Urbanisme

De Tours à Saint-Paterne, la Belle Équipe

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Par Anne-Marie Fèvre, le 8 novembre 2023.
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Une résidence étudiante tourangelle est aménagée avec du mobilier recyclé dans les villages du Pays de Racan. Une manière collective et réjouissante de récréer du beau à partir de délaissés.

Comment s’est inventé le projet Habiter Surcyclé qui relie la ville de Tours et des villages alentour du pays de Racan (Indre-et-Loire) ? Tout s’est cristallisé à Tours, berceau du compagnonnage. En 2021, se projette la transformation de la Poste Grammont – de style années cinquante, désaffectée depuis dix ans – en résidence étudiante de 21 logements. C’est une habitation « inclusive » qui comprendra aussi des logements pour 6 autistes, accompagnés par l’association ALVA. Il y aura deux entrées séparées, des espaces communs de vie et de travail partagés pour les étudiants, une laverie, un local vélo, un jardin, un parking. Cette réhabilitation (le budget avoisine les 3,5 millions d’euros) aimerait réanimer, telle un signal, un quartier plutôt délaissé. Livraison prévue en juillet et septembre 2023.

L’opération est menée par le promoteur social Ligeris dirigé par Pierre Rochery, la maîtrise d’ouvrage est assurée par la mairie de Tours, la maîtrise d’œuvre est revenue après concours à l’agence tourangelle Architectes RVL. Tout le monde est d’accord pour valoriser ce beau vestige des années cinquante. « On ne voulait pas y créer du standard, explique l’architecte Jean-Charles Liddell (RVL), mais plutôt de l’hybride. En gardant des éléments du passé comme le bandeau des trois baies dans l’angle, les ferronneries, les verreries, les couleurs, en mettant en valeur la cage d’escalier existante. En les mariant avec des signes plus contemporains : une coursive, une petite maison sur le toit, des matériaux comme l’inox, une touche de bleu dans le hall ».

1,7 million de tonnes de mobilier sont jetées en France tous les ans. Le bois a pris 30 % en un an. Ne pas récupérer des pièces destinées à la destruction serait impensable

Régine Charvet-Pello

Mais une question s’est posée : comment meubler les logements dans le même esprit ?

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    Valesens

    Sensory Design Center

    Régine Charvet-Pello,

    56, avenue Marcel Dassault,

    37200 Tours

    Tél. : + 33 (0)6 85 40 12 12

    www.valesens.com

    Mairie de Tours

    Marie Quinton

    1-3, rue des Minimes

    37000 Tours

    Tél. : + 33 (0)2 47 21 60 00

    www.tours.fr

    Mairie de Sainte-Paterne-Racan

    Éric Laclau

    30, rue de la Gare

    37370 Saint-Paterne-Racan

    Tél. : + 33 (0)2 47 29 30 87

    www.stpaterneracan.fr

    Ligeris

    Pierre Rochery

    20, rue Dublineau,

    37000 Tours

    Tél. : + 33 (0)2 47 70 02 00

    www.ligeris.com

    Atelier RVL architectes

    Liddell & Viot

    71 bis, rue de Trianon

    37100 Tours

    Tél. : + 33 (0)2 47 70 16 00

    www.atelierrvl.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Un nouveau lifting pour Le Burdigala l’emblématique hôtel bordelais

