Architecture, l'esprit du lieu

Convivialité et générosité pour la Terrazza Aperol de Milan

Abonnés
Par Sipane Hoh, le 3 novembre 2025.
Image
© Santi Caleca

À la fois élégante et dans l’air du temps, Terrazza Aperol surplombe la piazza del Duomo. Le lieu ouvre ses portes avec un nouveau look signé de l’agence d’architecture Vudafieri-Saverino Partners (Claudio Saverino et Tiziano Vudafieri).

Après avoir conçu le premier restaurant Aperol à Venise en 2021, Claudio Saverino et Tiziano Vudafieri ont relevé un nouveau défi à Milan, avec un projet d’aménagement intérieur pour le lieu le plus emblématique de la ville. Grâce à sa nouvelle forme et à son esthétique reconnaissable parmi toutes, l’aménagement de la Terrazza Aperol incarne le sens même de la convivialité, si caractéristique de la marque, créant des intérieurs où chaque détail est pensé pour valoriser l’essence et le plaisir de l’accueil. L’atmosphère animée et chaleureuse invite à vivre pleinement l’instant présent. L’ensemble s’intègre parfaitement au contexte historique de la piazza del Duomo, créant une connexion visuelle entre l’intérieur et l’extérieur. Grâce aux grandes fenêtres, ce nouveau design offre une perception simultanée de chaque recoin de la place et du majestueux Duomo. L’agencement joue avec la lumière naturelle, accentuant son lien avec le vaste vide de la place et transformant l’architecture du lieu en une extension contemporaine du paysage urbain milanais. Au premier étage du Mercato del Duomo, l’accès à la Terrazza se fait par l’entrée Motta-Autogrill. Dès l’entrée, les clients sont transportés dans l’univers Aperol, où la convivialité commence dès le seuil. Un mur revêtu d’un or pâle martelé, reflétant l’orange du mur opposé en polycarbonate ondulé recyclé, rappelle les couleurs du soleil couchant sur la lagune vénitienne. Le choix du plastique recyclé confère au mur un dynamisme organique et véhicule un message de durabilité et d’innovation. Ce même matériau se retrouve sous différentes formes et dimensions et crée un fil conducteur qui traverse l’ensemble. Guidés par l’idée d’un lieu propice au partage et aux échanges, le duo milanais a imaginé des intérieurs où chaque détail est pensé pour être vécu. Élément central du projet, le bar devient un lieu de rencontre et de dialogue, tandis que l’aménagement intérieur encourage la socialisation et la découverte d’une histoire d’appartenance et d’authenticité.

Galerie d'images (16)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    Vudafieri-Saverino Partners

    Via Rosolino Pilo, 11

    20129 Milano

    Tél. : +39 02 9738 3900

    www.vudafierisaverino.it

    Room 3-201,

    325 Jian guo Xi Lu, Xuhui Qu

    Shanghai – China 200032

    Tél. : +86 21 5386 7703

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 62
    Image

    Spécial Tendances et Innovations

    Commander

    À découvrir
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Se restaurer à l’intérieur d’un iceberg

