublée d’un laboratoire aux allures d’un mini musée qui promeut un rituel : celui d’un breuvage magique qui n’a cessé de se renouveler.

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    Office Abrami Rojas (OAR)

    174, rue de Belleville

    75019 Paris

    www.officeabramirojas.com

    Anbassa Artisan Torréfacteur Pantin

    57 bis, rue Hoche

    93500 Pantin

    Tél. : +33 (0)9 55 13 80 71

    www.anbassa.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Le récent réaménagement du Terminal 2 de l’aéroport Changi de Singapour — à moins qu’il ne s’agisse plutôt de son « paysagement » — par Boiffils Architectures déstressera les plus angoissés des passagers aéroportés. Pour sa première intervention aéroportuaire, l’agence française – internationalement reconnue jusqu’à présent pour ses fascinants centres commerciaux, magasins et hôtels de luxe – métamorphose le parcours (souvent du combattant) du voyageur en une expérience sensuelle et confortable aux portes de la « Ville Jardin ». Un Petit Poucet. Architectes d’intérieur, Jacqueline et Henri Boiffils créent leur agence il y a quarante ans. Ils choisissent d’exercer leurs talents dans le secteur du commerce, que leurs confrères ignorent ou dénigrent. En 1991, ils relookent complètement l’espace beauté du Printemps, salué par la presse et plébiscité par les clients. Repéré par une des deux « tigresses du shopping-mall » thaïes, le couple entame dès lors une collaboration fructueuse enchaînant les centres commerciaux qu’inaugure en 1994 le Siam Paragon et que EmQuartier couronne en 2015.. Rejoints, onze ans plus tôt, par leur fils Bazile architecte, ils ont pu y concilier enfin architecture et aménagement intérieur. Ayant su conserver une taille « artisanale », l’entreprise familiale maîtrise néanmoins tout aussi bien les concepts architecturaux et merchandising que la technologie, que ce soit dans l’Hexagone ou à l’étranger, tout particulièrement en Asie. D’où très certainement son invitation à concourir pour la rénovation des 120 000 m2 du Terminal 2 de l’aéroport Changi de Singapour. Ouverte en 1991 et rénovée en 2003, cette aérogare n’était plus à la hauteur d’un hub accueillant désormais plus de 70 millions de passagers malgré la construction de deux terminaux supplémentaires. Livré en 2019 et conçu par Moshe Safdie, le spectaculaire centre de transit Changi Jewel concentre cinémas, galerie commerciale, espaces de relaxation et jardins dont la cascade de 40 mètres de haut constitue l’attraction exclusive. Dessiné par Thomas Heatherwick, un cinquième terminal (aussi vaste que les quatre autres réunis) est désormais en chantier. Finalement, c’est David qui l’emporte en 2018 face aux Goliath de l’architecture aéroportuaire ! Itinéraire d’un voyageur serein. Le cahier des charges du commanditaire suggérait la piste d’un resort, les Boiffils lui substituent un paysage naturel faisant écho à la luxuriante végétation de cette cité-État pourtant si dense ! Ce ne pouvait que faire la différence en faveur de leur projet. Malgré l’épisode Covid, leur concept a été mis en œuvre en moins de trois ans aux côtés d’une maîtrise d’ouvrage exceptionnellement compétente. À l’image du client du grand magasin ou d’un hôtel, le passager doit être au cœur de la conception d’une aérogare. Il faut répondre à ses besoins et anticiper ses appréhensions, voire ses phobies, tout en stimulant sa curiosité et son plaisir, quels que soient son âge, sa nationalité, son genre et ses goûts. Il est indispensable d’y gommer les contraintes et les obstacles ou tout du moins les réduire au minimum. Voyageurs – souvent en terre inconnue – et accompagnants redoutent le gigantisme au fonctionnalisme exacerbé – y compris sécuritaire – des aéroports. S’y repérer y est donc encore plus primordial que dans un shopping-mall. Pour ce faire, rien de tel qu’ouvrir leur champ visuel, créer des transparences, des repères, des stimuli. Et
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