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Sandra Benhamou, quand l’élégance est de mise

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Par Sipane Hoh, le 10 avril 2024.
Appartement Haussmannien, par Sandra Benhamou
© Ambroise Tézenas

Avant de créer son agence parisienne, Sandra Benhamou a travaillé dans l’industrie du cinéma et pas n’importe où, aux États-Unis, elle a aussi vécu cinq ans à Londres. Des années qui ont influencé cette autodidacte aux origines italo-tunisiennes devenue, depuis, architecte d’intérieur aux multiples talents qui a su conquérir les cœurs de ses clients.

Collectionneuse d’art contemporain et de photographie, férue de cinéma, admiratrice des grands maîtres de l’architecture et du design italien, Sandra Benhamou revendique des influences multiples. L’architecte d’intérieur parisienne, qui crée avec son instinct, repense les circulations afin de fluidifier les espaces pour les rendre conviviaux, développe des atmosphères soignées et crée des univers où il fait bon vivre. Qu’il s’agisse d’un appartement haussmannien à Paris, d’une maison de campagne ou d’une architecture balnéaire, la femme de l’art trouve toujours la bonne solution. En s’inspirant de l’histoire du lieu et se basant sur le mode de vie de ses clients, elle établit ses priorités, guide ses choix et façonne ses intérieurs. Ces derniers, pensés avec soin, présentent des pièces singulières produites en série limitée, créées sur mesure et réalisées par des artisans d’art. Dans ses projets, l’architecte d’intérieur croise des pièces vintages chinées aux puces avec des œuvres estampillées acquises auprès des maisons de ventes et des céramiques contemporaines issues des meilleures galeries. Ce qui fait la singularité des intérieurs de Sandra Benhamou. Cette dernière affectionne les teintes sourdes comme l’ocre, le sable, le crème, des tons sobres qu’elle ponctue de chaudes touches de jaune, d’orangé ou de kaki pour insuffler du caractère. Et même si elle privilégie les matériaux naturels comme l’orme, le lin, le travertin, la femme de l’art s’emploie à confronter plusieurs éléments entre eux. Ainsi, dans une cuisine, les portes de nickel vieilli contrastent adroitement avec l’inox du plan de travail quand les murs tapissés de soie sauvage instillent délicatesse et sophistication à un salon d’esprit minimaliste. Diplômée de l’Essec, mais autodidacte dans le domaine de l’architecture intérieure, celle qui a débuté sa carrière par la réalisation de sa propre maison de campagne dans les Hamptons a fondé dès 2010 son propre agence parisienne, située place du Palais-Bourbon.

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    Architecture, l'esprit du lieu

