Urbanisme

Biens communs grandeur Nature

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Par Lionel Blaisse, le 22 décembre 2023.
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©florent joliot

Au pied de la montagne Sainte-Victoire, Saint-Marc-Jaumegarde se dissémine – entre pinède et garrigue – en hameaux le long d’une départementale. Pourvoir aux besoins de ses habitants y relève du ménagement urbain.

L’atelier Mossé Gimmig du collectif marseillais 8 ½ a réussi l’exploit d’y parfaire une centralité verte via l’agrandissement du cimetière, puis, quatre ans plus tard, celui du plateau sportif communal mitoyen. S’immisçant – avec sensibilité et subtilité – dans le déjà-là « bâti » et paysager, leurs interventions « juste apposées » confortent l’impression d’oasis « grandeur Nature » de cette banlieue huppée d’Aix-en-Provence !

©florent joliot

Une centralité verte originale

« Saint-Marc-Jaumegarde est une commune atypique dans sa constitution originelle, précisent en préambule Frédéric Gimmig et David Mossé. Située au pied de la Montagne Sainte-Victoire entre ses deux voisines Aix-en-Provence et Vauvenargues, elle ne s’est pas développée, à l’instar d’autres, sur une densification progressive à partir d’un centre urbain historique et constitué. Ici, la nature reste dominante et la qualité du paysage commande en tout lieu. Néanmoins, il s’invente là une centralité d’un nouvel ordre, une centralité verte autour de la présence d’équipements publics qui prennent place dans cette nature remarquable autour du point de gravité de la mairie et de la place champêtre de l’église. Les services techniques municipaux, la salle du conseil, l’école, la cantine, la bibliothèque, la crèche, le parking paysager sont ainsi venus progressivement constituer un cœur de commune original attaché à son caractère rural. La réalisation récente des projets d’extension du cimetière et de la salle des sports a développé le long de la route de la mairie jusqu’à la route départementale cet esprit d’une centralité verte, intégrée au paysage qui l’accueille sans pour autant sacrifier leur caractère résolument contemporain ».

Avec à peine 1 248 âmes pour 2 250 hectares – plantés à 80 % de pins et de garrigue – et son habitat diffus (sur de grandes parcelles essentiellement boisées), il s’agit bien là d’une commune rurale peu dense.

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    Mairie de Saint-Marc-Jaumegarde

    Place de la Mairie

    13100 Saint-Marc-Jaumegarde

    Tél. : +33 (0)4 42 24 99 99

    www.saint-marc-jaumegarde.fr

    Atelier Mossé Gimmig (8 1/2)

    21, rue Alexandre Labadié

    13001 Marseille

    Tél. : +33 (0)4 91 68 00 26

    www.huitetdemi.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    Véronique Cotrel et François Mille, le binôme complémentaire

