Urbanisme

Régénérescence urbaine et sportive à Gerland

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Par Lionel Blaisse, le 10 avril 2025.
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© Vladimir de Mollerat

Cent dix ans après les premiers coups de crayon de Tony
Garnier, son projet de 
Cité des sports autour d’un stade d’athlétisme s’est enfin concrétisé à Gerland sous une forme réactualisée.

Une décennie aura suffi pour métamorphoser le stade originel et ses abords en morceau de ville dédié aux sports et à la santé. Pour ce faire, LOU Rugby / GL Events – le maître d’ouvrage concessionnaire – s’est entouré d’une équipe d’architectes lyonnais pilotée par Albert Constantin comprenant AIA Life Designers, Didier Repellin et 4_32 architecte.

La ville n’est pas un long fleuve tranquille.

Lyon Confluence est loin d’être le premier morceau de bravoure urbaine lyonnais. Mais il est vrai que la capitale des Gaules a été plusieurs fois gouvernée par des édiles visionnaires en la matière. Édouard Herriot 1 y promeut dès 1905 une vision hygiéniste et idéaliste qu’il va partager avec Tony Garnier – un architecte local, Grand Prix de Rome 1899 – dont le projet (romain) de Cité industrielle nourrira la carrière. La ville décroche l’Exposition internationale urbaine devant se dérouler du 1er mai au 1er novembre 1914 dans le quartier de Gerland. Dans l’optique d’une candidature pour les Jeux Olympiques de 1920 ou de 1924 (que remportera finalement Paris), il commande en 1913 à Tony Garnier un stade des sports athlétiques. Pour le maire, « construire un hôpital, c’est de l’assistance ; construire un stade c’est de la prévoyance » !

Le concepteur imagine tout un ensemble d’équipements sportifs au sein d’un grand parc paysagé. Une fois franchie l’entrée principale où trônent deux… lions, une vaste allée, encadrée par le quartier des athlètes et celui des cyclistes, conduit au stade. S’inspirant de la tradition des stades olympiques antiques, sa grande galerie posée sur un talus végétal est couronnée d’une très architectonique enceinte en béton de mâchefer dont quatre portes monumentales commandent l’accès à un vélodrome, une piste d’athlétisme et une vaste pelouse centrale.

