Architecture, l'esprit du lieu

Un havre de paix contemporain en Suisse

Par Nat Lecuppre, le 21 janvier 2025.
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© Reto Guntli & Agi Simoes

L’architecte d’intérieur suisse Ina Rinderknecht a métamorphosé la Villa Sophia qui surplombe le lac de Zurich pour en faire un repaire élégant, harmonieux et contemporain connecté à la nature.

La Villa Sophia.

La villa, de 945 m2 sur trois étages, est repensée pour être à l’image de ses jeunes propriétaires. Ina Rinderknecht a eu pour mission les travaux, mais aussi l’accompagnement pour le choix du mobilier, des objets d’art et des luminaires.

Pour une ambiance de cocooning et de confort, Ina Rinderknecht a choisi d’associer aux lieux des tons doux et pastel. La villa dispose d’un appartement indépendant pour les invités de la famille. Le grenier est transformé en studio aux allures de loft. Pour plus de bien-être, on a une piscine intérieure, un espace bien-être en marbre Calacatta, une salle de cinéma, un pavillon d’hiver, entre autres.

Visite des lieux.

Le hall d’entrée est lumineux avec ses plafonds à double hauteur et son marbre blanc. Il invite à découvrir la villa. Un lustre en porcelaine du studio de design parisien Mydriaz est suspendu au-dessus d’un ottoman dessiné sur mesure par Ina Rinderknecht. Le mobilier en chêne clair se marie aux éléments aux formes organiques de teintes pastel. Le tout confère une ambiance chaleureuse voire intemporelle.

Le salon expose de magnifiques pièces telles que le tapis Water Lily d’Ina Rinderknecht et Tai Ping, une suspension du studio Giopato & Coombes et une œuvre aquarellée de l’artiste italienne Ilaria Franza.

La salle à manger, avec sa table en marbre organique éclairée par la suspension Moonpapier d’Olga Engel, dévoile une peinture à l’effet hypnotique de l’artiste abstrait français Lucas Talbotier.

La grande cuisine s’ouvre sur un jardin d’hiver vitré et décliné dans les tons verts et terre. Ce dernier est meublé de chaises de salle à manger en osier et de lampes suspendues en rotin.

Un escalier en marbre mène au premier étage où se trouvent trois chambres, un dressing et un salon familial. De nombreux rangements sont réalisés sur mesure. Les portes blanches sont encadrées de baguettes en chêne clair. La chambre principale avec une tête de lit en soie sauvage vert pâle, un papier peint en lin floral gris et un banc de la collection d’Ina Rinderknecht invite à la sérénité. Le dressing attenant fait également office de bureau.

Les salles de bains sont luxueuses. Elles sont habillées de marbre et de chêne naturel. On trouve même dans l’une d’elles une baignoire ovale signée Inbani devant une paroi en marbre incurvé tel un paravent. Un escalier en colimaçon mène à un appartement conçu sous les combles comme un studio cosy.

Tout est raffinement et élégance. La Villa Sophia est une véritable ode à la nature et à la détente.

