Architecture un lieu

Pierre Guariche, en avant Seine

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Par Lionel Blaisse, le 17 juillet 2024.
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Bien réjouissante galerie ouverte par Jean-Marc Villiers au 8, rue des Barres, ravissante traverse piétonne de 130 mètres linéaires reliant le pont Louis-Philippe à la mairie du IVe en contrebas de l’abside de l’église Saint-Gervais.

Sous les auspices de Pierre Guariche.

À l’occasion de la parution de la monographie de Pierre Guariche aux Éditions Norma, NDA 1 avait rencontré l’architecte Jean-Marc Villiers, « fils spirituel » de ce grand designer-architecte d’intérieur, véritable « éclaireur » français de la modernité des années 1950 à 1970, disparu en 1995. Camarade d’enfance de ses deux garçons, il s’est très tôt intéressé au travail de leur père, proche ami de ses parents ; c’est ainsi qu’il décide d’entreprendre des études d’architecture à l’école Saint-Luc de Tournai (en Belgique) où enseigne alors son mentor, qui y sera son directeur de diplôme. Puis il étudie l’urbanisme à l’ENPC et le design aux Arts décoratifs.

C’est à l’âge de 22 ans qu’il s’achète, avec son premier salaire, une Wassily Chair de Marcel Breuer chez Habitat, première pièce de sa très éclectique collection de mobiliers, luminaires et objets des fifties aux eighties. Il ouvre CITTI – sa propre agence d’architecture et d’architecture intérieure – en 1997, qu’il dirige avec succès jusqu’à sa revente 22 ans plus tard. Dès 1998, il s’attache avec Françoise Guariche et ses deux enfants, Hervé et Sylvain, à préserver et faire perdurer l’œuvre de leur époux et père, à commencer par ses archives. En 2012, ils créent tous les quatre les Éditions Pierre Guariche, que rejoindra en 2015 Julie Benabdou Guariche, sa petite fille devenue à son tour architecte d’intérieur. Des rééditions de certains meubles voient ainsi le jour chez Maisons du Monde (2012) et de luminaires chez Sammode (2020). D’autres projets sont en cours.

Du collectionneur à l’anti­quaire.

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    Galerie Pierre Guariche

    8, rue des Barres

    75004 Paris

    Tél. : +33 (0)1 45 32 09 03

    www.pierre-guariche.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Camille Aryeh

    Par Nat Lecuppre, le 30 janvier 2025
    L’architecte Camille Aryeh, d’origine italo-iranienne, née aux États-Unis où elle a vécu jusqu’à ses 8 ans pour ensuite s’installer à Monaco puis en Suisse, a une éducation multiculturelle. Cette éducation se retrouve dans son savoir-faire et ses projets. Camille Aryeh est passionnée par l’art sous toutes ses formes. Un temps, elle se vouera au piano, à la peinture, avant de découvrir l’architecture d’intérieur. En suivant le chantier d’un de ses proches, elle se passionnera pour le design, la créativité et l’approche artistique. L’architecte adore chiner, visiter les antiquaires et assister aux ventes aux enchères. Elle associe toujours du vintage dans ses réalisations pour mélanger le côté naturel, passé et contemporain. En 2018, elle ouvre, en même temps que son agence, une boutique de décoration au cœur de la vieille-ville à Genève. On y trouve des pièces exclusives de mobilier, luminaires, papiers peints, art de la table, accessoires… signés de designers et éditeurs de renom. Camille Aryeh réalise de très beaux projets résidentiels mais aussi des bars et boutiques-cafés. Découverte d’une villa en Suisse. Tout récemment, elle a livré une maison familiale dans la région de Genève. Elle a imaginé des lieux à la fois sophistiqués, élégants et sobres. Les espaces sont pensés pour les vivre en famille ou pour y recevoir les amis. Tout est décliné dans des teintes douces et harmonieuses qui soulignent l’atmosphère apaisante. La cuisine devient le cœur de la maison. Elle est en bois clair et en laiton. Le coin repas est constitué d’une table de couleur gris béton. La couleur aubergine procure de la chaleur aux espaces. On la retrouve avec la banquette cosy qui entoure la salle à manger et les chaises hautes de l’ilot central. Le salon se voit attribué des coloris et motifs plus marqués en clin d’œil aux différentes villes du monde visitées par les propriétaires. Le salon s’ouvre sur la salle à manger. On y trouve un lustre de Lindsey Adelman qui apporte une touche ludique au lieu. Un escalier mène aux chambres. Ce dernier est doté d’un lustre qui souligne la belle hauteur sous plafond avec une cascade lumineuse. Un papier peint fleuri accentue le côté cocooning et doux de l’espace. Les chambres sont dans les tonalités pastel et poudrées. L’ambiance est à la détente et au repos. La chambre du bébé avec son papier peint décoré de montgolfières survolant le monde invite à l’éveil et la découverte. La salle de bains principale est le travail de quatre mains. Elle a été conçue avec Brigitte Diserens de l’agence DVK Architectes. Tout en marbre vert, la salle de bains est épurée, reposante et invite au bien-être. La villa étant un lieu à vivre, le sous-sol offre de multiples possibilités pour partager des moments de convivialité. Il dispose d’une salle de sport, d’un sauna, d’une cave à vins et d’un home cinéma. Les extérieurs sont aussi pensés pour l’hospitalité avec une piscine, un salon, une cuisine-salle à manger. Avec ce projet on découvre le talent de l’architecte Camille Aryeh. Ce havre de paix est une adresse qui répond à toutes les attentes de ses propriétaires et de ses convives.
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    François ­Azambourg, la poétique des techniques