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    UCPA Aqua Stadium Lyon

    347, avenue Jean-Jaurès

    69007 Lyon

    Tél. : +33 (0)4 81 65 70 18

    www.ucpa.com/aqua-stadium/lyon

    Lou Rugby

    349, avenue Jean-Jaurès

    69007 Lyon

    Tél. : +33 (0)4 78 78 10 16

    www.lourugby.fr

    Albert Constantin

    30, rue du Lac

    69003 Lyon

    Tél. : +33 (0)6 14 68 26 82

    www.aialifedesigners.fr

    4_32 architecte

    15, rue Alsace-Lorraine

    69001 Lyon

    Tél. : +33 (0)6 33 77 82 64

    www.432.archi

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Urbanisme

    Le nouveau monde du futur TGV inOui

    Par Sipane Hoh, le 25 septembre 2025
    C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le TGV inOui. Des aménagements novateurs, un design affuté, des couleurs avenantes et des services améliorés, le tout engendré par SNCF Voyageurs et Alstom en collaboration étroite avec les designers du groupe AREP et de l’agence japonaise nendo. Le résultat est tout simplement remarquable. Deux-mille personnes ont œuvré à la réussite de ce projet soutenu par l’État via l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et le SGPI (Secrétariat général pour l’investissement), le nouveau TGV inOui est conforme à toutes les attentes : modularité, modernité et maîtrise sont les mots d’ordre de la 5e génération de TGV. Ce serpent blanc qui file à la vitesse grand V est doté d’une multitude de bons procédés. Tout d’abord, sa modularité. En effet, le nombre de voitures de ce train ainsi que les divers espaces pourront être ajustés en fonction des besoins. De même, 20 % plus économe en énergie que ses prédécesseurs, grâce notamment à l’aérodynamisme, ce dernier-né prévoit 50 % d’économie de CO2 par rapport aux trains à grande vitesse premier niveau. Mais ce n’est pas tout : fabriqué avec 25 % de matériaux issus du recyclage (soit 100 tonnes), ce nouveau fleuron de l’industrie française, entièrement conçu et assemblé en France, est recyclable à 97 %, ce qui en fait le train à grande vitesse avec le bilan carbone le plus faible du marché. Le nouveau TGV se dote également d’une première mondiale, « le greffon », il s’agit d’une batterie de secours qui permet au train de continuer à circuler même en cas de panne de son alimentation électrique principale. Si les nouveautés sont nombreuses et les déclinaisons variées comme l’étaient les intentions, quid de la concrétisation ? Le design de ce TGV est le fruit de la collaboration des designers du groupe AREP et de l’agence japonaise nendo fondée par Oki Sato. Le flow incarne une expérience nouvelle dans l’environnement ferroviaire, il se fraye un chemin dans le paysage, un peu comme l’écoulement d’une rivière. Visible à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur, le concept reflète l’ambition écologique du train et l’engagement d’AREP pour un design post-carbone. Les formes douces inspirées des galets polis par l’eau se matérialisent dans les détails des sièges, du Bistro TGV inOui ou de la lampe. Le travail de la couleur est réfléchi, plus sombre sur la partie basse et plus claire au-dessus, quelques touches d’un jaune pétillant viennent redonner à l’ensemble un panache inattendu. Parcours faciles, matériaux nettoyables, luminosité adaptables et couleurs harmonieuses se croisent ainsi pour offrir une expérience inoubliable au bord de ce nouveau TGV inOui. L’un des changements majeurs consiste dans l’aménagement de la voiture-bar qui cède sa place au Bistro TGV inOui, conçu sur deux niveaux, avec une mezzanine conviviale et élégante. Tandis que la salle basse propose divers services liés à la restauration avec un nouveau concept d’épicerie en libre-service et des équipements permettant un parcours simplifié, la mezzanine imaginée comme un salon chaleureux et composée de 28 assises offre une variété de postures. Confort et bien-être sont au rendez-vous. Les nouveautés du futur TGV inOui se suivent et ne se
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    Architecture un lieu

    La région Lilloise s’en… Kidkanaï !

    Par Nat Lecuppre, le 24 mars 2023
    L’agence Stories Design, cabinet de conseil en stratégie & design global, signe l’ouverture du magasin pilote Kidkanaï à Leers (59) dans les Hauts-de-France. Un travail à quatre mains Stories Design a collaboré avec le project leader fondateur Ismael El Hamouchi pour ce projet qui s’est concrétisé en moins d’un an. Stories Design a imaginé un concept global immersif, identitaire et unique d’un espace de vente spécialisé de seconde main pour enfant : Kidkanaï. Une consommation raisonnée et raisonnable Dédié aux 0-12 ans, le magasin pilote de Leers est pensé comme une grange. Ce lieu intergénérationnel, multifonctions, offre de nombreuses attractions sur une superficie de 1 200 m2. Ce lieu de shopping responsable dévoile plusieurs univers (mode, puériculture, jeux éducatifs, livres, hygiène, alimentaire…). Une caverne de bons plans qui regroupe tous les services pour une seconde vie (collecte, source, mini market, petite braderie…). Kidkanaï permet de réunir les familles en devenant un véritable lieu de vie et de rencontres. L’objectif premier d’un tel lieu est d’inciter à une consommation raisonnable et d’être un centre d’intérêt sur le territoire tant socialement qu’économiquement. Un lieu communautaire Pour Ismael El Hamouchi, Kidkanaï est l’adresse incontournable pour un moment de shopping mais aussi pour connecter les gens entre eux afin de former une communauté de parents. Kidkanaï est bien plus qu’un lieu pour le textile, c’est un espace d’expérience imaginé et animé par les équipes de l’AFM (Kiabi). Au cœur du concept store, un espace détente invite les parents à échanger sur la parentalité, à prendre une collation et propose des loisirs, jeux de société, atelier DIY… En décembre dernier, s’est tenue la Récré Kidkanaï qui abritait un bar à bonbons, des jeux d’antan, des tirages photos gratuits, un talk sur la parentalité et un bar à maquillage paillettes. Chez Kidkanaï, on revend les affaires inutilisées et stockées dans nos placards pour permettre à d’autres bambins d’en profiter. Avec l’application Kidkanaï, il est possible d’évaluer le montant de ses ventes avant de peut-être le réinvestir et d’offrir une seconde vie à d’autres produits. Ce concept a bien pris et ne va pas tarder à faire des émules. À suivre !
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    Urbanisme

