Architecture remarquable

Silversquare, pas de ­recettes, que des réussites

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Par Lionel Blaisse, le 26 février 2024.
Silversquare, pas de ­recettes, que des réussites
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Chacune des onze adresses de coworking proposées par Silversquare offre des agencements et décors différents. Désormais confiés à des artistes invités, celui de Liège est l’œuvre de Jean-Paul Espagnard.

Depuis quinze ans, Silversquare imagine, en Belgique et au Luxembourg, des lieux de coworking pour une communauté inspirante de 2 200 entreprises. Adossé à l’opérateur Befimmo, il part à la conquête de Liège, puis d’Anvers, après Bruxelles et Luxembourg. Ayant fait ses études secondaires aux Guillemins, l’atypique styliste ardennais poursuit, à deux pas de la gare TGV de Calatrava, sa réjouissante diversification créative.

Liège Paradis Express

L’inauguration en 2009 de la spectaculaire gare TGV de Liège Guillemins construite par Santiago Calatrava conforte le statut de capitale économique de Wallonie. Quasi transfrontalière, la cité de 200 000 habitants se situe en effet à 25 km de Maastricht (NL) et 40 km d’Aix-la-Chapelle (RFA). En pleine expansion depuis, le quartier des Guillemins se développe autour de l’esplanade Simone-Veil sur laquelle la Tour des Finances, érigée en 2014, veille telle une vigie au bord de la Meuse.

Le nouvel éco-quartier Liège Paradis Express en cours de livraison y déploie 15 000 m2 résidentiels – quatre immeubles d’habitation (portés par Matexi) et un de co-housing (Yust) –, 22 000 m2 de bureaux – financés par Befimmo – et 1 500 m2 de commerces (Horeca) que complètent des sous-sols (stationnement et caves) et des espaces publics ou partagés magnifiant l’arrivée des tramways jusqu’à la gare.

Les trois niveaux inférieurs du Paradis Esplanade (le plus grand des deux bâtiments tertiaires) hébergent un étonnant espace de co-working exploité par Silversquare. Cette entreprise, fondée il y a quinze ans et dont Liège constitue le onzième spot, a été rachetée en 2018 par Befimmo 1, dont Brookfield vient de prendre le contrôle via sa filiale Alexandrite Monnet Belgian Bidco SA.

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    Silversquare Guillemins

    Esplanade Simone-Veil, 1

    4000 Liège, Belgique

    Tél. : +32 (0)4 346 04 00

    www.silversquare.eu

    Jean-Paul Lespagnard

    Tél. : +32 (0)4726104 36

    www.jeanpaullespagnard.com

    instagram : @jeanpaullespagnard

    Befimmo

    Cantersteen 47

    B-1000 Bruxelles, Belgique

    Tél. : +32 (0)2 679 38 60

    www.befimmo.be

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    Des bureaux à l’image d’Eurazeo

