Architecture un lieu

Grimshaw : une architecture d’excellence

Par Nat Lecuppre, le 29 mars 2024.
La tour Olderfleet par l’agence d’architecture Grimshaw Paris
DR

L’agence d’architecture internationale est l’ambassadeur d’une architecture d’excellence. Ses fondements sont l’analyse et l’exploration pour réaliser des projets d’exception pérennes et durables suscitant de l’émotion chez ses clients et ses utilisateurs.

Créée en 1980 par Sir Nicholas Grimshaw, l’agence compte aujourd’hui 650 collaborateurs avec ses bureaux à Paris, Londres, Dubaï, Los Angeles, New York, Melbourne, Sydney et Auckland. Ses réalisations dans le monde entier sont primées.

Le fil conducteur dans ses projets est la compréhension des usages, les conditions optimales de fonctionnement associées aux ressources naturelles et le choix des matériaux. L’agence Grimshaw est reconnue pour son architecture et son design industriel.

Le projet Olderfleet

Le concept initial pour cet immeuble de bureaux haut de gamme de 58 000 m² dans le centre d’affaires de Melbourne est le fruit d’une concertation entre les bureaux de Londres, New York, Melbourne et Sydney, chacun à l’origine d’un concept distinct.

La tour de 170 mètres de haut est située à l’arrière de trois bâtiments classés de Collins Street. Son architecture est pensée pour s’intégrer dans cet environnement patrimonial. De l’extérieur, l’empilement des volumes laisse entrevoir son organisation interne.

Pour cette réalisation, les architectes ont pris en compte le confort et les usages des futurs locataires. La tour est imaginée comme un village vertical. Les quarante étages sont divisés en trois tranches avec différentes typologies d’usages et une identité propre.

Insérés entre chaque tranche, trois vastes étages de réception, jouissant d’une pleine hauteur sous plafond et dotés de terrasses couvertes, fractionnent encore davantage le volume de la tour et délimitent en son sein des espaces de voisinage verticaux.

Au rez-de-chaussée, derrière la façade urbaine de Collins Street, le bâtiment offre une face perméable qui donne accès à un immense atrium de 25 mètres de hauteur, baigné de lumière naturelle, avec à l’arrière une percée traversante vers Flinders Lane.

Histoire et contemporanéité

Conçu comme un pôle d’affaires d’avenir doté d’une offre de services étoffée et évolutive, Olderfleet met à l’honneur la grandeur de l’architecture victorienne de Melbourne tout en proposant des espaces de travail conformes aux nouveaux standards internationaux, pour permettre aux usagers de se sentir stimulés, épanouis et accompagnés dans leur quotidien. On trouve dans les étages inférieurs des espaces de coworking, un centre de bien-être, une garderie d’enfants, des vestiaires, des restaurants, des commerces et un business lounge.

L’immeuble, doté des technologies de pointe, est l’un des bâtiments intelligents les plus performants d’Australie.

Cette réalisation est couronnée de succès. Olderfleet a en effet été sélectionné par le Council for Tall Building and Urban Habitat (CTBUH) comme lauréat du prix d’excellence dans deux catégories : meilleur immeuble de 100 à 199 mètres et meilleur immeuble de bureaux en 2022.

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    Grimshaw Paris

    226, boulevard Voltaire

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)7 85 31 27 87

    www.grimshaw.global/fr/

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    Delas Frères investit dans la pierre

