Architecture un lieu

Outsign aux petits soins des utilisateurs

Par Nat Lecuppre, le 20 novembre 2023.
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La tribune

L’agence d’architecture et de design Outsign a une approche très singulière qu’elle applique dans ses projets. Pour elle, il n’y a qu’une seule méthode de travail : le sur-mesure et la co-conception.

Pour Outsign, l’implication des clients et des utilisateurs est primordiale pour comprendre pleinement leurs besoins, leurs modes de vie ou de travail et leur organisation. C’est pour cette raison que ses réalisations sont reconnaissables et laissent souvent leurs utilisateurs sans voix.

Du design thinking à l’architecture thinking

Pour les fondateurs de l’agence Outsign, Marc Döelger et Damien Ziakovic, deux bases sont incontournables pour tout projet : le service rendu par le lieu et le sens à donner aux usagers. Il s’agit de vivre une expérience singulière et de profiter pleinement de l’endroit.

Afin d’appliquer cette philosophie dans son architecture, Outsign a une approche de l’humain et des usages très marquée. La fonction se conjugue à l’émotion. Pour bien appréhender tous les facteurs, les architectes sont dans ce que nous appellerions de « l’architecture comportementale ». Ils explorent les usages et les attentes de leurs clients avec une veille des tendances sociétales. Sont pris en compte les modes de vie, l’évolution des usages, la consommation, les différents profils et produits, entre autres.

Philosophie d’Outsign

La philosophie de l’agence est centrée sur la création d’une expérience usager afin de répondre au plus juste à la création d’un lieu, quelles que soient sa taille ou sa programmation. Cette approche s’inscrit constamment dans une logique de service rendu. À travers les différentes expériences, les architectes ont toujours transposé ce que la maîtrise des besoins d’un secteur pouvait apporter à un autre afin d’opérer une sorte de transfert de savoirs. Ainsi leur expérience dans le commerce et la connaissance particulièrement fine des profils des consommateurs les a conduits à proposer une autre vision du lieu de travail dans le monde du bureau en pleine mutation.

Agir sur le quotidien des personnes, en leur proposant le « juste » projet pensé pour eux, qui leur apporte du bien vivre et du bien-être durablement puis aller constater sur site comment le projet est vécu, est une réelle source de satisfaction pour les équipes d’Outsign.

Prospective / Perspective

Leur approche d’analyse est fondée sur la prospective qui inspire la mise en perspective du projet. La prospective vise à donner du sens au projet et au lieu. Quant à la perspective, elle active tous les leviers en alliant architecture, urbanisme, design, communication, branding… pour concevoir un lieu dans son ensemble.

Cette philosophie se retrouve dans leur projet UP-ON réalisé pour le compte du groupe AG Real Estate France.

UP-ON un site attractif

Les architectes ont réhabilité et valorisé les 8 000 m2 de ce site tertiaire qui a obtenu les labels OsmoZ, Breeam in Use et Wiredscore. UP-ON bénéficie d’une situation privilégiée. Proche de la porte d’Orléans, il est à un carrefour de tous les transports mais aussi d’une multitude de services (restaurants, banques, squares…). Le site se conjugue avec la vie urbaine.

Vivre pleinement sa vie au travail

Les espaces réaménagés permettent de vivre une expérience singulière sur son lieu de travail.

Les 8 000 m2 du UP-ON se répartissent sur 9 niveaux.

Le cœur du site est le hall. Ce lieu de rassemblement informel regroupe diverses zones qui en font un hall urbain, traversant et lumineux de 225 m2, constitué d’un comptoir d’accueil-café, d’alcôves de pause, d’une zone Click&Collect, d’un espace lounge (42 places assises), d’une tribune de 35 places et d’une nap room de 30 m2 pour une petite sieste.

Chacun s’approprie les lieux au gré de ses envies. Comme dans une ruche, les collaborateurs s’y retrouvent, s’y croisent, communiquent, se prennent une pause avant de retourner travailler.

Mots d’ordre : flexibilité et urbanité

Les espaces de bureaux proposés au RDC et au R+1 sont nomades et collaboratifs. Le flex-office est le nouveau modèle de bureaux connectés avec le hall urbain. Les lieux sont transparents et lumineux. Les salles de réunion, les postes de travail et la zone de détente se succèdent. Ils invitent à s’approprier librement des espaces.

Des bureaux panoramiques

Les plateaux de bureaux sont flexibles et répondent aux attentes des nouveaux modes de travail. Chaque plateau de 900 m2 peut accueillir 85 postes de travail (10,5 m2 utiles par personne) avec une hauteur libre de 2,70 m.

À chaque extrémité, avec un ratio de 10 % de la surface, est prévue l’implantation de salles de réunion.

Pour une meilleure qualité de travail, les lieux bénéficient d’une double exposition. Celle-ci renforce le confort des collaborateurs. Les open-spaces s’alternent avec les espaces fermés.

