Architecture, l'esprit du lieu

Juliette Rubel, en France et au-delà

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Par Sipane Hoh, le 20 mai 2024.
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© Nicolas Matheus

Diplômée de L’Institut supérieur des arts appliqués (LISAA) et de l’École spéciale d’architecture (ESA), Juliette Rubel intègre une agence spécialisée dans l’architecture commerciale et œuvre sur des projets de restaurant et de retail pour de grandes enseignes. Depuis la fondation de sa propre agence en 2017, l’architecte amoncelle diverses réalisations qui la hissent vers la réussite.

« J’ai toujours su que je voulais dessiner des meubles », indique Juliette Rubel qui, au fur et à mesure que le temps passe, travaille sur des échelles plus conséquentes même si sa préférence va vers la petite échelle. « J’ai fait le parcours inverse », raconte l’architecte, qui a d’abord étudié l’architecture intérieure avant l’architecture. Neuf années d’études, puis un passage de trois ans en agence avant de créer sa propre agence. « J’ai commencé par des appartements, ensuite un restaurant m’a été confié, puis ça s’est enchaîné très vite et, un projet appelant l’autre, j’ai pu réaliser plusieurs restaurants et des boutiques. » Divers projets sont en cours dont l’appartement de l’architecte, qui sera « un lieu d’expression assez amusant ». Rappelons que Juliette Rubel a signé plusieurs réalisations pour la marque de prêt-à-porter française Officine Générale, pour laquelle elle aménage des enseignes à Séoul, Paris, New York et Los Angeles. « Je souhaite qu’à l’avenir on développe plus de produits éco-responsables, car en architecture intérieure l’offre reste insuffisante », déclare l’architecte, qui engendre des conceptions à l’esthétique singulière où une attention particulière est portée aux détails, et crée des projets sur mesure qui se caractérisent par leur sensibilité ainsi que leur savoir-faire. Malgré un bon nombre de réalisations en France et à l’étranger, « le projet que j’aimerais concevoir est un hôtel comprenant un restaurant et des commerces », confie l’architecte tout sourire, qui ajoute : « C’est un projet extrêmement complet, un joyeux croisement entre plusieurs univers dont l’habitat, l’hospitalité et le retail. On ne conçoit pas une chambre d’hôtel comme une chambre d’un logement, c’est un exercice extrêmement intéressant », conclut celle qui crée des univers différents grâce à ses jeux de miroirs et de néons, et utilise la lumière comme une matière.

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    Urbanisme

    Mutations de l’Architecture et mutations économiques

    Par Nat Lecuppre, le 28 avril 2025
    L’architecte urbaniste Anne Démians est un être d’exception dont les compétences sont pluridisciplinaires voire sans limites. Anne Démians ne cesse de cumuler les prix, les médailles et les honneurs. Elle est entre autres, détentrice du Label IDI (immeuble à destination indéterminée), Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’Honneur, première femme à être élue à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Tel un chevalier, elle brave les champs de bataille de l’architecture avec son fer de lance dressé. Elle trace un chemin à suivre… ou pas, selon vos convictions. Pour Nda, il était inimaginable de ne pas lui poser des questions sur sa vision de l’architecture d’aujourd’hui et son devenir. On parle beaucoup de réversibilité dans les projets mais tous les bâtiments en font-ils l’objet ? Vers quelle architecture allons-nous et quels efforts sont faits dans ce sens ? Que préconiser ce jour pour le futur proche ? Quels sont les changements fondamentaux qu’elle préconise ? Comment revitaliser les villes ? Levons le voile sur sa vision de notre société et les vertus qui l’animent dans sa démarche de vie et architecturale. Selon Anne Démians, l’architecture est un art d’usage mais aussi un art politique qui se dévoile à travers ses objectifs sociaux et environnementaux, c’est un art prospectif à travers l’imaginaire et les sciences, c’est enfin un art porteur de création de valeur économique. Pour elle, une pensée contemporaine et prospective pourrait se fixer comme objectif d’être une alternative à cette société du jetable, organisée exclusivement autour de tous les produits financiers à courte portée de l’immobilier dans lesquels s’inscrivent toutes les productions domestiques. C’est-à-dire les logements, les bureaux, les commerces et les services de proximité. Ce qui représente environ 80 % de la masse construite de nos villes. D’une durée de vie de quinze à vingt ans, ces ouvrages, mal pensés, sont souvent détruits et reconstruits, peu ou pas du tout adaptables aux grandes mutations urbaines et sociales en cours. C’est un véritable gâchis en matière de dépense énergétique et d’empreinte carbone. Mutation sociétale. Il s’agit de changer de paradigme, de la construction d’un bâtiment au profit de la ville, et d’intégrer la question du temps court et du temps long dans l’équation économique et sociétale. C’est pour cela qu’Anne Démians propose deux réversibilités pour les bâtiments à usage domestique, avec des approches différentes pour le neuf et l’existant. Le neuf. Pour les bâtiments neufs, elle propose de remettre en jeu les produits formatés des logements et des bureaux au profit de nouvelles constructions mieux dessinées et plus agiles présentant un profil géométrique simple, poreux, hybride et modifiable selon les spécificités climatiques des régions concernées et avec comme objectif prioritaire de pouvoir les faire évoluer en bureaux ou en logements, sans dégâts, au fur et à mesure que les données familiales ou économiques changent. Ces nouvelles constructions seront le résultat de cette addition de nouvelles qualités, plus de hauteur pour les logements, plus d’espaces extérieurs pour les lieux de travail, reprises pour rendre l’espace mieux adapté aux exigences physiques et climatiques actuelles et à venir,
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    Une étoile scintille dans les cieux architecturaux

