Urbanisme

Philippe Chiambaretta, la pensée vive

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Par Anne-Marie Fèvre, le 10 juin 2024.
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Projet de La Source Vive, Foyer, Évian, avec Patrick Bouchain. © PCA-STREAM

Cet architecte-entrepreneur, au parcours riche et insolite, nourrit ses réalisations des recherches effectuées dans son agence pluridisciplinaire, PCA-Stream. Du #cloud-paris aux Champs-Élysées, de la tour The Link au Pompidou Massy, il articule le « faire » et le « penser », pour mieux habiter l’avenir ; et le vivant.

Rue Vieille-du-Temple à Paris, l’agence PCA-Stream, ruche très contemporaine, rassemble une équipe pluridisciplinaire de 100 collaborateurs – architectes, urbanistes, designers, ingénieurs, chercheurs, éditeurs. Tel un prototype vivant, elle illustre la vision des espaces de travail de Philippe Chiambaratta. Et pas seulement. Car dès qu’il s’installe comme architecte – assez tard, il a 37 ans – il adopte déjà un positionnement.

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    Agence PCA-Stream

    56, rue Vieille-du-Temple

    75003 Paris

    Tél. : 01 44 93 90 00

    www.pca-stream.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Urbanisme

    Delas Frères investit dans la pierre

    Par Lionel Blaisse, le 25 décembre 2023
    Le chai et le caveau de vente du négociant producteur de Côtes du Rhône ouverts en 2019 au cœur de Tain-l’Hermitage offrent de belles façades contemporaines en pierre de taille signées de l’architecte Carl Fredrik Svenstedt. En contrebas des pentes rudes et abruptes des vignobles de l’appellation d’origine contrôlée et traversé par la Nationale 7, le village de 6 500 âmes compte nombre de cavistes, mais Delas Frères est le seul à y avoir installé – à proximité de la belle demeure achetée en 2015 – les installations de production et d’élevage de ses grands crus. L’exception architecturale s’y imposait donc ! (Non-)architecture agricole ? Quelles que soient les régions – outremer compris –, on s’extasie encore devant les fermes d’antan à l’architecture vernaculaire, dépendances comprises. Mais l’agriculture intensive de ces dernières décennies a hélas engendré bien des verrues dans nos campagnes. Reconnaissons que l’exonération de permis de construire pour les bâtiments agricoles a grandement concouru à ce laisser-faire dévastateur, tant architectural que paysager. Branche plutôt noble du secteur, la viniculture a su mettre l’architecture au profit de la notoriété des domaines, où les amateurs de bons vins – professionnels ou particuliers – se déplacent de plus en plus pour acquérir (après les avoir dégustés sur place) leurs meilleures bouteilles en devenir. Mais au-delà de l’image, c’est surtout l’évolution de la fabrication du vin suivant un process gravitaire qui est à l’origine de la rénovation des chais que les grands propriétaires n’hésitent plus à confier à des architectes de renom. Faire d’une pierre trois coups Forte de son adossement au Champagne Deutz1, la maison Delas Frères a fait d’une pierre trois coups pour son 180e anniversaire. En effet, elle se rend acquéreur d’un hôtel particulier (1 400 m2 transformés en maison d’hôtes et salles de dégustation et réception) au cœur de Tain-l’Hermitage dans le jardin duquel (alors à l’abandon) elle projette de construire un chai (cuverie et élevage en barriques de 3 200 m2) et un caveau de vente (400 m2) où produire et commercialiser ses AOC Tain-l’Hermitage et Crozes-Hermitage issus de ses 30 ha de vignobles. Les façades imaginées par l’architecte franco-suédois sont construites en épais blocs de 50 cm, de pierre d’Estaillade (Lubéron) et de Fontvielle (Alpilles) dont les calcaires tendres sont idéaux pour un emploi massif et structurel. Le mur ondulant du chai est réalisé en blocs taillés par robot dont la découpe maîtrisée limite les chutes, réutilisées comme gravier pour le jardin. Les blocs sont post-contraints par des câbles en acier, qui les ancrent aux fondations en béton. Les câbles inox du chaînage sont pris dans des rainures à chaque lit de pierre. Malgré l’extrême technicité de l’ouvrage, les blocs ont été posés par une équipe de seulement deux compagnons, père et fils. De forme géométrique stable, le mur (80 ml x 7 m de haut) ne touche pas le reste de la structure pour des raisons sismiques. Une verrière continue éclaire le déambulatoire public à l’arrière du mur et, par réflexion indirecte, la cuverie et les chais à barriques où la lumière directe serait
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    Clémence Fleytoux, l’esthétisme durable

