Architecture, l'esprit du lieu

Quai 108, brasserie au style industriel chic

Par Nat Lecuppre, le 27 février 2025.
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L’agence d’architecture Outsign a créé l’architecture d’intérieur et la nouvelle identité du restaurant de l’hôtel Hilton Paris Opéra, Quai 108.

Situé au 108, rue Saint-Lazare à Paris (8e) dans un bâtiment historique, la superficie du restaurant est de 150 m2. Outsign a souhaité donner aux lieux une ambiance raffinée de brasserie parisienne dans une architecture de style industriel chic des gares du XIXe siècle. Les architectes jouent avec les contrastes bruts-raffinés. Les corniches en stuc haussmanniennes se marient aux murs en pierre de l’époque industrielle. Les matériaux retenus marquent la modernité et la sophistication. Ils sont nobles et riches. Le bois (parquet en chêne, tables en noyer…) et les tonalités chaudes renforcent les côtés convivial et chaleureux qui définissent les brasseries de la capitale.

Les matériaux soulignent l’atmosphère élégante, durable, contemporaine des espaces. Ils permettent de revisiter un lieu historique avec contemporanéité. On trouve un parquet bâton rompu massif chêne foncé, des mosaïques hexagonales, de la brique rouge (Brikelia), du béton ciré, des peintures (brun de Mars, vert d’Égypte, noir antique), du papier peint vintage, des zelliges (vert et rouge), des moulures (faux plafonds et murs), du laiton, de l’acier inoxydable, du cuir (couleur cognac), du velours (Verpan), du stratifié bois (coloris noyer tabac), des miroirs (effet vieilli / antiques) et de la végétation.

Les lieux sont intimistes et intemporels. Des touches modernes sont apportées avec par exemple un lustre signé 101 Copenhagen. Les couleurs retenues sont terracotta, orange, bleu… Elles se marient avec les matières naturelles et le décor. Pour ce projet, une partie du mobilier a été realisé sur mesure par l’Atelier Tachas (banquettes, bar, étagères, miroirs, dessertes, jardinières…).

Au restaurant, le chef Mathieu Afonso propose une carte de street food revisitée. Elle appuie le côté singulier du Quai 108. Une fresque sur le mur du bar signée de l’artiste Claire Dognin rappelle la belle époque des gares et le charme des malles d’antan. C’est aussi un clin d’œil aux grandes destinations au départ de la gare Saint-Lazare, qui se trouve à proximité du Quai 108.

Imaginant toujours un projet dans ses moindres détails, Outsign a réalisé la nouvelle identité du Quai 108. Le travail de typographie est souple mariant pleins et déliés dans un esprit Art déco. Avec ce projet, l’agence a su revisiter l’histoire du lieu et son côté parisien tout en les ­préservant. 

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    Quai 108

    108, rue Saint-Lazare

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 40 08 44 44

    www.quai108.fr

    Outsign

    12, rue de la Ville-Neuve

    75002 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 06 62 26

    www.outsign.fr

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    Nº63

    Spécial Santé, Bien-être, Bien-vivre

    Couverture du NDA Nº63

    Novembre — Décembre 2025 — Janvier 2026

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    Voyage au pays du design

    Par Sipane Hoh, le 4 juin 2024
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    Architecture, l'esprit du lieu

    CAB ou l’art de vivre… l’art

    Par Lionel Blaisse, le 2 décembre 2024
    La fondation CAB de Saint-Paul-de-Vence héberge une vingtaine d’œuvres d’art minimal et conceptuel du collectionneur flamand Hubert Bonnet, des artistes en résidence, des expositions temporaires et… quelques amateurs d’art(s) de vivre. À mi-chemin entre La Colombe d’or et la Fondation Maeght, ce satellite de la fondation CAB bruxelloise synthétise leur vocation respective : promouvoir l’art tout en sustentant et logeant ses visiteurs. Rénové par Charles Zana, le superbe bâtiment des années 1950 offre désormais plusieurs espaces d’exposition, une librairie-boutique, un restaurant, cinq chambres d’hôtes dont une investissant une maison démontable de Jean Prouvé. De la finance à l’art. Spécialisé dans la rénovation de l’immobilier de luxe, Hubert Bonnet n’est pas le premier homme d’affaires collectionneur. Vivant depuis deux décennies à Verbier, en Suisse, pour mieux assumer son amour de la montagne, ce quinquagénaire passionné de mathématiques et d’architecture des années 1930 aux seventies s’est ainsi laissé séduire par la radicalité du courant minimal et conceptuel belge et international. Lorsqu’il a décidé de montrer sa collection, il a imaginé une fondation à but non lucratif conçue comme une plateforme d’échanges autour de ce courant artistique. Pour ce faire, il a investi en 2012 un ancien entrepôt de 800 m2 de style Art déco, construit dans les années 1930 pour l’industrie minière non loin du cadre idyllique des étangs d’Ixelles. Sous l’étonnante voûte en charpente métallique, il organise également chaque année deux expositions majeures dont les œuvres proviennent d’autres institutions (collections privées, musées et galeries) ou ont été créées in situ par des artistes invités. Neuf ans plus tard, il se rend acquéreur de la très belle maison à l’architecture moderniste très fifties ayant abrité à Saint-Paul-de-Vence la galerie d’art contemporain figuratif de son compatriote belge Guy Pieters. Ouverte à l’été 2021, cette antenne méditerranéenne est venue logiquement s’inscrire dans le réseau Plein Sud fédérant 71 musées 1, centres d’art 2 et fondations 3 implantés entre Sérignan et Monaco. Il vient d’achever la restauration de la Villa Paquebot érigée à Knokke-le-Zoute par Louis-Herman de Koninck, meublée de mobilier d’Alvar Aalto, abritant des œuvres de Donald Judd, Robert Mangold et du maître du Land Art Richard Long (dans le jardin). Ainsi amorce-t-il son futur fond durable d’architectures de collection des années 1930 à 1970. Cette passion architecturale ne s’était-elle pas déjà manifestée au travers de sa société Bibihome qui « bien plus qu’une plateforme de location de vacances met à disposition – de Paris à Genève – des résidences de villégiature d’un prestige inouï, rénovées et mises en scène par la fine fleur des architectes et architectes d’intérieur belges et français ». Saint-Paul devance. La fondation CAB devance sur la route son illustre ainée ouverte en 1964 par les galeristes Marguerite et Aimé Maeght dans un bâtiment dessiné par Josep Lluis Sert, dont l’agrandissement en sous-œuvre mené par Silvio d’Ascia sera inauguré pour l’été. Impossible de rater depuis la chaussée en pente – en arrière-plan d’un jardin méditerranéen en restanques – sa façade immaculée en redans arrondis où s’enchâsse une alternance de meurtrières et de larges baies vitrées à menuiserie métallique anthracite. Une œuvre
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    Urbanisme

