Urbanisme

Dijon s’acclimate durablement

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Par Lionel Blaisse, le 27 avril 2023.
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Doublement labellisée par l’Unesco – « Ville et Pays d’art et d’histoire » en 2008 et « Climats du vignoble de Bourgogne » en 2015 –, Dijon ambitionne de devenir d’ici 2030 une ville neutre pour le climat et intelligente.

Conçue par Anthony Béchu et inaugurée en mai dernier, La Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV) s’inscrit dans un écoquartier tout comme l’opération Les Carrières blanches portée par Constructa dans le cadre de la requalification urbaine de la ZUP La Fontaine des Ouches. Territoire d’innovation, la métropole porte également le projet « Dijon alimentation durable ».

Droit de Cité

Après le sac de Langres par les Vandales au début du Ve siècle, ses évêques se réfugient temporairement à Dijon. Rattachée au duché de Bourgogne en 1016, la cité comtale devint ainsi française. En 1204, le septième duc fit bâtir dans les faubourgs de l’Ouche1 un hospice administré par les hospitaliers du Saint-Esprit. Promu hôpital général sous Louis XIV, il ne cessa de s’agrandir jusqu’en 2015, date à laquelle l’intégralité des services fut transférée au nouveau CHU François Mitterrand.

Lorsqu’en 2010 l’Unesco inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité « Le repas gastronomique des Français », François Rebsamen – maire de la ville et président de la communauté d’agglomération – sollicite Anthony Béchu2 pour réfléchir à la reconversion du site et de ses abords autour de la création d’une cité internationale de la gastronomie. Deux ans plus tard, le Grand Dijon soumet avec succès son projet auprès de la Mission française pour le patrimoine et les cultures alimentaires. Mais sous la pression d’autres villes, la Mission relance une consultation qui finalement sélectionne en 2013 quatre projets « complémentaires » (Dijon, Lyon, Tours et Rungis)3. Suite à un appel à manifestation d’intérêt, Eiffage et son projet conçu par Anthony Béchu épaulé par l’architecte en chef des Monuments historiques Alain Charles Perrot sont désignés lauréats.

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    Hôtel de Ville de Dijon

    Place de la Libération, 21000 Dijon

    Tél. : +33 (0)3 80 74 51 51

    www.dijon.fr

    Cité internationale de la gastronomie et du vin

    2, rue de l’Hôpital, 21000 Dijon

    Tél. : +33 (0)3 80 23 88 76

    www.citedelagastronomie-dijon.fr

    Agence d’Architecture Anthony Béchu & Associés

    82, rue Lecourbe, 75015 Paris

    Tél. : +33 (0)1 47 34 97 91

    www.bechuetassociés.com

    Agence Nicolas Michelin & Associés

    9, cour des Petites Écuries

    75010 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 34 00 01

    www.anma.fr

    Menomenopiu architects

    10, rue Bailleul, 75001 Paris

    Tél. : +33 (0)1 43 41 24 96

    www.menomenopiu.com

    Pietri Architectes

    47, rue Popincourt, 75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 44 78 68 48

    www.pietriarchitectes.com

    Triptyque Architecture

    38, rue Marguerite de Rochechouart

    75009 Paris

    Tél. : +33 (0)1 75 43 42 16

    www.trityque.com

    Upsilon

    47, rue Popincourt, 75011 Paris

    www.upsilon-archi.com

    Manuelle Gautrand Architecture

    36, boulevard de la Bastille

    75012 Paris

    Tél. : +33 (0)1 56 95 06 46

    www.manuelle-gautrand.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 52
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    Quartiers revisités, le renouveau