    Par Nat Lecuppre, le 7 novembre 2025
    Eurazeo est un groupe d’investissement européen. Il accompagne les entreprises dans leur développement et mise sur des projets durables et responsables. Afin de travailler dans des espaces qui lui ressemblent, le groupe a fait appel à Hauteur Libre et à l’agence Saguez & Partners qui avaient déjà collaboré ensemble lors de leurs premiers bureaux il y a dix ans. Hauteur Libre assure une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Elle est experte en projets d’aménagement et en transformations des espaces de travail. Quant à l’agence de design global Saguez & Partners, elle repense les identités et les usages pour accompagner la société d’aujourd’hui et de demain. Elle intervient à 360° (branding, stratégie de marque, architecture commerciale, design de bureaux, mobilité, environnement, services…). Les enjeux du projet Eurazeo décide de regrouper les 420 collaborateurs de ses quatre sites parisiens sur une seule adresse de 8 300 m2 située au 64-66, rue Pierre-Charron à Paris (8e). Le groupe demande à Hauteur Libre et à Saguez & Partners d’imaginer ses nouveaux espaces en associant l’art de vivre au travail. Pour ce concept, les nouveaux usages sont pris en compte selon les codes de l’hospitality. L’immeuble haussmannien a été réhabilité par l’agence d’architecture DTACC. Il comprend sept étages. Quatre sont dédiés aux bureaux. L’environnement créé est dynamique et efficient. Il prend en compte le confort acoustique et thermique, la lumière naturelle, les divers usages et des matériels hybrides. Les lieux proposent des espaces de concentration mais aussi d’échanges et de partage. L’open space est revisité. Les grands benches alignés ne sont plus d’actualité. Ils laissent place à des postes de travail individuels regroupés pour 4, 5 ou 6 personnes. Les modes de travail d’Eurazeo sont étudiés pour proposer un aménagement personnalisé. Un lobby avec un espace café, des boxes sur mesure, un salon et des salles de réunion constituent le cœur d’étage pour toutes les équipes. Des bureaux avec un cadre hôtelier Comme dans le secteur de l’hôtellerie, une offre servicielle est proposée. On a un espace wellness, un service de conciergerie, une galerie d’exposition, des espaces de restauration, des salles de pause, un loft et des terrasses. Un lieu source d’inspiration pour se dépasser . Les espaces sont conçus pour favoriser les échanges, la collaboration et la stimulation. Une attention particulière est portée au confort, à l’efficacité et à l’ergonomie. Les bureaux doivent développer la créativité et l’innovation. L’art est un facteur important dans cette optique. Il permet de donner une dimension émotionnelle à l’environnement créé. Les espaces deviennent une source d’inspiration et de bien-être. L’art aide à se ressourcer tout en s’évadant et fait entrevoir les choses autrement. Une curatrice a collaboré avec Saguez & Partners pour mettre en scène la collection d’Eurazeo. Les œuvres animent et structurent les lieux. Dans les nouveaux bureaux, l’art, le design, l’aménagement et l’architecture se conjuguent avec harmonie. Des espaces dynamiques . Un business center est situé au premier étage. Il regroupe des salles de réunion de tailles et de configurations différentes. Elles invitent à travailler sur des tables polymorphes pour encourager les postures interpersonnelles. Quatre étages de bureaux sont
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    Home sweet home

    Par Nat Lecuppre, le 13 mars 2025
    La chaîne hôtelière B&B Hotels lance son nouveau concept B&B Home. Une version d’hospitality à long terme, engagée et communautaire. Ce concept marque la croissance du groupe. Un tourisme vertueux. La première adresse est située au cœur des Puces de Saint-Ouen à Paris. Plus exactement au 65, rue du Docteur-Bauer. L’établissement dispose de 139 chambres. Le style retenu est vintage et coloré. 31 chambres possèdent une kitchenette. Afin de proposer de longs séjours, tout est pensé pour que les hôtes se sentent comme à la maison. On trouve des espaces de travail et de détente avec une bibliothèque, une salle de jeu. Des services partagés, tels que cuisine, laverie, boutique, favorisent l’esprit de vie en communauté. On trouve également un bar et un café qui sont conviviaux et invitent aux échanges. L’écoresponsabilité fait partie de l’ADN du groupe. Celle-ci est mise au cœur du concept. Les hôtes d’aujourd’hui recherchent des expériences d’accueil engagées alliant confort et responsabilité. Un écosystème local. L’expertise des habitants de Saint-Ouen a été mise à contribution. B&B Hotels a fait appel à l’agence de design Saguez & Partners pour concevoir cette nouvelle marque en cœur de ville comme chez soi. Les trois axes de ce concept sont l’ancrage local, la durabilité et les services long stay dans un esprit créatif, joyeux et coloré. Il s’agissait de donner vie aux espaces en optimisant l’existant (bâtiments, communautés, relations). Le positionnement environnemental du groupe se traduit par le choix de matériaux recyclés et du mobilier seconde main. Le plastique est banni. Dans les chambres, le lobby, au bar et au petit-déjeuner, les contenants recyclables ou réutilisables et les produits en vrac sont mis à disposition. Sophie Donabedlan, directrice du développement durable chez B&B Hotels précise que le groupe a appuyé un écosystème de partenaires locaux pour que leurs établissements soient connectés à leur territoire. Une priorité : réinsertion et local. Le savoir-faire local est favorisé. B&B Home privilégie les associations et entreprises qui permettent de réintégrer les personnes dans le monde du travail et de mettre en amont les produits locaux. On trouve des acteurs comme Meet My Mama, La Coopérative Bio Île-de-France, Le Café Joyeux, Confitures Re-Belles… qui contribuent au succès du nouveau concept B&B Home. Meet My Mama, entreprise sociale solidaire, permet aux femmes du monde entier de vivre de leur passion, à savoir : la cuisine. Mais également aux personnes sans emploi d’apprendre et d’entreprendre dans ce secteur. La Coopérative Bio Île-de-France fournit des produits régionaux avec une démarche anti-gaspi. La Brasserie Saint-Ouen est une brasserie urbaine et distillerie éco-friendly. Le Café Joyeux emploie quant à lui des personnes en situation de handicap mental et cognitif. L’hôtel s’associe avec l’association Confitures Re-Belles, qui réinsère les personnes en difficulté en sélectionnant des fruits et légumes hors circuit. Un collectif d’artistes Graffart œuvre sur les façades de l’établissement. Les clients peuvent également participer à des animations avec des associations locales pour découvrir le quartier et se sensibiliser à l’inclusion et à la protection de l’environnement. La sobriété et la circularité sont mises en avant. L’hôtel avait pour objectif de réduire son impact environnemental
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    Rencontre avec Sophie Athanase et Vincent Maury, associés de Studios Architecture