Le parti pris architectural d’Outsign a été d’opter pour un design épuré qui incarne la modernité et un côté dynamique. Il traduit également l’insertion dans l’environnement urbain.

Au R+9, le rooftop invite aux beaux jours les collaborateurs à y déjeuner tout en profitant d’une vue imprenable sur la capitale. La terrasse de 170 m2 assure la continuité des espaces de travail, on y trouve des salons connectés pour un travail en plein air. Dans une démarche durable, une serre végétale et des ruches ont été installées.

Le travail effectué en amont du projet tenant compte de toutes les considérations liées aux contraintes du site, UP-ON est un lieu où il fait bon travailler et qui s’insère parfaitement dans son environnement urbain.

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    Outsign

    12, rue de la Ville Neuve

    75002 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 06 62 26

    www.outsign.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    Depuis plus de deux décennies, la fermeture de nombreuses casernes a permis aux villes de se reconstruire sur elles-mêmes. Feue la caserne des pompiers Dumé-d’Aplemont au Havre abrite désormais 121 logements. Mondialement connue pour son centre entièrement reconstruit par l’Atelier d’Auguste Perret, la ville du Havre se consacre au renouveau urbain du quartier Danton, heureusement épargné par les bombardements. Si l’ancienne prison a récemment cédé la place au pôle socioculturel et sportif Simone-Veil flambant neuf conçu par K Architectures, la caserne voisine – abandonnée en 2014 par les soldats du feu et rénovée par le Groupe Franc – accueille aujourd’hui une résidence séniors et 40 logements en accession pour jeunes actifs et familles, ainsi qu’une galerie d’art. Havre de… paix. En 1517, le roi ­François Ier crée à l’embouchure de la Seine Franciscopolis, un port d’où défendre ses côtes et alliés, partir à la conquête des nouveaux mondes et « faire havre aux vaisseaux naviguant sur la Mer Océane ». La future ville du Havre aura ainsi pour devise « Nutrisco et extingo », à savoir « Je soutiens, j’anéantis ». En 1920, l’architecte normand William Cargill livre à l’angle des rues Bougainville et Dumé-d’Aplemont une vaste caserne de pompiers de 8 141 m2 à l’architecture de briques et de pierres de taille dans le style « pompier »-Art nouveau ! Commandée par une grille encadrée de deux piliers coiffés de deux casques, la monumentale cour pavée rectangulaire théâtralise quelque peu le corps de logis principal dont les quatre premiers étages se voient couronner par un double attique intégrant une horloge et deux tourelles. Deux ailes latérales (R+3+combles) parachèvent le U auquel les arches en terre cuite du socle confèrent son unité. Une centaine de familles y résidaient. L’édifice constitue un des rares témoignages patrimoniaux ayant été épargné par les bombardements alliés du 5 septembre 1944. Lorsque que se profila le déménagement des soldats du feu effectif en 2014, la municipalité – propriétaire du bâti – y vit l’opportunité d’offrir au quartier – en pleine procédure de rénovation urbaine – de s’approprier un lieu d’exception, via une opération résidentielle intergénérationnelle. Tout feu, tout flamme. Deux appels à projet promoteur-architecte furent nécessaires, le premier ayant été victime de la pandémie de Covid. Venant de racheter l’agence havraise Jean Amoyal, le Groupe Franc a sollicité Nexity avec qui ils ont emporté les suffrages sur un programme comprenant 121 logements (du studio au 3 pièces, quelques mini-lofts à rez-de-chaussée non accessibles PMR) dont 40 en accession pour jeunes actifs et familles et le reste en résidence sénior achetée en VEFA par Alcéane. Son partenaire Maison de Marianne y animera une galerie d’art dédiée à la photographie (500 m2) et un espace bien-être de 125 m2. Très impliqué, l’architecte des Bâtiments de France aspirait à ce que l’intégrité du bâti soit préservée au maximum, à commencer par la cour exclusivement minérale (malgré sa superficie propice aux îlots de chaleur), l’interdiction d’installer des occultations extérieures aux baies et fenêtres que la bonne inertie thermique de la construction devait pouvoir justifier, la conservation des doubles circulations dans les escaliers (celle rapide des pompiers, celle plus posée de leurs familles).
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Ça « shake » pas mal à Lille !

