Architecture, l'esprit du lieu

Siena Paris : un avant-goût de Toscane

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Par Sipane Hoh, le 23 août 2024.
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C’est le nouveau restaurant parisien qui attire la foule. Siena Paris, un lieu majestueux aménagé et décoré par Sophie Lacroix, la fondatrice de Bureau Lacroix. Deux étages, une enfilade de petits, moyens et grands espaces, le tout conçu avec finesse pour un résultat empreint d’une grande sensibilité.

Des couleurs chaudes, des teintes terre de Sienne, des fresques inspirées des palais de la Renaissance, des alcôves, mais aussi du velours sur les bancs, du mobilier jusqu’aux petits détails, tout nous rappelle la Toscane. Siena porte bien son nom, un restaurant où le visiteur déguste des plats italiens et, grâce au décor, entame un voyage immobile, direction l’Italie. Le restaurant, possède une superficie de 900 m², il se trouve dans le Ier arrondissement parisien, au 35, place du Marché Saint-Honoré, un emplacement stratégique où la clientèle touristique se mêle aux initiés. Sophie Lacroix, encore étudiante de Penninghen, qui a été distinguée en 2017 à la Paris Design Week « Nouveau talent du design », devenue depuis une talentueuse architecte d’intérieur, a engendré au sein de Siena une décoration subtile où, dès l’entrée, le visiteur découvre avec joie les premières fresques au décor floral des artistes peintres Rosatelier. Au rez-de-chaussée, l’ensemble se divise en trois espaces, dont deux pièces discrètes et tamisées qui ceignent la pièce principale. De là, nous pouvons emprunter un couloir qui nous ramène à un espace de restauration situé sous une verrière. La surprise est immense : qui aurait pu croire à une telle démesure ? À l’instar d’une forêt, l’espace se caractérise par une envolée d’oiseaux en laiton brossé, fabriquée en France par Créalum’in, qui vient compléter des bas-reliefs végétaux. Ces derniers font un joli clin d’œil à d’autres motifs végétaux dessinés sur les murs. Au sol, la moquette Pavot – décor iconique de la maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil –, déclinée en terracotta et or, complète cet univers où luminosité et exubérance sont au rendez-vous. Nous sommes bel et bien quelque part entre la Toscane et Paris.

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    Convivialité et générosité pour la Terrazza Aperol de Milan

    Par Sipane Hoh, le 3 novembre 2025
    À la fois élégante et dans l’air du temps, Terrazza Aperol surplombe la piazza del Duomo. Le lieu ouvre ses portes avec un nouveau look signé de l’agence d’architecture Vudafieri-Saverino Partners (Claudio Saverino et Tiziano Vudafieri). Après avoir conçu le premier restaurant Aperol à Venise en 2021, Claudio Saverino et Tiziano Vudafieri ont relevé un nouveau défi à Milan, avec un projet d’aménagement intérieur pour le lieu le plus emblématique de la ville. Grâce à sa nouvelle forme et à son esthétique reconnaissable parmi toutes, l’aménagement de la Terrazza Aperol incarne le sens même de la convivialité, si caractéristique de la marque, créant des intérieurs où chaque détail est pensé pour valoriser l’essence et le plaisir de l’accueil. L’atmosphère animée et chaleureuse invite à vivre pleinement l’instant présent. L’ensemble s’intègre parfaitement au contexte historique de la piazza del Duomo, créant une connexion visuelle entre l’intérieur et l’extérieur. Grâce aux grandes fenêtres, ce nouveau design offre une perception simultanée de chaque recoin de la place et du majestueux Duomo. L’agencement joue avec la lumière naturelle, accentuant son lien avec le vaste vide de la place et transformant l’architecture du lieu en une extension contemporaine du paysage urbain milanais. Au premier étage du Mercato del Duomo, l’accès à la Terrazza se fait par l’entrée Motta-Autogrill. Dès l’entrée, les clients sont transportés dans l’univers Aperol, où la convivialité commence dès le seuil. Un mur revêtu d’un or pâle martelé, reflétant l’orange du mur opposé en polycarbonate ondulé recyclé, rappelle les couleurs du soleil couchant sur la lagune vénitienne. Le choix du plastique recyclé confère au mur un dynamisme organique et véhicule un message de durabilité et d’innovation. Ce même matériau se retrouve sous différentes formes et dimensions et crée un fil conducteur qui traverse l’ensemble. Guidés par l’idée d’un lieu propice au partage et aux échanges, le duo milanais a imaginé des intérieurs où chaque détail est pensé pour être vécu. Élément central du projet, le bar devient un lieu de rencontre et de dialogue, tandis que l’aménagement intérieur encourage la socialisation et la découverte d’une histoire d’appartenance et d’authenticité. Fabriqué à partir du même plastique ondulé recyclé imprimé en 3D que le bar de Venise, celui de Milan a été teinté d’un orange brillant, typique de la marque. Néanmoins, le principal défi résidait dans le polycarbonate recyclé, sujet à la déformation, mais ce problème a été résolu grâce à une solution globale alliant matériaux, design, technologie et savoir-faire. Derrière le bar, une série de niches pour les bouteilles, avec des miroirs dorés, du verre et des étagères en métal doré pâle, ajoute de la profondeur et converse avec les surfaces réfléchissantes pour amplifier la lumière naturelle, créant des jeux d’ombre et de lumière qui évoluent au fil des heures. Par ailleurs, tapissés d’un motif ondulé, les murs rencontrent les surfaces en grès cérame de la collection Sensi de Florim. Utilisé ici dans une teinte brun sable et fabriqué en partie à partir de verre recyclé, ce matériau se transforme en tapis contemporain. Il est ainsi présent autour du bar, en hommage
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    Dans l’antre du crypto-temple de Ledger à Paris

