Urbanisme

Saint-Ouen sur scène

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Par Lionel Blaisse, le 23 décembre 2024.
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Jadis au ban de la capitale, la commune de Saint-Ouen-sur-Seine d’à peine cinquante-trois mille habitants aimante dorénavant plusieurs projets d’envergure du Grand Paris dont le conseil de surveillance est présidé par son jeune maire socialiste, Karim Bouamrane.

Aux deux locomotives historiques – les Puces de Saint-Ouen et le Red Star, son club de football (remonté en Ligue 2) –, la ville de banlieue de première couronne a récemment ajouté l’Hôtel de Région d’Île-de-France décentralisé dans l’écoquartier des Docks. L’ancienne halle Alst(h)om de ce dernier accueille la Manufacture de Design et depuis peu La Communale, vaste halle gourmande. Une partie des athlètes participant aux JO de Paris 2024 seront hébergés dans des immeubles en bord de Seine. L’Académie Tony Parker réinvestira de son côté une des installations olympiques. Tandis que la DGSI emménagera en 2028 sur six hectares sis avenue Michelet, le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord – et ses 12 000 étudiants – sera construit en lieu et place de l’ancienne usine PSA Peugeot-Citroën. La ligne automatisée 14 la dessert désormais à deux reprises !

Analysons ici la nouvelle identité de son historique Marché aux Puces, projet auquel les agences Extreme Topo et 14 Septembre ont été associées.

La Chine populaire à Saint-Ouen

Avec ses sept hectares, quatorze marchés et 1 700 marchands, le Marché aux Puces de Saint-Ouen est le plus grand marché d’antiquités au monde. Ses cinq millions de visiteurs annuels en feraient le cinquième site touristique de France, malgré ses trois seuls jours d’ouverture hebdomadaire !

Une commune populaire

La création de la gare d’eau sur la Seine en 1830 amorce l’industrialisation du village qu’il est encore à l’époque. Tout près de Paris, desservi par des chaussées pavées mais en dehors du périmètre de l’octroi, son port vient suppléer à l’insuffisance de ceux de la capitale. Le raccordement des docks aux chemins de fer de la petite ceinture trente ans plus tard accélère son essor dans trois branches d’activités majeures : la chimie et parachimie, la métallurgie et le secteur énergétique.

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    Association MAP

    110, rue des Rosiers

    93400 Saint-Ouen

    www.pucesdeparissaintouen.com

    Extreme Agency

    92-98, boulevard Victor-Hugo

    92110 Clichy

    Tél. : +33 (0)1 40 99 80 50

    www.extreme.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 57
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    Projets remarquables

    Commander

    À découvrir
    Le complexe sportif du Coum à Ploudalmézeau par l’agence ENO Architectes
    Archi Culture

