Architecture, l'esprit du lieu

Beefbar prend ses quartiers à New York

Par Nat Lecuppre, le 4 mars 2025.
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© Francis Amiand

Depuis 2008, l’agence Humbert & Poyet excelle dans le résidentiel haut de gamme, l’hôtellerie et la restauration. La griffe des architectes s’apparente à un classicisme revisité et inspiré de l’Art déco.

Les deux architectes, Emil Humbert et Christophe Poyet, sont passionnés de mode et de design. Ils ont une soif inassouvie de découvrir sans cesse et d’innover. Ces traits de caractère se retrouvent dans leurs projets, qui ont tous en commun la mise en valeur des savoir-faire, des matériaux, les conjugaisons de formes et de volumes et la présence d’œuvres d’art.

La saga Beefbar.

Après leur premier Beefbar en 2008, à Monaco, l’agence Humbert & Poyet n’a cessé de collaborer avec le groupe pour implanter les restaurants aux quatre coins du monde. Ils ont signé les Beefbar de Mexico, Hong-Kong, Athènes, Malte, Paris, Mykonos, Milan, Dubaï… et tout récemment celui de New York.

Beefbar New York.

Le décor imaginé par Humbert & Poyet est à l’image de la ville, à savoir gigantesque. L’établissement de 600 m2 est situé dans le quartier branché de Tribeca, et plus exactement dans un building de style Art déco. Pour leur projet, les architectes vont prendre en compte la configuration des lieux, qui bénéficient d’une grande hauteur sous plafond et de hautes fenêtres en arches.

En entrant, on découvre la première salle au parfum d’élégance. Les murs sont habillés en partie basse d’un calepinage en bois ponctué de cabochons en laiton et d’un bas-relief en staff aux motifs végétaux stylisés. Un parquet de Versailles épuré du motif originel est posé au sol. En clin d’œil à l’héritage industriel de Manhattan, un plafond à caissons de couleur sombre est installé. Il contraste avec la corniche de teinte claire et peinte d’éléments délicats et floraux.

Pour renforcer cette ambiance sophistiquée, les tables sont en marbre Verde Alpi, les banquettes en velours assorties, des assises en tissus de Pierre Frey, des appliques en bronze et albâtre… Autant de détails qui confèrent au lieu son côté luxe et élégant. Des miroirs vieillis sont installés et rappellent la vie mondaine des années 1930. Pour plus de convivialité et d’animation, la cuisine est largement ouverte sur l’espace, et une cave à viandes encadrée de marbre plissé rouge et blanc est exposée.

Le bar est tout aussi spectaculaire. Surplombé d’une canopée et d’un plafond réfléchissant, il est habillé de marbre grenat et de baguettes en laiton. Au sol, on a du terrazzo. L’ambiance est feutrée. Elle invite aux échanges. Sur les murs, on a du cuir tendu. Les sièges sont recouverts du tissu Rocher issu de la collection Villa Riviera by Humbert & Poyet édités par Nobilis. Le long comptoir aux tabourets hauts permet de déjeuner ou de dîner autrement.

Une private room s’apparente à un écrin intimiste. Le plafond est volontairement plus bas pour souligner le côté confidentiel. Au sol, une moquette accentue le côté feutré du lieu. Au mur, un papier peint texturé est illuminé par des appliques en verre de Murano chinées à Milan.

Avec le concept d’aménagement imaginé par Humbert & Poyet, il est aisé de se plonger dans l’univers de la Café Society des années 1930. Comme toujours, avec l’accent mis sur les matériaux et les détails, on frôle l’excellence architecturale.

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    Humbert & Poyet Architecture

    Le Monte Carlo Sun

    74, boulevard d’Italie

    98000 Monaco

    Tél. : +377 93 30 22 22

    www.humbertpoyet.com

    Beefbar

    105 Hudson St, New York

    NY 10013

    États-Unis

    www.beefbar.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Un projet enrubanné avec art

