Architecture un lieu

Biome : un vaisseau amiral à Paris

Par Nat Lecuppre, le 24 mai 2024.
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© Alexis Paoli

Société Foncière Lyonnaise, la plus ancienne foncière française, leader de l’immobilier tertiaire parisien, est à l’origine du projet architectural d’envergure de l’immeuble de bureaux Biome. Pour cette réalisation de réhabilitation et d’extension, elle a fait appel à l’agence Jouin Manku et à l’agence YMA.

L’architecte canadien Sanjit Manku, le designer Patrick Jouin et l’architecte Yrieix Martineau signent cet immeuble qui répond à toutes les attentes du monde du travail d’aujourd’hui. Le site est adapté aux nouveaux modes de travail. Tel un hub, il favorise les interactions sociales, l’intelligence collective et la proximité avec l’environnement avoisinant.

Le site est au cœur du 15e arrondissement, dans un quartier animé et mixte (logements, commerces, services). Il est situé au 112-114, avenue Émile-Zola.

Histoire d’un patrimoine.

À l’origine, Biome est un immeuble des années 1960, des architectes Pottier et Lopez. Ancienne usine à la structure béton et métal reposant sur des poteaux-poutres, le site devient en 1966 le premier centre de congrès de Paris. Puis il accueille le siège de SMA (mutuelle des ouvriers du bâtiment). En 2017, SFL rachète le site et a pour ambition de le rénover, de créer plus de 24 000 m2 tout en conservant 80 % des planchers initiaux.

Une architecture singulière.

Le vaisseau amiral devient vite un repère dans la ville avec son extension sous forme de proue. L’exosquelette en béton incliné sur huit niveaux est une véritable prouesse architecturale. Beaucoup d’innovations techniques ont permis cette architecture. Le nouveau pavillon est relié à l’existant par cinq passerelles. Il semble se détacher tout en étant en parfaite continuité du site.

Un poumon vert.

Un parc de 1 300 m2 distribue l’ensemble du site. Il relie le hall d’accueil, le club, les bureaux, les niveaux inférieurs avec sa pente végétalisée. Il est l’œuvre du paysagiste Thierry Lavergne. Le parc se marie avec les jardins avoisinants et profite à tout l’écosystème du quartier. La nature est au cœur du concept architectural.

À chaque étage, on trouve des terrasses plantées. L’objectif était de procurer un poumon vert au site. Les collaborateurs travaillent dans la nature.

Mot d’ordre : rassembler.

Une place centrale est créée. Elle anime les lieux tout au long de la journée. Elle dispose d’un restaurant, un club, un espace de coworking, un auditorium, une salle de fitness, entre autres.

Un lieu post-covid.

Le projet prend en compte tous les changements suite à la pandémie. Les espaces de travail sont adaptés aux nouveaux modes et attentes dans le monde du travail. Ils sont fluides et modulables. Tout favorise la créativité et les échanges. Les bureaux sont mis en premier jour (à 93 %) et bénéficient de terrasses végétalisées. Des rooftops prolongent ces espaces. Les surfaces extérieures sont des prolongements naturels des espaces de travail. Ils sont équipés en wifi, en connectique et en mobilier pour y travailler. Les R+9 et R+10, ouverts en duplex avec mezzanine, offrent une vue panoramique sur Paris et la Tour Eiffel

L’architecture contemporaine de l’immeuble lui confère une note avant-gardiste. Tout en transparence, on voit à travers le bâtiment jusqu’au jardin central. Le bâtiment s’intègre dans le paysage environnant du 15e arrondissement.

Un renouvellement urbain.

Avec ce projet, un écosystème vivant tel un biome est conçu. Les 2 000 collaborateurs travaillent ensemble et interagissent avec le milieu naturel et le quartier. Les attentes d’aujourd’hui sur un lieu de travail sont la collaboration, la communauté, le bien-être, la biophilie… Ces critères sont tous pris en compte et offerts au Biome.

Rénovation du patrimoine tertiaire.

Histoire et modernité se conjuguent. La rénovation de l’existant et une nouvelle architecture contemporaine créent un nouveau paysage urbain. La restructuration libère les plateaux de travail de l’ancien site. De nouvelles façades transparentes sont créées. Au sous-sol, les parkings sont transformés pour imaginer de grandes ouvertures. Les architectes jouent avec le dénivelé pour imaginer des vallées et laisser pénétrer la lumière naturelle. Au res-de-chaussée, le socle architectural et paysager valorise les poteaux béton ciselés d’Henry Pottier.