    L’étincelant complexe sportif du Coum

    Par Sipane Hoh, le 3 avril 2024
    C’est dans la commune de Ploudalmézeau (29) que l’agence ENO Architectes, établie à Brest, a réalisé la rénovation et l’extension de la salle multisports aux multiples qualités, répondant avec habileté aux différentes exigences de la municipalité et offrant aux usagers un équipement capable de valoriser les vocations sportives. Situé à proximité immédiate du collège Édouard-Quéau, le nouveau complexe sportif du Coum consiste en une intelligente réinvention d’une salle sportive existante. En effet, dans leur intention, les architectes de l’agence ENO Architectes ont ainsi opéré une greffe architecturale en utilisant habilement le bandeau translucide. Aujourd’hui, à travers le nouvel habillage au niveau du hall existant, un ruban diaphane se dessine et tout en se pliant et se tordant il vient envelopper les deux volumes principaux. Puis, dans un mouvement léger et gracieux, la vêture se soulève pour laisser transparaître l’entrée unique du complexe sportif. Bienvenue aux amoureux du sport. Mis à part la conséquence du volume, l’enjeu était de taille. En effet, le nouvel équipement devait répondre aux ambitions de la municipalité. Quant au programme, il contenait une salle multisports existante à l’architecture élémentaire, sans entrée apparente depuis la rue, et un parking de taille retreinte qui a été déplacé, le tout sur un site ponctué de quelques arbres existants. Et bien que l’ensemble ne présentât pas de particularité propre, le site était agréable. Conscients de cette valeur, les architectes précisent qu’ils ont eu de la chance de pouvoir percevoir l’ensemble du complexe avec suffisamment de recul. « Nous sommes face à un tableau qu’il fallait composer et mettre en scène », racontent les fondateurs de l’agence, Claire du Crest et Xavier Stocq. Un équipement remarquable La nouvelle salle de sports de Ploudalmézeau respecte les exigences des compétitions régionales. Avant de se diriger vers les gradins et sans passer par l’aire de jeu ni croiser les sportifs, le visiteur y accède directement à travers la baie qui la sépare du hall. Notons par ailleurs que l’une des caractéristiques de la salle réside dans son ambiance lumineuse naturelle qui constitue un grand atout pour tout le projet. En effet, la façade nord, qui se hisse au-dessus des gradins, est entièrement revêtue de panneaux isolés translucides en polycarbonate alvéolaire, qui diffusent une douce lumière constante vers le terrain. « C’est comme au théâtre », indiquent les architectes, qui ont veillé à homogénéiser la luminosité par la lumière filtrée provenant du ruban translucide de la façade d’entrée, mais aussi grâce aux divers percements aléatoires situés en façade sud et ouest. Un ensemble de procédés qui font de cette réalisation un joli écrin. La vitalité qui se dégage de la façade et la colorimétrie utilisée dévoilent un objectif précis, l’imprévu. En attirant le regard sur l’enveloppe, les architectes participent, à leur manière, à encourager le sport et lui octroyer une note positive. La teinte dorée y est pour quelque chose ; en effet, cette couleur utilisée au niveau de l’entrée, ainsi que la teinte argent que l’on trouve sur les lames verticales, évoquent, selon les concepteurs, les teintes de la compétition
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Cartier à Bruxelles réenchanté

    Par Nat Lecuppre, le 14 avril 2025
    Le Studio Friedman & Versace, créé par Virginie Friedmann et Delphine Versace, a la particularité de concevoir des lieux d’art de vivre uniques. Tout récemment, le duo a écrit une nouvelle page de Cartier en redonnant une nouvelle vie à la boutique de Bruxelles. Ode à la Belgique. Dans ce projet, le studio d’architecture met à l’honneur la Belgique et le surréalisme. Les lieux imaginés sont une invitation à la rêverie et au monde fantasmagorique. L’art et la nature sont réunis. Les peintres belges tels que Louis Van Lint retranscrivent en peinture les émotions ressenties au contact de l’espace naturel, tandis que des références comme Victor Horta et ses motifs végétaux sont également présentes dans ce projet. Artisanat d’art et écoresponsabilité. Le Studio Friedman & Versace métamorphose les lieux en un bijou d’artisanat d’art écoresponsable. En fait, toutes les techniques écoresponsables sont mises en œuvre avec les artisans qui ont collaboré. La boutique est un véritable parcours artistique et féérique. On découvre en premier un tableau poétique sur l’éclosion avec les fleurs brodées inspirées des créations Cartier de Laurentine Perilhou. Elle utilise pour celui-ci la technique du macramé. Ensuite, un second espace lève le voile sur un bas-relief reprenant l’emblème de la maison, la panthère. Elle est représentée dans les serres Royal de Laeken. Les artistes Blundell & Therrien utilisent la technique de Gaudi, à savoir le papier maché. Sur un mur dédié aux créations horlogères, Antonin Lamoot reprend la technique du guillochage pour symboliser les cadrans des montres Cartier. Son interprétation lyrique du changement des saisons est valorisée dans un tableau contemporain et graphique voire surréaliste. Une porte en vitrail courbée signée Raphaëlle Collette ouvre sur un salon privé. La source d’inspiration est le jardin des Ursulines. Pour sa réalisation, deux techniques sont utilisées : le sertissage au plomb et la technique Tiffany. Le salon expose un lustre en verre qui constitue un clin d’œil à la canopée et son feuillage. Au sol, les artisans italiens de la société Flooma ont imaginé un plancher aux motifs de nénuphars en bois durable. Les créations de la maison sont des sources d’inspiration, comme les corniches qui rappellent le bracelet Tutti Frutti de 1925. La façade du bar de l’Atelier Tollis est semblable à un puzzle en céramique. Le décor floral et végétal évoquant le ruissellement de l’eau est le résultat de la technique des émaux cloisonnés des Céramiques du Beaujolais. Allant jusqu’au bout d’une démarche environnementale, le Studio Friedman & Versace a mis l’accent sur des matériaux écoresponsables ainsi que locaux. On a donc les textiles de la maison Luc Druz, du staff de l’entreprise Gesso, des revêtements muraux d’Omexco. Les tapis sont en fibre recyclée (econyl), la marqueterie est de bois certifiés FSC, le sol du jardin d’hiver est en briquettes recyclées de poudre de pierre… Les lieux sont une véritable vitrine d’exception des métiers d’art. Ils subliment l’art, la nature et le savoir-faire. Ils vous transposent dans un univers poétique et harmonieux made in Belgium. Ce projet vient compléter la liste des réalisations prestigieuses du Studio Friedman & Versace.
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    Savoir-Faire

