Architecture, l'esprit du lieu

STUDIO SHOO conçoit le nouveau flagship Estil.io de Yerevan

Par Sipane Hoh, le 29 avril 2025.
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© Katie Kutuzova

En Arménie, à Yerevan, Kristina Hunayan a mandaté STUDIO SHOO (Shushana Khachatrian) pour la conception de l’intérieur de la boutique Estil.io. L’espace de vente de 144 m² met en avant une interprétation sensible des magasins de décoration.

L’architecture d’intérieure est remarquable. Conceptuel, le design tranche avec les écritures esthétiques traditionnelles des magasins de décoration et met en avant des lignes pures et des formes sobres, le tout rehaussé d’une note d’élégance et de justesse. Le bureau de réception sert de point focal. En effet, c’est à cet endroit que les différentes rencontres se créent. Le lieu abrite également un bar. À gauche de l’accueil, prennent place un canapé ainsi que quelques fauteuils et des tables basses, un mobilier choisi avec soin offrant à tous confort et détente. Selon les souhaits de la maîtrise d’ouvrage, l’architecte d’intérieur a conçu un design qui souligne le contraste. C’est ainsi qu’un dialogue des plus improbables se crée entre les lignes douces du plâtre et certaines finitions brutes comme celui du béton qui couvre le sol, les couleurs chaudes qui tapissent les murs et la froideur dégagée par la présence des surfaces métalliques. L’élément principal de cet espace surprenant est constitué par une bande métallique qui prend place au-dessus de la réception : elle se tord, s’enroule sur elle-même et glisse pour échouer sur le sol, il s’agit d’un élément apportant un certain dynamisme au lieu. Des tables de différentes formes et hauteurs servent de présentoirs. Soulignons que tous les éléments, comme par exemple les étagères, les stands d’exposition, les canapés et les tables, ont été assemblés par des artisans locaux. Le nouveau flagship Estil.io de Yerevan est un univers antagoniste qui fait l’éloge de la matière.

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    Un nouveau Mirador à Paris

    Par Nat Lecuppre, le 2 juin 2025
    Maud Caubet est une architecte incontournable d’aujourd’hui. L’architecte a fondé son agence Maud Caubet Architectes en 2006. Elle est chevalier des Arts et des Lettres (2023) et membre de l’Académie d’architecture (2022). Une architecture durable. Son écriture architecturale traduit l’art de vivre ensemble en alliant dans chacun de ses projets l’existant, l’environnement géographique, urbanistique, social et le côté intemporel. Ses réalisations permettent d’envisager plusieurs usages dans le temps. Pour elle, l’architecture est un moyen au service de l’humain, de la société, de son évolution. Tour Racine. En novembre dernier, Maud Caubet a livré la tour Racine dans le 12e arrondissement. Le maître d’ouvrage Alderan (SCI Ewok) lui a confié la réhabilitation d’une tour de 35 mètres qui était l’ancien siège de l’ONF. La tour Racine est juxtaposée à Sorbonne Nouvelle et trône dans un quartier résidentiel. Cet édifice construit en 1970 par les architectes Deschler, Thieulin et de Vigan était devenu obsolète. Avec Maud Caubet, il retrouve une nouvelle jeunesse. Sa superficie est de 6 081 m2. L’architecte a revu son architecture en lui apportant une nouvelle cime et des extensions. La tour était construite sur dalles et sans végétation. Le fil rouge du concept de Maud Caubet, qui aspire à toujours tisser des liens entre architecture, design et paysage, a été de redonner un sol fertile au site. Le jardin imaginé à l’origine est revisité en un palier terrassé. Les courbes des extensions du sous-sol au premier étage s’étendent dans une logique où la nature reprend place. Une toiture nourricière de 175 m2 chapote le bâtiment. Revisiter les sous-sols. Deux niveaux du parking sur cinq sont transformés pour devenir des espaces habitables lumineux. Un patio courbé de 12 mètres de profondeur a été créé. Il permet d’ouvrir de nouveaux espaces sur le jardin. La rampe du parking est réutilisée pour devenir un lieu atypique ouvrant sur le patio. La forme originelle du bâtiment est conservée. L’extension de Maud Caubet fait écho à celle-ci. Elle donne une note contemporaine en encerclant la tour et en contournant les arbres du jardin. Flexibilité des espaces. La conception de l’architecte a pris en compte l’évolution du site dans le temps. La programmation prévoit de multiples usages par la suite. En prévoyant de futurs usages possibles en amont, le coût des adaptations est minimisé. La configuration de la tour Racine se prête à de futures transformations. La trame des poteaux dalles est répétitive. Les circulations verticales favorisent une réversibilité des espaces. La tour peut offrir des services hôteliers, du coliving, des logements étudiants mais également des activités sportives et de services. Les extensions sur une double hauteur et la création d’une serre bioclimatique renforcent les déclinaisons d’usages divers. Ce nouveau mirador est un lieu de vie. On peut y vivre, y travailler, y étudier et s’y divertir tout en cultivant un jardin. Une signature architecturale. Maud Caubet a remplacé l’ancien attique du 10e étage par une charpente en bois pour créer une serre telle une couronne en verre. Celle-ci marque l’architecture de la tour et l’intègre dans son environnement. Elle abrite un café et une agriculture urbaine. Elle est accessible à tous les
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    Architecturestudio conçoit le nouveau siège de Sotheby’s

