Architecture un lieu

Zilli la plus belle vitrine du sur-mesure

Par Nat Lecuppre, le 11 avril 2025.
Image
Photo Kristen Pelou

En 1965, la maison Zilli naît de l’alliance d’une famille française et d’un tailleur italien, Teofilo Zilli. Au fil du temps, Zilli s’est imposée comme marque de luxe de niche pour hommes.

Avec l’ouverture de sa boutique parisienne, située au 48, rue François-Ier, la maison renforce son image de luxe ultime, discret mais reconnaissable. Les lieux sont un hommage à l’excellence et au raffinement de la mode masculine. Pour son aménagement, Zilli a fait appel à Gwenaël Nicolas et son agence d’architecture Curiosity. L’architecte signe une interprétation moderne et surprenante d’un intérieur parisien contemporain et chic. La boutique comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée et deux étages. Les espaces sont multiples et créent la surprise et l’émerveillement. Toutes les créations de Zilli sont mises en scène, tel le mur de chemises qui sont exposées comme de véritables œuvres d’art. Le plafond en miroir sublime les espaces et confère aux lieux une atmosphère élégante. Les matériaux chaleureux renforcent l’ambiance masculine et raffinée caractérisant la maison. Le sous-sol est l’antre des pièces et de la maroquinerie sur mesure. Au cœur de cet espace : la rotonde des chaussures attise l’admiration des clients. Des cabinets sculpturaux sont imaginés comme des garde-robes et rythment les espaces. Des présentoirs sur mesure sont fabriqués avec des matériaux nobles (marbre, verre, noyer, métal poli…). Les lieux sont dans une tonalité de beige alliée à des couleurs subtiles. Une attention particulière est portée à la mise en lumière. Les luminaires intégrés et l’éclairage indirect valorisent les produits. Des tables et des présentoirs en bois Radica Indigo réhaussent les espaces et sont un clin d’œil au bleu des créations de Zilli. Le mobilier sur mesure (des canapés, des tables d’appoint, des lampes, des consoles…) agrémenté d’œuvres d’art, incarne la nouvelle identité de Zilli. Les fauteuils à trois couches de l’éditeur de mobilier Philippe Hurel rappellent la signature de la maison avec sa triple couture. Des lampes en albâtre au pied en laiton fabriquées par Pulsatil à Lyon mettent en lumière tous les détails. Au deuxième étage, des salons confidentiels se succèdent. La technologie prend place sur la grande coiffeuse au centre du salon de couture. Avec son écran numérique intégré, cet espace conjugue passé et futur du luxe masculin. Un cabinet de curiosités expose des pièces cachées. Une grande bibliothèque dédiée aux arts et métiers, avec une collection de manuscrits et d’objets choisis, renforce le côté intimiste et précieux. Chaque pièce a une fonction. Les coloris prédominants sont l’onyx bleu et le vert des tables basses et des consoles. Des motifs en pierre soulignent le côté intemporel. Une console en bronze de l’Atelier François Pouenat allie artisanat à l’élégance design. Des œuvres de Pietro Siminelli se répartissent dans chaque pièce. La boutique Zilli est un luxueux écrin qui plonge ses clients tout au long de leur parcours dans des espaces qui subliment les créations de la maison.

Galerie d'images (30)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail
    À découvrir
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Quand l’acoustique est l’atout d’un projet