    Par Nat Lecuppre, le 25 octobre 2024
    L’architecte et designer Regis Botta vient d’imaginer le second restaurant parisien Super Bao. Après sa première adresse dans le XIe arrondissement de paris, Super Bao ouvre au 3, rue Yves-Toudic dans le même XIe. L’enseigne Super Bao a la spécificité de servir des burgers asiatiques appelé des baos. Ces pains cuits à la vapeur garnis de viande ou de légumes sont une spécialité de l’Asie du Sud-Est. Un décor immersif. Pour ce mets exquis, il fallait un décor atypique et dépaysant. Régis Botta vous transporte à l’intérieur d’un iceberg de couleur bleu glacier. L’architecte joue avec les courbes, les matériaux et la lumière pour créer une ambiance aquatique et cristalline. Le parti pris architectural est de fonder le concept sur une seule couleur : la teinte Aqua. Régis Botta joue avec les jeux de lumière et les miroirs aux murs et au plafond. Les lieux deviennent magiques. Ils sont constitués d’une grande paroi courbe peinte, d’un bar d’envoi et d’un bar de dégustation. Les lieux sont ouverts par une grande baie vitrée composée de plusieurs parois en verre sur pivots. Une attention particulière est portée à l’éclairage. Deux lignes de LED mettent en valeur la paroi courbée et illuminent les lieux. Avec les miroirs, elles créent des effets visuels qui animent l’espace. Les teintes lumineuses varient en intensité et en couleur tout au long de la journée. Pour accentuer l’immersion totale dans un chaleureux iceberg intimiste, le choix du mobilier a son importance. Les assises sont sans dossier et en inox et cuir argenté. Des rideaux de perles inox séparent les espaces annexes. Les lieux disposent de 29 places assises et d’une terrasse. Le Super Bao est une adresse incontournable… à vivre et à savourer ! « J’ai souhaité que le vocabulaire clinique du mobilier renforce le côté expérimental du lieu. » Régis Botta.
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Revisiter les codes de l’american diner chez PNY Burger

    Par Lionel Blaisse, le 26 août 2024
    Depuis 2012, Graffi Rathamohan et Rudy Guénaire développent l’enseigne de restauration PNY1 Burger qui revisite les codes du diner américain pour offrir le meilleur du burger à la française. Leurs douze adresses actuelles, dont quatre en régions2, n’ont rien du copier-coller. Les deux anciens élèves d’HEC veillent, en effet, à faire aussi voyager leurs clients – plutôt hipsters – dans un autre monde. « Alors on cherche des architectes géniaux, et on les drogue jusqu’à ce que leur vienne une idée simple, jolie, forte mais pas trop chère ! », plaisantent-ils. Après CUT Architectures, le jeune Belge Bernard Dubois a conçu leurs trois derniers spots parisiens. Faste-good. Le succès de l’enseigne repose sur son concept de burgers gourmets et créatifs : « un bun brioché à peine grillé, une viande de bœuf 3 maturée trois semaines, hachée et cuite minute à la flamme, un cheddar fermier produit dans le Somerset ». Travaillant avec les Nouveaux Fermiers, PNY Burger c’est aussi « ingrédients de qualité + fournisseurs bien payés + staff bien rémunéré 4 = tout le monde heureux ». Garantir de trouver partout les mêmes plats à la qualité irréprochable n’impose aucunement pour autant un unique décor. Chaque adresse doit avoir son âme en osmose avec son quartier, sa taille et sa morphologie. Et l’imaginaire hérité des diners US est non seulement infini – depuis ceux des Art déco jusqu’au film culte American Graffiti en passant par l’univers de la Grande Dépression dépeint par Edward Hopper – mais encore porteur de créations. Si, au PNY de Pigalle, CUT a misé sur le son, au Faubourg Saint-Antoine Bernard Dubois revisite le wagon restaurant originel influencé par Hans Hollein, Mario Botta et Kazuo Shinohara. Arches d’alliance. N’allez pas y voir un exercice de styles brouillant les frontières mais, en féru d’architectures, Bernard Dubois aime à nourrir la sienne de celles éclectiques qui l’ont construit. Pour son troisième PNY, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie5, il convoque l’esprit de son regretté compatriote André Jacqmain. Son agencement tout de bois sombre transpose avec classe les arches interrompues de la bibliothèque des Sciences érigée en 1975 à l’université catholique de Louvain-la-Neuve. Muée depuis en musée, elle constitue une des œuvres maîtresse de la période brutaliste et postmoderniste de son illustre confrère. Le recours tout aussi obsessionnel à ce motif « arch’aïque » confère à l’intérieur de cet ancien bistrot du Marais – à la belle hauteur sous plafond et à la devanture d’angle conservée et repeinte couleur sable – des allures tronquées de cloître roman ceint de sa galerie. Ce dispositif ménage ainsi deux espaces, davantage intimiste en périphérie, plus animé au cœur, autour du bar. Une série de cannelures « votives » menuisées dédouble le comptoir inox – celui inférieur permettant à quelques hôtes supplémentaires de s’y restaurer in extremis. Également servie par les enduits ton pierre des maçonneries existantes, l’ambiance monacale est ravivée par l’essence de bois clair et le jaune paille des revêtements du mobilier sur mesure. Un jeu de miroirs au dessus des cimaises dilate astucieusement la taille réduite du lieu. L’homme jeune « m’arche » plus vite que l’ancien quand l’ancien connaît
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    L’Attilio un temple de la gastronomie française