    Embarquement immédiat

    Par Nat Lecuppre, le 29 novembre 2024
    OZ Boat de Bordeaux, c’est l’histoire d’une résurrection de l’épave d’un bac de 1933 abandonné dans les eaux de la Garonne. Mais ce projet est aussi une belle aventure humaine. Renaissance d’un patrimoine. Le groupe Café OZ a donné carte blanche à l’architecte David Dalidec pour redonner vie au bateau et le transformer en bar et restaurant. Un challenge d’envergure. Pour l’agence d’architecture David Dalidec, les enjeux étaient de taille. Elle a pris le parti de reconstruire à l’identique son architecture tout en la modernisant et en jonglant avec les contrastes, les contraires, les effets miroirs inversés, etc. L’architecte aime bouleverser et casser les codes et les repères classiques. Il aime réinterpréter les lieux. OZ Boat est revu dans sa configuration. La timonerie devient le bar principal. Les coursives de l’avant vont à l’arrière pour permettre l’accès au pont supérieur, qui se transforme en rooftop avec une vue imprenable sur les bassins à flot. Ce dernier accueille une soucoupe spatiale signée de l’artiste Suzanne Trestier. La cabine DJ remplace l’ancienne cheminée ; 90 piliers sont déposés dans la cale pour laisser place à la cuisine, aux locaux techniques, aux sanitaires et à la cave à bière. Étonner jusqu’à l’extrême. David Dalidec aime jouer et surprendre. Son inventivité fait qu’il réalise toujours des lieux là où on ne les attend pas. Interpeller les visiteurs, telle est sa devise. Un jeu de trompe-l’œil métamorphose les toilettes en pool party. Ces derniers sont sous le niveau de l’eau, cela a permis à l’architecte de créer un espace en simulant la descente dans une piscine. Un escalier en inox, des pièces carrelées reprenant les codes des piscines municipales, des jeux de bandeaux LED bleus profonds… tous ces détails reproduisent une pool party comme en Australie. Dans le prolongement des sanitaires, une cave à bière qui caractérise les Cafés OZ est visible à travers deux énormes hublots en verre. On les contemple comme si on regardait les moteurs de la piscine sous l’eau. « Le trompe-l’œil est réussi, car énormément de clients demandent s’il s’agit vraiment d’une piscine… Pari gagné ! », souligne David Dalidec. Pour les férus de selfies, de moments instagrammables, les clients peuvent se photographier dans les hublots de la cave à bière. La figure de proue créée trente ans auparavant est redesignée par Pierre Nègre. Chaque niveau (sous-sol, RDC et pont) fait 225 m2. Une réhabilitation éco-responsable. La construction de type Eiffel met l’acier à l’honneur. La rénovation est faite sur les chantiers du Grand Port Autonome de Bordeaux et avec une entreprise de construction métallique bordelaise. Le matériau primant dans ce projet est l’acier et différents alliages de 1920 et 2023. « À notre échelle, c’est comme si nous avions construit une petite tour Eiffel ! », plaisante David Dalidec. La démarche responsable fait partie de l’ADN de l’agence David Dalidec. Le réemploi, le recyclage sont les mots d’ordre. 700 m2 de vieux stocks de ponts de bateaux des ports français permettent de créer le pont de l’OZ Boat. Le bois de pays travaillé par un menuisier girondin est utilisé pour les mains courantes et les garde-corps. Au lieu d’une climatisation classique, une centrale double flux est mise
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    À Aix-en Provence, CHHO crée la surprise

    Par Sipane Hoh, le 1 décembre 2025
    C’est un appartement chaleureux et ordonnancé que les architectes de l’agence d’architecture intérieure CHHO (Thomas Hostache et Bertrand Chapus) ont réaménagé avec une grande habileté. A Aix-en Provence, un appartement de 100m² écrit une nouvelle histoire grâce au croisement habile des matériaux nobles et du mobilier classique. Caractère et personnalité sont les mots d’ordre de cette intervention sensible qui se caractérise par la présence du bois, du chrome et des miroirs. Situé dans un immeuble récent au cœur d’Aix-en-Provence, l’appartement complètement transformé en un trois-pièces concentre un grand nombre de qualités. En effet, dès l’entrée, des panneaux en noyer instaurent à l’ensemble une certaine unité grâce à l’incorporation astucieuse de portes dissimulées, de rangements astucieux, un univers discret complété par la présence de la banquette en tissu rouge Casal. Cette séquence est conçue comme un avant-goût qui nous mène vers la cuisine, auparavant fermée, s’ouvrant désormais sur le généreux séjour. Au centre, nous découvrons un îlot en Dekton Nacre. Notre regard est capté par le carrelage effet terrazzo ainsi que le parquet en chêne clair et les miroirs, un ensemble d’éléments qui participent à l’harmonie générale. Les amoureux de Saarinen ne manqueront pas la grande table en marbre de la salle à manger, agrémentée par les chaises Inga en cuir noir et les fauteuils Wassily. Tel un fil conducteur, le mélange savant du terrazzo, du chrome et du noyer continuent dans les autres pièces tandis qu’une lanière de bois traverse l’appartement et relie délicatement chaque espace. La chambre principale se détermine par ses teintes sable et bronze qui en accord avec le velours gris de la tête de lit, créent une ambiance raffinée quant à la chambre d’amis, où règnent le bois du chêne clair et les appliques rouges, nous rappellent fortement les intérieurs seventies. Grâce à la présence des appliques, des liseuses et des plafonniers qui diffusent la lumière douce, un air apaisant se dégage de l’ensemble. A Aix-en Provence, CHHO a entrepris un travail appliqué pour une transformation qui mêle fonctionnalité et esthétisme.
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    Marika Dru Un style, du charme et de multiples ambiances