    Saint-Ouen sur scène

    Par Lionel Blaisse, le 23 décembre 2024
    Jadis au ban de la capitale, la commune de Saint-Ouen-sur-Seine d’à peine cinquante-trois mille habitants aimante dorénavant plusieurs projets d’envergure du Grand Paris dont le conseil de surveillance est présidé par son jeune maire socialiste, Karim Bouamrane. Aux deux locomotives historiques – les Puces de Saint-Ouen et le Red Star, son club de football (remonté en Ligue 2) –, la ville de banlieue de première couronne a récemment ajouté l’Hôtel de Région d’Île-de-France décentralisé dans l’écoquartier des Docks. L’ancienne halle Alst(h)om de ce dernier accueille la Manufacture de Design et depuis peu La Communale, vaste halle gourmande. Une partie des athlètes participant aux JO de Paris 2024 seront hébergés dans des immeubles en bord de Seine. L’Académie Tony Parker réinvestira de son côté une des installations olympiques. Tandis que la DGSI emménagera en 2028 sur six hectares sis avenue Michelet, le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord – et ses 12 000 étudiants – sera construit en lieu et place de l’ancienne usine PSA Peugeot-Citroën. La ligne automatisée 14 la dessert désormais à deux reprises ! Analysons ici la nouvelle identité de son historique Marché aux Puces, projet auquel les agences Extreme Topo et 14 Septembre ont été associées. La Chine populaire à Saint-Ouen Avec ses sept hectares, quatorze marchés et 1 700 marchands, le Marché aux Puces de Saint-Ouen est le plus grand marché d’antiquités au monde. Ses cinq millions de visiteurs annuels en feraient le cinquième site touristique de France, malgré ses trois seuls jours d’ouverture hebdomadaire ! Une commune populaire La création de la gare d’eau sur la Seine en 1830 amorce l’industrialisation du village qu’il est encore à l’époque. Tout près de Paris, desservi par des chaussées pavées mais en dehors du périmètre de l’octroi, son port vient suppléer à l’insuffisance de ceux de la capitale. Le raccordement des docks aux chemins de fer de la petite ceinture trente ans plus tard accélère son essor dans trois branches d’activités majeures : la chimie et parachimie, la métallurgie et le secteur énergétique. En soixante ans, Saint-Ouen-sur-Seine passe de moins d’un millier d’habitants (1836) à plus de trente mille. Avec une population active majoritairement ouvrière, la commune élit dès 1887 l’un des premiers maires socialistes de la région. Sa croissance se poursuit dans l’entre-deux-guerres avec l’arrivée des usines Wonder, Alsthom et Citroën, atteignant son apogée en 1960. Après la crise provoquée par la désindustrialisation, l’activité tertiaire primera progressivement. Une histoire peu commune Chassés de Paris et de Clichy après la défaite de 1871 puis définitivement après les arrêtés du préfet Eugène Poubelle de 1883 interdisant le dépôt des ordures ménagères aux portes des immeubles parisiens, chiffonniers, biffins, chiftirs, crocheteurs et autres pêcheurs de lune migrent à Saint-Ouen dans la plaine de Malassis sur la Zone 1. Non loin de leurs cabanes faites de planches, de débris de wagons et de vieilles boites de sardines remplies de terre en guise de briques, ils déballent leurs modestes trouvailles et ferrailles tous les dimanches, avenue Michelet. Un droit de stationnement leur est demandé par la ville à partir de 1885, date officielle de naissance des Puces. Attirant

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