    Par Nat Lecuppre, le 9 octobre 2024
    Il est indispensable pour une agence d’architecture de bien s’entourer de partenaires et de prestataires compétents et de qualité afin de mener à bien un projet architectural remarquable. Dans le projet de la tour de bureaux One Bank Street à Londres, EeStairs révèle tous ses talents. La Société Générale à Londres inaugure son siège social dans le quartier d’affaires Canary Wharf. L’immeuble One Bank Street est le fruit d’un travail d’exception entre le Kohn Pedersen Fox Associates, cabinet d’architectes du promoteur Canary Wharfp Group, l’agence TP Bennett Architects London, Adamson Associates (International) Limited et EeStairs, leader dans le domaine des escaliers d’exception. Des prouesses architecturales. Le site de 68 000 m2 a une pièce maîtresse qui interpelle chaque visiteur dès son entrée. Il s’agit d’un escalier en tant que chef-d’œuvre architectural. Il prend place dans l’atrium et se déroule jusqu’au quatrième étage. Il dynamise les lieux et rend fiers les 3 000 collaborateurs qui se rendent dans ce lieu singulier. Les lieux sont contemporains voire futuristes. On y trouve principalement des plateaux ouverts avec des zones de détente et de travail informel. Un hub central favorise les échanges. Un environnement végétal est créé avec plus de 9 000 plantes. Ce qui a permis à la tour d’obtenir le label BREEAM Outstanding. Une architecture pensée pour l’escalier. À l’origine, l’escalier devait être une spirale. Puis, le concept a évolué et s’est transformé en ruban. Inspirée de la spirale d’Archimède, les lignes sinueuses s’élargissent au fur et à mesure qu’elles tournent entre la façade vitrée inclinée et les balcons arrondis des trois étages. Un véritable travail d’ingénierie, de technologie et d’études a été effectué pour modéliser ce ruban architectural. Les rubans intérieurs et extérieurs des balustrades ont été simplifiés et élevés de 1 900 mm sans ondulation au niveau des paliers entre les volées d’escalier. Cette élévation permet de dissimuler les paliers de repos. La forme est pure sans points de départ ni d’arrêt dans les balustrades. En plus de la conception, la mise en place dans le bâtiment de la structure autoportante est une prouesse. Le savoir-faire d’EeStairs est à l’origine du succès de ce projet. Le fabricant a conçu un escalier sous la forme d’une structure en acier monocoque et une sous-face en GRG moulé recouverte d’EsSoffit®, un revêtement lisse et ultrasolide, procédé unique d’EeStairs. L’escalier de 29 tonnes a été fabriqué en trois parties afin de pouvoir être transporté et mis en place par la terrasse au cinquième étage. L’installation de l’escalier a commencé par le balcon supérieur, nécessitant un ascenseur tandem avec deux grues araignées, plusieurs étais de douze mètres attachés à la structure primaire du bâtiment. Les mains courantes et les marches sont réalisées en chêne européen (conforme aux normes FSC). Des rondelles lumineuses dans les rampes éclairent avec subtilité les marches. Une fois de plus, EeStairs démontre tout son talent pour concevoir des projets extraordinaires et pour allier son savoir-faire avec la créativité des ­architectes.  
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Voir la vie en jaune

    Par Nat Lecuppre, le 2 octobre 2024
    La société Mata Capital s’est installée comme beaucoup d’entreprises à Massy, ville qui fait partie du pôle de compétitivité Paris-Saclay. Mata Capital a ses locaux dans un immeuble renommé Yellow et anciennement appelé EFG, au 1-5 avenue Carnot à Massy. Il s’agissait de faire un travail de rebranding et de repositionnement de ses bureaux. Pour cela, Mata Capital a fait appel à l’architecte designer Émilie Bongard et à son agence èmM Architectures. Le concept du projet. Le défi pour l’architecte était de proposer un nouvel hall d’accueil et de nouveaux espaces communs. L’immeuble est en plein cœur d’un quartier d’affaires où bien souvent tout est uniformisé voire grisâtre. Pour son concept architectural, Émilie Bongard a choisi de dynamiser les lieux. Pour stimuler le regard dès le seuil de porte franchi, l’architecte prend le parti de jouer avec la couleur et plus particulièrement avec le jaune. Vitaminer en Jaune. En colométrie, le jaune est une couleur qui revitalise, qui représente le soleil, qui apporte du peps, de l’énergie, de la joie… Cette teinte est reconnue pour être un bon remède contre la déprime et la morosité. Une couleur vive comme le jaune permet dans un espace de renforcer l’identité de celui-ci. Selon la superficie, elle permet de délimiter une zone et de la rendre plus chaleureuse voire cosy. Pour mener à bien sa mission, Émilie Bongard a fait appel à Balsan pour mettre à nu la structure, conserver une écriture brute des volumes, en sublimant par la couleur et le confort. Matériaux sélectionnés. Les collections Balsan mises en place sont Symbiance et Pilote2 Sonic Confort coloris jaune. Les qualités des matériaux permettent de renforcer la sensation de bien-être dans les espaces. La collection LVT Symbiance est un revêtement nouvelle génération. Une solution acoustique intégrée est proposée : LVT Rigid Clic Acoustic. La sous-couche sous les lames et dalles vinyles Symbiance attenue les bruits d’impacts (18dB). Les aspects pierre et bois se conjuguent au textile et permettent de jouer avec les matières. Un système clipsable « Unipush » est adapté aux établissements à trafic intense. Pour se marier avec les dalles LVT Rigid Clic de coloris Ciment (45 x 90 cm), l’architecte a choisi une collection de revêtements textiles aux couleurs acidulées : Pilote2 Sonic Confort. 100 % polyamide teinté masse, le matériau est facile d’entretien et résistant à la décoloration. Une fois de plus, on s’aperçoit que les dessous d’un projet sont essentiels. Il s’agit pour un architecte de bien choisir ses partenaires et prestataires afin de concrétiser un projet parfaitement imaginé.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Esquisse des bureaux de 2025

