Architecture, l'esprit du lieu

Cinna prend ses quartiers à Lyon

Par Nat Lecuppre, le 19 février 2025.
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La marque Cinna, filiale du groupe familial Roset, ouvre sa première boutique en propre dans le quartier de la Presqu’Île à Lyon, place Bellecour.

Après Paris et Nantes, l’éditeur et fabricant français de mobilier haut de gamme s’installe dans l’arrondissement lyonnais où règnent les décorateurs, les galeristes et éditeurs de mobilier. Le showroom a été inauguré en juin dernier. On y découvre les collections de mobilier et de décoration de la marque qui brille depuis cinquante ans. Cinna est un acteur français incontournable. Ses collections et assises sont fabriquées dans ses usines implantées à Briord (01). La maison est connue pour son design contemporain.

Une vitrine à son image.

La maison est connue pour révéler les talents. Son esprit visionnaire réédite cette année des pièces majeures de Pierre Guariche et est également partenaire des plus grands festivals (les Nuits de la Fourvière, le Festival de Cannes…). Cinna a reçu en 2022 le label EPV (Entreprise du patrimoine vivant), qui atteste du haut degré d’excellence des savoir-faire artisanaux et industriels.

Le showroom allie patrimoine et contemporanéité. Situé dans un bâtiment historique, la façade est dotée de grandes arches en pierre qui relient le niveau de la rue et le premier étage. La modénature de la structure de l’édifice est restaurée pour procurer une touche de sobriété intemporelle. La lumière naturelle pénètre dans les lieux par les deux grandes vitrines symétriques qui offrent une visibilité maximale. Les 200 m2 de la boutique se répartissent sur deux étages (RDC, R+1). La scénographie des espaces signée Marie C Dorner est imaginée pour évoluer. L’intérieur se décline avec poésie. Les carreaux anciens des sols sont conservés. Les grands murs lumineux contrastent avec des tons foncés intimistes. Les volumes sont hauts sous plafond. Les finitions des murs se marient avec les badigeons texturés de chaux naturelle et les surfaces rétro-éclairées.

En parcourant la boutique, les clients sont plongés dans un univers onirique. Les lieux sont à l’image de Cinna. Une adresse incontournable !

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    Showroom Cinna Lyon

    4, rue du Colonel-Chambonnet

    69002 Lyon

    Tél. : +33 (0)4 78 42 69 01

    www.cinna.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Dans les pas de Louis XIII et de Marie de Médicis

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    Alain Ellouz est un artiste et un entrepreneur qui redonne à l’artisanat d’art toutes ses lettres de noblesse. L’artiste sculpte l’albâtre et le cristal de roche. Il les théâtralise avec la lumière. Ses créations sont des œuvres d’art. À ses débuts en 2005, Alain Ellouz travaillait dans son petit atelier près de Versailles. En 2018, il ouvre un showroom à New York, puis un autre ainsi qu’une fondation artistique en 2022, à Bièvres (91). La fondation Alain Ellouz a pour cheval de bataille de mettre l’albâtre sur le devant de la scène internationale à travers le design et l’art contemporain. Une nouvelle étape est franchie en 2023, avec l’inauguration de la Galerie Alain Ellouz à Paris. Inciter à la créativité. La Galerie invite les artistes à s’exprimer au travers de l’albâtre avec des œuvres originales et collaboratives. Chacun pratique son art tout en rendant hommage à cette pierre ancestrale. Divers talents ont mis en valeur celle-ci avec la céramique, la photographie, la peinture et la vidéo. Les lieux créent un univers poétique qui transporte les visiteurs. Des lieux atypiques chargés d’histoire. L’histoire des lieux renforce cet univers sans égal. La galerie est située au 55, quai des Grands-Augustins, dans le VIe arrondissement de Paris. L’adresse est chargée d’histoire puisqu’elle abrite les vestiges de l’ancienne église du Couvent des Grands-Augustins. Celle-ci fut fondée par le roi Saint-Louis en 1263 et détruite lors de la Révolution française en 1792. Les lieux ont conservé les colonnes de l’église, l’autel d’intronisation et les tombeaux du royaume de France en dessous de ce dernier. Parmi les faits les plus marquants, on peut noter que Louis XIII, élève au Couvent des Grands-Augustins, fut intronisé roi de France et de Navarre devant cet autel, et que sa mère, Marie de Médicis, y est nommée régente de France. La galerie d’une superficie de 270 m2 conjugue passé et contemporanéité. Les œuvres sculptées trônent en face du Pont-Neuf. Les visiteurs peuvent découvrir les compositions lumineuses d’albâtre et de cristal de roche soutenues par des structures minimalistes. Les œuvres s’imposent par leur volume et par leur mise en lumière qui révèle leur texture, leurs motifs et couleurs. Dans les lieux, elles deviennent des tableaux qui s’animent. Les lieux sont une invitation à vivre une expérience visuelle et sensorielle. Divers espaces constituent la galerie où l’on voit, découvre, ressent, touche les créations en albâtre. Parmi les pièces exposées, vous pourrez retrouver les suspensions Liberty, les appliques MY, le majestueux luminaire ODDA, les appliques MISO… ainsi que le tout nouveau lustre monumental Infinity Vague. La première exposition artistique qui s’y est tenue fut l’exposition monographique « Natures minérales » de l’artiste plasticienne Caroline Leite. Une série de luminaires en albâtre, gravés à la pointe sèche ou à la pierre noire dans la matière, représentaient des oiseaux ou la flore. Ces œuvres singulières ont renforcé l’univers poétique de la galerie. La seconde exposition « Si longtemps je t’ai vu avaler des nuages… » de l’artiste visuelle Christine Solaï a mis en parallèle le chemin de l’eau des glaciers au cœur de l’albâtre. Afin de découvrir toute la programmation artistique, nous vous invitons à vous rendre
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    Architecture remarquable

