Architecture, l'esprit du lieu

Invitation en Chine au cœur de la capitale

Par Nat Lecuppre, le 24 février 2025.
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© Luc Boegly

Avec le restaurant Suzie Wong, l’architecte Régis Botta nous plonge dans un univers chinois à la fois contemporain et rétro.

Régis Botta a imaginé les lieux comme une cantine « néo-seventies ». Le restaurant dispose d’un rez-de-chaussée avec cuisine et bar mais aussi d’un sous-sol. Au RDC, la grande salle de restauration est ouverte sur la rue et bénéficie de la lumière naturelle. À la suite, une autre salle plus cosy est habillée de bois et de miroirs au bar. La couleur prédominante des espaces est le rouge de Chine. Ce rouge foncé se retrouve au sol et sur les grandes arches qui structurent l’espace. De grands rideaux de perles en bronze rythment les lieux en formant de sous-espaces.

La pièce maîtresse du rez-de-chaussée est le plafond formé par des caissons en cannage et rétro-éclairé. On trouve également comme luminaires des néons et des lampes de table. La conjugaison de matières naturelles (pierre, bois des tables et des revêtements muraux, cannage) et de la couleur rouge renforce le côté chaleureux et feutré du restaurant. Au sous-sol, deux salles pensées comme une caverne avec les pierres apparentes offre une atmosphère plus intimiste. Le mobilier retenu est très seventies. Les chaises sont de couleur rouge orangé et dynamisent les lieux.

Si vous passez dans le quartier de la Bastille à Paris, pensez à faire une halte chez Suzie Wong. Vous y dégusterez des plats traditionnels revisités qui vous transporteront, comme le décor créé, tout droit dans l’Empire Céleste.

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    Suzie Wong

    24, rue des Taillandiers

    75011Paris

    Tél. : +33 (0)1 42 54 20 74

    www.pandapandagroup.com/fr/suzie-wong

    Régis Botta Architectures

    1, rue d’Hauteville

    75010 Paris

    Tél. : +33 (0)1 71 24 86 64

    www.regisbotta.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Quand le lieu de travail devient un terrain de jeu

    Par Sipane Hoh, le 9 décembre 2025
    Considéré comme l’un des chefs-d’œuvre d’Oscar Niemeyer, il s’agit du bâtiment qui abrite le siège social du groupe Mondadori à Milan que l’agence d’architecture italienne Carlo Ratti Associati (CRA) en collaboration avec le regretté Italo Rota vient de réhabiliter en un espace de travail ludique. Le projet propose une rénovation radicale du mobilier moderne, visant à créer un environnement de travail entièrement reconfigurable. C’est avec Italo Rota (1953-2024) et Maestro Technologies que l’agence d’architecture Carlo Ratti Associati a collaboré pour la réhabilitation du Palazzo Mondadori, leader italien de l’édition de livres et acteur incontournable du numérique et des médias sociaux, propriété de Generali Real Estate. L’intervention honore l’architecture existante tout en introduisant des stratégies innovantes pour l’avenir du lieu de travail. La première étape du projet porte sur plus de 20 000 m², suivie d’un programme de rénovation plus vaste du principal monument européen de Niemeyer. Le projet propose une approche radicale pour repenser le mobilier moderne. En collaboration avec Maestro Technologies, la dernière start-up issue du groupe, CRA a rénové plus de 1 300 unités du mobilier modulaire d’origine du bâtiment. Cet ameublement classique d’après-guerre, fabriqué par le fabricant suisse USM Haller, a été soigneusement démonté et remonté avec des composants nouveaux qui intègrent le bois et créent des modules reconfigurables supplémentaires. L’opération inclut l’aménagement d’espaces verts, incorporant harmonieusement la nature à l’environnement de bureau. « Pour sortir du confort de nos appels Zoom en pyjama, les espaces de bureau doivent devenir de véritables terrains de jeux », déclare Carlo Ratti, associé fondateur de CRA et commissaire de la Biennale d’architecture de Venise 2025. « Oubliez les anciens cubicules, qui freinent l’innovation et les rencontres, comme le montre le film Playtime du réalisateur français Jacques Tati. Les échanges dans l’espace physique sont essentiels et bénéficient d’un environnement constamment reconfigurable », précise l’architecte. Soulignons que l’intérieur a été réimaginé avec des bureaux favorisant les rencontres informelles sur les cinq étages du bâtiment. De nouvelles salles de réunion transparentes ont également été aménagées pour créer une plus grande continuité entre les espaces, permettant aux personnes de se déplacer tout en profitant de la nature environnante. L’agencement du mobilier a été pensé pour maximiser la lumière naturelle, accentuant la beauté du lieu en consonance avec le parc environnant.  Sur les pas d’Oscar Niemeyer Le Palazzo Mondadori a été conçu et construit entre 1968 et 1975, il reflète l’apogée de la poésie audacieuse de Niemeyer. La structure principale présente un design unique : une boîte de verre suspendue soutenue par des arches paraboliques, créant l’illusion d’un espace flottant dans les airs, émergeant d’un lac artificiel conçu par l’architecte paysagiste Pietro Porcinai. CRA a été chargé de repenser les espaces des bureaux avant-gardistes pour les années 1970, afin de leur insuffler un nouveau souffle. Les bureaux du groupe Mondadori sont nés des travaux de recherche continus de CRA sur la conception future des espaces de travail, savamment étudiés pour faciliter les interactions humaines. Ce projet s’inscrit dans la lignée des projets à usage mixte CapitaSpring à Singapour. Parmi les autres projets pionniers en matière d’innovation des espaces de travail, citons la Fondation Agnelli à
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    Architecture remarquable

