Architecture, l'esprit du lieu

Se restaurer à l’intérieur d’un iceberg

Par Nat Lecuppre, le 25 octobre 2024.
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© Luc Boegly

L’architecte et designer Regis Botta vient d’imaginer le second restaurant parisien Super Bao. Après sa première adresse dans le XIe arrondissement de paris, Super Bao ouvre au 3, rue Yves-Toudic dans le même XIe.

L’enseigne Super Bao a la spécificité de servir des burgers asiatiques appelé des baos. Ces pains cuits à la vapeur garnis de viande ou de légumes sont une spécialité de l’Asie du Sud-Est.

Un décor immersif.

Pour ce mets exquis, il fallait un décor atypique et dépaysant. Régis Botta vous transporte à l’intérieur d’un iceberg de couleur bleu glacier. L’architecte joue avec les courbes, les matériaux et la lumière pour créer une ambiance aquatique et cristalline. Le parti pris architectural est de fonder le concept sur une seule couleur : la teinte Aqua.

Régis Botta joue avec les jeux de lumière et les miroirs aux murs et au plafond. Les lieux deviennent magiques. Ils sont constitués d’une grande paroi courbe peinte, d’un bar d’envoi et d’un bar de dégustation. Les lieux sont ouverts par une grande baie vitrée composée de plusieurs parois en verre sur pivots.

Une attention particulière est portée à l’éclairage. Deux lignes de LED mettent en valeur la paroi courbée et illuminent les lieux. Avec les miroirs, elles créent des effets visuels qui animent l’espace. Les teintes lumineuses varient en intensité et en couleur tout au long de la journée.

Pour accentuer l’immersion totale dans un chaleureux iceberg intimiste, le choix du mobilier a son importance. Les assises sont sans dossier et en inox et cuir argenté. Des rideaux de perles inox séparent les espaces annexes. Les lieux disposent de 29 places assises et d’une terrasse.

Le Super Bao est une adresse incontournable… à vivre et à savourer !

« J’ai souhaité que le vocabulaire clinique du mobilier renforce le côté expérimental du lieu. » Régis Botta.

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    Architecture un lieu

    Un institut de beauté pour le textile

    Par Nat Lecuppre, le 27 octobre 2025
    L’agence de branding et d’architecture MV Design repense l’enseigne 5 à Sec, leader du pressing avec 1 500 magasins dans le monde dont 200 en France. 5 à Sec s’adapte aux nouveaux modes de vie et tendances en revoyant entièrement son image et son concept magasin. Une nouvelle identité MV Design revoit l’identité visuelle de 5 à Sec. Un nouveau logo est créé apportant élégance et modernité à l’enseigne. La typographie est plus légère. Trois couleurs sont retenues (violet, orange et blanc). Un symbole graphique original sert de signature et de repère visuel. La source d’inspiration est le fil et la maille. Le concept de MV Design 5 à Sec souhaitait continuer à recruter et à fidéliser ses clients tout en prenant en compte le bien-être de ses collaborateurs avec un environnement plus fonctionnel et agréable. MV Design imagine un institut de beauté de tous les textiles. Les espaces sont chaleureux par le choix des matériaux (bois naturel), le travail de l’éclairage (doux), le choix d’un blanc lumineux et une signalétique claire qui valorise la gamme des soins proposés. Une multitude de services Une offre premium devait être imaginée pour renforcer sa réputation en mettant le soin et la réparation (care and repair) et la qualité encore plus au cœur du projet. Le service est développé avec la digitalisation. Une notification SMS ou push est activée lorsque les articles sont prêts. Ainsi le client retire ses vêtements nettoyés et repassés à une borne de retrait. Le comptoir reste la pièce maîtresse, il est le lieu de proximité et d’échange. Des services supplémentaires sont proposés et enrichissent l’expérience. La prise de rendez-vous à domicile pour les pièces d’ameublement et la livraison à domicile ensuite est une nouveauté. Un engagement responsable Le nouveau concept est fondé sur la durabilité et la préservation des textiles. Des services et des offres de soins permettent de prolonger la durée de vie des vêtements. Le nettoyage Maxima est un procédé exclusif. Il permet de traiter 90 % des textiles nettoyés à sec, tout en éliminant efficacement les odeurs et en les parfumant comme à la maison. D’autres soins sont proposés comme l’imperméabilisation, le traitement antimites ou le soin White+. À l’ère des secondes vies et secondes mains, la réparation textile est l’alternative au rachat. Pour l’incarner, un mannequin est installé à l’extérieur, illustrant cette démarche d’entretien responsable. Des vêtements réparés avec soin sont mis en scène. Cette démarche s’inscrit dans le Bonus Réparation mis en place par l’État pour encourager les consommateurs à prolonger la vie de leurs vêtements plutôt que de les remplacer. Une approche responsable MV Design est un acteur engagé. Il est certifié B Corp. Cette transformation s’inscrit dans son expertise de démarche responsable. Les matériaux retenus comme les sols sont éco-conçus. L’éclairage est optimisé. Les façades existantes sont réemployées. Dans ce projet, performance et durabilité ne font qu’une. Le magasin pilote est situé au 14, rue de Châteaudun à Paris (9e). Le concept est couronné de succès. Il va être décliné dans quinze magasins d’ici 2026.
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    Architecture remarquable