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    Urbanisme

    Hexadone, une plateforme au service des territoires

    Par Laurent Denize d’Estrées, le 10 juillet 2023
    La Banque des Territoires et Orange s’associent pour créer HEXADONE, une co-entreprise destinée à proposer une plateforme numérique pour gérer et valoriser les données territoriales. Transformation énergétique et environnementale, attractivité, amélioration du bien-être des citoyens, mutualisation et optimisation des coûts d’infrastructures sont autant d’enjeux majeurs auxquels les collectivités de toutes tailles doivent faire face. Avec l’accélération de la numérisation de l’économie et de la société, les territoires doivent gérer des flux d’information de plus en plus riches. Or, ces données constituent tout autant un levier essentiel et incontournable pour améliorer la connaissance des territoires et le pilotage des politiques publiques locales qu’un enjeu majeur de souveraineté et de sécurité. Toutefois, la grande complexité technique, la quantité infinie de données provenant d’acteurs divers, les évolutions technologiques permanentes, les risques liés à la cybersécurité et à la fuite de données personnelles peuvent constituer des freins majeurs à la mise en œuvre efficiente d’une politique de gestion de la donnée territoriale. Simple d’utilisation et adaptée aux outils existants des collectivités, la plateforme pourra s’appuyer sur un hébergement « sur site » ou un hébergement dans un cloud de confiance. Le haut niveau de cybersécurité de la solution offrira un gage de confiance et de souveraineté, indispensable aux collectivités et aux citoyens. La solution Hexadone prendra en compte la protection des données personnelles. Christel Heydemann, directrice générale du groupe Orange, déclare : « La maîtrise et l’exploitation en toute confiance des données territoriales sont cruciales pour les collectivités locales, déjà engagées dans une profonde transformation numérique. En effet, la richesse de ces informations est essentielle pour renforcer l’action publique et accompagner l’ensemble des parties prenantes, des agents publics aux entreprises, des commerces aux citoyens. » Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires, déclare : « Acteur de proximité et de confiance des collectivités territoriales, la Banque des Territoires s’associe à l’expertise et l’expérience d’un grand groupe français pour répondre au besoin complexe et critique des différentes collectivités locales de maîtriser et d’exploiter les données de leurs territoires. »
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Quai 108, brasserie au style industriel chic

    Par Nat Lecuppre, le 27 février 2025
    L’agence d’architecture Outsign a créé l’architecture d’intérieur et la nouvelle identité du restaurant de l’hôtel Hilton Paris Opéra, Quai 108. Situé au 108, rue Saint-Lazare à Paris (8e) dans un bâtiment historique, la superficie du restaurant est de 150 m2. Outsign a souhaité donner aux lieux une ambiance raffinée de brasserie parisienne dans une architecture de style industriel chic des gares du XIXe siècle. Les architectes jouent avec les contrastes bruts-raffinés. Les corniches en stuc haussmanniennes se marient aux murs en pierre de l’époque industrielle. Les matériaux retenus marquent la modernité et la sophistication. Ils sont nobles et riches. Le bois (parquet en chêne, tables en noyer…) et les tonalités chaudes renforcent les côtés convivial et chaleureux qui définissent les brasseries de la capitale. Les matériaux soulignent l’atmosphère élégante, durable, contemporaine des espaces. Ils permettent de revisiter un lieu historique avec contemporanéité. On trouve un parquet bâton rompu massif chêne foncé, des mosaïques hexagonales, de la brique rouge (Brikelia), du béton ciré, des peintures (brun de Mars, vert d’Égypte, noir antique), du papier peint vintage, des zelliges (vert et rouge), des moulures (faux plafonds et murs), du laiton, de l’acier inoxydable, du cuir (couleur cognac), du velours (Verpan), du stratifié bois (coloris noyer tabac), des miroirs (effet vieilli / antiques) et de la végétation. Les lieux sont intimistes et intemporels. Des touches modernes sont apportées avec par exemple un lustre signé 101 Copenhagen. Les couleurs retenues sont terracotta, orange, bleu… Elles se marient avec les matières naturelles et le décor. Pour ce projet, une partie du mobilier a été realisé sur mesure par l’Atelier Tachas (banquettes, bar, étagères, miroirs, dessertes, jardinières…). Au restaurant, le chef Mathieu Afonso propose une carte de street food revisitée. Elle appuie le côté singulier du Quai 108. Une fresque sur le mur du bar signée de l’artiste Claire Dognin rappelle la belle époque des gares et le charme des malles d’antan. C’est aussi un clin d’œil aux grandes destinations au départ de la gare Saint-Lazare, qui se trouve à proximité du Quai 108. Imaginant toujours un projet dans ses moindres détails, Outsign a réalisé la nouvelle identité du Quai 108. Le travail de typographie est souple mariant pleins et déliés dans un esprit Art déco. Avec ce projet, l’agence a su revisiter l’histoire du lieu et son côté parisien tout en les ­préservant. 
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    Urbanisme

