Architecture remarquable

L’Hymne à la Beauté de REV Architecture

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Par Nat Lecuppre, le 10 janvier 2024.
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La maison de beauté Carita vient de réouvrir les portes de sa mythique adresse du 11, Faubourg Saint-Honoré à Paris. Son histoire continue de
s’écrire dans le XXIe en beauté. L’hôtel particulier de 1 800 m2 a été confié à l’agence REV Architecture qui l’a métamorphosé en temple de la beauté et de la femme.

Cette réhabilitation d’envergure avait de nombreuses contraintes. Elle a demandé trois ans d’études et 18 mois de travaux. Il s’agissait de donner vie aux lieux avec un côté contemporain tout en préservant une cohérence avec l’histoire de la maison.

Un peu d’histoire

La Maison Carita a été fondée par les deux sœurs Carita, Rosy et Maria, coiffeuses à Toulouse. Leur amie et cliente Joséphine Baker les pousse à monter à Paris. Dès lors, en 1952, la marche du succès est lancée. À l’inauguration, la Duchesse de Windsor et 3 000 personnalités du Tout-Paris étaient présentes. Avec leur vision d’avant-gardistes, les sœurs Carita inventent la beauté globale pour la mise en lumière de la femme. En 1962, elles dévoilent même la cosmétique instrumentale.

L’écriture architecturale

Pour cette restauration, les architectes Cristiano Benzoni et Sophie Thuillier ont décidé de démolir la boutique initiale en fond de cour pour utiliser toute la superficie. En rehaussant la verrière, ils ont pu concevoir un bel édifice immaculé avec une architecture ronde, poétique, simple voire sensuelle sur cinq étages. Pour Carita, il fallait allier passé, présent et futur tout en plongeant les hôtes dans un univers onirique. En fait, il fallait un écrin d’exception pour la maison qui fête ses 70 ans.

Les architectes ont trouvé la source d’inspiration de leur concept architectural dans l’histoire des sœurs Carita mais aussi dans le plaisir du savoir-vivre parisien. Ils souhaitaient faire de l’adresse une destination de la capitale à part entière. L’expérience qu’ils ont imaginée met en lumière l’héritage de la maison.

Logo et entrée ne font qu’un

L’adresse n’a pas de vitrines ; les architectes lui ont donné une vision cinétique.

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    Carita

    11, Faubourg Saint-Honoré

    75008 Paris

    Tél. : + 33 (0)1 44 94 11 11

    www.carita.fr

    Restaurant Rosy

    Tél. : +33 (0)1 44 94 11 45

    REV Architecture

    55, rue de Bretagne

    75003 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 34 60 31

    www.rev-architecture.com

    EeStairs France

    1996, chemin du Nesme

    69460 Le Perréon

    Tél. : +33 (0)4 69 12 60 80

    www.eestairs.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    Par Sipane Hoh, le 24 septembre 2025
    Sur l’une des îles des Baléares, à Minorque, Atelier du Pont (Anne-Cécile Comar & Philippe Croisier) a réhabilité une ancienne maison typique de la région. Le résultat est tout simplement enchanteur. Bienvenue à Son Alberti, la finca qui respire le terroir. Minorque est une île de taille modeste néanmoins très caractéristique qui se distingue par ses paysages époustouflants et authentiques. Au milieu des pins, des chênes, des oliviers sauvages, de la bruyère, des murets de pierre sèche, se dressent des habitations traditionnelles fortement marquées par l’histoire et les diverses influences architecturales, qu’elles soient espagnoles, françaises ou britanniques. C’est donc dans un environnement idyllique que se trouve Son Alberti, une construction atypique aux qualités variées. Les nouveaux propriétaires ont découvert l’ensemble délaissé, en piteux état, et ont décidé de confier la réhabilitation à l’agence d’architecture établie à Paris, Atelier du Pont, afin d’en faire leur maison de vacances. Le projet s’approprie le patrimoine rustique de la bâtisse qui abritait autrefois une ferme. L’intervention est tout aussi délicate que subtile, elle respecte la structure existante résultante d’un héritage que les architectes ont souhaité préserver. Sous les voûtes, les arcs, les formes organiques qui racontent une histoire, prennent place des espaces aménagés avec pondération et justesse. L’esprit du lieu est non seulement sauvegardé, mais les qualités architecturales ont été améliorées voire magnifiées. Tout au long de l’opération, les matériaux traditionnels ont été mis en avant et les savoir-faire locaux ont été privilégiés. Par exemple les murs d’origine, en pierre calcaire locale, qui ont été restaurés avec une grande précaution, ils conservent ainsi leur aspect brut et texturé conférant un sentiment de vigueur. De même, les enduits à la chaux blanche, qui nécessitent une certaine dextérité, ont été appliqués à la main, renforçant la luminosité des façades mais aussi de l’intérieur. Les sols se caractérisent par la présence de la pierre naturelle, un matériau ancestral qui crée un joli contraste avec le bois du mobilier. Soulignons également la présence des céramiques dans la cuisine, ainsi que les salles de bains, elles évoquent, à travers leurs petites touches, l’artisanat local. Dans le respect du contexte. La tâche des architectes a été laborieuse ; pour arriver à un tel résultat, il a fallu étudier minutieusement chaque angle, chaque geste, dans le but de redonner à l’ouvrage la cohérence souhaitée mais aussi le lustre d’autrefois. La couleur joue un important rôle dans la restructuration et la démarcation des espaces. Les architectes ont eu recours au jeu savant du contraste entre la palette des teintes chaudes et les murs et plafonds de couleur blanc immaculé. L’ensemble de 380 m² révise avec tact les codes traditionnels pour les incorporer dans un nouvel univers expressif. Un soin particulier a été apporté aux divers détails, même le mobilier a été en grande partie maçonné, il s’intègre parfaitement aux différents volumes existants. Chacune des parties de la maison a été conçu pour favoriser la circulation de la lumière mais aussi la ventilation naturelle, générant un sentiment de bien-être tout au long de l’année. La réhabilitation complète comprend également les alentours de la finca, qui ont été remaniés pour
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    L’élégante signature de Corpus Studio