    La Tour d’Argent regarde vers le futur

    Par Sipane Hoh, le 11 décembre 2024
    Bien plus qu’un bâtiment emblématique, il s’agit d’une institution qui a participé au rayon­nement du raffinement et de la gastronomie française dans le monde. Métamorphoser l’intérieur d’un tel totem sans changer l’âme des lieux est une gageure relevée avec brio par l’architecte Franklin Azzi, qui a été épaulé par de talentueux artisans. Une nouvelle époque s’ouvre à La Tour d’Argent. La dernière transformation date de 1936. Depuis sa fondation en 1586, l’établissement n’avait pas connu pareil chamboulement. Et pourtant, après un peu plus d’un an de travaux, La Tour d’Argent arbore avec fierté ses beaux atours, qui croisent avec une grande délicatesse tradition et création. Néanmoins, l’élégance reste le maître mot d’une architecture qui a traversé les années et qui s’apprête aujourd’hui à écrire une nouvelle histoire tout en perpétuant un savoir-faire recherché dont elle est la légataire. Pour cette transformation titanesque, il fallait un bâtisseur rompu à ce genre d’exercice, le choix de Franklin Azzi n’était pas anodin, il s’agit d’un architecte reconnu pour ses réhabilitations de différentes typologies réalisées en France et à l’international. Mais ce n’était pas tout, pour accomplir cette tâche complexe qui consistait à repenser l’intérieur, transformer les divers espaces et remettre l’entièreté du bâtiment aux normes actuelles, il a fallu mobiliser dix-sept entreprises et des centaines d’artisans issus de plusieurs corps de métiers. Soulignons que les entreprises françaises ont été sollicitées en priorité. L’ampleur du chantier et la diversité des interventions nécessaires ont représenté un défi de taille, relevé grâce à la coordination efficace des équipes, leur engagement constant et la vision globale de Franklin Azzi. L’architecte a travaillé en étroite collaboration avec André Terrail, directeur de la Tour d’Argent, et ses équipes pour saisir l’ADN de l’établissement et préserver son essence tout en lui insufflant une écriture contemporaine. Le résultat est un subtil dialogue entre le passé et le présent, l’univers traditionnel et le monde actuel, les spécificités et empreintes qui ont fait la renommée de l’établissement et les petites touches actuelles marqueurs d’avenir. Au 15, quai de la Tournelle, le visiteur entame à chaque étage un voyage à part entière. Commençons par le vestibule et son lustre majestueux qui interpelle avec ses lignes contemporaines faisant un joli clin d’œil à la tradition. Il s’agit d’un objet imaginé entièrement par Franklin Azzi, crocheté à six anneaux d’acier chromé et composé de 277 pampilles de verre éclairées au néon, un ensemble entre style Art déco et esprit industriel dont les fils électriques ­apparents garantissent un formidable panachage de genres. Les murs de cette entrée remarquable sont ornés d’un tableau en marqueterie de paille signé de la peintre et sculptrice Pauline Guerrier faisant écho à l’ambiance boisée du Bar des Maillets d’Argent. C’est dans celui-ci que le visiteur peut déguster les plus prestigieuses bouteilles de la cave. C’est un espace raffiné dont les boiseries en chêne et les fauteuils verts ainsi que le comptoir long fabriqué sur mesure rappellent les bars anglais. Il s’agit d’un clin d’œil à Claude Terrail, père de l’actuel propriétaire, André Terrail, passionné de polo qui fut l’heureux vainqueur avec son équipe de quatre Opens de Paris. Quant
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    Archi Culture