    Par Sipane Hoh, le 16 juin 2025
    L’une a étudié l’architecture d’intérieur, l’autre est diplômé d’école de commerce. Ensemble, ils fondent en 2010 l’agence qui intervient dans tous les secteurs du bâtiment et qui depuis a bien grandi. Installée à Paris, au Touquet et à New York, la structure gérée par les deux passionnés compte à ce jour une quinzaine de collaborateurs. Après sa formation à la Chelsea School of Art en Angleterre, où elle obtient son bachelor en « Fine Art New Media », Véronique Cotrel se spécialise en architecture d’intérieur à LISAA Paris, (L’Institut supérieur des arts appliqués). Tandis que François Mille, après ses études commerciales, décroche un poste de directeur d’hôtel, l’architecte d’intérieur, qui a déjà à son actif plusieurs appartements et maisons réhabilités, décide de se lancer à son compte. Très vite, ils s’associent, car la réalité les rattrape et les projets sont de plus en plus nombreux et réguliers. Le savoir-faire de l’un épaule la créativité de l’autre. Aujourd’hui, le couple vit et travaille dans un environnement qui leur ressemble. Un hôtel particulier parisien que l’architecte a réhabilité avec une grande subtilité. Le garage attenant au rez-de-chaussée n’existe plus, à la place une entrée lumineuse conduit les clients vers les différents espaces de travail apposés en enfilades, et débouche sur un grand salon qui a gardé son esprit d’autrefois, donnant sur une terrasse discrète et avenante. Cette dernière occupe le cœur d’îlot. Il s’agit d’un havre de paix où le duo et leurs employés mais aussi leurs enfants peuvent se retrouver. Car les lieux d’habitation jouxtent les bureaux. Outre l’entrée principale de la maison qui se trouve à part, il existe plusieurs porosités entre les deux entités, un panneau en verre par ici, une porte dérobée par là, un accès indirect plus loin. Malgré le fait que travailler et vivre au sein d’un même écrin n’a jamais été une tâche facile, Véronique Cotrel et François Mille y sont arrivés. Le siège de l’agence se trouve ainsi en plein cœur du 9e arrondissement. Dans ses réalisations, Véronique Cotrel met tout en œuvre pour ressusciter le passé, étudier le présent et garantir aux divers usagers un environnement en phase avec les exigences des modes de vie actuels. Les travaux de l’agence sont variés, ils concernent aussi bien des maisons, des appartements que des espaces tertiaires, le tout exécuté avec constance et créativité. Saint-Sulpice, réunion de deux appartements en duplex. Outre le siège de son agence et une multitude de projets terminés, en cours et à venir, Véronique Cotrel a aménagé un intérieur gracieux à Paris constitué ar la réunion de deux appartements via l’escalier des parties communes. En effet, ce dernier a été récupéré par les propriétaires qui occupaient le 6e étage. Légèrement modifié pour s’intégrer à l’appartement d’origine, il relie les deux niveaux dont chacun comporte une fonction. Ainsi, tandis que l’espace de jour prend place au 5e, l’espace de nuit se trouve au-dessus. L’architecte d’intérieur propose un aménagement succinct qui non seulement répond au confort des usagers mais qui propose des points de vue inédits sur la capitale. Ainsi, chaque fenêtre, chaque angle est pensé pour offrir une émotion, avec une vue composée comme
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Des séjours responsables au Cap-Ferret

    Par Nat Lecuppre, le 12 mars 2025
    Le premier groupe hôtelier coopératif et 3e marque hôtelière en France, The Originals, Human Hotels & Resorts, a inauguré sa nouvelle résidence écoresponsable au Cap-Ferret (33) : Kaze Ocean, The Originals Relais. Les 350 hôteliers indépendants du cette coopérative partagent la vision d’une hôtellerie plus authentique et plus humaine et ont un positionnement très marqué pour la préservation de l’environnement. Située en plein cœur du Cap-Ferret, la résidence Kaze Ocean permet par sa localisation de se déplacer à pied ou en vélo. Treize logements sont proposés, du studio au 4 pièces avec jardin, terrasse ou balcon. Tous donnent sur le patio végétalisé qui s’organise autour d’un bassin de nage naturel. Chaque appartement dispose d’une chambre, d’un séjour et d’une cuisine. Afin de renforcer l’esprit de partage, La Guinguette des Copains, située à l’entrée de la résidence, permet de découvrir les spécialités locales et réunionnaises. L’ambiance y est conviviale comme celle du village du Cap-Ferret. À l’origine, le projet a été imaginé par la famille Talvy, qui souhaitait préserver et valoriser la biodiversité avec une terrasse végétalisée semi-extensive et des essences mellifères pour attirer les insectes pollinisateurs sauvages et les différentes espèces d’oiseaux locales et migratrices. Mais avec les architectes, le concept a pris une forme plus précise. Ce travail en totale collaboration avec les propriétaires a donné le résultat d’un hôtel engagé. Cet engagement se traduit par exemple par le choix de matériaux de construction et de fournisseurs locaux. Tout a été pensé dans un circuit court et une démarche environnementale. Les bardages, le bois des terrasses, les menuiseries extérieures sont réalisés avec du pin des forêts des Landes. Les eaux de pluie sont récupérées et alimentent les jardins, les sanitaires. Les plats cuisinés à la Guinguette sont élaborés à partir de produits locaux récoltés chez les pêcheurs ou achetés au marché à proximité. Kaze Ocean est une belle vitrine pour les hôtels responsables qui vous feront vivre des séjours inoubliables et vous feront découvrir une région autrement… plus verte !
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    Architecture, l'esprit du lieu