    Par Nat Lecuppre, le 9 mai 2025
    Tous les ans, une étude est menée par Parella, leader du conseil d’entreprises en immobilier et en matière de transformation des espaces et des modes de travail, et par CSA Research. Elle a pour objectif de faire un constat sur l’évolution des modes et espaces de travail. Cette étude permet de comprendre les nouvelles tendances et aspirations tant au niveau des salariés que des dirigeants, d’appréhender de meilleure façon les demandes et de répondre au mieux à toutes les attentes dans le secteur tertiaire. Elle a été effectuée auprès de plusieurs centaines de personnes travaillant dans des sociétés de 50 collaborateurs ou plus. Les réponses obtenues mettent en exergue les priorités et les critères importants sur l’environnement, mais aussi tous les modes de travail (télétravail, flex-office…). Le mode télétravail. Depuis la pandémie, le télétravail fait partie de notre vie. Il est de plus en plus ancré dans la vie de la société : 56 % des dirigeants des entreprises françaises l’autorisent. On constate une augmentation de 3 % par rapport à 2023, et 74 % des salariés en bénéficient dans des sociétés de plus de 50 salariés. Toutefois, selon les métiers et les fonctions, le télétravail ne peut être uniformisé ; 55 % des salariés peuvent le pratiquer, mais 26 % n’en ont pas l’opportunité. Le mode flex-office. Le flex-office ne cesse de prendre de l’ampleur : 32 % des salariés travaillent en flex-office, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’année précédente. Les dirigeants conscients de l’organisation liée à ce type d’environnement sont 19 % à en profiter, en augmentation de 9 % par rapport à 2023. La problématique de ce mode de travail reste la gestion des taux de présence des équipes sur le site. Les flux doivent être régulés et contrôlés ; 68 % des « flex workers » suivent une organisation qui évitent les pics de fréquentation. Pour cette raison, des outils de pilotage et de planification deviennent incontournables. L’espace de travail. Il s’agit d’attirer les talents mais aussi de conserver ces derniers ainsi que les autres salariés. L’environnement de travail est un critère important. Pour 73 % des salariés, les espaces de travail déterminent le choix de leur employeur. Une hausse de 4 % par rapport à 2023. Les jeunes générations portent leur attention sur l’agencement et l’accessibilité des bureaux mais aussi sur la qualité des équipements. 51 % des salariés mettent l’accent sur la localisation de leur entreprise, puis vient la qualité de l’aménagement et du mobilier. Bien-être et performance. Pour 90 % des dirigeants, le bien-être des collaborateurs est une priorité, car il favorise la performance. 82 % des salariés partagent cette vision et estiment que l’aménagement des espaces de bureaux influent sur leur productivité et leur envie de rester dans l’entreprise. On remarque que le critère environnemental dans la conception commence à peser son poids, tant pour attirer les talents que pour renforcer l’image de l’entreprise. Intelligence Artificielle. Depuis 2024, l’IA commence à pointer son nez dans la transformation de l’environnement de travail. 41 % des salariés l’utilisent régulièrement, tandis que 24 % des dirigeants s’en servent pour la gestion de leurs activités. Beaucoup s’interrogent sur son efficacité, son importance, ses dangers… 37 % des salariés perçoivent l’IA comme une solution pour un développement professionnel. Par

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