Architecture, l'esprit du lieu

Prieuré Saint-Nicolas priorité au bien-être

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Par Lionel Blaisse, le 3 avril 2025.
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Après avoir longtemps œuvré au salut des âmes, le Prieuré Saint-Nicolas de Campagnac se dépense dorénavant – sans indulgence(s) – au bien-être des (bons) vivants grâce à Arnaud et Pauline Le Bihan.

Depuis près de huit siècles, il commande l’accès à l’Uzège en venant de Nîmes au sortir du pont de pierre enjambant, à plus de 27 m, le tumultueux Gardon. Ces allures de bastion dissimulent un havre de paix où désormais venir en toute sérénité séjourner, se sustenter et se cultiver. La renaissance de ce petit bijou monastique ne se prive pas de jeter aujourd’hui un pont avec l’architecture d’aujourd’hui.

Héritage (patri)monial.

La route menant de Nîmes à Uzès traverse une vaste garrigue où s’entrainent les régiments toujours basés dans la ville antique. Après avoir longé la vallée du Gardon s’écoulant vers le Pont du Gard, la départementale en pente débouche soudainement sur un pont dont les sept arches de pierre en ogives (dotées d’avant-bec pour détourner les eaux) furent érigées en 1260. Fragilisé lors d’un dynamitage en 1944, son tablier initial en dos d’âne n’a pas résisté à la mémorable crue de septembre 2002 durant laquelle la rivière le submergea.

Avant d’atteindre la rive gauche, une guérite installée au sommet de la septième et dernière pile percevait l’octroi, d’abord au bénéfice des Templiers, puis de Philippe Le Bel et enfin de l’évêché d’Uzès. Si le péage cessa à la Révolution, la guérite demeura jusqu’aux travaux d’élargissement du pont et du percement de la nouvelle route, ayant séparé le pigeonnier et le jardin des simples du prieuré, réalisés en 1863.

À l’aplomb de l’ancien gué probablement surmonté alors par un pont de bois, le Prieuré Saint-Nicolas de Campagnac fut érigé sur la commune de Sainte-Anastasie par les Frères pontifes 1 au début du XIIe siècle qui y construisirent dans la foulée le pont de pierre. Commandité par l’évêque d’Uzès, il fut confié à l’ordre des Augustins.

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    Prieuré Saint-Nicolas de Campagnac

    Route d’Uzès

    Cante Reinard Est

    30190 Sainte-Anastasie

    Tél. : +33 (0)4 66 63 85 37

    www.prieure-saint-nicolas.com

    Hervé Le Bihan

    5, avenue Méhul

    92500 Rueil-Malmaison

    Tél. : +33 (0)1 47 08 61 22

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    La Grande Arche de Franklin Azzi

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    Urbanisme

    Dijon s’acclimate durablement

    Par Lionel Blaisse, le 27 avril 2023
    Doublement labellisée par l’Unesco – « Ville et Pays d’art et d’histoire » en 2008 et « Climats du vignoble de Bourgogne » en 2015 –, Dijon ambitionne de devenir d’ici 2030 une ville neutre pour le climat et intelligente. Conçue par Anthony Béchu et inaugurée en mai dernier, La Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV) s’inscrit dans un écoquartier tout comme l’opération Les Carrières blanches portée par Constructa dans le cadre de la requalification urbaine de la ZUP La Fontaine des Ouches. Territoire d’innovation, la métropole porte également le projet « Dijon alimentation durable ». Droit de Cité Après le sac de Langres par les Vandales au début du Ve siècle, ses évêques se réfugient temporairement à Dijon. Rattachée au duché de Bourgogne en 1016, la cité comtale devint ainsi française. En 1204, le septième duc fit bâtir dans les faubourgs de l’Ouche1 un hospice administré par les hospitaliers du Saint-Esprit. Promu hôpital général sous Louis XIV, il ne cessa de s’agrandir jusqu’en 2015, date à laquelle l’intégralité des services fut transférée au nouveau CHU François Mitterrand. Lorsqu’en 2010 l’Unesco inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité « Le repas gastronomique des Français », François Rebsamen – maire de la ville et président de la communauté d’agglomération – sollicite Anthony Béchu2 pour réfléchir à la reconversion du site et de ses abords autour de la création d’une cité internationale de la gastronomie. Deux ans plus tard, le Grand Dijon soumet avec succès son projet auprès de la Mission française pour le patrimoine et les cultures alimentaires. Mais sous la pression d’autres villes, la Mission relance une consultation qui finalement sélectionne en 2013 quatre projets « complémentaires » (Dijon, Lyon, Tours et Rungis)3. Suite à un appel à manifestation d’intérêt, Eiffage et son projet conçu par Anthony Béchu épaulé par l’architecte en chef des Monuments historiques Alain Charles Perrot sont désignés lauréats. Sur 6,5 ha, la CIGV développe 8 500 m2 de plancher se ventilant ainsi : lieux d’expositions permanentes et temporaires (1 750 m2) école internationale de cuisine et de pâtisserie Ferrandi école d’initiation du Bureau inter­professionnel des vins de Bourgogne le 1204 – centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine de Dijon (500 m2) marché gourmand dont les huit pavillons abritent commerces de bouche, bar à vins, atelier de dégustation, La Librairie gourmande, une cuisine évènementielle restaurants du groupe Epicure hôtel**** avec piscine, spa et centre de séminaires (500 places)4 incubateur Village by CA pour start-up spécialisées dans la cuisine et l’agroalimentaire multiplex Pathé (8 salles) 92 appartements5 en accession dans le cadre de la loi Malraux (dans la partie XVIIIe) Le « parc habité » de 3,5 ha parachevant l’écoquartier héberge des immeubles de logements conventionnés et trois résidences (étudiants, séniors et tourisme). Le jardin botanique de l’Arquebuse que l’on traverse pour rejoindre la gare a mis à profit sa rénovation afin de proposer un nouveau parcours végétal intitulé « Jardin des saveurs et des cépages ». Sur la Route des vins La CIGV est également le km 0 de la Route des vins de Bourgogne reliant Dijon à Santenay via
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    Architecture un lieu