    Par Nat Lecuppre, le 22 mai 2025
    Ledger, acteur incontournable de la cryptomonnaie sécurisée et du Web3, a inauguré son siège mondial au cœur du quartier historique du Marais à Paris. Baptisé « Le 106 », le site accueille sur 9 étages et 7 500 m2 la communauté Blockchain française et internationale. Pour créer ce siège hors norme, la licorne française a choisi un ancien central téléphonique conçu par l’architecte François Le Cœur dans les années 1930 et récemment rénové par Franklin Azzi. Afin de concevoir des lieux incarnant parfaitement son ADN, Ledger a fait appel à STUDIOS Architecture, cabinet franco-américain qui réinvente les codes du workplace depuis plus de trente ans, pour les acteurs de la tech comme Google, Adobe ou encore Airbnb. Un lieu atypique. Ledger a souhaité faire de son siège un marqueur identitaire fort de ses produits comme de sa culture d’entreprise, autour de trois dimensions : les technologies, l’art et la nature, qui sont omniprésents dans le bâtiment. L’objectif était également d’offrir à l’ensemble de sa communauté (collaborateurs, partenaires, start-ups…) de multiples opportunités de se rencontrer, de travailler et d’innover ensemble. Conçu comme le temple des technologies Web3, le 106 gagne le pari d’un design ultra sophistiqué combiné à ce qui se fait de mieux en matière d’usages. Alexandra Villegas, architecte associée chez STUDIOS Architecture, en témoigne : « Ledger a poussé tous les codes du bureau de demain à leurs plus hauts niveaux pour inventer un lieu qui n’a pas d’équivalent dans le monde. C’est un modèle du genre qui propulse des tendances émergentes en nouveaux standards. » Tour d’horizon d’un lieu inclassable, pensé dans les moindres détails. Design sophistiqué. L’édifice mélange les ambiances, les matériaux et les couleurs pour créer un lieu aux multiples facettes qui ne ressemble à aucun autre. Le hall d’accueil aux couleurs sombres est couronné d’une large canopée métallique rétro-éclairée, clin d’œil au design des wallets Ledger. La console métallisée reprend le motif d’un circuit informatique. Cet univers tech sophistiqué s’ouvre sur le grand patio végétalisé, aux couleurs et à la playlist pop. La série de contrastes ne fait que commencer. Au sous-sol, un couloir immersif reprend toutes les collaborations réalisées par Ledger avec des artistes sur les nanos. Quelques étages au-dessus : changement de décor avec l’immense boardroom habillée d’une suspension monumentale qui évoque les réseaux et les technologies. L’ambiance devient totalement décomplexée au MVP bar du 8e étage, avec sa tireuse à bière et sa machine à pop-corn que surplombe l’immense œuvre du street artiste LoRem. La mezzanine « Up to the Moon » plonge quant à elle les visiteurs en lévitation au-dessus des toits de Paris. Les lieux sont parsemés d’une touche d’art par la présence des œuvres de la collection NFT de Ledger. Les codes de la marque sont omniprésents, jusqu’à la signalétique ou encore au travers des vêtements de sport et autres swag vendus dans la boutique Ledger. Une programmation riche. Côté usages, le site propose une programmation multi-dimensionnelle riche, avec des espaces hybrides qui s’adaptent aux besoins. Chacun peut trouver sa place dans cet écosystème pour travailler, échanger et inventer tout en bénéficiant d’une multitude de services. Au rez-de-chaussée, un Bistro ouvert sur la cour animé par un barista, permet de se tenir informé des news
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    Faire renaître Saint-Denis sous ses plus beaux atours