Un écosystème relationnel.

Le site est pensé pour favoriser les échanges, la communication, les rencontres. On se croise en circulant dans Biome. Les rassemblements naturels sont le jardin, le club, le patio… Dans les étages, la circulation centrale se fait autour du noyau unique. Afin de privilégier les escaliers aux ascenseurs, les volumes sont éclairés en premier jour. On s’y retrouve également pour échanger tout comme sur les passerelles des cinq niveaux qui relient le bâtiment central et son extension.

De nouvelles tendances émergentes.

Une étude Paris Workplace a révélé que depuis la crise sanitaire le temps de trajet est devenu un critère dans le monde du travail. La diminution de celui-ci garantit plus de bien-être. Plus de 50 % des salariés seraient prêts à baisser leur salaire pour être à moins de 20 mn de leur domicile.

Autre critère recherché : les quartiers mixtes. Les salariés souhaitent consommer, profiter de services, de commerces, de restaurant, de la nature environnante… La « ville du quart d’heure » est souhaitée au bureau.

Biome bénéficie d’un emplacement d’exception, Il n’est pas dans une zone industrielle mais dans un arrondissement vert, dynamique et animé. La toile de fond est constituée de parcs, quais de Seine, logements, commerces, services publics (écoles, squares, conservatoires, lieux de culte…). Il a tous les atouts pour attirer les jeunes talents.

En résumé, Biome c’est 24 000 m2 dont 21 000 m2 de bureaux. 26 % d’espaces de travail collaboratif et de convivialité, 2 400 m2 de services (club, restaurant, auditorium…), une parcelle arborée de 6 300 m2. 3 100 m2 d’espaces extérieurs (jardins, terrasses et balcons). 100 % des salariés à moins de 25 secondes d’un espace vert.

Biome représente le modèle de vie au travail recherché en plus d’être une œuvre architecturale d’exception.

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    Société Foncière Lyonnaise

    42, rue Washington

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 42 97 27 00

    www.fonciere-lyonnaise.com

    Agence Jouin Manku

    8, passage de la Bonne-Graine
    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 55 28 89 20

    www.jouinmanku.com

    YMA

    88, avenue Kléber
    75116 Paris

    Tél. : +33 (0)1 85 09 97 34

    www.ym-architecture.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Le chemin de l’Atelier Compostelle avec LHH

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    La société LHH a pour cœur de métier d’accompagner ses clients pour le recrutement de talents performants. Afin de mener à bien toutes ses missions de recherche de postes de direction à pourvoir, il fallait que ses nouveaux bureaux incarnent l’ADN du groupe. Cette filiale du groupe Adecco a fait appel à l’Atelier Compostelle, agence d’architecture d’intérieur fondée en 2014 par Amandine Maroteaux, qui a eu en charge la réhabilitation d’espaces qu’elle avait aménagés pour un précédent locataire cinq ans auparavant. LHH décide de s’installer dans un bâtiment historique au 41, avenue de la Liberté, à Luxembourg. La configuration est atypique en angle, sur deux rues, avec une façade arrière en demi-cercle intégralement vitrée. Ils devaient être pensés pour recevoir des clients, les candidats, les collaborateurs et le conseil d’administration. Cette typologie d’usage implique d’assurer une très forte confidentialité. De plus, ils devaient permettre de regrouper trois entités du groupe sur un seul site. Et bien sûr, les usages et l’esthétique se devaient de correspondre aux standards des agencements des entreprises qui confient leur recrutements et services à LHH. Les 750 m2 se répartissent sur deux plateaux sur un même niveau mais bénéficiant de la configuration d’un immeuble en angle. Cela entraîne par conséquent la création de plusieurs demi-niveaux d’usages sur un même plan. Le plateau est scindé en deux parties connectées par la cafétéria et un espace bibliothèque & accueil. Les bureaux et les espaces de travail sont implantés côté rue. Au fond, à l’arrière du bâtiment, se trouvent les lieux dédiés aux clients. Dans son concept, l’Atelier Compostelle reprend des matières et des couleurs qui s’inspirent de la charte du groupe. On les retrouve tout au long des aménagements intérieurs. Ils mettent en valeur les éléments architecturaux des lieux de cette adresse du XIXe siècle. Les nouveaux bureaux de LHH sont élégants, esthétiques et sobres. Le chêne naturel se conjugue avec le violet « graine de capucine » qui se décline dans la collection créée par Amandine Maroteaux pour l’éditeur de peinture français Perrot & Cie. En plus des coloris, une certaine intimité et une ambiance chaleureuse sont renforcées par la mise en place de velours, de décors graphiques, ou encore de très nombreux « espaces dans l’espace ». L’atelier a collaboré avec le fabricant et agenceur Bureau Moderne pour personnaliser des assises et tables. Ces dernières favorisent les conversations privilégiées confidentielles. Une attention particulière est portée à l’acoustique pour les bureaux cloisonnés. Ainsi la confidentialité est assurée pour le recrutement de dirigeants. On trouve beaucoup de salles de réunion, un lieu dédié aux candidats constitués de petits espaces pour 2 à 6 personnes, une board room et une cafétéria. Les espaces ouverts sont segmentés par des petites bibliothèques ou des claustras, laissant ainsi la lumière naturelle prendre place. Les nouveaux bureaux conçus par l’Atelier Compostelle répondent aux attentes de LHH. Ils viennent compléter la liste des beaux projets de l’architecte, spécialisée dans les réhabilitations résidentielles, tertiaires, retail et hôtelières haut de gamme, où s’expérimentent grâce au design de nouveaux modes de vie et de nouvelles histoires d’intérieur.
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    Dans l’antre d’une star de la coiffure