    Par Nat Lecuppre, le 28 novembre 2025
    Depuis 1989, l’entreprise familiale JDC a pour vocation d’accompagner ses clients vers des solutions innovantes et digitales en matière de caisse et de sécurité afin d’assurer leur développement à long terme. L’agence historique est basée à Bordeaux. En mai, son nouveau siège social conçu par David Dalidec & Associés est inauguré. L’architecte designer réinvente les codes des espaces de travail. Pour imaginer une nouvelle écriture architecturale forte, David Dalidec et son équipe associent technologie, bioclimatique et acoustique intelligent. Le concept architectural Le design se marie à la performance sonore autour de la pièce maîtresse des lieux. À savoir : trois bureaux vitrés suspendus en cube dans la boîte. Ils servent de régulateurs acoustiques flottants. Les cubes sont habillés d’un tissu acoustique Texaa sur les quatre faces afin d’absorber le son de tout l’open space. Pour un effet spectaculaire, l’architecte prend le parti d’aménager les bureaux de direction dans les cubes. Les lieux silencieux sont synonymes de bien-être et de confort. Le cocon industriel imaginé est dynamisé par des coloris pop comme le jaune des cubes ou le violet dans les circulations. Un site performant Le bâtiment bioclimatique vit avec le soleil. Installée dans une zone industrielle bordelaise, la structure métallique flottante est posée sur un socle maçonné semi-enterré. Son orientation à 360° permet de bénéficier d’une lumière naturelle maximale. La régulation climatique est automatisée via une station météo connectée. Des brise-soleil, pergolas, VMC double flux, une récupération des eaux de pluie renforcent la performance environnementale du site.  Brutalité industrielle et douceur sensorielle L’architecte joue avec les contrastes. Les matériaux bruts (béton, verrières en acier, chemins de câbles apparents, domotique omniprésente) viennent en opposition avec les moquettes épaisses, le bois brûlé, les mobiliers flottants et les éclairages feutrés. La filiale de David Dalidec, Salomia Design, réalise sur mesure les bureaux suspendus, les salons acoustiques mais aussi les rangements intégrés et les postes connectés. Une vitrine tech Ce projet de 1 500 m2 est un bâtiment connecté et autonome. Le design est structuré autour du confort auditif. Chaque détail est pensé pour être une réponse au bruit, à la lumière et à l’usage. L’agence David Dalidec signe un lieu de travail à l’image de JDC : innovant, exigeant et humain.
    Image
    Architecture remarquable

    Le doux MurMure d’une boite à musique

    Par Nat Lecuppre, le 31 mars 2025
    Le projet MurMure va faire beaucoup faire parler de lui et être le repaire de tous les passionnés de musique et du son. Il est l’initiative du groupe familial d’investissement Batipart. Allier passé et modernité. C’est au cœur du 11e arrondissement de Paris, au 69, boulevard de Charonne, dans un quartier branché que MurMure va prendre vie. Le bâtiment historique appartenait à la Compagnie parisienne de distribution (CPDE). C’était un poste de transformation électrique (Nation 1) de 1929. Les architectes en charge de cette réhabilitation d’envergure sont & Givry. Leur parti pris architectural est de conserver une majorité de la structure existante (les verticalités et les planchers en béton armé). Une attention particulière est portée pour préserver tous les éléments patrimoniaux comme la serrurerie et la verrière en acier. Un travail sur la façade est effectué pour faire réapparaître les matériaux d’origine. L’architecture industrielle du site est préservée et revalorisée afin de devenir la vitrine du premier cluster pour les professionnels du son. Visite des lieux. Le site est constitué de deux sous-sols, d’un rez-de-chaussée, de cinq étages et d’une toiture-terrasse. Les deux sous-sols sont constitués de studios d’enregistrement, de bruitage et surtout d’un grand studio A pour un orchestre symphonique d’une centaine de musiciens. Le rez-de-chaussée, ouvert au public, dispose de commerces, artisans, bar et restaurant déclinés sur le thème de la musique, On y trouve par exemple des disquaires et des luthiers. Les étages (du R+1 au R+5) accueillent des espaces de coworking et des bureaux. Ils abritent des entreprises et des start-up de création sonore et audiovisuelle telles que des sociétés événementielles, des graphistes, des juristes en propriété intellectuelle. La toiture végétalisée devient un jardin, le Jardin des Silences. L’artère névralgique : la nef. Une rue intérieure coiffée d’une verrière constitue une nef centrale de 24 mètres de hauteur. Telle une faille, elle laisse entrer la lumière naturelle qui illumine les lieux. Les matériaux au sol accentuent la luminosité jusqu’aux sous-sols. Tous les espaces s’articulent autour de cette nef centrale. Les hauteurs ont un véritable impact sur l’acoustique Le site accueille environ 800 personnes sur ses 6 193 m2. Le R-2 d’une superficie de 910 m2 héberge 160 personnes. On a le Studio A, d’une double hauteur (7,3 m) et de 370 m2, une zone Studios de 150 m2 et d’une hauteur de 4,55 m, une autre zone Studios de même hauteur et de 170 m2 ainsi qu’un local technique de 40 m2. Au R-1, on trouve une réserve cuisine (pour les commerces et le restaurant du RDC), de 90 m2 et d’une hauteur de 2,55 m. Trois Studios de 185, 90 et 40 m2 avec une hauteur respective de 4 m, 4,15 m et 3,20 m. Un local de 15 m2 sera disponible. Au rez-de-chaussée, les 690 m2 réceptionnent jusqu’à 360 personnes, avec des hauteurs comprises entre 3,5 et 4,5 m. Les étages courants, bureaux et coworking, d’une superficie de 1 200 m2, ont une hauteur libre de 2,4 à 3,6 m et peuvent recevoir jusqu’à 140 personnes. Les espaces sont rythmés de coursives et de balcons. Ils bénéficient d’une exposition de premier jour qui donc optimise le bien-être des utilisateurs. Le rooftop situé au R+6 offre une terrasse végétalisée de 600 m2, une
    Image
    Urbanisme