    Montblanc Haus ou le top de l’écriture

    Par Lionel Blaisse, le 18 décembre 2024
    Au printemps 2022, la marque de luxe Montblanc inaugurait près de son siège et de son usine de fabrication de Hambourg la Montblanc Haus conçue par Nieto Sobejano, mise en scène par… Projectiles ! Quelle heureuse coïncidence pour l’agence parisienne que d’œuvrer simultanément sur l’art de l’écriture célébré par le fabricant de la Rolls Royce des stylos, d’une part, et sur la langue française au travers de sa Cité internationale ouverte en 2024 au Château de Villers-Cotterêts, d’autre part. Cette concomitance est d’autant plus étrange, pour ne pas dire paradoxale, que l’heure est davantage au digital, aux SMS et aux émoticônes. L’ascension d’une marque. En détenant à ce jour 60 % du marché mondial des stylos (à plumes et à billes) haut de gamme, l’histoire de Montblanc tient d’une success-story. En 1907, l’ingénieur August Eberstein, le papetier Claus Johannes Voss et le banquier Alfred Nehemias créent à Hambourg la Simplo Filler Pen Company pour commercialiser le stylo plume à encrier intégré qu’ils ont mis au point un an plus tôt. L’entreprise va s’avérer être une véritable start-up avant l’heure. Ne développe-t-elle pas très tôt une forte image de marque originale, ancrant encore sa renommée cent vingt ans plus tard ! Lancée en 1909, leur première collection de stylos plumes, en ébonite noire à capuchon à tête rouge, s’appelait alors Rouge et Noir (surnommée Le Petit Chaperon Rouge). La marque Montblanc Simplo Gmbh voit le jour l’année suivante. Dument déposée, l’étoile blanche à six branches – aux allures d’astérisque et symbolisant le mythique sommet européen enneigé et ses six vallées glaciaires – couronne son capuchon depuis 1913. En 1924, l’entreprise donne le nom de Meisterstück 1 à ses futurs stylos haut de gamme, désormais garantis à vie ! Leur plume en or est gravée des lignes de crête du pic alpin auxquelles s’ajoute cinq ans plus tard « 4810 », son altitude à l’époque. Un soin tout particulier est apporté dès le départ à la communication autour de ces fabuleux instruments d’écriture, à commencer par leur longiligne packaging évoquant les plumiers de jadis sur lequel s’impriment lignes brisées et étoile. Architecture de reliefs. C’est aux architectes madrilènes experts en équipements culturels Fuensanta Nieto et Enrique Sobejano, dont la seconde agence est basée à Berlin, que la firme s’est adressée pour concevoir sa Montblanc Haus. Ses 4 390 m2 accueillent une exposition permanente invitant les visiteurs à découvrir et à expérimenter l’écriture à travers l’histoire des instruments et des documents précieusement conservés par la marque, ses archives, une boutique et un café, des salles de formation et une VIP Room, ainsi que quelques bureaux. Les concepteurs disposent sur un socle vitré un longiligne parallélépipède noir de 100 m linéaires qui évoque l’étui légendaire du stylo. En clin d’œil aux tôles métalliques plissées de l’usine, le béton noir de ses façades a été matricé de sorte à donner du relief aux lignes d’horizon qui le scarifient aux allures de cimes mais aussi d’écritures manuscrites. Bien sûr, l’iconique étoile sigle la façade principale. Si une surface vitrée s’y interpose, l’essentiel de la lumière naturelle innervant l’intérieur de l’étui est de nature zénithale. Le blanc et des matières claires
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    Urbanisme