    Par Nat Lecuppre, le 26 juillet 2024
    Christophe-Nicolas Biot est le coiffeur de la high society. Ses talents sont multiples. Il est entrepreneur, directeur artistique, artiste et ambassadeur international pour Wella et pour sa propre ligne de produits. Un précurseur talentueux. Son audace le révèle comme un coiffeur visionnaire. En 2010, il crée le Bar à chignon minute, puis le Bar des coloristes permettant à chacun de réaliser soi-même sa coloration professionnelle. Ma Visio Color est une initiative innovante, le premier service de diagnostic de couleur en visioconférence avec une livraison des produits à domicile. Tout récemment, il a lancé Rep’Hair Color, le concept de la réparation de la couleur. Avec toujours une longueur d’avance, son expertise est reconnue dans la coloration végétale. Son Atelier BioT est dédié au soin naturel du cheveu et à la coloration végétale. Christophe-Nicolas Biot est aussi un showman. Il donne des shows dans le monde entier. Ce sont de véritables spectacles avec musique, stylisme et mannequins. Il inspecte chaque détail, rien n’est laissé au hasard pour atteindre la perfection. Concernant l’aménagement de ses salons, il en est de même. Pour ce passionné aux goûts éclectiques, la vie se doit d’être croquée à pleines dents. Parmi ses passions : l’art, le design, la photographie… L’art de coiffer se conjugue avec l’art de vivre. Les salons Biot. En 1993, Christophe-­Nicolas Biot ouvre son premier salon à Mulhouse. Il s’établit ensuite à Paris, rue Saint-André-des-Arts, dans le VIe arrondissement. À ce jour, le coiffeur possède plusieurs salons dans la capitale et en région (Mulhouse, Val-d’Isère et Saint-Tropez). Une adresse mythique. Le salon de la Galerie Vivienne, dans le IIe arrondissement de la capitale, est un lieu plein de charme. C’était l’ancienne boutique de Jean-Paul Gaultier. La maison de 180 m2 se répartit sur trois niveaux. La lumière naturelle inonde les lieux, dotés d’une immense verrière et d’une mezzanine. Les espaces sont majestueux avec une hauteur sous plafond de plus de 10 mètres. Le rez-de-chaussée est pensé comme un showroom, tandis que le premier étage est conçu comme un loft new-yorkais. Les matériaux utilisés pour l’aménagement intérieur sont le bois, de la ferronnerie et du parquet. Afin de garder un côté authentique, excepté les espaces « shampoing », le mobilier a été chiné ou créé sur mesure. Pour renforcer le côté « comme à la maison », des meubles sans aucun lien avec la coiffure prennent place. À la Galerie Vivienne, tout est imaginé pour sublimer les couleurs, les modèles et les textures. Le salon est semblable à l’atelier d’un peintre. Il est plein de surprises et suscite l’émerveillement.

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