    Le Visionnaire, saisir ce qui commence

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    Mise en œuvre par Alain Moatti, la rénovation de la légendaire adresse de L’Oréal du 14 rue Royale devait offrir une plongée dans l’âme de la Maison et une exploration profonde du monde pour permettre à ses collaborateurs d’y inventer ensemble le futur de la beauté. À l’abri des regards derrière ses historiques façades classiques, une pièce d’architecture contemporaine connecte un véritable incubateur de créativité dont chacun des 21 espaces spécifiques fait appel au meilleur de la technologie – intelligence artificielle comprise. Réunissant le passé, le présent et l’avenir, Le Visionnaire symbolise par sa forme ovoïde le lieu où tout commence. Une marque auréolée de gloire. Tout débute en 1907 lorsqu’un jeune chimiste de 26 ans d’origine alsacienne, Eugène Schueller, invente un procédé de teinture capillaire de synthèse pour cheveux blancs dont il dépose le brevet baptisé l’Auréale, coiffure crantée fort prisée à l’époque. La Société française de teinture inoffensive pour cheveux est créée deux ans plus tard. Jusqu’au décès de son associé Pierre Spéry en 1936, ils vont développer et diversifier leurs activités (savon, shampoing, ambre solaire, édition de magazines de beauté et coiffure…). Devenue en 1939 la SA L’Oréal, l’entreprise s’installe au 14 rue Royale dans un immeuble à l’angle de la rue Saint-Honoré dessiné par Ange-Jacques Gabriel dans le prolongement de la place Louis-XV érigée en 1772 — aujourd’hui de la Concorde — dont il était l’architecte. Les façades et toitures sont d’ailleurs classées Monument historique en 1949. Eugène Schueller y installe immédiatement une académie de coiffure au troisième étage où près de 1,2 million de coiffeurs auront été formés depuis. Recruté en 1942 à la suite d’une petite annonce par Monsavon, François Dalle – juriste de 24 ans – va révéler ses qualités d’entrepreneur qui vont le conduire à la direction de L’Oréal en six ans. Quand le fondateur décède en 1957, il devient le patron de la grosse PME dont Liliane Bettencourt née Schueller hérite. À son départ en retraite vingt-sept ans plus tard, il a fait de L’Oréal le premier groupe mondial de cosmétiques qu’il est resté depuis. « Travailleur infatigable, sensible, exigeant avec lui-même et les autres, François Dalle aimait faire confiance, responsabiliser, entrainer avec lui, bousculer les limites qu’on se met à soi-même. Il était d’une intelligence hors du commun tout en étant charismatique », déclarait en septembre dernier ­Françoise Bettencourt-Meyers lors de l’inauguration du Visionnaire- Espace François Dalle. Architecture et symbole. « Au 14 rue Royale, la beauté est la rencontre avec l’inconnu. Au cœur de la ville, enveloppé dans une cour historique, nous avons édifié ce lieu inconnu. Il est protégé par une verrière en forme de spirale dont la dynamique conditionne sa stabilité dans l’espace. Cette verrière abrite une pièce-monument qui donne son nom au projet et le symbolise tout entier. Lieu emblème, lieu d’événement et de travail, cette œuvre est le point de départ de toutes les inspirations : un accélérateur de l’esprit de création. Ici on pense, ici on cherche, ici on trouve », décrypte Alain Moatti. Et Fabio Bezzecchi, son associé en charge du projet, de poursuivre : « Centrale, cette verrière est le fruit d’un travail mathématique des plus pointus, dont le développement numérique est basé sur

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