    À la halle solaire, le vélo est roi

    Par Sipane Hoh, le 26 mars 2025
    À Paris, la nouvelle halle à vélos solaire est opérationnelle. Faisant partie du projet Horizon 2024, l’ensemble réalisé par le groupe AREP, qui a été inauguré juste avant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, prouve non seulement un excellent savoir-faire mais se caractérise par son indéniable aspect esthétique. C’est une réalisation remarquable en faveur de l’intermodalité. Accessible grâce à un escalier mécanique et un autre fixe, la nouvelle sortie de la gare du Nord a été révélée dans le but d’améliorer le flux ainsi que la qualité du parcours voyageur. Elle amène désormais vers le parvis haut, où se trouvent la gare routière et la halle à vélos. L’ensemble, qui s’est doté au passage d’une place sobrement aménagée, s’ouvre aussi sur la rue du Faubourg-Saint-Denis. On y trouve le plus grand parking à vélos d’Île-de-France, faisant partie d’un projet beaucoup plus large, celui de la rénovation de la gare du Nord porté par Île-de-France mobilités. Avec son allure, sa forme et sa toiture en double pente, l’équipement qui couvre presque 2 000 m² fait un joli clin d’œil aux halles de marchés, sauf qu’ici il n’y a rien à vendre, encore moins à exposer, pas de foule ni de marchandises, les étals cèdent la place à des structures en acier rythmées et parfaitement millimétrées servant d’assises pour y accrocher les vélos. Qu’ils soient classiques, électriques ou vélos-cargos, ces derniers peuvent s’y garer en toute sécurité et sous la vigilance des caméras, dans l’espace qui leur est dédié. D’une capacité de 1 200 places, cette halle des temps modernes, qui s’insère avec tact dans les 12 ha de la gare du Nord, témoigne d’un engagement assuré pour la décarbonation. Cependant, sa construction ne fut pas une mince affaire. Sous ses airs de facilité, l’ouvrage tient d’une gageure. En effet, la dalle qui lui sert de point d’ancrage se trouve être le toit de la gare RER et date du début des années 1970. C’est en quelque sorte un terrain miné pour y ériger quoique ce soit. Mais l’ingénierie et le savoir-faire ont été au rendez-vous. La solution la plus légère est privilégiée, la descente de charge étant minime, une structure mixte qui croise l’acier et le bois a été envisagée. Une hybridation bienvenue au vu du résultat. L’architecture de cette gare à vélos est simple et éthérée. Sous une fine couverture qui protège des intempéries, recouverte de panneaux photovoltaïques, se déploie un grand nombre de poutres croisées de bois en lamellé-collé, posées sur un paneton d’acier galvanisé. Chapeau bas au travail de précision pour la poutre posée délicatement sur la crinoline d’acier. Un effet esthétique très appréciable pour tout mordu de petits détails. Le volume est néanmoins non hermétique, ventilé naturellement, il est éclairé par un semblant de claustra composé de cellules solaires et par d’anciens lanterneaux datant de 1977, qui ont pris leur envol au Centre Pompidou et ont voyagé pour se poser sur la halle aux vélos et entamer leur seconde vie. Une démarche qui rend heureux les nostalgiques, enthousiastes les créateurs et vifs les inventeurs. Au sein du groupe AREP qui a coordonné

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