    Par Nat Lecuppre, le 3 mars 2025
    Le chef Attilio Marrazzo, ancien élève de Joël Robuchon, continue de marquer la gastronomie française avec son restaurant : L’Attilio Paris. Pour cet établissement, Benjamin Erisoglu, fondateur du groupe Ben Touch (leader français de la rénovation de l’habitat) fait appel à l’architecte d’intérieur Crystine Bonneau. Celle-ci est connue pour ses intérieurs raffinés et intemporels (résidences privées, hôtels, restaurants ou casinos). Pour ce projet, Benjamin Erisoglu, grand amateur de désign et de déco, souhaitait une signature pour la conception des lieux. Il désirait une adresse élégante, parisienne, conviviale et chaleureuse. L’Attilio est situé au 184, rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris. Sa superficie de 300 m2 est répartie sur quatre étages. L’adresse abrite une épicerie fine, une pâtisserie, un bar-bistrot et un restaurant gastronomique. Le Studio Crystine Bonneau, créé en 2006 à Paris, a ouvert depuis des agences au Portugal et en Espagne. Pour l’architecte, ce projet est un véritable terrain de jeu où elle mixe les styles. Le rez-de-chaussée au plafond sculptural, au sol noir et blanc et aux panneaux en bois patiné bronze dégage beaucoup de convivialité. Il est dédié à l’épicerie fine et à la pâtisserie. Les produits sont mis en valeur par une scénographie visible de l’extérieur. On y retrouve tous les éléments de décoration et les codes de l’art de vivre à la française (miroirs antiques, un comptoir mouluré, un mur en marbre blanc…). À l’entresol, un bar de 57 m2 est dissimulé derrière un grand rideau en tissu voile moiré façonné plissé. L’ambiance est cosy. On a pour matériaux du marbre vert, du cuir cognac, des notes de laiton et de bronze… Les matières nobles et durables sont privilégiées. La moquette au sol, du fabricant portugais haut de gamme Ferreira de Sa, est soyeuse et de couleur beige. Elle a été réalisée à partir de filets de pêche recyclés. Les clients peuvent s’installer au comptoir ou en salle pour savourer les mets et les cocktails. Au premier étage, le confort est le mot d’ordre. La salle de restaurant peut accueillir 32 couverts. Elle est animée par un jeu déconstruit de miroirs au plafond. Une vague murale en poly miroir de couleur bronze rythme l’espace avec sensualité. Des banquettes en cuir blanc crème se marient aux courbes tout en contrastant. Le mobilier est constitué de fauteuils enveloppants et de tables et guéridons de grandes dimensions, et le choix des matériaux nobles renforcent le bien-être et le confort des hôtes. Au dernier étage, on a un écrin intimiste avec une table d’hôtes pour dix personnes qui peuvent bénéficier derrière une vitre d’une vue imprenable sur la cuisine et le chef en pleine action tel un artiste en coulisses. Face à cette vitre, un mur avec des alcôves éclairées met en valeur les bouteilles les plus précieuses du restaurant. Pour cet espace, l’architecte opte pour une palette de blanc, beige et brun. Les lignes des éléments de décor sont épurées. Les luminaires sont contemporains et également de style Art déco. On y trouve une table en marbre noir veiné qui trône telle une sculpture. Crystine Bonneau peut se féliciter pour

    Laisser un commentaire

    20 − 2 =