Architecture, l'esprit du lieu

Dormir dans une ancienne banque

Par Nat Lecuppre, le 5 mars 2025.
Image
DR

Lille continue de développer son offre hôtelière. Le groupe brestois Oceania Hotels va au premier trimestre 2025 ouvrir les portes de son nouvel établissement : hôtel Oceania Lille Les Augustins.

Les lieux sont atypiques. Ils sont abrités dans l’ancien siège social de la banque Scalbert-Dupont, situé dans le centre-ville de Lille. Pour cette réhabilitation et métamorphose, l’agence d’architecture A26 a collaboré avec l’Architecte des Bâtiments de France. Ainsi ce travail à quatre mains permet de rendre à l’immeuble son architecture Lilloise et de supprimer les éléments des années 1960 pour révéler à nouveau les briques et pierres de taille d’époque.

A26 est une agence multipluralités créée en 2012 par plusieurs agences d’architecture souhaitant mutualiser leurs compétences, leurs moyens techniques et humains.

Le bâtiment a été construit en 1929 et signé de l’architecte Jean Delrue. Il marque le mouvement Art déco. Quelques traces de son passé sont conservées comme les ferronneries des escaliers et des balcons, la grande verrière du hall, la hauteur sous plafond des lieux… L’hôtel quatre étoiles, situé au 37, rue du Molinel, sera une destination emblématique de Lille. Il proposera 88 chambres et suites. Le grand hall sera un espace de convivialité ouvert à tous avec un grand bar en laiton et en marbre vert. Les lieux seront multiples selon les besoins. On aura des salons lounge, des espaces de coworking, entre autres. La pièce maîtresse des lieux sera l’ancienne salle des coffres au sous-sol. Celle-ci sera transformée en piscine et en espace bien-être avec un spa, un sauna, une salle de fitness et des salles de massage.

Pour l’architecte Laurence Goardon de l’agence A26, cette reconversion du lieu était une évidence. En fait, la salle des coffres était entourée d’une galerie remplie d’eau. Ce système servait d’alarme « anti-intrusion ». Les gardiens surveillaient le niveau d’eau : si un tunnel était percé, ils étaient alertés. Les architectes ont donc bénéficié d’une infrastructure propice aux futurs aménagements et raccordements.

A26 privilégie toujours dans ses projets la configuration des lieux pour les sublimer. À l’heure de la sobriété foncière, A26 reconvertit les 4 500 m2 en les adaptant aux attentes des hôtes, aux nouveaux modes de vie et usages sans construire de nouvelles surfaces. Les hôtes attendent aujourd’hui d’un hôtel un véritable lieu de vie où se mixent les espaces pour travailler, échanger, pour les loisirs et le business.

Pour l’aménagement intérieur, on retrouvera l’univers de la banque et de l’Art déco. Les tons seront chaleureux (rose poudré, camel, vert sauge et marine). Les matières et matériaux seront nobles (marbre, velours, laiton…). On retrouvera toujours des traces du passé des lieux. Comme des joyaux, les coffres-forts seront mis en vitrine avec des cadenas « Fichet ». Des jeux de clés seront dispersés dans tout l’établissement. Deux salles de séminaires et trois salons de coworking plus intimistes permettront de travailler dans un cadre d’exception.

Oceania 4* Lille Les Augustins est le premier hôtel bas carbone de Lille. La cour intérieure se verrra végétalisée, des arbres plantés en pleine terre afin de répondre aux exigences de Lille Bas Carbone. La toiture-terrasse sera également végétalisée et des bornes de recharge pour les vélos électriques installées.

Le groupe Oceania Hotels est reconnu pour créer des lieux chaleureux avec un supplément d’âme. Aucun doute que cette nouvelle adresse figurera en tête de liste de ses établissements.