    Par Sipane Hoh, le 6 septembre 2024
    Il vient d’écrire un nouveau chapitre de son existence. Le Burdigala, situé dans le quartier du Mériadeck, à Bordeaux, ouvre ses portes, après une rénovation intérieure menée par un spécialiste en la matière, Fabien Roque. Luxe, grâce et charme sont au rendez-vous. Fabien Roque, fondateur de l’agence d’architecture intérieure établie à Issy-les-Moulineaux Roque Intérieurs, a apporté sa valeureuse signature à la rénovation de l’icône bordelaise, Le  ­Burdigala. Après une période de latence et des travaux qui ont duré deux ans, l’hôtel cinq étoiles appartenant au Groupe Inwood Hotels entame ainsi sa mue. Si l’édifice a gardé son allure d’autrefois, la métamorphose interne est évidente. Grâce à l’intervention de Fabien Roque, reconnu pour ses réalisations d’intérieurs à Paris, l’ensemble embelli, rajeuni et complètement rafraîchi est prêt pour entamer une nouvelle histoire. C’est un nouveau lieu de vie, de loisirs mais aussi de rencontre, qui dans son nouvel écrin accueille désormais les Bordelais comme les touristes venant du monde entier. S’y arrêter pour prendre un verre, échanger mais aussi travailler, se divertir ou passer une nuit dans ses chambres minutieusement modernisées font partie d’un plaisir partagé qu’offrent les diverses ambiances étudiées à l’occasion. Néanmoins, le chantier a été colossal et le programme tout aussi complexe : il s’agit de moderniser un établissement vieillissant mais de grande renommée en y intégrant un restaurant accessible également de l’extérieur baptisé Madame B et un bar, une game room, un cinéma de vingt-deux places, un shop, un espace de coworking ainsi qu’un espace de bien-être fitness et spa. Fabien Roque a eu du pain sur la planche, mais l’architecte d’intérieur a l’habitude malgré tout de manier les espaces, créer l’imprévu, trouver les bonnes astuces, introduire les meilleures matières pour engendrer des lieux uniques, de caractère à la fois chics et élégants. Qu’il est bon de se balader au rez-de-chaussée de l’hôtel, d’un espace à un autre où, à l’instar de chez soi, le visiteur évolue dans un monde feutré, agréable et surtout confortable. Ici une bibliothèque, là une vitrine mettant en avant une multitude de sculptures, une table basse, des assises ou encore des alcôves agrémentées de meubles, de tableaux, des livres à parcourir, des objets du quotidien, des espaces qui peuvent s’isoler à travers de lourds rideaux de teintes chaudes, bref, un agencement savant qui incite au cocooning, hors du tumulte de la ville. Les mêmes règles, teintes et décorations continuent à perdurer dans les couloirs menant vers les chambres, tout en gardant un fil conducteur : comme à la maison. Peu importe si le client se trouve dans une chambre double ou une suite, l’atmosphère pousse à la détente, à la sérénité et au bien-être. Au milieu de ces espaces, un escalier monumental apparait, conçu sur mesure par Fabien Roque, un élément majestueux, visible dès le franchissement de la porte d’entrée, qui enrichit l’ensemble et donne accès à l’étage où les visiteurs comme les clients de l’hôtel peuvent se prélasser sous une remarquable verrière. Il s’agit d’un espace bar doté d’une terrasse ponctuée de végétation avec vue sur les alentours. Un coup de cœur pour la signalétique lumineuse
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    Architecture, l'esprit du lieu

    L’Art de vivre provençal

    Par Nat Lecuppre, le 13 février 2025
    C’est en 2022 qu’Anne-Sophie et Clément Pelissier jettent leur dévolu sur un immense domaine en jachère depuis vingt ans dans les Alpilles. Ils ont relevé le défi de faire de ces 240 hectares d’oliviers abandonnés le plus beau domaine, et d’y produire des huiles d’olive grand cru d’exception. Objectif atteint : aujourd’hui le Domaine Jolibois est le plus grand domaine oléicole en agriculture biologique et bénéficie de l’Appellation d’origine protégée de la Vallée des Baux de Provence. Le Domaine est plus qu’une destination, car l’huile d’olive est devenue un art de vivre. Cinq variétés d’olives sont produites en AOP ou monovariétales (Aglandau, Grossane, Picholine). Dès le début de cette belle aventure, l’Agence-S a accompagné les propriétaires pour la création de l’identité de marque du Domaine, son nouveau positionnement et créer une marque forte de Provence avec une dimension nationale et internationale. Six mois après le lancement de la marque, une première boutique Domaine Jolibois s’ouvre à Saint-Rémy-de-Provence (13). Située dans une rue piétonne, la boutique à la façade en pierre est réhaussée par les volets de couleur vert olive. La superficie de 50 m2 est pensée pour vivre une expérience, découvrir et se rencontrer. L’approche en design global de l’Agence-S a renforcé le discours de la marque dans ce lieu. Tout est pensé dans les moindres détails : matériaux, couleurs, signalétique, flux… En trois mois, la boutique devient une petite maison provençale. Elle incarne les valeurs du Domaine. C’est une immersion totale dans un cadre naturel et reposant. L’enseigne suspendue est constituée de lettres aériennes découpées et intégrées dans la pierre. On retrouve la couleur emblématique de la marque, le vert olive, à l’intérieur jusqu’au plafond. Afin de renforcer l’immersion en pleine nature, les lieux sont végétalisés. Une suspension en feuillage dessinée sur mesure viendra prochainement souligner cette atmosphère apaisante et enivrante. Les formes organiques déclinées du logo habillent les vitrines. La boutique se divise en trois espaces. Le premier regroupe les offres de produits (huiles du Domaine, produits d’épicerie fine inédits de la région, une sélection d’accessoires de décoration, des livres et objets). Au fond, un plan dessiné resitue le Domaine dans son environnement naturel et sauvage. Aux murs de l’arrière-boutique, on a des carreaux en céramique jaune évoquant le soleil mais aussi les cuisines provençales. Le second espace est constitué de la caisse, sert aux préparations des commandes et accueille l’épicerie fine. La circulation a été pensée pour plusieurs usages (présentation, dégustation, achat autonome) pour créer un ensemble fluide entre les deux espaces. Le troisième espace est situé à l’étage et est dédié à l’accueil B to B et aux stocks. Pour ce projet, le mobilier dessiné sur mesure côtoie le mobilier chiné. Les matières nobles et végétales sont privilégiées. On devance les aménagements futurs et présentations des huiles. Une grande bibliothèque à huile d’olive en bois massif est modulable. Ses colonnes s’adaptent selon les nouvelles huiles. De mini-chaudrons en inox disposés en partie basse permettent une dégustation. Le mobilier de présentation des pièces de décoration et de l’épicerie fine est également dessiné par l’Agence-S. Il a été imaginé pour pouvoir exposer différents formats et présente des
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Esquisse des bureaux de 2025