    Par Nat Lecuppre, le 7 août 2024
    Vincent Eschalier est un architecte aux mille et un talents. Il est, au fond de lui, un véritable humaniste, et on le découvre toujours sous un autre jour dans chacun de ses projets. On trouve toujours Vincent Eschalier là où l’on ne l’attend pas. Il excelle avec art et transforme avec doigté tout ce qu’il touche. Il a fait ses armes chez Frank Gehry et Marc Newson avant de créer sa propre agence en 2009 à Paris, et depuis peu une nouvelle agence à Milan. Un architecte anticonformiste. Vincent Eschalier conçoit des projets intemporels qui conjuguent parfaitement l’architecture, l’architecture d’intérieur et le design. On ne peut pas caractériser le style Vincent Eschalier, car ce dernier aime casser les codes et ne pas être catalogué. Mais s’il fallait trouver des repères dans ses projets, on peut dire qu’ils se caractérisent tous par des lignes épurées, des matériaux éco-responsables (bois, etc.) et qu’ils réinterprètent le luxe discret d’aujourd’hui. Gustave-Collection. Tout récemment, il vient de dessiner des espaces de travail pour Gustave-Collection. Les espaces sont à l’image du créateur de la marque, à savoir modernes et audacieux. Les bureaux imaginés reprennent tous les codes de l’hôtellerie de luxe. Ce sont des bureaux palaces qui invitent à vivre le travail autrement… avec art et l’art ! Deux sites sont ouverts et signés de l’agence Vincent Eschalier. À savoir, le centre du 21, rue de la Paix et du 43, avenue de l’Opéra. Deux autres sont en projet dans le même secteur et ouvriront durant l’été et en fin d’année 2024. L’adage de Gustave-Collection est « de concevoir des écrins d’exception ouvrant sur tous les possibles ». Il s’agit de donner un nouveau sens au luxe. Gustave-Collection prône le bureau haute couture. Le concept d’aménagement. Le fil rouge dans chacune des adresses est le bien-être des clients. Les lieux devaient répondre aux clients les plus exigeants et attirer les meilleurs talents. Ils sont la vitrine de l’art de travailler et de vivre à la française. Ils allient élégance et performance. Une multitude de services sont proposés aux utilisateurs. On compte parmi eux : un accueil personnalisé, un restaurant gastronomique, des salles de sport, un spa-sauna-hammam, un room-service, une conciergerie… Le 21, rue de la Paix. Pour ce premier site, l’architecte a dû jouer avec l’architecture de l’immeuble récemment rénové et la marier avec son concept pour lui donner une identité singulière et soulignée. Vincent Eschalier a mis l’accent sur les menuiseries. Le bois est un élément qui l’anime. En fait, ce matériau apporte une note de chaleur et d’élégance. Les lieux sont avec lui plus intimistes. Avec le bois, on peut jouer avec la luminosité et l’obscurité dans les espaces comme les tisaneries, les salons ou la bibliothèque. La superficie totale du 21, rue de la Paix est de 1 600 m2 répartis sur sept étages. Les délais de réalisation furent courts (5 mois pour la conception et 6 mois pour les travaux). Au R-1, sont implantés la salle de sport et le spa. Au rez-de-chaussée, on a l’accueil, puis, répartis dans les étages, plusieurs dizaines de postes de travail. Les espaces sont de petits cocons intimistes
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    WorkSpace, au bureau comme à l’hôtel