    Par Lionel Blaisse, le 25 décembre 2023
    Le chai et le caveau de vente du négociant producteur de Côtes du Rhône ouverts en 2019 au cœur de Tain-l’Hermitage offrent de belles façades contemporaines en pierre de taille signées de l’architecte Carl Fredrik Svenstedt. En contrebas des pentes rudes et abruptes des vignobles de l’appellation d’origine contrôlée et traversé par la Nationale 7, le village de 6 500 âmes compte nombre de cavistes, mais Delas Frères est le seul à y avoir installé – à proximité de la belle demeure achetée en 2015 – les installations de production et d’élevage de ses grands crus. L’exception architecturale s’y imposait donc ! (Non-)architecture agricole ? Quelles que soient les régions – outremer compris –, on s’extasie encore devant les fermes d’antan à l’architecture vernaculaire, dépendances comprises. Mais l’agriculture intensive de ces dernières décennies a hélas engendré bien des verrues dans nos campagnes. Reconnaissons que l’exonération de permis de construire pour les bâtiments agricoles a grandement concouru à ce laisser-faire dévastateur, tant architectural que paysager. Branche plutôt noble du secteur, la viniculture a su mettre l’architecture au profit de la notoriété des domaines, où les amateurs de bons vins – professionnels ou particuliers – se déplacent de plus en plus pour acquérir (après les avoir dégustés sur place) leurs meilleures bouteilles en devenir. Mais au-delà de l’image, c’est surtout l’évolution de la fabrication du vin suivant un process gravitaire qui est à l’origine de la rénovation des chais que les grands propriétaires n’hésitent plus à confier à des architectes de renom. Faire d’une pierre trois coups Forte de son adossement au Champagne Deutz1, la maison Delas Frères a fait d’une pierre trois coups pour son 180e anniversaire. En effet, elle se rend acquéreur d’un hôtel particulier (1 400 m2 transformés en maison d’hôtes et salles de dégustation et réception) au cœur de Tain-l’Hermitage dans le jardin duquel (alors à l’abandon) elle projette de construire un chai (cuverie et élevage en barriques de 3 200 m2) et un caveau de vente (400 m2) où produire et commercialiser ses AOC Tain-l’Hermitage et Crozes-Hermitage issus de ses 30 ha de vignobles. Les façades imaginées par l’architecte franco-suédois sont construites en épais blocs de 50 cm, de pierre d’Estaillade (Lubéron) et de Fontvielle (Alpilles) dont les calcaires tendres sont idéaux pour un emploi massif et structurel. Le mur ondulant du chai est réalisé en blocs taillés par robot dont la découpe maîtrisée limite les chutes, réutilisées comme gravier pour le jardin. Les blocs sont post-contraints par des câbles en acier, qui les ancrent aux fondations en béton. Les câbles inox du chaînage sont pris dans des rainures à chaque lit de pierre. Malgré l’extrême technicité de l’ouvrage, les blocs ont été posés par une équipe de seulement deux compagnons, père et fils. De forme géométrique stable, le mur (80 ml x 7 m de haut) ne touche pas le reste de la structure pour des raisons sismiques. Une verrière continue éclaire le déambulatoire public à l’arrière du mur et, par réflexion indirecte, la cuverie et les chais à barriques où la lumière directe serait
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    À Neuilly-sur-Seine, le luxe porte un nom : OUI Architecture

    Par Sipane Hoh, le 3 février 2025
    L’agence OUI Architecture (Office for Urban Innovation) a réalisé en un temps record l’agencement d’un hôtel particulier situé dans une rue privée de Neuilly-sur-Seine. Conçu avec soin, l’intérieur destiné à accueillir une famille américaine respire la magnificence. Une famille new-yorkaise avec deux enfants a souhaité s’installer dans un hôtel particulier à la française datant des années 1930 situé dans les Hauts-de-Seine. OUI Architecture (Noa Peer et Flore Raimbault) a été mandatée pour mener à bien le projet. Les exigences des clients étaient multiples. Tout d’abord, il fallait terminer le chantier en seulement deux mois, puis introduire un large panel de mobilier contemporain dans le but d’adapter le lieu aux différents membres de la famille y compris les enfants. L’exercice était complexe, mais le résultat est remarquable. Les fondatrices de l’agence d’architecture parisienne, qui s’étaient rencontrées à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, n’avaient que très peu de temps pour parfaire leur projet, qui nécessitait de mettre l’intérieur au diapason de la collection d’art contemporain de ses occupants. Nous entrons dans l’appartement à travers un espace chic mis en avant par ses deux nuances de rose de la marque Ressource couvrant les murs et le sofa Ploum de chez Ligne Roset. Le salon se divise en deux parties. Celle dédiée aux parents se caractérise par ses murs immaculés accentués par la couleur noire qui recouvre les encadrements des fenêtres, des portes mais aussi les colonnades et les multiples moulures du plafond. L’espace est néanmoins ponctué par plusieurs objets comme le canapé Husk de B&B et le fauteuil Paulistano, un grand classique du design signé de la main du célèbre architecte et designer Paulo Mendes da Rocha, édité et fabriqué exclusivement par Objekto. Le salon réservé aux enfants est beaucoup plus décontracté, il se compose d’une bibliothèque, de deux petits bureaux et d’un canapé modulable, la Sofa Marechiaro de chez Arflex, qui prend place face au fauteuil Paipai de Cinna. La généreuse cuisine jouxte une salle à manger spacieuse pour les repas de famille, tandis qu’une autre salle à manger pour les réceptions prend place dans un ancien salon au décor feutré agencé par une table ronde Platner de chez Knoll et mis en lumière grâce à la suspension Harlow signée Gabriel Scott. L’accès à l’étage, où se trouvent trois chambres à coucher, se fait dans une ambiance particulière grâce aux murs de la cage d’escalier habillés d’un papier peint réalisé à la main sur du papier japonais. Un coup de cœur pour la salle de bains Art déco, de forme hexagonale, où trône une baignoire sous un plafond peint d’arbres exotiques. C’est une pièce qui n’a subi aucun changement majeur. La seule intervention consiste à garantir l’intimité à travers le sablage dégradé des portes. Finalement, rappelons que le jardin qui encadre la maison sur deux façades constitue une succession d’espaces plantés, et la terrasse principale est transformée en salon d’été. Dans cet intérieur élégant et coloré, l’art n’est jamais trop loin, bien au contraire. Plusieurs œuvres viennent agrémenter les diverses pièces. Citons par exemple l’œuvre de Brenda Goodman qui enchante
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    Biens communs grandeur Nature

