Par Lionel Blaisse, le 5 février 2025
Au travers de « La Collab », l’Ameublement français et Okko Hotels expérimentent la co-conception pour promouvoir un design hôtelier plus durable et… patriote. Comment promouvoir et intégrer davantage de mobilier de fabrication française dans le secteur du contract, et plus particulièrement dans celui très dynamique de l’hôtellerie qu’il s’agisse de chaînes ou d’indépendants ? L’organisation professionnelle et l’enseigne Okko ont tenté, avec succès, l’expérience de la co-conception comme en témoigneront les deux chambres-témoins, conçues avec Laune Architecture et Eroz, exposées au prochain salon EquipHotel. Jouer collectif. « Depuis longtemps, je multiplie les échanges avec des architectes, des designers, des agenceurs, des journalistes… sur la volonté de faire mieux, de faire français et de faire en amont. À chaque fois, la seule solution qui s’impose, comme une évidence et un mode opératoire, c’est le travail en équipe et, donc, la co-conception », explique Max Flageollet, Président du Groupement Contract et Agencement de l’Ameublement français et dirigeant de Ligne Roset Contract. « Convaincus par la force du collectif, les fabricants et leurs équipes ont décidé d’impulser la création d’une méthode de collaboration qui s’adresse à tous les profils de donneurs d’ordres. » Facilitateur de projets d’aménagement intérieur, plus spécifiquement hôteliers, le cabinet HOLDON les a assistés dans la mise au point de trois scenarii de co-conception. « Cette méthode semble, a priori, efficace en termes de gain de temps, d’énergie et d’argent, commente Martin Bretécher, son fondateur. Elle s’avère optimale lorsqu’elle est accompagnée de cette denrée précaire qu’est la confiance, aussi laborieuse à gagner que facile à perdre, aussi longue à donner que brève à ôter. » Cultivant un esprit pionnier en matière de design, de durabilité et de bien-être au travail, Okko Hotels s’est facilement laissé séduire par la mise au point d’un projet pilote. Pour ce faire, l’hôtelier y a associé deux jeunes agences d’architecture d’intérieur, Laune Architecture, qui intervenait alors sur leur prochain hôtel parisien Rosa Parks, et Eroz, dont il appréciait le pragmatisme et la touche de fantaisie de son travail. Le dialogue de la méthode. La co-conception consiste à réunir, en amont d’un projet, tous les acteurs clés de celui-ci – l’hôtelier et son éventuel assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO), l’architecte d’intérieur, le BET HQE, les fabricants de mobilier… Leur mission étant de définir ensemble un objectif, avec un budget, des délais, des exigences techniques, esthétiques et environnementales. Cette démarche permet d’identifier, d’emblée, les sources d’économies potentielles en vue d’optimiser la production, tout en maintenant une logique d’éco-conception. C’est aussi le moment, pour les fabricants de mobilier, de pointer ce qui sera réalisable – ou pas – en termes techniques et économiques (durabilité, réparabilité, entretien, optimisation de la matière, recyclabilité…). Ralentissant certes quelque peu le démarrage du projet, cette phase d’identification des difficultés à résoudre, avant d’amorcer le chantier, va permettre de réduire, ensuite, les délais, de gagner en efficacité et en satisfaction tant pour le commanditaire que son maître d’œuvre et leurs entrepreneurs. Autre avantage, la co-conception facilite l’estimation précise des coûts dès cette phase préparatoire. Les deux agences reconnaissent avoir eu du temps pour réfléchir, échanger et dessiner, avoir disposé d’un cahier