    Alki, une belle assise basque

    Par Anne-Marie Fèvre, le 11 mars 2024
    Engagée depuis 1981 à Itsasu, l’entreprise de meubles a muté vers un beau design élémentaire. Avec le nouvel atelier architectural bâti à Larressore, elle entend développer sa croissance, ses valeurs humaines et écologiques. Océan vigoureux à Biarritz, maisons blanches aux volets rouges, campagne vallonée d’un vert rassurant, le nom d’Espelette d’un village, l’« euskara » langue si affirmée… Pas de doute, nous sommes au Pays basque français, dans la province du Labourd. Il y a là tous les piments d’une carte postale très prisée. Trop ? Ce « pays » se vit sous une tension due à un trop-plein de touristes1. Mais le village d’Itsasu (Itxassou), connu pour ses cerises noires, son site du Pas de Roland (de Roncevaux) résiste. C’est là que l’entreprise Alki de meubles s’est consolidée, elle s’apprête à muter encore en implantant un atelier contemporain à Larressore. Longtemps, « basque » a aussi rimé avec un style de meubles traditionnels, robustes, ornementés, en chêne et noyer, dont le manka (buffet) et le zuzulu (banc-coffre). C’est en s’appuyant sur ces savoir-faire patrimoniaux, mais surtout pour dynamiser ce territoire rural peu industrialisé, que cinq amis ont créé en 1981 la coopérative Alki, qui signifie « chaise ». Elle se tourne naturellement vers la fabrication de mobilier en chêne massif, crée rapidement de l’emploi avec des assises qui portent la volonté militante « de vivre et travailler au Pays basque ». Ce statut original de coopérative permet une gouvernance démocratique. « Mais il a fallu vaincre bien des difficultés, raconte Eñaut Jolimon de Haraneder, jeune PDG d’Alki depuis 2020, il a remplacé le co-fondateur Peio Uhalde. Un incendie de l’atelier en 1984, le déclin du meuble rustique basque… Nous devions nous reconvertir pour survivre. » C’est chose engagée en 2005. Le designer industriel Jean-Louis Iratzoki est recruté comme directeur artistique pour créer une marque plus contemporaine grâce au design, conquérir un nouveau marché. Nait en 2007 Emea, un siège ligne claire mais costaud, un succès durable. En 2015 est conçue la collection Kuskoa Bi, chaise en bioplastique. De nouvelles pièces sont élaborées avec les designers Samuel Accoceberry et Patrick Norguet. En 2021, Alki ouvre son premier showroom à Paris. Ainsi, en 2022, la marque produit des sièges, tables et bureaux, soit plus de 20 collections, au milieu du haut de gamme. Qui sont destinées au marché des cafés, de l’hôtellerie, de la restauration ; aux boutiques (retail) ; et aux espaces d’accueil du public, musées, mairies, universités. Avec 42 coopérateurs, et un chiffre d’affaires de 7,4 millions d’euros, qui se répartit à 70 % pour la France et à 30 % à l’export, en Europe et Amérique du Nord. À la Milan Design Week d’avril 2023, Alki a célébré une pièce d’exception, la version grand public de la chaise Orria, conçue par le designer français Patrick Jouin pour la salle ovale de la BnF Richelieu, une belle histoire (lire Nda n° 52). Ont été également dévoilées les nouvelles propositions du studio Iratzoki & Lizaso, dont le siège Xume (simple). Lors de sa présentation parisienne du 13 juin, le designer Ander Lizaso de San Sebastian (Espagne), en osmose avec

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