Galerie d'images (15)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    Oceania Hotels

    www.oceaniahotels.com

    Oceania Lille Les Augustins

    37, rue du Molinel

    59000 Lille

    A26

    165 bis, rue de Vaugirard, 75015 Paris

    Tél. : +33 (0)9 70 75 52 80

    www.a26.eu

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
    Image

    Hôtellerie

    Commander

    Numéro en cours

    Nº63

    Spécial Santé, Bien-être, Bien-vivre

    Couverture du NDA Nº63

    Novembre — Décembre 2025 — Janvier 2026

    Découvrir

    À découvrir
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Cartier s’installe à SoHo

    Par Nat Lecuppre, le 18 octobre 2024
    C’est dans le quartier branché de SoHo à New York que la maison de haute joaillerie Cartier inaugure son nouvel espace de vente. Les lieux se répartissent sur quatre étages. Ils sont imaginés par l’agence française Studioparisien, fondée en 2013 par Romain Jourdan et Laurence B. Tardew. Pour Cartier, un de leurs tout premiers clients, parallèlement à la conception d’espaces, scénographies, corners ou boutiques à travers le monde, ils imaginent un mobilier inspiré de la panthère, icône de la maison de luxe. Ainsi, avec la complicité des Ateliers Jouffre, tapissiers d’excellence lyonnais, sont fabriqués sofa et fauteuil Panther. Cette création inédite a mis en lumière toute l’expertise et la complémentarité du jeune duo d’architectes d’intérieur et a su conforter, par ailleurs, Cartier dans le choix de confier à Studioparisien des projets plus ambitieux. Ainsi, avant Cartier Soho, ils ont réalisé en 2022 trois des cinq étages du 13 rue de la Paix, l’adresse parisienne historique. Ils ont pensé trois différents lieux dédiés respectivement à la manufacture, à la personnalisation et aux archives. Les espaces créés allient mémoire, influences culturelles et le dynamisme de Manhattan. Ils sont pensés pour plonger les visiteurs dans l’univers du luxe, la culture et la convivialité. Le parti pris architectural a été de concevoir un loft urbain avec une expérience de vente singulière et immersive à chaque niveau. Les lieux sont dans l’esprit de SoHo, à savoir animés et artistiques. L’art rythme les lieux. En entrant, les visiteurs découvrent une galerie d’entrée en matériaux bruts et précieux. Elle est le lien entre le passé et le présent. Les murs révèlent des œuvres d’art et plus précisément du pop art avec des créations de François Mascarello, mais aussi du street art. Le côté industriel qui caractérise le quartier est repris avec les colonnes en fonte et les murs de briques. Un escalier menant aux étages est doté d’une peinture murale magistrale représentant une panthère en mouvement, l’animal-totem de Cartier. « Nous avons privilégié la douceur et la féminité, en accompagnant nos dessins de lignes courbes pures, parfois ponctuées de quelques touches d’extravagance et de couleurs exprimées dans un grand mur décoratif panthère. » Studioparisien Un bar invite à une pause à l’étage, Tel un cocon, ses murs courbes sont recouverts de tissus, L’espace est reposant, intimiste et chaleureux. Au troisième étage, on découvre un loft aménagé comme un intérieur contemporain et lumineux. Des alcôves encastrées sont meublées de tables et canapés. Elles favorisent les échanges et la confidentialité. Telle une oasis de verdure en plein cœur de Manhattan, le rooftop avec sa végétalisation procure aux clients une bouffée d’oxygène de bien-être et de détente. Studioparisien a conçu un écrin qui met en valeur les collections de Cartier. Le design intérieur conjugue à merveille contemporanéité, intemporalité de la maison, courants artistiques et industriels de SoHo.
    Image
    Archi Culture