    Par Nat Lecuppre, le 11 mars 2025
    L’offre hôtelière se développe énormément à Lille. Dernièrement, un projet hybride d’envergure appelé Shake et signé de l’architecte Philippe Chiambaretta a vu le jour. ShAKe est un écosystème réparti sur 33 500 m2. Il comprend des immeubles de bureaux, des espaces verts, de coworking, des commerces, une salle de sport, une crèche, des restaurants, un rooftop, mais également une offre hôtelière avec Edgar Suites. Ce projet est adapté à la vie urbaine actuelle et aux nouveaux modes de travail. Edgar Suites est exploitant d’appart’hôtels haut de gamme. Mais en 2016, lors de sa création, c’est avant tout une histoire de trois amis, Xavier, Grégoire et Maxime. Ces derniers décident de réinventer l’offre de l’appart’hôtel vieillissante. Leur concept est de proposer des lieux urbains, engagés, conviviaux tout en favorisant le développement local. En juillet, Edgar Suites a ouvert sa deuxième résidence à Lille. C’est au sein du quartier d’Euralille, dans l’ancien hôtel Faidherbe qu’elle se situe. Installée au quatrième étage du bâtiment, la résidence bénéficie de la mutualisation des espaces et des services. Edgar Suites dispose d’appartements de 30 à 75 m2 équivalant à 21 chambres d’hôtel. La décoration intérieure des appartements est signée du co-fondateur et directeur artistique d’Edgar Suites, Maxime Benoît. Son choix décoratif est urbain, chaleureux et coloré. Il souhaitait retranscrire dans chaque détail les courbes et la dynamique du bâtiment. Des éléments comme les têtes de lits sont réalisés sur mesure et rappellent la forme arrondie du site. Des banquettes et des tables basses conçues par Ligne Roset complètent le décor. Les appartements sont peints par l’artiste Flavien de Marigny, qui a choisi une palette lumineuse et colorée composée de nuances d’orange et de jaune pour animer les espaces. L’atmosphère est lumineuse et conviviale. La façade entièrement vitrée laisse entrer la lumière naturelle qui renforce le bien-être des résidents. Le site est labellisé BREEAM Excellent et Label Effinergie+. Lille peut se réjouir d’une telle opportunité hôtelière, car elle est à l’image des attentes d’aujourd’hui et n’a pas fini de se développer.
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    Architecture un lieu

    La maison Sanofi

    Par Nat Lecuppre, le 13 novembre 2023
    Depuis la pandémie, notre relation au travail et nos méthodes professionnelles ont été bouleversées. Le siège social de Sanofi conçu par Studios Architecture incarne ce nouveau modèle post-covid. 46-48, avenue de la Grande Armée Sanofi a pris pour nouvelle adresse avenue de la Grande Armée dans un bâtiment restructuré par Franklin. Le groupe a souhaité en faire un lieu d’accueil attractif appliquant les nouveaux usages et réinventant les codes du secteur tertiaire. Pour mener cette réflexion, Sanofi a fait appel à l’expertise de Studios Architecture. Les lieux L’adresse a pour objectif premier d’accueillir toute la communauté Sanofi. Elle n’a pas l’unique vocation d’être un siège social mais constitue également un Hub d’accueil ouvert. Le fil rouge du projet a été de libérer l’espace et les usages afin que chacun puisse s’approprier les lieux. L’innovation et la créativité ont été favorisées, les surfaces pensées pour être stimulantes, dynamiques, contemporaines et éco-responsables. Le travail collaboratif s’en trouve encouragé, grâce à des espaces de rencontres et d’échanges au RDC avec l’agora et les gradins sous l’atrium. Ils peuvent être reconfigurés au gré des événements. Une ruche contemporaine La capacité d’accueil sur le site est importante : 500 collaborateurs mais aussi 200 visiteurs au quotidien. Chacun s’approprie son espace au gré de ses besoins et envies. On doit s’y sentir comme chez soi et 40 % des 9 000 m2 sont partagés. Hybridation Pensé comme une maison dynamique, le lieu offre de nombreux restaurants, cafés et espaces de réunion, conçus comme des zones hybrides permettant différents usages selon le moment de la journée. Ainsi, The Kitchen est un lieu flexible, avec différentes assises, qui est ouvert toute la journée et se transforme en plateforme de coworking après les repas. Expériences sur-mesure Dans son projet de conception, Studios a intégré une réflexion sur les différents profils des utilisateurs. Le collaborateur présent tous les jours, le télétravailleur, le visiteur d’un autre site ou encore les partenaires et clients. Le Hall, l’Agora et les derniers étages avec leurs terrasses et le rooftop sont dédiés à ces visiteurs ponctuels qui peuvent ainsi facilement trouver leur place dans cette Maison Sanofi. Mot d’ordre : flexibilité Studios a conçu les cinq étages de bureaux avec pour mot d’ordre la flexibilité. Chaque espace s’adapte aux différents profils et besoins. Des zones calmes et des zones actives s’alternent. Pour la concentration, les ambiances sont plus feutrées et intimistes. Dans les zones actives, on trouve des tables d’équipes mobiles et les studios ont des cloisons vitrées escamotables invitant ainsi à collaborer et de se réunir plus librement. Place au digital Le post-covid consacre une place importante à la communication. Pour cette raison, dans l’enceinte du bâtiment, on a un studio TV, des bloggers studios, de petits espaces pour les visioconférences, le brainstorming mais aussi pour la creative thinking. Un projet certifié Une grande attention a été portée aux choix des matériaux. Tous sont éco-responsables et renforcent le bien-être et le confort des utilisateurs. Ils assurent l’authenticité et la pérennité. On trouve du bois, des panneaux en bambou, des fibres naturelles tressées, des panneaux acoustiques en coton, une

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