    SAINT-OUEN, sur la route des JO 24

    Par Anne-Marie Fèvre, le 5 octobre 2023
    Docks reconvertis, quartier tertiaire, gare Pleyel toute proche, grand hôpital à venir, et surtout le sud du Village Olympique. Cette ancienne banlieue rouge rebondit, bien placée dans le Grand Paris. À Saint-Ouen on ne sait plus où donner de la tête, des yeux et des pieds. Construction, rénovation, embellissement, végétalisation sont les mots-clés mis en avant à grande échelle par les pouvoirs publics. Dont le maire Karim Bouamrane (PS), élu en 2020, et par les nombreux architectes qui œuvrent sur ce territoire urbain. Cette commune de la Seine-Saint-Denis (93), étendue sur 4,31 km2, est peuplée de 51 547 Audoniens et Audoniennes, une population en augmentation de 8,68 % par rapport à 2014. Aujourd’hui, on gagne aisément Saint-Ouen par la ligne 14. De cette bouche toute contemporaine, le contraste est saisissant quand on sort à la station mairie. Se déploie autour de la Place de la République un patchwork de bâtis : l’Hôtel de ville (1868) signée Paul-Eugène Lequeux, des HBM et un centre administratif et social en briques, la médiathèque Persépolis (2009) de Jean Pierre Lott. Cette place et ses abords attendent leur embellissement. Des vignes aux usines Un peu décalée, la patinoire (1979) de Paul Chemetov, fermée et sinistrée, doit être métamorphisée pour d’autres usages. Classée « patrimoine remarquable », elle rappelle que cette ville de banlieue a été un des fleurons de la ceinture rouge, où nombre de maires communistes ont enrichi cette cité ouvrière de logements et d’équipements sociaux. Devenue industrielle au XIXe siècle, elle a connu un siècle de dynamisme, avec la stratégique gare d’eau en 1830, l’usine de construction mécanique Farcot, qui deviendra Citroën en 1924 puis groupe PSA, fermée en mars 2021. Et Ziegler, Lesieur, Thomson, Alstom… Ou encore Wonder, célèbre grâce au film La Reprise du travail aux usines Wonder 1. À partir des années 1965-1975, l’industrie audonienne décline, c’est la désindustrialisation et l’apparition de friches industrielles. Si on fait un grand bond en arrière, il faut imaginer Saint-Ouen au Moyen Âge tel un petit village blotti contre un méandre de la Seine, un paysage de bois, prés, champs de blé, oseraies et surtout de vignes. Difficile à imaginer aujourd’hui. De même qu’il reste peu de traces des anciens châteaux et demeures de quelques nobles et bourgeois, attirés par ce site champêtre proche de la capitale ! 2. Et n’oublions pas qu’en 1750, Saint-Ouen était située sur la route de la Révolte ou des Rois, reliant Versailles à Saint-Denis et Compiègne pour éviter les émeutes de Paris. Des fortifs aux Puces Autre histoire, plus récente, celle de la Zone des fortifs, où après la guerre de 1870, les pauvres ont été relégués hors de Paris. Les « chiftires » ou « biffins » bâtissent les premières baraques d’une sorte de bidonville. Cela conduira à nos vieilles Puces, officialisées en 1885. Cet immense marché – 2 000 marchands et 7 hectares – est toujours prisé, il a été agrandi, rénové depuis 2014. Voisinent antiquaires design chics, déballeurs de rue, le vieux resto Chez Louisette, l’Hôtel MOB hype. Cet immense bazar fait partie du quartier Puces-Gambetta. Y est

    Laisser un commentaire

    trois × 5 =