Architecture un lieu

Un lieu de travail adapté aux évolutions de travail

Par Nat Lecuppre, le 6 mars 2024.
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URW (Unibail-Rodamco-Westfield) revoit la configuration et l’usage des espaces de son siège social, place du Chancelier-Adenauer, Paris XVIe arrondissement.

Inauguré il y a quatorze ans, le siège social d’URW, réalisé par Saguez & Partners, devait être repensé. Le Covid-19 a fait évoluer les comportements, les modes de vie et les usages au travail. Il s’agissait donc d’adapter le site à ces nouveaux codes pour faire revenir les collaborateurs au bureau.

Vite sans déménager

La demande d’URW est de tout changer, vite et sans déménager. Saguez & Partners est donc sollicité pour réimaginer des lieux créant du lien, des rencontres, des échanges et des découvertes.

Le siège social sans restructuration complète du bâtiment devait retrouver une nouvelle jeunesse. Les architectes ont privilégié dans leur philosophie éco-responsable de réemployer et d’optimiser les matériaux durables. La superficie du site est de 10 000 m2. Les travaux se sont effectués en site occupé durant sept mois.

Le nouveau concept d’aménagement de Saguez & Partners double le nombre d’espaces collaboratifs. Chaque plateau dédie un tiers de sa surface à ces nouveaux espaces de collaboration.

Flux et reflux, être en mouvement

Chez URW, on travaille désormais autrement. En plus de travailler de son bureau, on y rencontre les autres, on peut aussi s’isoler, faire des micro-réunions, des visio-conférences…

Les lieux sont plus informels mais favorisent le contact direct. L’ambiance est décontractée. Le design est ergonomique et favorise les différentes postures.

Le fil rouge du concept d’aménagement est de bouger. On bouge mais les idées aussi. Comme précise Olivier Saguez : « Bouger, c’est bon pour la santé, et il est prouvé que changer d’air et d’espace c’est bon pour la concentration. »

Un point de chute pour brasser les idées

L’Adenauer Café est pensé pour réunir comme dans un café de quartier les usagers. Les différents mobiliers incitent à prendre des postures diverses. On trouve des fauteuils, canapés, banquettes, chaises duo, tabourets haut, tam-tam de secours… On échange autour d’un bon café. Un service grand hôtel est proposé tout au long de la journée. L’espace est comme l’agora du village. On s’y détend, on s’y croise, on y travaille, on s’entretient…

Plus de confort

Le confort est assuré par la très bonne acoustique. Un plafond isophonique avec un jeu de camaïeux de bleus valorise les espaces à L’Adenauer Café. Les ouvertures latérales sur les deux rues laissent entrer la lumière naturelle et permettent d’offrir une vue sur la ville.

Une attention particulière est portée à la lumière et à l’acoustique qui sont les deux ingrédients incontournables pour le bien-être des utilisateurs et pour la garantie d’une pérennité des lieux. Tout est pensé pour laisser la lumière naturelle prendre place. Les vues sont dégagées. Pour une meilleure acoustique, on opte pour une moquette en fibres recyclées, des rideaux et des voilages mais aussi pour du mobilier approprié. Des phone-box aux briques de feutre colorées sont mises en place.

Un projet éco-responsable

Les mots d’ordre sont réemploi et recyclage. La totalité des postes de travail sont repris. Les matériaux éco-responsables et recyclables sont utilisés. On trouve des carreaux acoustiques Milleforma éco-sourcés, un revêtement de sol Desso certifié Cradle to Cradle®, du linoléum Forbo fabriqué à partir de produits naturels… Afin de souligner l’histoire du bâtiment et le côté naturel, les piliers sont laissés à l’état brut.

Le siège social d’URW est un site dynamique. Il est conçu pour être un véritable lieu de vie où chacun vit à son rythme, selon ses besoins et selon ses usages. Somme toute, il est adapté aux générations des collaborateurs d’aujourd’hui !

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    Unibail-Rodamco-Westfield

    7, place du Chancelier-Adenauer

    75016 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 43 74 37

    www.urw.com

    Saguez & Partners

    Manufacture Design

    6, rue de l’Hippodrome

    93400 Saint-Ouen Grand Paris

    Tél. : +33 (0)1 41 66 64 00

    www.saguez-and-partners.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    François ­Azambourg, la poétique des techniques