    Par Nat Lecuppre, le 9 mai 2025
    Tous les ans, une étude est menée par Parella, leader du conseil d’entreprises en immobilier et en matière de transformation des espaces et des modes de travail, et par CSA Research. Elle a pour objectif de faire un constat sur l’évolution des modes et espaces de travail. Cette étude permet de comprendre les nouvelles tendances et aspirations tant au niveau des salariés que des dirigeants, d’appréhender de meilleure façon les demandes et de répondre au mieux à toutes les attentes dans le secteur tertiaire. Elle a été effectuée auprès de plusieurs centaines de personnes travaillant dans des sociétés de 50 collaborateurs ou plus. Les réponses obtenues mettent en exergue les priorités et les critères importants sur l’environnement, mais aussi tous les modes de travail (télétravail, flex-office…). Le mode télétravail. Depuis la pandémie, le télétravail fait partie de notre vie. Il est de plus en plus ancré dans la vie de la société : 56 % des dirigeants des entreprises françaises l’autorisent. On constate une augmentation de 3 % par rapport à 2023, et 74 % des salariés en bénéficient dans des sociétés de plus de 50 salariés. Toutefois, selon les métiers et les fonctions, le télétravail ne peut être uniformisé ; 55 % des salariés peuvent le pratiquer, mais 26 % n’en ont pas l’opportunité. Le mode flex-office. Le flex-office ne cesse de prendre de l’ampleur : 32 % des salariés travaillent en flex-office, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’année précédente. Les dirigeants conscients de l’organisation liée à ce type d’environnement sont 19 % à en profiter, en augmentation de 9 % par rapport à 2023. La problématique de ce mode de travail reste la gestion des taux de présence des équipes sur le site. Les flux doivent être régulés et contrôlés ; 68 % des « flex workers » suivent une organisation qui évitent les pics de fréquentation. Pour cette raison, des outils de pilotage et de planification deviennent incontournables. L’espace de travail. Il s’agit d’attirer les talents mais aussi de conserver ces derniers ainsi que les autres salariés. L’environnement de travail est un critère important. Pour 73 % des salariés, les espaces de travail déterminent le choix de leur employeur. Une hausse de 4 % par rapport à 2023. Les jeunes générations portent leur attention sur l’agencement et l’accessibilité des bureaux mais aussi sur la qualité des équipements. 51 % des salariés mettent l’accent sur la localisation de leur entreprise, puis vient la qualité de l’aménagement et du mobilier. Bien-être et performance. Pour 90 % des dirigeants, le bien-être des collaborateurs est une priorité, car il favorise la performance. 82 % des salariés partagent cette vision et estiment que l’aménagement des espaces de bureaux influent sur leur productivité et leur envie de rester dans l’entreprise. On remarque que le critère environnemental dans la conception commence à peser son poids, tant pour attirer les talents que pour renforcer l’image de l’entreprise. Intelligence Artificielle. Depuis 2024, l’IA commence à pointer son nez dans la transformation de l’environnement de travail. 41 % des salariés l’utilisent régulièrement, tandis que 24 % des dirigeants s’en servent pour la gestion de leurs activités. Beaucoup s’interrogent sur son efficacité, son importance, ses dangers… 37 % des salariés perçoivent l’IA comme une solution pour un développement professionnel. Par

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