    Par Lionel Blaisse, le 22 décembre 2023
    Au pied de la montagne Sainte-Victoire, Saint-Marc-Jaumegarde se dissémine – entre pinède et garrigue – en hameaux le long d’une départementale. Pourvoir aux besoins de ses habitants y relève du ménagement urbain. L’atelier Mossé Gimmig du collectif marseillais 8 ½ a réussi l’exploit d’y parfaire une centralité verte via l’agrandissement du cimetière, puis, quatre ans plus tard, celui du plateau sportif communal mitoyen. S’immisçant – avec sensibilité et subtilité – dans le déjà-là « bâti » et paysager, leurs interventions « juste apposées » confortent l’impression d’oasis « grandeur Nature » de cette banlieue huppée d’Aix-en-Provence ! Une centralité verte originale « Saint-Marc-Jaumegarde est une commune atypique dans sa constitution originelle, précisent en préambule Frédéric Gimmig et David Mossé. Située au pied de la Montagne Sainte-Victoire entre ses deux voisines Aix-en-Provence et Vauvenargues, elle ne s’est pas développée, à l’instar d’autres, sur une densification progressive à partir d’un centre urbain historique et constitué. Ici, la nature reste dominante et la qualité du paysage commande en tout lieu. Néanmoins, il s’invente là une centralité d’un nouvel ordre, une centralité verte autour de la présence d’équipements publics qui prennent place dans cette nature remarquable autour du point de gravité de la mairie et de la place champêtre de l’église. Les services techniques municipaux, la salle du conseil, l’école, la cantine, la bibliothèque, la crèche, le parking paysager sont ainsi venus progressivement constituer un cœur de commune original attaché à son caractère rural. La réalisation récente des projets d’extension du cimetière et de la salle des sports a développé le long de la route de la mairie jusqu’à la route départementale cet esprit d’une centralité verte, intégrée au paysage qui l’accueille sans pour autant sacrifier leur caractère résolument contemporain ». Avec à peine 1 248 âmes pour 2 250 hectares – plantés à 80 % de pins et de garrigue – et son habitat diffus (sur de grandes parcelles essentiellement boisées), il s’agit bien là d’une commune rurale peu dense. Grâce à un tiers de séniors et 45 % de ménages avec enfants, elle a su maintenir une vraie vie communale qu’autorise sa richesse foncière. « Âménités » paysagères Le cimetière existant (2 400 m2) ne satisfaisant plus aux obligations légales, une extension de 6 000 m2 fut décidée en 2015, augmentée d’un parking de 1 800 m2. Ce sont donc 81 caveaux (de 270 à 230 sépultures) et 74 cinéraires (de 148 à 296 urnes) qui furent aménagés en surplomb de l’enclos funéraire originel. Ni du genre « mortel » comme son voisin (et bon nombre de ses homologues), ni Champs Élysées flamboyants, cet agrandissement s’offre comme un morceau de nature domestiqué où reposer sereinement pour l’éternité. Un élégant mur de pierres sèches ceinture l’espace (comme la loi l’impose), s’insinue tout en la confortant dans la topographie pour engendrer les alcôves où enchâsser les cinéraires que desservent de simples allées en béton stabilisé – le corbillard n’ayant pas besoin de s’en approcher. Ici de minimalistes lames verticales en acier autopatinable en commandent l’accès ou ménagent les transparences. Près du parking le muret s’épaissit pour générer sanitaires et locaux techniques. À l’opposé, il se fait

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