    Par Anne-Marie Fèvre, le 19 février 2024
    Le salon pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail se tiendra en mars 2024. Thème : « Authentique, durable et connecté ». Autour d’un bureau plus hospitalier, conversation avec le directeur, Laurent Botton. WorkSpace (Espace travail) a fêté son dixième anniversaire en 2023 sur le thème « 10 ans au vert ». La manifestation a attiré 19 000 visiteurs et quelques 300 exposants et marques à la Porte de Versailles. Soit une progression du visitorat de 5 % par rapport à 2019. Fort de ce résultat encourageant, le directeur Laurent Botton (pôle Weyou Group), qui avait repositionné cette manifestation en 2012 sur le thème « Le bureau comme à la maison », se réjouit : « Nous avions vu juste. » Il prépare donc la 11e édition assez confiant, elle se déroulera du 26 au 28 mars 2024 à la Porte de Versailles. « La France représente le deuxième marché européen. Le salon est devenu une référence européenne. Nous réunissons majoritairement les distributeurs de mobilier français (90 %) mais aussi francophones et européens, nous attirons des Italiens, des Espagnols, l’Europe de l’Est. Nous nous adressons aux prescripteurs, les architectes et les designers, ils représentent un quart des visiteurs. » WorkSpace s’organise en deux axes : WorkSpace Expo et Environnement de travail et des achats. Face aux immenses foires comme Orgatec à Cologne, ce « petit » salon cible les utilisateurs français qui ont peu de temps. « Il ne dure que trois jours, argumente Laurent Botton, on doit pouvoir le visiter en une demi-journée, sans se sentir écrasé. Sur WorkSpace Expo, on mise sur le stand avant tout, pas trop grand, mais efficace car les exposants jouent le jeu pour bien présenter leurs nouveautés, leurs icônes, leurs savoir-faire, il y a des stands magnifiques. » Le thème retenu en 2024 est « Authentique, durable et connecté », mis en espace par l’architecte Karl Petit (Studio K). « Ce thème est devenu évident, poursuit Laurent Botton. Avec la crise énergétique, le respect de l’environnement, la pénurie de matériaux, sont proposés des produits français ou européens. C’est une rencontre pour offrir des solutions. Comme des tissus écologiques. Ou le surcyclage pratiqué par de jeunes entreprises qui refabriquent de manière éco-responsable, et pas bas de gamme. » Le télétravail est aussi rentré dans les mœurs, il n’y aura pas de retour en arrière. Le salon offre donc des pistes pour le travail à la maison, le coworking, les Tiers Lieux. Quant aux bureaux mêmes de l’entreprise, où les collaborateurs ne viennent que trois jours par semaine, quels services proposer ? « D’abord, il faut être « connecté », complète Laurent Botton, pour communiquer entre les différents lieux. Et on doit faire plus attention aux espaces de travail, des bureaux mobiles aux petits espaces de rencontres. Il faut aujourd’hui penser l’ensemble de l’espace-bureau dans sa totalité, pour qu’il soit plus agréable. Le bien-être dans l’entreprise, l’hospitalité, le soin deviennent des valeurs qui aujourd’hui représentent l’ADN d’une entreprise, son identité. Nous donnons des pistes, mais nous sommes encore dans une période de transition. » Ainsi sont exposés tous les meubles de bureau possibles, mais aussi du mobilier extérieur pour terrasses, cafeterias, cuisines compactes,

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