    Okko Éco-Co-conception

    Par Lionel Blaisse, le 5 février 2025
    Au travers de « La Collab », l’Ameublement français et Okko Hotels expérimentent la co-conception pour promouvoir un design hôtelier plus durable et… patriote. Comment promouvoir et intégrer davantage de mobilier de fabrication française dans le secteur du contract, et plus particulièrement dans celui très dynamique de l’hôtellerie qu’il s’agisse de chaînes ou d’indépendants ? L’organisation professionnelle et l’enseigne Okko ont tenté, avec succès, l’expérience de la co-conception comme en témoigneront les deux chambres-témoins, conçues avec Laune Architecture et Eroz, exposées au prochain salon EquipHotel. Jouer collectif. « Depuis longtemps, je multiplie les échanges avec des architectes, des designers, des agenceurs, des journalistes… sur la volonté de faire mieux, de faire français et de faire en amont. À chaque fois, la seule solution qui s’impose, comme une évidence et un mode opératoire, c’est le travail en équipe et, donc, la co-conception », explique Max Flageollet, Président du Groupement Contract et Agencement de l’Ameublement français et dirigeant de Ligne Roset Contract. « Convaincus par la force du collectif, les fabricants et leurs équipes ont décidé d’impulser la création d’une méthode de collaboration qui s’adresse à tous les profils de donneurs d’ordres. » Facilitateur de projets d’aménagement intérieur, plus spécifiquement hôteliers, le cabinet HOLDON les a assistés dans la mise au point de trois scenarii de co-conception. « Cette méthode semble, a priori, efficace en termes de gain de temps, d’énergie et d’argent, commente Martin Bretécher, son fondateur. Elle s’avère optimale lorsqu’elle est accompagnée de cette denrée précaire qu’est la confiance, aussi laborieuse à gagner que facile à perdre, aussi longue à donner que brève à ôter. » Cultivant un esprit pionnier en matière de design, de durabilité et de bien-être au travail, Okko Hotels s’est facilement laissé séduire par la mise au point d’un projet pilote. Pour ce faire, l’hôtelier y a associé deux jeunes agences d’architecture d’intérieur, Laune Architecture, qui intervenait alors sur leur prochain hôtel parisien Rosa Parks, et Eroz, dont il appréciait le pragmatisme et la touche de fantaisie de son travail. Le dialogue de la méthode. La co-conception consiste à réunir, en amont d’un projet, tous les acteurs clés de celui-ci – l’hôtelier et son éventuel assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO), l’architecte d’intérieur, le BET HQE, les fabricants de mobilier… Leur mission étant de définir ensemble un objectif, avec un budget, des délais, des exigences techniques, esthétiques et environnementales. Cette démarche permet d’identifier, d’emblée, les sources d’économies potentielles en vue d’optimiser la production, tout en maintenant une logique d’éco-conception. C’est aussi le moment, pour les fabricants de mobilier, de pointer ce qui sera réalisable – ou pas – en termes techniques et économiques (durabilité, réparabilité, entretien, optimisation de la matière, recyclabilité…). Ralentissant certes quelque peu le démarrage du projet, cette phase d’identification des difficultés à résoudre, avant d’amorcer le chantier, va permettre de réduire, ensuite, les délais, de gagner en efficacité et en satisfaction tant pour le commanditaire que son maître d’œuvre et leurs entrepreneurs. Autre avantage, la co-conception facilite l’estimation précise des coûts dès cette phase préparatoire. Les deux agences reconnaissent avoir eu du temps pour réfléchir, échanger et dessiner, avoir disposé d’un cahier

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