    Mixité joyeuse à Gentilly

    Par Sipane Hoh, le 1 juillet 2024
    À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent. Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux. Deux opérations en une qui participent à la requalification de la rue Gabriel-Péri. L’histoire de l’îlot installé en surplomb du vallon de la Bièvre est riche, c’est un site anciennement occupé par des entrepôts de stockage industriel et des bureaux attenants où les immeubles hauts de la reconstruction voisinent avec les pavillons d’anciennes maisons d’ouvriers, des enceintes hospitalières comme la Fondation Vallée, ainsi que d’autres opérations récentes de logements collectifs et des ensembles tertiaires. Le projet mené avec la plus grande adresse par les architectes d’ALTA vient se placer dans un contexte hétéroclite difficile à appréhender. Un site complexe où les architectes ont fait preuve de justesse. En effet, sans être ostentatoire, le projet vient s’installer confortablement sur le terrain et se distingue par sa masse travaillée mais aussi par ses façades qui dévoilent avec habileté chacun des programmes. Un exercice délicat auquel ALTA Architectes-Urbanistes octroie la plus grande importance, il en résulte une réalisation recherchée aussi bien par sa forme que par ses enveloppes. Tandis que la première enveloppe se distingue par ses altimétries ondulantes et son revêtement lumineux, la deuxième épaisseur, plus linéaire, se dévoile dans une seconde lecture en arrière-plan. Un assemblage habile qui se retourne sur la rue Benserade, s’harmonise avec le gabarit des constructions voisines et qui présente une atténuation progressive des hauteurs d’épannelage. De loin et à première vue, l’ensemble parait harmonieux, mais une fois que nous nous approchons, nous nous rendons compte du travail subtil de la façade où des modénatures métalliques habillent et composent des encadrements accentuant les dimensions généreuses des baies, et se déploient sous forme de brise-soleil verticaux sur les murs rideaux des bureaux engendrant un rythme différent. Les jardins d’hiver viennent enrichir la façade et permettent d’estomper davantage la frontière entre les deux programmes. Soulignons qu’un retrait conséquent entre les deux façades intérieures des logements et bureaux garantit un bon ensoleillement en cœur d’îlot et dégage des vues vers les environs. Par ailleurs, le socle qui comprend des bureaux s’ouvre généreusement, avec un large point de vue sur Paris, sur un jardin situé en cœur d’îlot et en pleine terre, pour que les usagers profitent pleinement des terrasses et des espaces plantés de plain-pied. Soulignons que les façades en cœur d’îlot présentent une architecture plus discrète et des ouvertures avec allège maçonnée de manière à respecter l’intimité de tous. Enfin, et comme à chaque fois, les architectes ont veillé à la qualité du confort des intérieurs, ainsi ces derniers sont généreux, lumineux et présentent

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