    Par Lionel Blaisse, le 12 mai 2025
    La reconversion de l’ancienne tour Pleyel en business resort affiche, haut et fort, dans la skyline francilienne la (re)naissance urbaine de la deuxième ville d’Île-de-France. De bons génies de l’architecture ont œuvré à ce renouveau dont nombre d’édifices ont été livrés à l’occasion des J.O. de Paris 2024. Un quart de siècle après son inauguration, le Stade de France a été rejoint par le Centre aquatique olympique – conçu par VerhœvenCS, Cecilia Gross, Ateliers 2 / 3 / 4 et Laure Mériaud – et relié au quartier Pleyel grâce au pont imaginé par Marc Mimram pour franchir sur 700 m linéaires les 48 voies ferrées du barreau Nord de la SNCF. L’ouvrage dessert également la toute nouvelle gare de Saint-Denis-Pleyel dessinée par Kengo Kuma où se croisent dès aujourd’hui les lignes de métro 13 et 14, et très bientôt les 15, 16 et 17 du Grand Paris Express. Les clients du nouveau resort, tout proche, ne sont plus qu’à quelques minutes à peine du centre de Paris, à trois quarts d’heure de l’aéroport d’Orly (ligne 14) et, d’ici 2030, à quelques stations de Roissy Charles-de-Gaulle et du Parc des expositions de Paris-Villepinte (future ligne 17). Une ville à part entière. En accueillant la dépouille du roi des Francs ­Dagobert Ier en l’an 639, l’abbaye de Saint-Denis s’est imposée comme nécropole royale. Quarante-deux monarques, trente-deux reines et quatre-vingt-deux princes et princesses y furent ainsi inhumés, Louis XVIII ayant été le dernier. Sa proximité avec Paris et sa desserte d’abord fluviale puis ferrée concoururent au XIXe siècle à en faire la principale base arrière industrieuse de la capitale, que quittent alors faute de place suffisante les grandes manufactures parisiennes. C’est ainsi que le célèbre facteur de pianos Pleyel ouvre en 1855 une usine de 55 000 m2 au carrefour des actuels boulevards d’Ornano et Anatole-France, où seront produits jusqu’à trois mille instruments l’an. La crise de 1929 provoquera quatre ans plus tard son dépôt de bilan. Reprise par son principal créancier, le Crédit Lyonnais, la manufacture de Saint-Denis fermera définitivement ses portes en 1961. Le propriétaire du terrain cherche dès lors à le valoriser à travers l’érection de quatre tours identiques de bureaux architecturées par Bernard Favatier et Pierre Hérault qui finalement n’en construiront qu’une seule. Achevés en 1973, les 37 étages de la tour Pleyel hébergent 35 000 m2 de bureaux dont les plus hauts culminent à 129 m. De forme légèrement pyramidale, la superficie de chaque niveau 1 se réduit en s’élevant. Elle est ceinturée de poteaux périphériques inclinés en béton ayant conservé leurs banches en acier auto-patiné qui lui vaudront son surnom de « veuve noire ». La dégradation prématurée de cette enveloppe nécessite une rénovation de l’édifice dès 1985, que coiffe dorénavant une enseigne géante portant son altitude générale à 143 m. Scarifiée par le chemin de fer puis, un siècle plus tard, par l’autoroute A1 puis l’A86, la commune à longtemps souffert d’un territoire profondément morcelé durant des décennies. La reprise en main de sa destinée repose sur le dépassement de son propre territoire, à commencer par l’avènement en 1985 du syndicat intercommunal Plaine Commune – devenu trente ans plus tard

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