    Par Sipane Hoh, le 11 octobre 2024
    Architecte d’intérieur, Marika Dru est la fondatrice de l’Atelier MKD, établi à Paris. Ses conceptions, qui s’inscrivent dans la durée, se caractérisent par leur grande simplicité et leurs lignes épurées. Ses réalisations intemporelles répondent avec brio aux modes de vie actuels. Marika Dru engendre des intérieurs sobres et chics teintés d’un certain classicisme, des univers aux couleurs douces où il fait bon vivre. Ses réalisations sont multiples, ses projets aboutis et ses conceptions au minimalisme recherché ne cessent de charmer. Juxtaposant avec tact le marbre et le ciment, le terrazzo et le bois, l’architecte d’intérieur, qui affectionne un mobilier très dessiné, place l’humain au cœur de sa réflexion. Parisienne de naissance et fille d’hôtelier – son père fut notamment le directeur du Plaza Athénée –, Marika Dru se spécialise dans la rénovation des beaux appartements haussmanniens. Elle nous raconte que sa sensibilité à l’architecture intérieure vient de la découverte à l’adolescence de l’œuvre de Ricardo Bofill. De même, Andrée Putman la fascine et continue à influencer la jeune femme, qui s’est inscrite à Penninghen à peine sa scolarité achevée. Plus tard, elle fait ses armes auprès de professionnels de renom comme l’architecte Pascal Desprez, GBRH, ou encore comme l’assistante de Charlotte Macaux Perelman à New York. À son retour des États-Unis en 2008, Marika Dru fonde sa propre structure, Atelier MKD, devenue depuis une référence. L’architecte d’intérieur soigne ses réalisations. Ainsi, les couloirs sans fin, les petites cuisines donnant sur la cour, les salles de bains anciennes se voient complètement métamorphosés ; à la place, de généreuses cuisines organisées autour d’îlots centraux, des salles à manger attenantes aux salons ainsi que des salles de bains qui se fondent aux dressings. Marika Dru aménage chaque pièce et repense les circulations au sein de tous les espaces ; outre leur fonctionnalité, ses ouvrages dégagent une certaine sensibilité. Même si, aujourd’hui, le nom de Marika Dru est associé à plusieurs conceptions privées, celle qui s’emploie à scénariser les intérieurs selon les désirs de ses clients s’est fait remarquer à travers ses réalisations d’espaces professionnels. Nous nous souvenons tous du fameux projet The Bureau, l’espace de coworking à l’esprit club anglais avec sa boiserie et ses matériaux luxueux où l’on travaille tout en se sentant chez soi, la conception qui a séduit tous les Parisiens, c’est bel et bien l’une des inventions savantes de l’architecte d’intérieur qui amoncelle depuis les programmes variés. Chacun des projets commerciaux de la conceptrice aux multiples talents est unique, et pour cause, sa sélection des matériaux qui apportent une écriture spécifique, comme par exemple son recours au calepinage des murs du studio de post-production Everest de medium, à travers un composite reconnu par ailleurs pour ses qualités d’isolation phonique, ou encore le cachemire utilisé pour tapisser plusieurs alcôves faisant office de présentoirs pour le showroom parisien de Gabriella Hearst, des astuces habiles qui octroient à leur créatrice une signature particulière. Marika Dru parachève actuellement l’agencement intérieur d’une fondation artistique dont l’ouverture est programmée pour 2025, conçue par l’architecte Ricardo Bofill. La fondatrice de l’Atelier MKD ne cesse

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