    Par Sipane Hoh, le 12 juillet 2024
    Clémence Fleytoux est architecte, elle est spécialisée en réhabilitation d’appartements et de maisons basés à Paris. Ses réalisations, empreintes d’une élégante sensibilité et d’un esthétisme durable, se caractérisent par la sobriété de leurs formes ainsi que le charme suranné de leurs textures. Elle a fondé son agence en 2021, après avoir travaillé dans de grandes agences d’architecture basées à Londres et à Paris pendant plus de dix ans. L’architecte établie à Paris développe ses activités dans les domaines de l’architecture, de l’architecture d’intérieur et du design, ainsi elle prend à cœur d’engendrer un projet complet. En effet, de la conception à la réalisation, Clémence Fleytoux suit avec bienveillance chaque étape et veille à générer des espaces singuliers, confortables, qui répondent avec brio aux diverses exigences des usagers. De même, elle accorde beaucoup d’importance à la fonction et apporte son approche plastique à chaque lieu. Ses réalisations témoignent de sa vision sensible et durable. La jeune architecte considère que chaque projet est unique, il est étudié selon son histoire, sa culture et sa situation afin de réécrire un nouveau chapitre sans oublier le passé. C’est pourquoi, dans la plupart de ses projets, l’architecte privilégie, autant que possible, la conservation de l’identité du lieu en effectuant une réhabilitation raisonnée avec des matériaux de qualité. Depuis sa création, l’Atelier Clémence Fleytoux a réalisé plusieurs maisons, à Paris mais aussi sur l’île de Ré. Cependant, son vœu serait de concevoir un hôtel parisien où l’architecte peut croiser l’architecture et l’architecture d’intérieur. Maison Gros-Caillou. Dans le 7e arrondissement parisien, au sein du prestigieux quartier du Gros-Caillou, Clémence Fleytoux vient de terminer la surélévation ainsi que l’extension d’une maison individuelle. C’est un projet qui a nécessité une grande adresse car l’ensemble immobilier existant est constitué de deux bâtiments organisés autour d’une cour centrale qui avait été en partie couverte. Un café resté intact mais vieillissant occupait toujours le rez-de-chaussée, tandis que les étages abritaient plusieurs studios. Pour la petite histoire, les ouvriers de la Tour Eiffel ont été logés à l’époque dans cette bâtisse caractéristique. Cette opération consistait donc à unifier les bâtiments pour transformer l’ensemble en une maison individuelle, une tâche ardue vu l’emplacement, l’histoire du quartier et les diverses exigences des propriétaires des lieux. L’architecte a souhaité garder la mémoire du lieu tout en insufflant à l’existant un nouveau souffle, c’est pourquoi le projet conjugue avec tact la réhabilitation lourde en béton avec la construction neuve en bois et en métal. Il en résulte une réalisation raffinée qui se caractérise par la transparence, le luxe et le raffinement. L’architecte a conservé l’existant et l’a renforcé structurellement, elle a créé deux étages supplémentaires en utilisant une structure en bois et en métal. De même, dans le but d’offrir aux habitants des espaces extérieurs aménagés, il a été convenu de créer divers espaces extérieurs comme un balcon, une terrasse ainsi qu’un patio. Le nouveau plancher de verre du patio offre une grande luminosité à l’étage en dessous. Le geste est subtil, le résultat est tout simplement remarquable et les propriétaires des lieux satisfaits. Dans ce projet si particulier,
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    Urbanisme

    Saint-Ouen sur scène

    Par Lionel Blaisse, le 23 décembre 2024
    Jadis au ban de la capitale, la commune de Saint-Ouen-sur-Seine d’à peine cinquante-trois mille habitants aimante dorénavant plusieurs projets d’envergure du Grand Paris dont le conseil de surveillance est présidé par son jeune maire socialiste, Karim Bouamrane. Aux deux locomotives historiques – les Puces de Saint-Ouen et le Red Star, son club de football (remonté en Ligue 2) –, la ville de banlieue de première couronne a récemment ajouté l’Hôtel de Région d’Île-de-France décentralisé dans l’écoquartier des Docks. L’ancienne halle Alst(h)om de ce dernier accueille la Manufacture de Design et depuis peu La Communale, vaste halle gourmande. Une partie des athlètes participant aux JO de Paris 2024 seront hébergés dans des immeubles en bord de Seine. L’Académie Tony Parker réinvestira de son côté une des installations olympiques. Tandis que la DGSI emménagera en 2028 sur six hectares sis avenue Michelet, le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord – et ses 12 000 étudiants – sera construit en lieu et place de l’ancienne usine PSA Peugeot-Citroën. La ligne automatisée 14 la dessert désormais à deux reprises ! Analysons ici la nouvelle identité de son historique Marché aux Puces, projet auquel les agences Extreme Topo et 14 Septembre ont été associées. La Chine populaire à Saint-Ouen Avec ses sept hectares, quatorze marchés et 1 700 marchands, le Marché aux Puces de Saint-Ouen est le plus grand marché d’antiquités au monde. Ses cinq millions de visiteurs annuels en feraient le cinquième site touristique de France, malgré ses trois seuls jours d’ouverture hebdomadaire ! Une commune populaire La création de la gare d’eau sur la Seine en 1830 amorce l’industrialisation du village qu’il est encore à l’époque. Tout près de Paris, desservi par des chaussées pavées mais en dehors du périmètre de l’octroi, son port vient suppléer à l’insuffisance de ceux de la capitale. Le raccordement des docks aux chemins de fer de la petite ceinture trente ans plus tard accélère son essor dans trois branches d’activités majeures : la chimie et parachimie, la métallurgie et le secteur énergétique. En soixante ans, Saint-Ouen-sur-Seine passe de moins d’un millier d’habitants (1836) à plus de trente mille. Avec une population active majoritairement ouvrière, la commune élit dès 1887 l’un des premiers maires socialistes de la région. Sa croissance se poursuit dans l’entre-deux-guerres avec l’arrivée des usines Wonder, Alsthom et Citroën, atteignant son apogée en 1960. Après la crise provoquée par la désindustrialisation, l’activité tertiaire primera progressivement. Une histoire peu commune Chassés de Paris et de Clichy après la défaite de 1871 puis définitivement après les arrêtés du préfet Eugène Poubelle de 1883 interdisant le dépôt des ordures ménagères aux portes des immeubles parisiens, chiffonniers, biffins, chiftirs, crocheteurs et autres pêcheurs de lune migrent à Saint-Ouen dans la plaine de Malassis sur la Zone 1. Non loin de leurs cabanes faites de planches, de débris de wagons et de vieilles boites de sardines remplies de terre en guise de briques, ils déballent leurs modestes trouvailles et ferrailles tous les dimanches, avenue Michelet. Un droit de stationnement leur est demandé par la ville à partir de 1885, date officielle de naissance des Puces. Attirant

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