    Remanier le patrimoine selon Vurpas Architectes

    Par Sipane Hoh, le 29 novembre 2023
    Intervenir sur un monument historique pour y introduire un programme conséquent dans le but d’y abriter la Cité de l’économie créative et de l’ingénierie numérique est une tâche ardue qui nécessitait un très grand savoir-faire. L’agence Vurpas Architectes y est arrivée et le résultat est tout simplement remarquable. Le site est extraordinaire. Il s’agit d’un territoire périphérique avec un caractère rural des bords de Saône qui est devenu petit à petit intrinsèque à la ville de Chalon-sur-Saône. En effet, l’ancien Moulin de la Sucrerie Blanche, bâtiment inscrit au titre des monuments historiques, est situé dans un lieu où le passé a laissé des traces indélébiles. « Ce qui nous a plu, c’est qu’il s’agit d’un bâtiment dans un environnement chamboulé et chargé de plus de 200 ans d’histoire industrielle » raconte l’architecte Julien Leclercq. Il s’agissait donc d’une opération où l’enjeu était de garder le plus possible l’âme du lieu. L’homme de l’art nous précise que l’état général de la bâtisse était très dégradé même si le gros œuvre n’était pas structurellement atteint, l’ensemble était insalubre et les planchers bois fragilisés. C’est un véritable travail collectif qui a été mené, « tout le monde s’est prêté au jeu » et vu l’ampleur de la besogne, l’exercice a nécessité une grande coordination. Pour le choix des matériaux, les architectes ont travaillé avec leurs homologues des bâtiments de France, la Direction régionale des affaires culturelles. Garder certains éléments, apporter des changements sur l’existant tout en préservant l’esprit du lieu, nécessite beaucoup de temps et une grande haleine. Pour illustrer le travail fourni, l’architecte cite l’exemple de l’ébénisterie où intervenir sur une seule pièce sollicite une minutie et précision mais une fois le travail accompli, cela donne une grande satisfaction. Vers une nouvelle destination Après avoir vécu de nombreuses vies, l’ancien Moulin de la Sucrerie Blanche écrit une nouvelle page. Placé au cœur du projet, il est complété par une nouvelle extension. L’ensemble, récemment renommé « l’Usinerie », se développe sur 4 000 m² et devient un pôle régional dédié à la transformation digitale des entreprises industrielles avec des domaines d’expertises qui se spécialisent entre autres dans la réalité́ virtuelle et augmentée, l’intelligence artificielle, la robotique, la cybersécurité. Les espaces événementiels se trouvent au rez-de-chaussée tandis que les locaux d’enseignement sont abrités en étage. Quant aux plateaux techniques, ils trouvent leur place dans la nouvelle extension. Julien Leclercq nous raconte qu’à l’arrière de l’édifice il y avait plusieurs greffes et rajouts, des éléments résultants des phases et vies antérieures. Un patchwork de matériaux qui forme, selon l’architecte, un beau témoignage de la construction de l’époque. Le projet de rénovation s’inspire de cet univers et de cette esthétique. Il s’inscrit dans une volonté d’intervention minimale en préservant tout ce qui est possible. Notons également que tout au long du processus, les architectes ont croisé réhabilitation et réemploi et au risque de complexifier leur tâche, ils ont récupéré et recyclé tout ce qu’ils pouvaient réutiliser. La réhabilitation du Moulin de la Sucrerie Blanche puise sa force dans l’histoire, y ajoute sa propre écriture

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