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    Au MAD parisien, il a démontré qu’il est un designer « sérieux », entre techniques, artisanat, arts. Avec des formes vivantes, il a créé un monde onirique. Pour 2024, la sobriété, et toujours la légèreté, la légèreté. Depuis 1999, de Paris à Milan, de Hyères à Lille, on a souvent rencontré François Azambourg, ce jeune homme fougueux aux yeux pétillants. Quel plaisir de le voir expliquer, rieur, ses objets insolites, nés de ses expérimentations inattendues : un luminaire en textile tridimensionnel, la chaise Pack gonflable ; des matériaux comme des sandwiches souples, qui ont été brevetés, le nid d’abeille pour une carte blanche du VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement). Et en 2004, une « microfolie », dînette mobile, qui s’est posée à Lille « comme une fleur qui pousse entre deux pavés ». Ce designer, dans le souffle de Gaston Bachelard, n’est pas resté un créateur perché. Il a été maintes fois primé, a travaillé avec Selmer, l’Ircam, pour les éditeurs Domeau & Pères, Ligne Roset, Poltrona Frau, Domestic, la galerie Kreo, Hermès, Cappellini… Toute cette trajectoire singulière a culminé en 2023 avec l’exposition « Légèretés manifestes » qu’il a inventée avec 200 pièces aux MAD Paris 1. Quel était l’enjeu de cette exposition ? À 60 ans, j’ai voulu démontrer que pour moi le design était une affaire sérieuse. Sérieux, car j’ai d’abord fait des études en électronique, et le monde technique a de la valeur. Je suis aussi diplômé des Beaux-Arts de Caen, d’Olivier de Serres (ENSAAMA) à Paris. Sur la première table, j’ai montré les choses qui m’ont nourri. En musicien, j’ai rendu plus sobre le saxophone, je montre mes carnets de travaux, toutes sortes de matériaux. Qui expliquent mes recherches de légèreté. J’ai écrit les cartels comme des autobiographies des objets. Pour rendre la présentation vivante, accessible. Le design ne doit pas rester une affaire de gens cultivés. La légèreté est votre quête ? La légèreté par soustraction, en ménageant du vide. Pour débarrasser l’objet de sa dimension bourgeoise, de sa masse, du gras, de ses décors. En enlevant, apparait l’éclatante vérité ! La chaise Pack gonflable en matériaux légers a une enveloppe en polyester double paroi truffée de fils et de mousse polyuréthane, elle se déploie dans un mouvement léger. La chaise Very Nice est constituée de contreplaqué de bouleau habillé d’un film polyester dont on entoile avions. La chaise Bugatti en tôle, j’ai voulu l’alléger aussi, lui retirer du poids. J’aime les chaises de Jean Prouvé, mais elles sont trop lourdes. La chaise Bugatti en tôle froissée flirte avec l’art ? Là, je montre que je fabrique seul mes prototypes. Je les assemble moi-même, je les hybride avec différents matériaux, je cherche. Lors de longues expérimentations, des accidents surviennent, ils ont fait vriller ma pensée. J’ai remarqué que les loupés avaient des qualités esthétiques. Pour la chaise Bugatti (Cappellini), la tôle s’est froissée et je l’ai acceptée, en plasticien, au-delà de la technique. Avec le verre au CIAV Meisenthal (Centre international d’art verrier), j’ai posé un regard neuf sur les loupés. Quand mes pièces en verre sont texturées, c’est seulement le résultat
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    CAB ou l’art de vivre… l’art

    Par Lionel Blaisse, le 2 décembre 2024
    La fondation CAB de Saint-Paul-de-Vence héberge une vingtaine d’œuvres d’art minimal et conceptuel du collectionneur flamand Hubert Bonnet, des artistes en résidence, des expositions temporaires et… quelques amateurs d’art(s) de vivre. À mi-chemin entre La Colombe d’or et la Fondation Maeght, ce satellite de la fondation CAB bruxelloise synthétise leur vocation respective : promouvoir l’art tout en sustentant et logeant ses visiteurs. Rénové par Charles Zana, le superbe bâtiment des années 1950 offre désormais plusieurs espaces d’exposition, une librairie-boutique, un restaurant, cinq chambres d’hôtes dont une investissant une maison démontable de Jean Prouvé. De la finance à l’art. Spécialisé dans la rénovation de l’immobilier de luxe, Hubert Bonnet n’est pas le premier homme d’affaires collectionneur. Vivant depuis deux décennies à Verbier, en Suisse, pour mieux assumer son amour de la montagne, ce quinquagénaire passionné de mathématiques et d’architecture des années 1930 aux seventies s’est ainsi laissé séduire par la radicalité du courant minimal et conceptuel belge et international. Lorsqu’il a décidé de montrer sa collection, il a imaginé une fondation à but non lucratif conçue comme une plateforme d’échanges autour de ce courant artistique. Pour ce faire, il a investi en 2012 un ancien entrepôt de 800 m2 de style Art déco, construit dans les années 1930 pour l’industrie minière non loin du cadre idyllique des étangs d’Ixelles. Sous l’étonnante voûte en charpente métallique, il organise également chaque année deux expositions majeures dont les œuvres proviennent d’autres institutions (collections privées, musées et galeries) ou ont été créées in situ par des artistes invités. Neuf ans plus tard, il se rend acquéreur de la très belle maison à l’architecture moderniste très fifties ayant abrité à Saint-Paul-de-Vence la galerie d’art contemporain figuratif de son compatriote belge Guy Pieters. Ouverte à l’été 2021, cette antenne méditerranéenne est venue logiquement s’inscrire dans le réseau Plein Sud fédérant 71 musées 1, centres d’art 2 et fondations 3 implantés entre Sérignan et Monaco. Il vient d’achever la restauration de la Villa Paquebot érigée à Knokke-le-Zoute par Louis-Herman de Koninck, meublée de mobilier d’Alvar Aalto, abritant des œuvres de Donald Judd, Robert Mangold et du maître du Land Art Richard Long (dans le jardin). Ainsi amorce-t-il son futur fond durable d’architectures de collection des années 1930 à 1970. Cette passion architecturale ne s’était-elle pas déjà manifestée au travers de sa société Bibihome qui « bien plus qu’une plateforme de location de vacances met à disposition – de Paris à Genève – des résidences de villégiature d’un prestige inouï, rénovées et mises en scène par la fine fleur des architectes et architectes d’intérieur belges et français ». Saint-Paul devance. La fondation CAB devance sur la route son illustre ainée ouverte en 1964 par les galeristes Marguerite et Aimé Maeght dans un bâtiment dessiné par Josep Lluis Sert, dont l’agrandissement en sous-œuvre mené par Silvio d’Ascia sera inauguré pour l’été. Impossible de rater depuis la chaussée en pente – en arrière-plan d’un jardin méditerranéen en restanques – sa façade immaculée en redans arrondis où s’enchâsse une alternance de meurtrières et de larges baies vitrées à menuiserie métallique anthracite. Une œuvre

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