    La Casa Franca le pisé en plein Paris

    Par Sipane Hoh, le 27 janvier 2025
    C’est une première ­parisienne, une maison en pisé nichée sur une parcelle entourée de plusieurs maisons de ville et située dans une rue caractéristique du 18e arrondissement. La Casa Franca, habilement réalisée, porte la signature de Déchelette Architecture, l’agence parisienne fondée par Philibert Déchelette et sa sœur Emmanuelle. C’est un lieu d’exception dont l’élaboration découle d’une rencontre et sert à véhiculer de bonnes intentions. En effet, le terrain a été acheté par Sarah Valente, l’artiste plasticienne fondatrice de la Greenline Foundation, amoureuse de la nature et travaillant avec les pigments, la terre et le bois. Celle-ci a souhaité y créer un lieu de partage et de rencontre conçu comme un manifeste politique et poétique. Dès l’acquisition de la parcelle, la femme de l’art lance une consultation auprès d’un petit comité d’architectes, mais le nom de Déchelette Architecture lui a été soufflé par une connaissance commune. Celle qui a été lauréate en 2010 du Prix international de la photographie de la Foire Internationale de Bièvres et affectionne le sens du collectif et de l’engagement a été séduite par la proposition des jeunes architectes qui abordent leur discipline via la matière. Est né ainsi le projet de la Casa Franca (dont le nom reprend celui de la grand-mère de l’artiste), il vient croiser avec talent art et architecture et dévoile un ouvrage immersif qui croise de multiples omnisciences. La maison est conçue telle une œuvre d’art complète où les niveaux ont un point commun, ils sont agrémentés d’interventions d’artistes, visuelles et sonores, évoluant en une ascension sensorielle au fil des étages. Néanmoins, plus on monte, plus les espaces deviennent privatifs. Le sous-sol, accessible à part, est conçu comme un lieu de réception et de création sonore équipé d’un bar et d’un système d’enregistrement. Tandis qu’au rez-de-chaussée prend place l’atelier de l’artiste ainsi que le bureau de Greenline Foundation, le premier étage comprend deux chambres et salles de bains individuelles, destinées à l’accueil des futurs artistes résidents. Une cuisine et une grande pièce de séjour se prolongeant vers une terrasse occupent le deuxième étage. Quant au troisième niveau, il comprend la chambre de la propriétaire qui s’ouvre, à son tour, sur une seconde terrasse. La toiture végétalisée où pousse un petit écosystème pensé par Nysa Paysage est conçue comme un solarium, elle est accessible indépendamment par l’extérieur depuis la terrasse du troisième étage. Matières et durabilité. En accord avec ses principes, Déchelette Architecture a conçu le projet en matériaux biosourcés comme par exemple la terre crue épaisse de 50 centimètres. Utilisée sans aucun revêtement, cette matière ancestrale fait profiter les espaces intérieurs de ses qualités hygrothermiques, acoustiques et esthétiques. Mis à part le sous-sol, le soubassement du rez-de-chaussée et de la cage d’ascenseur qui sont en béton, l’ensemble de la structure est en bois. Les architectes ont soigné également l’orientation de chaque espace. Le chauffage hydraulique qui complète une ventilation double flux placée en toiture permettant, grâce à un échangeur, de récupérer la chaleur produite quotidiennement par les usagers, ils ont aussi opté pour la mise en place d’un circuit de ventilation, d’un isolant naturel

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