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    Après l’aménagement d’un espace de dégustation au cœur des vignes à Juillac-le-Coq et la création du nouveau siège administratif sur le site de production à Merpins, c’est au tour de la maison historique de Rémy Martin d’être réhabilitée par les soins de l’agence INCA (Innovation Création & Architecture). Un travail à la fois délicat et complexe grâce auquel l’édifice historique reprend de la vigueur. Des années d’expérience sur des projets d’envergures ont conduit INCA vers une reconnaissance internationale. Cette fois-ci, il s’agit de la maison de Rémy Martin qui célèbre ses trois cents années d’existence. Située au cœur de Cognac, la demeure historique retrouve sa splendeur d’autrefois grâce à une restauration attentionnée de ses bâtiments emblématiques à haute valeur patrimoniale. Le programme exigeait la création d’une expérience de visite à la hauteur de la renommée de l’enseigne. Dès lors, la réhabilitation s’est faite dans les règles de l’art en révélant avant tout un patrimoine reconnu par ses attaches pour le terroir et la vigne. « C’est un projet long, que nous avons mené de la définition du programme jusqu’au chantier. Un chantier de réhabilitation lourde qui a révélé de mauvaises surprises structurelles, nous obligeant à adapter certains travaux », déclare Aurélia Coche, architecte associée, directrice de projets chez INCA. De ce fait, les interventions menées par l’agence sont chirurgicales, à la fois sensibles et minutieuses, elles respectent l’existant, l’améliorent et le magnifient. À travers de petites touches, le nouveau parcours intègre le déjà-là et initie les visiteurs à l’histoire du lieu, tout en mettant en lumière les origines et les valeurs intrinsèques de la marque. La mise en scène est soigneusement orchestrée, elle est complétée par des dispositifs multimédias immersifs qui la rendent encore plus enrichissante. Le design du mobilier et l’éclairage n’en demeurent pas moins intéressants, ils participent, à leur tour à la diffusion de l’identité de Rémy Martin. Concernant l’élaboration du parcours de visite, les architectes ont veillé à la fluidité et la concordance, deux caractéristiques nécessaires pour une déambulation réussie. De même, conscients de la valeur patrimoniale du lieu, une attention particulière a été portée à certains éléments anciens comme par exemple les verrières et les pavés de la cour d’honneur, sans oublier la mosaïque rénovée avec brio par SOCRA ou encore les divers ouvrages de ferronnerie. La décoration intérieure a été créée par Elodie Sire et son agence d.mesure. Finalement, la scénographique sur mesure a été orchestrée par l’entreprise franco-allemande Maskarade (Audrey Tenaillon et Nikolaï Knoke), en collaboration avec Virginie DU JEU, Pulsar, Mazédia et l’Atelier Saint-André. Soulignons également que l’architecte Margaux Agnès a été l’architecte d’opération pendant le chantier et AIA ingénierie (BET TCE). L’agence INCA a donc été le chef d’orchestre et porteuse de tout le projet architectural accompagnée par une équipe pluridisciplinaire. « C’est une coordination à long terme, resserrée entre tous ces acteurs et en interface avec le client pour mettre en scène tous ces objets », souligne Aurélia Coche. Par ailleurs, la maison Hériard a été réagencée avec tact, elle s’est dotée d’un nouvel escalier. L’espace d’accueil a été savamment agrandi et remanié, y prend place entre autres la boutique. Quant au chai Francis, il a
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    Un SuperHub, un projet fédérateur de quartier

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    Aux Pays-Bas, l’agence d’architecture De Zwarte Hond signe à Groningue dans le quartier de Meerstad un bâtiment contemporain multifonctionnel. Le SuperHub est à la fois un marché et un centre commercial. Le contexte Le promoteur immobilier MWPO a confié aux architectes la mission de concevoir un lieu d’exception, innovant et « locomotive » pour le quartier de Meerstad en pleine expansion. Ce dernier est une zone verdoyante avec beaucoup d’espaces ouverts et un lac de loisirs (Woldmeer). Il va accueillir d’ici quelques années plus de 5 000 logements et deviendra un quartier urbain dynamique. Cela justifie la nécessité de l’existence du SuperHub. Une architecture évolutive pensée Il fallait un espace pour faire ses courses, manger et se réunir mais qui serait encore adapté aux modes de vie du quartier dans les années à venir. De Zwarte Hond a relevé le défi et revisité la conception traditionnelle des halles de marché. Le bâtiment est transparent avec une structure porteuse de colonnes et de poutres en bois laminé. Sa forme de croix réinterprète une cathédrale. L’espace offert est exceptionnel et lumineux avec une hauteur sous-plafond de 9 mètres. Le bois en fait une construction contemporaine et chaleureuse. Le bâtiment est modulable et pourra toujours s’adapter dans le futur aux fonctions souhaitées selon les besoins. Il pourra devenir un lieu résidentiel voire un musée et gardera toujours sa raison d’être à l’épreuve du temps. Un positionnement éco-responsable L’édifice avec ses colonnes et ses fermes en bois en forme de filet se fond dans son environnement verdoyant. Un auvent de 5 mètres protège du soleil, le toit est doté de panneaux solaires et de végétation pour les abeilles. Un travail sur le traitement de l’air a été effectué tandis que les économies d’énergie ont fait l’objet d’une réflexion. La température intérieure est gérée et régulée de telle manière que la chaleur et le froid sont stockés au sol. Quant à la structure mise en place, elle est anti-vibrations des tremblements de terre de la région. SuperHub est un lieu qui répond aux attentes des résidents. Il est attrayant et multifonctionnel. Il est le poumon du quartier !
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    Architecture, l'esprit du lieu

