Urbanisme

Alki, une belle assise basque

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Par Anne-Marie Fèvre, le 11 mars 2024.
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Projet du nouvel atelier « Lantokia » à Larressore, Leibar & Seigneurin Architectes. © Leibar & Seigneurin Architectes / Alki.

Engagée depuis 1981 à Itsasu, l’entreprise de meubles a muté vers un beau design élémentaire. Avec le nouvel atelier architectural bâti à Larressore, elle entend développer sa croissance, ses valeurs humaines et écologiques.

Océan vigoureux à Biarritz, maisons blanches aux volets rouges, campagne vallonée d’un vert rassurant, le nom d’Espelette d’un village, l’« euskara » langue si affirmée… Pas de doute, nous sommes au Pays basque français, dans la province du Labourd. Il y a là tous les piments d’une carte postale très prisée. Trop ? Ce « pays » se vit sous une tension due à un trop-plein de touristes1. Mais le village d’Itsasu (Itxassou), connu pour ses cerises noires, son site du Pas de Roland (de Roncevaux) résiste. C’est là que l’entreprise Alki de meubles s’est consolidée, elle s’apprête à muter encore en implantant un atelier contemporain à Larressore.

Longtemps, « basque » a aussi rimé avec un style de meubles traditionnels, robustes, ornementés, en chêne et noyer, dont le manka (buffet) et le zuzulu (banc-coffre). C’est en s’appuyant sur ces savoir-faire patrimoniaux, mais surtout pour dynamiser ce territoire rural peu industrialisé, que cinq amis ont créé en 1981 la coopérative Alki, qui signifie « chaise ». Elle se tourne naturellement vers la fabrication de mobilier en chêne massif, crée rapidement de l’emploi avec des assises qui portent la volonté militante « de vivre et travailler au Pays basque ». Ce statut original de coopérative permet une gouvernance démocratique.

« Mais il a fallu vaincre bien des difficultés, raconte Eñaut Jolimon de Haraneder, jeune PDG d’Alki depuis 2020, il a remplacé le co-fondateur Peio Uhalde. Un incendie de l’atelier en 1984, le déclin du meuble rustique basque…

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    Alki

    ZI Errobi

    64250 Itsasu

    Tél. : 05 59 29 84 17

    alki.fr

    23, rue des Gravilliers

    75003 Paris

    Tél. : 01 43 48 37 20.

    Leibar & Seigneurin Architectes

    3, rue de Grassi

    33000 Bordeaux

    Tél. : 05 56 50 16 84

    leibarseigneurin.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    Architecture un lieu

    La nouvelle carte de visite d’Idoine : CO-LAB© !