    Par Nat Lecuppre, le 23 mai 2025
    Face au savoir-faire et à l’expertise de Studios pour créer des univers de workplace exceptionnels, nous avons rencontré deux associés pour recueillir leur vision. Nda : Qu’est-ce que la réversibilité ? Sophie Athanase : C’est la capacité de changer l’usage d’un bâtiment sans opérer d’importants travaux de transformation. Le meilleur exemple est l’immeuble haussmannien, qui a la capacité d’accueillir une grande variété de programmes. Changer l’usage d’un bâtiment est une pratique aussi ancienne que l’architecture, mais le phénomène s’est accéléré au XXe siècle, quand les villes furent constituées, pour les faire évoluer. Pendant longtemps, les transformations s’opéraient de manière brutale pour répondre à un besoin ponctuel mais sans se projeter véritablement sur le long terme. Aujourd’hui, face à l’urgence climatique, un changement de paradigme s’impose pour rompre avec les modèles du passé et penser l’architecture sur le temps long avec des ressources limitées. Vincent Maury : Désormais, nous anticipons la réversibilité et l’intégrons dès la phase de conception pour permettre aux bâtiments de s’adapter dans le futur à différents usages de manière souple, en minimisant les travaux et donc les coûts et l’impact environnemental des futures transformations. Nda : Est-ce que tout est réversible ? S.A. : Non. En réversibilité, on pense d’abord noyau et façade, mais aussi profondeur de plateaux et accès à la lumière. La distribution et l’évacuation des espaces nécessitent aussi des approches très différentes notamment en matière de réglementation incendie. Toutes ces questions peuvent être un frein à la transformation de bureaux en logements par exemple. Pour autant, toutes ces contraintes nous poussent à être plus créatifs pour apporter les solutions architecturales qui vont rendre les sites évolutifs. En témoignent la transformation de la Tour Paris Lyon de bureaux en hôtel, ou encore l’ancien central téléphonique de la rue Laborde en espace de travail moderne et sophistiqué pour l’Atelier Covivio. V.M. : Penser la réversibilité d’un bâtiment et notamment en restructuration, c’est aussi l’opportunité d’apporter des réponses atypiques, de réfléchir différemment sur un programme, d’aller sur des solutions non standardisées. Après, cela devient une équation pour que le programme proposé rencontre un modèle économique qui fonctionne. Nda : Comment se conçoit la réversibilité ? S.A. : Notre expertise auprès des utilisateurs nous nourrit dans ce sens pour apporter des réponses pertinentes et pérennes qui intègrent une réflexion sur les usages et leurs évolutions. En témoigne la révolution du bureau post-covid. Nous avons vu concrètement les espaces de bureaux rétrécir ces dernières années tout en s’ouvrant à leurs quartiers. C’est riche d’enseignements pour imaginer la ville de demain et anticiper les évolutions des bâtiments, avec des socles très flexibles et ouverts sur la rue, qui pourront accueillir plusieurs usages. À toutes les échelles, l’architecture se transforme pour offrir de la flexibilité, la transition climatique nous le demande. Nous ne sommes plus dans des solutions figées mais dans une conception architecturale plus durable, capable de muter avec son temps et avec son environnement. V.M. : La réversibilité n’est pas un exercice théorique. Elle ne se conçoit pas seulement de manière technique à l’échelle du bâtiment. Quand on parle d’usage et de destinations, on interroge la mixité fonctionnelle des villes et des territoires. La réflexion doit

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