    Par Sipane Hoh, le 5 novembre 2025
    C’est dans l’une des rues les plus luxueuses de Paris, la rue du Faubourg-Saint-Honoré, que se trouve Sotheby’s. Entouré de plusieurs ambassades, d’une multitude de magasins de luxe et de haute couture ainsi que de plusieurs galeries d’art et d’antiquités prestigieuses, ce nouvel écrin conçu avec attention par Architecturestudio répond parfaitement aux attentes de l’institution. Le 83 rue du Faubourg-Saint-Honoré est la nouvelle adresse de Sotheby’s, qui s’installe confortablement dans l’un des emplacements les plus prestigieux de la capitale française. Il ne s’agit pas d’un simple flagship mais d’un établissement qui abrite l’une des maisons de vente aux enchères de luxe les plus anciennes au monde. L’ensemble, de cinq étages, qui se déploie sur 3 300 m² porte la signature d’Architecturestudio, reconnue pour ses réalisations remarquables de par le monde. Ce lieu distingué est savamment conçu comme un outil performant au service des œuvres d’art et des présentations de collections de haute facture. Mais ce n’est pas tout, il s’agit également d’une maison de ventes aux enchères ouverte et accessible aux clients qui sont à la recherche d’une expérience unique. Des espaces dédiés à divers événements, à la détente et à la restauration font également partie d’un programme recherché qui soigne une clientèle privilégiée. Sotheby’s Paris est aussi une destination culturelle à part entière, qui succède à l’ouverture de Sotheby’s Hong Kong tout en précédant celle de Sotheby’s New York. Des métropoles incontournables qui confirment la place de la luxueuse maison des enchères dans les domaines de l’art et de l’apparat. Les quinze départements spécialisés de la maison sont variés, citons par exemple les maîtres anciens, l’art moderne et l’art contemporain, les arts d’Asie, d’Afrique et d’Océanie, mais aussi le design, l’orfèvrerie, les livres et manuscrits, sans oublier les secteurs du luxe, des bijoux, des montres, les sacs à main et le vin, bref, des secteurs diversifiés qui, grâce au nouvel emplacement, pourront se déployer plus aisément. Car en aménageant à cette nouvelle adresse, Sotheby’s a gagné près de 30 % d’espaces d’exposition supplémentaires. Soulignons que, dans son souhait d’agrandissement des lieux, la maison des enchères ne pouvait pas choisir mieux. Architecturestudio possède de solides références en matière de réhabilitation lourde et pointilleuse. À la fois habile et exigeante, l’agence d’architecture internationale a mené une reconstitution raffinée des bâtiments existants ; ainsi, certains éléments Art déco d’origine, comme les portes extérieures en ferronneries, le verre bombé, les grilles, les mains courantes en laiton, les miroirs, mosaïques, parements en bois et les parquets, ont été respectueusement restaurés. De nouveaux lustres monumentaux d’une rare élégance ont été créés, ils permettent des jeux de lumière subtils et viennent enrichir d’un nouveau souffle les espaces existants. Pour mener à bien leur projet, les architectes ont eu recours à des spécialistes et artisans comme les compagnons tailleurs de pierre, des ferronniers, éclairagistes et paysagistes. Les travaux ont été mené sous l’égide de l’entreprise Degaine qui a participé à la restauration de l’Hôtel de la Marine à Paris. Le travail d’Architecturestudio a été complet. Outre la restauration des divers éléments qui renouent avec l’authenticité architecturale, les architectes ont procédé à la mise en lumière de l’ensemble
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    « Infiniment chocolat » bon pour les papilles et les pupilles

    Par Sipane Hoh, le 2 janvier 2025
    Dans le 2e arrondissement de Paris, le boulevard des Capucines se dote d’une nouvelle enseigne. Infiniment chocolat est la première boutique entièrement dédiée au chocolat du pâtissier Pierre Hermé, un écrin original, élégant et subtil créé par Jouin Manku Architecture, Intérieur et design. Au 23, boulevard des Capucines, se trouve une boutique qui croise avec habileté l’élégance de l’architecture et les délices du chocolat. Ce dernier, devenu tantôt icône, tantôt ornement, vient se placer délicatement tel un joyau dans le merveilleux univers qui lui est destiné. À Paris, l’agence Jouin Manku s’est dépassée, elle a créé un intérieur de contes et merveilles où le chocolat est l’unique interprète. Non, il ne s’agit pas d’un simple point de vente mais d’un véritable plongeon dans l’art de cette matière millénaire qui continue à inspirer chocolatiers et pâtissiers. Imaginée par Patrick Jouin et Sanjit Manku, la boutique constitue un hommage au chocolat. L’intérieur est dominé par les teintes sombres, les plafonds en cuivre ondulé, les murs aux diverses nuances et les étagères en bois fumé ; il s’agit de matériaux qui incarnent l’opulence du chocolat, sa texture, mais aussi le savoir-faire du fameux maître-chocolatier. Au centre de cet espace raffiné où une multitude de paquetages de toute taille se lovent dans des compartiments mis en valeur par une lumière tamisée, se trouve le clou du spectacle : l’orgue à chocolat. À l’instar d’une vitrine d’un bijoutier ou d’un coffret d’un parfumeur, le somptueux écrin en cuivre de forme ovale rappelle le travail exquis de l’alliage des saveurs. Cette énigmatique ambiance est adoucie par la présence d’un plafonnier aux tons clairs ainsi que des luminaires symbolisant des bulles de chocolat chaud, tandis que des réglettes précieusement disposées mettent en avant les créations chocolatées encourageant la sélection. Grâce au talent des designers, au 23, boulevard des Capucines, l’architecture intérieure se met au diapason avec l’objet de prédilection pour engendrer une partition artistique fusionnant arôme, plaisir, rencontre, fragrance et récréation.

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