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    Fondée par Konrad ­Steffensen et Ronan Le Grand, Corpus Studio a réalisé à Paris un intérieur dépouillé à la fois chic et gracieux pour un client amateur de design et d’architecture. Agrémenté d’une multitude d’œuvres, l’appartement haussmannien entame ainsi une nouvelle existence. C’est l’histoire d’un pied-à-terre parisien qui a été confié à Corpus Studio. Un appartement haussmannien dans un quartier parisien caractéristique non loin de la tour Eiffel et de la Seine. Outre son emplacement, la résidence possède plusieurs qualités, comme par exemple ses deux grands balcons qui lui octroient non seulement une vue imprenable sur la capitale mais aussi une grande luminosité. Le duo d’architectes, après avoir découvert les lieux, pensait abattre toutes les cloisons pour en faire un espace généreux, mais cela pouvait dénaturer le lieu. Ainsi, un concept plus classique qui respecte la distribution originelle tout en apportant un coup de neuf a été privilégié. L’agence d’architecture et de design basée à Paris possède plusieurs références en la matière. De ce fait, les architectes ont élaboré au sein de la résidence un circuit intérieur qui accompagne l’existant et le magnifie. Plusieurs formes géométriques y ont fait irruption comme l’entrée théâtralisée par des jeux de parois en oblique ou encore l’alcôve en demi-cercle accueillant une banquette intégrée. Habitués à mettre en avant les différentes particularités d’un lieu ainsi que les formes et leur proportion, la spatialité et la lumière tout comme les textures et les matières, les architectes ont créé un intérieur qui se caractérise par un agréable jeu de voilages et de stores vénitiens. « L’appartement est situé dans les derniers étages avec une très belle vue, de grands balcons, orienté vers le sud, la luminosité était même très intense, nous avons essayé de tamiser cette lumière crue à travers des stores et du voilage, », souligne Ronan Le Grand. Grâce aux teintes havane du parquet et les tons pastel des murs, un univers à la fois chaleureux et apaisé est mis en avant. Rappelons que Corpus Studio privilégie le travail collaboratif ; dès leur début dans le métier, les hommes de l’art se sont entourés d’un réseau d’artisans, d’ingénieurs et de consultants spécialisés pour les accompagner dans leurs réalisations empreintes de justesse et de sensibilité. « Dans cet appartement, on a essayé de mélanger, d’apporter de la richesse par le jeu de dialogue, confronter des objets de différentes périodes. Nous avons des objets des années 1930, 1970, très contemporains ; on a tenté la confrontation des genres et des époques, c’est ce qui nous stimule, nous aimons proposer des arrangements décalés auxquels on ne s’attendrait pas mais qui peuvent fonctionner, cela donne une dynamique au projet », raconte l’associé de Corpus Studio. Dans le salon, nous pouvons découvrir un mobilier éclectique comme le sofa en velours noir tout en rondeur signé Pierre Augustin Rose, la chaise en contreplaqué aux couleurs acidulées d’Ettore Sottsass et la table en céramique de Maarten Stuer, tandis qu’au mur les panneaux en chêne « Buste de femme » de Jean Touret font sensation. Une certaine dynamique inattendue se dégage de la juxtaposition d’époques et de styles. Les architectes ont repensé entièrement la cuisine
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Anbassa le temps d’un café

    Par Sipane Hoh, le 21 février 2025
    C’est l’histoire d’un bâtiment Art déco datant de 1935 situé à Pantin qui a été subtilement transformé par les architectes de l’Office Abrami Rojas pour accueillir une nouvelle enseigne : Anbassa. Un univers épuré aux arômes de café prend ainsi vie. Le concept a été créé en 2007 par Sylvain Chauvineau et Jacques Chambrillon, deux associés qui ont ouvert en 2011 une brûlerie à Melun. Vu le succès de leur entreprise, ils renouvellent l’expérience à Pantin. Anbassa, qui puise son nom dans la langue amharique et signifie « lion », s’installe ainsi à la place d’une ancienne compagnie d’assurances réalisée par l’architecte René Tanalias et classée Monument Historique. Une fois franchies les anciennes portes réhabilitées avec adresse, un monde épuré s’offre au visiteur. Bienvenue au royaume du café. Dans ce lieu savamment réhabilité, chacun peut à sa guise acheter, consommer mais aussi découvrir et s’instruire. Ce lieu énigmatique a été conçu par l’agence d’architecture italo-mexicaine Office Abrami Rojas (OAR) qui, après avoir mis à nu les murs et la structure porteuse, a revalorisé les anciennes coupoles en béton armé serties de verre, révélant des éléments exceptionnels jusque-là dissimulés. Au fond, le laboratoire, toujours visible grâce à ses grandes délimitations vitrées, sépare la zone de dégustation des bureaux. Les trois espaces qui se suivent retracent à leur tour l’histoire du breuvage. La torréfaction, la vente et la dégustation constituent ainsi le récit du lieu. Anbassa est plus qu’un banal lieu où se rendent les gens pour déguster un café, c’est une boutique doublée d’un laboratoire aux allures d’un mini musée qui promeut un rituel : celui d’un breuvage magique qui n’a cessé de se renouveler.

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