    Mixité joyeuse à Gentilly

    Par Sipane Hoh, le 1 juillet 2024
    À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent. Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux. Deux opérations en une qui participent à la requalification de la rue Gabriel-Péri. L’histoire de l’îlot installé en surplomb du vallon de la Bièvre est riche, c’est un site anciennement occupé par des entrepôts de stockage industriel et des bureaux attenants où les immeubles hauts de la reconstruction voisinent avec les pavillons d’anciennes maisons d’ouvriers, des enceintes hospitalières comme la Fondation Vallée, ainsi que d’autres opérations récentes de logements collectifs et des ensembles tertiaires. Le projet mené avec la plus grande adresse par les architectes d’ALTA vient se placer dans un contexte hétéroclite difficile à appréhender. Un site complexe où les architectes ont fait preuve de justesse. En effet, sans être ostentatoire, le projet vient s’installer confortablement sur le terrain et se distingue par sa masse travaillée mais aussi par ses façades qui dévoilent avec habileté chacun des programmes. Un exercice délicat auquel ALTA Architectes-Urbanistes octroie la plus grande importance, il en résulte une réalisation recherchée aussi bien par sa forme que par ses enveloppes. Tandis que la première enveloppe se distingue par ses altimétries ondulantes et son revêtement lumineux, la deuxième épaisseur, plus linéaire, se dévoile dans une seconde lecture en arrière-plan. Un assemblage habile qui se retourne sur la rue Benserade, s’harmonise avec le gabarit des constructions voisines et qui présente une atténuation progressive des hauteurs d’épannelage. De loin et à première vue, l’ensemble parait harmonieux, mais une fois que nous nous approchons, nous nous rendons compte du travail subtil de la façade où des modénatures métalliques habillent et composent des encadrements accentuant les dimensions généreuses des baies, et se déploient sous forme de brise-soleil verticaux sur les murs rideaux des bureaux engendrant un rythme différent. Les jardins d’hiver viennent enrichir la façade et permettent d’estomper davantage la frontière entre les deux programmes. Soulignons qu’un retrait conséquent entre les deux façades intérieures des logements et bureaux garantit un bon ensoleillement en cœur d’îlot et dégage des vues vers les environs. Par ailleurs, le socle qui comprend des bureaux s’ouvre généreusement, avec un large point de vue sur Paris, sur un jardin situé en cœur d’îlot et en pleine terre, pour que les usagers profitent pleinement des terrasses et des espaces plantés de plain-pied. Soulignons que les façades en cœur d’îlot présentent une architecture plus discrète et des ouvertures avec allège maçonnée de manière à respecter l’intimité de tous. Enfin, et comme à chaque fois, les architectes ont veillé à la qualité du confort des intérieurs, ainsi ces derniers sont généreux, lumineux et présentent
    Installation Cloud par Maxim Velčovský
    Architecture un lieu

    Lasvit, la tête dans les étoiles avec « It All Comes from Above. »

    Par Laurent Denize d’Estrées, le 5 avril 2024
    La maison d’édition tchèque Lasvit, spécialiste des objets et luminaires en verre, présente pour la première fois Cloud, une installation artistique de grande ampleur imaginée par son directeur artistique Maxim Velčovský. Cette fois-ci, c’est vers le ciel, ses nuages et ses étoiles, que s’est tourné Lasvit pour trouver l’inspiration. Le Magazine NDA a visité pour vous cette installation durant le salon Euroluce à Milan en juin dernier : It All Comes from Above (Tout vient d’en haut). Lasvit a trouvé ses plus belles sources d’inspiration dans la lumière diffusée par les nuages et dans « le chandelier » que forment les milliards d’étoiles qui tapissent le ciel nocturne. Puisant dans cet imaginaire, le directeur artistique de la maison, Maxim Velčovský, a conçu une installation luminaire interactive, en verre, intitulée Cloud, qui était la pièce maîtresse du stand de Lasvit. L’installation de Maxim Velčovský, Cloud, explore ainsi le lien entre individus et structure, et la manière dont les regards individuels convergent vers quelque chose qui les dépasse, qui nous transcende tous. Lasvit a aussi dévoiler les dernières créations conçues en collaboration avec les designers Yabu Pushelberg (Miles) et les frères Campana, ainsi qu’une série de créations luminaires innovantes du studio LLEV, révolutionnaires par le recours au mycélium pour donner à chaque lampe sa forme finale.

    Laisser un commentaire

    19 + dix-sept =