    Extime, une nouvelle offre d’hospitalité aéroportuaire

    Par Nat Lecuppre, le 16 octobre 2023
    Tel le phénix, le Groupe ADP renaît de ses cendres avec sa nouvelle marque et offre appelée Extime, une expérience qui cible l’excellence. Elle va transformer le temps d’attente en moment qualitatif de plaisir, de confort et de vie. Le temps de l’excellence Extime a pour objectif l’excellence dans le service, le design et l’offre commerciale à l’aéroport, pour les voyageurs après le passage des contrôles. Une offre commerciale et de restauration prestigieuse s’adapte à chaque terminal. Une offre salons est proposée selon le type de passagers et d’aéroports. Le design des salles d’embarquement se réinvente selon les usages et les standards de confort. Une marque retail et d’hospitalité Les passagers redeviennent des hôtes que l’on soigne et comble de petites attentions. Extime fait partie du programme stratégique 2025 Pioneers du Groupe ADP. Cette nouvelle marque inaugure un modèle qui assure une qualité d’hospitalité, de durabilité et de performance. Le terminal 1 à Paris-Charles de Gaulle est le premier lieu inauguré en tant que Boutique Terminal. La source d’inspiration de cet espace est le boutique hôtel. Les zones réservées vont devenir des Boutiques Terminaux avec l’excellence d’une multitude de services et d’hospitalité. Ces Boutiques Terminaux s’associeront avec des partenaires prestigieux du luxe. L’offre de restauration est placée sous l’égide de chefs de renom. En plus du confort et du bien-être des passagers, Extime a aussi pour ambition d’augmenter le chiffre d’affaires par passager. Les lieux sont repensés design, à taille humaine et même hybrides avec un mobilier permettant différentes postures (allongées, droites…). L’offre commerciale est aussi culturelle et servicielle. Le concept retail se développe autour de trois axes : Extime Duty Free Paris, Extime Lounge et Extime JC Decaux. Le premier étend son offre autour des grandes catégories du Duty Free (la parfumerie, le tabac, les vins et spiritueux, la gastronomie et la confiserie). Le second offre des salons haut de gamme et multicompagnies. Les premiers salons Extime Lounge sont au Terminal 1 et Terminal 2BD de Paris CDG. Quant à l’offre publicitaire Extime JC Decaux, selon la validation des Autorités de la Concurrence, elle sera gérée par Extime Media. Au cœur du Duty free, 1 300 m2 dédiés à la beauté permettent aux plus prestigieuses maisons de signer leurs enseignes et leurs intérieurs (Louis Vuitton, Dior, Chanel, Bulgari, Hermès, Cartier, Gucci, Rolex, Lacoste, Longchamps, etc.). Une des plus belles vitrines françaises Extime Duty Free met en avant le savoir-faire et l’Art de Vivre à la française. Suivant un concept de Halle Parisienne, on y trouve les produits gastronomiques de maisons comme Pierre Hermé, Caviar House, la Maison du Chocolat… Un espace, appelé Comptoir, permet de déguster une planche de fromages, de charcuterie ou de produits de la mer. On peut même y prendre une coupe de la maison Ruinart. Les grandes maisons de spiritueux proposent leurs éditions rares et limitées et la cave à vins des crus exceptionnels. Le digital est pris en compte dans ce renouveau avec une market place : Extime.com ainsi qu’un programme de fidélité (Extime Rewards) pour récompenser

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