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    Les plus prestigieuses enseignes du monde du luxe y disposent d’une vitrine. À Genève, la rue du Rhône, comparée à la Cinquième Avenue de New York, vient de se doter d’un nouveau bijou architectural, le flagship Dior, qui porte la signature de Christian de Portzamparc. Après la boutique Dior de l’avenue Apgujeong, située dans le très élégant quartier de Cheongdam-dong, à Séoul, signé Christian de Portzamparc, c’est au tour de la rue du Rhône, à Genève d’accueillir le nouveau flagship de la marque portant la griffe du Prizker de l’architecture. L’ensemble, qui se caractérise par sa teinte immaculée, croise savamment l’inopiné et le raffinement. Dans un hommage à l’art de l’habillement, en parfait accord avec la marque qu’il représente, ce sophistiqué écrin architectural se distingue avec brio des établissements voisins comme s’il apportait une certaine douceur à une artère rectiligne marquée par ses édifices aux formes rigoureuses et minimalistes. Néanmoins, le projet aussi impressionnant soit-il s’adapte parfaitement à la parcelle située à l’angle de la rue du Rhône et de la rue Robert-Céard : l’édifice qui a subi une minutieuse déconstruction garde les bases épaisses des murs qui contenaient les coffres de la banque qui y demeurait avant. Quand Bernard Arnault a demandé à Christian de Portzamparc de réaliser le flagship Dior de Genève, l’architecte a répondu qu’il aimerait concevoir un projet dans l’esprit de la marque. « Ce côté sculptural de l’inspiration est venue de Christian Dior, qui travaillait sur des toiles habillant les mannequins, des tissages blancs qu’il déformait, qu’il pliait, coupait puis découpait, c’est avec ces sculptures de base qu’il créait ses robes », souligne Christian de Portzamparc, qui ajoute : « Ça m’a intéressé, d’avoir en base une toile arrondie, plissée, découpée. » Ainsi, quand l’homme de l’art a accepté l’offre de réaliser le flagship de Dior à Genève, celui de Séoul constituait déjà un grand succès. Mais le quartier genevois à l’urbanisme ordonnancé étant différent de celui de la capitale coréenne, l’architecte a préféré aborder l’idée de la toile différemment. « J’ai voulu marquer l’angle et la rectitude de la rue, ce côté angulaire était important pour moi. J’ai conçu ces formes, qui ont été plus tard appelés les cariatides, grâce à l’entablement formant une toiture carrée qui accentue l’angle des deux rues. » Un dialogue subtil avec la ville. Avec le flagship Dior de Genève, Christian de Portzamparc a souhaité représenter une certaine excellence de l’enseigne ainsi qu’un nouveau parti pris esthétique et architectural associé au nom de Dior. « J’étais attaché à l’idée que le bâtiment réponde à la ville comme s’il sculptait cet angle et lui donnait de la rondeur, comme une façade baroque qu’on voit à Rome ou ailleurs, c’est aussi une intervention qui a l’arrondi d’une robe tout en marquant un angle droit », précise le Pritzker 1994. Mis à part son architecture, le projet se caractérise par son travail sur la lumière. Lors de la phase d’étude, l’architecte et son équipe ont essayé de représenter la lumière avec tous les moyens, comme les façades et les perspectives ; le résultat est tout simplement impressionnant. Tandis qu’en journée la lumière reflète l’architecture, en soirée l’ensemble ressemble à

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