    Par Anne-Marie Fèvre, le 22 avril 2024
    Au MAD parisien, il a démontré qu’il est un designer « sérieux », entre techniques, artisanat, arts. Avec des formes vivantes, il a créé un monde onirique. Pour 2024, la sobriété, et toujours la légèreté, la légèreté. Depuis 1999, de Paris à Milan, de Hyères à Lille, on a souvent rencontré François Azambourg, ce jeune homme fougueux aux yeux pétillants. Quel plaisir de le voir expliquer, rieur, ses objets insolites, nés de ses expérimentations inattendues : un luminaire en textile tridimensionnel, la chaise Pack gonflable ; des matériaux comme des sandwiches souples, qui ont été brevetés, le nid d’abeille pour une carte blanche du VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement). Et en 2004, une « microfolie », dînette mobile, qui s’est posée à Lille « comme une fleur qui pousse entre deux pavés ». Ce designer, dans le souffle de Gaston Bachelard, n’est pas resté un créateur perché. Il a été maintes fois primé, a travaillé avec Selmer, l’Ircam, pour les éditeurs Domeau & Pères, Ligne Roset, Poltrona Frau, Domestic, la galerie Kreo, Hermès, Cappellini… Toute cette trajectoire singulière a culminé en 2023 avec l’exposition « Légèretés manifestes » qu’il a inventée avec 200 pièces aux MAD Paris 1. Quel était l’enjeu de cette exposition ? À 60 ans, j’ai voulu démontrer que pour moi le design était une affaire sérieuse. Sérieux, car j’ai d’abord fait des études en électronique, et le monde technique a de la valeur. Je suis aussi diplômé des Beaux-Arts de Caen, d’Olivier de Serres (ENSAAMA) à Paris. Sur la première table, j’ai montré les choses qui m’ont nourri. En musicien, j’ai rendu plus sobre le saxophone, je montre mes carnets de travaux, toutes sortes de matériaux. Qui expliquent mes recherches de légèreté. J’ai écrit les cartels comme des autobiographies des objets. Pour rendre la présentation vivante, accessible. Le design ne doit pas rester une affaire de gens cultivés. La légèreté est votre quête ? La légèreté par soustraction, en ménageant du vide. Pour débarrasser l’objet de sa dimension bourgeoise, de sa masse, du gras, de ses décors. En enlevant, apparait l’éclatante vérité ! La chaise Pack gonflable en matériaux légers a une enveloppe en polyester double paroi truffée de fils et de mousse polyuréthane, elle se déploie dans un mouvement léger. La chaise Very Nice est constituée de contreplaqué de bouleau habillé d’un film polyester dont on entoile avions. La chaise Bugatti en tôle, j’ai voulu l’alléger aussi, lui retirer du poids. J’aime les chaises de Jean Prouvé, mais elles sont trop lourdes. La chaise Bugatti en tôle froissée flirte avec l’art ? Là, je montre que je fabrique seul mes prototypes. Je les assemble moi-même, je les hybride avec différents matériaux, je cherche. Lors de longues expérimentations, des accidents surviennent, ils ont fait vriller ma pensée. J’ai remarqué que les loupés avaient des qualités esthétiques. Pour la chaise Bugatti (Cappellini), la tôle s’est froissée et je l’ai acceptée, en plasticien, au-delà de la technique. Avec le verre au CIAV Meisenthal (Centre international d’art verrier), j’ai posé un regard neuf sur les loupés. Quand mes pièces en verre sont texturées, c’est seulement le résultat
    La tour Olderfleet par l’agence d’architecture Grimshaw Paris
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    Grimshaw : une architecture d’excellence

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    L’agence d’architecture internationale est l’ambassadeur d’une architecture d’excellence. Ses fondements sont l’analyse et l’exploration pour réaliser des projets d’exception pérennes et durables suscitant de l’émotion chez ses clients et ses utilisateurs. Créée en 1980 par Sir Nicholas Grimshaw, l’agence compte aujourd’hui 650 collaborateurs avec ses bureaux à Paris, Londres, Dubaï, Los Angeles, New York, Melbourne, Sydney et Auckland. Ses réalisations dans le monde entier sont primées. Le fil conducteur dans ses projets est la compréhension des usages, les conditions optimales de fonctionnement associées aux ressources naturelles et le choix des matériaux. L’agence Grimshaw est reconnue pour son architecture et son design industriel. Le projet Olderfleet Le concept initial pour cet immeuble de bureaux haut de gamme de 58 000 m² dans le centre d’affaires de Melbourne est le fruit d’une concertation entre les bureaux de Londres, New York, Melbourne et Sydney, chacun à l’origine d’un concept distinct. La tour de 170 mètres de haut est située à l’arrière de trois bâtiments classés de Collins Street. Son architecture est pensée pour s’intégrer dans cet environnement patrimonial. De l’extérieur, l’empilement des volumes laisse entrevoir son organisation interne. Pour cette réalisation, les architectes ont pris en compte le confort et les usages des futurs locataires. La tour est imaginée comme un village vertical. Les quarante étages sont divisés en trois tranches avec différentes typologies d’usages et une identité propre. Insérés entre chaque tranche, trois vastes étages de réception, jouissant d’une pleine hauteur sous plafond et dotés de terrasses couvertes, fractionnent encore davantage le volume de la tour et délimitent en son sein des espaces de voisinage verticaux. Au rez-de-chaussée, derrière la façade urbaine de Collins Street, le bâtiment offre une face perméable qui donne accès à un immense atrium de 25 mètres de hauteur, baigné de lumière naturelle, avec à l’arrière une percée traversante vers Flinders Lane. Histoire et contemporanéité Conçu comme un pôle d’affaires d’avenir doté d’une offre de services étoffée et évolutive, Olderfleet met à l’honneur la grandeur de l’architecture victorienne de Melbourne tout en proposant des espaces de travail conformes aux nouveaux standards internationaux, pour permettre aux usagers de se sentir stimulés, épanouis et accompagnés dans leur quotidien. On trouve dans les étages inférieurs des espaces de coworking, un centre de bien-être, une garderie d’enfants, des vestiaires, des restaurants, des commerces et un business lounge. L’immeuble, doté des technologies de pointe, est l’un des bâtiments intelligents les plus performants d’Australie. Cette réalisation est couronnée de succès. Olderfleet a en effet été sélectionné par le Council for Tall Building and Urban Habitat (CTBUH) comme lauréat du prix d’excellence dans deux catégories : meilleur immeuble de 100 à 199 mètres et meilleur immeuble de bureaux en 2022.

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