    Par Nat Lecuppre, le 22 mars 2024
    L’agence d’architecture et de design Idoine vient de changer d’identité et adopte une méthodologie en adéquation avec sa philosophie : CO-LAB©. CO-LAB© repose sur quatre fondamentaux : la COnnaissance, pour comprendre les étapes et les enjeux stratégiques de votre projet, la COmmunication, pour mettre en place la charte esthétique et technique des espaces, la COnception, pour imaginer une prise de parole cohérente, porteuse de votre identité et de vos valeurs sur tout support, et la COnstruction, pour assurer la parfaite exécution des travaux. On retrouve tous ces principes dans les projets d’Idoine comme Reforest’Action. Le projet de Reforest’Action Reforest’Action est un acteur et défenseur de la nature qui agit face à l’urgence climatique et à l’érosion de la biodiversité. Il a pour mission de préserver, restaurer et de créer des forêts dans le monde entier. Son siège social est situé au 10, rue Jacques-Daguerre à Rueil-Malmaison. Face à sa croissance, il a dû envisager de prendre 400 m2 supplémentaires. Et pour son extension, il a fait appel à Idoine afin de concevoir un lieu chaleureux et identitaire. Ces locaux sont voués à recevoir ses collaborateurs, ses clients et ses grands comptes. Il fallait donc une vitrine à son image véhiculant son expertise et son savoir-faire. Le concept d’Idoine Pour fil rouge dans ce projet, Idoine s’est inspiré de l’empreinte de la forêt. On retrouve celle-ci avec des cerneaux de troncs d’arbres dans le graphisme déployé dans tous les espaces et même dans les revêtements de sols souples. Le client souhaitait des espaces marqués, forts, atypiques, fonctionnels et adaptés aux usages de chacun. Les lieux étant linéaires, il s’agissait d’imaginer un parcours ponctué de courbes et de teintes naturelles pour le rendre dynamique. Tout le cloisonnement est cintré avec un revêtement mural aspect bois en clin d’œil à l’ADN de Reforest’Action. Pour l’accueil, les architectes ont imaginé un espace central dans lequel la pièce maîtresse est une sculpture en papier avec une armature métallique de Charlot & Cie. Elle représente un arbre emblématique et poétique. De celle-ci se prolongent les cernes de bois dessinés sur la moquette fabriquée sur mesure. Elle rythme les lieux en délimitant tous les espaces de circulation et de distribution. On trouve également des sculptures du plasticien Sébastien Réal intégrées dans un mur courbe et rétroéclairé. Idoine s’est associé les compétences de l’Atelier Stéphanie Hallaire pour le choix de papiers peints éco-responsables, d’objets décoratifs et mobiliers chinés ainsi qu’une sélection de mobilier en matériaux recyclés et recyclables. Mais Idoine a également dessiné et créé du mobilier comme la banquette courbe à l’accueil. Les espaces sont chaleureux et harmonieux. On s’y sent bien. Ils sont une invitation au ressourcement, à la créativité et au bien-être des collaborateurs.
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    matali crasset, toute hi à l’écologie

    Par Anne-Marie Fèvre, le 18 décembre 2023
    Née dans un village champenois, la designeuse a toujours mêlé urbanité et ruralité. Particulièrement à la ferme Hi bride, hôtel buissonnier qu’elle a conçu dans le Luberon. Elle prône une écologie profonde, sensible et joyeuse. Avec son art de parler avec conviction, son hospitalité si naturelle et – bien sûr – sa coupe de cheveux emblématique, elle reçoit chez elle près de Belleville. Dans son loft évolutif, entre atelier et fourneaux, tandis que son mari et associé Francis Fichot mitonne un petit plat. Elle semble avoir recréé l’ambiance d’une grande cuisine de ferme à Paris. Car matali des champs matali des villes est née à Normée en 1965 et a grandi au village dans une exploitation agricole champenoise. « Il est important de savoir d’où l’on vient, confie matali crasset. J’ai eu une enfance heureuse dans un petit village où l’on vit beaucoup dehors, tout est appropriable, on invente tous les jours, avec du bois, de la paille. L’intérieur ne primait pas, je ne vivais pas dans un intérieur bourgeois, je n’ai pas eu à casser cela. Je viens de la Champagne, dite pouilleuse, au sol alors infertile. Mon père a été amené à défricher car les terres boisées valaient moins cher, il y a été contraint. » Pigeonnier et lit d’appoint Si matali connaissait les cultures des champs, elle avait « hâte de découvrir la culture et l’art qui se trouvaient plutôt dans les villes ». Elle monte donc à Paris en 1988, comme Jim qui trouvera un lit d’appoint1, tel un symbole de son passage de la campagne à la ville. Diplômée de l’Ensci en 1991, après avoir travaillé avec Denis Santachiara à Milan, avec Philippe Starck à Paris, elle crée son studio en 1998. Depuis, elle n’a cessé d’explorer de nouveaux rites domestiques ou collectifs, avec un vocabulaire lié à la nature, connectée à la technologie et au réseau numérique. Mais elle n’est pas coupée de son terreau natal. « J’aime faire avancer les choses avec les gens, être ancrée dans le réel. » « Aujourd’hui, c’est vrai, la dynamique de création se déplace dans la ruralité, et c’est bien » constate-t-elle. Pour moi, ce n’est pas nouveau ». En effet, elle a conçu nombre de projets à la campagne. En 2003, elle invente le pigeonnier Capsule, une base de loisirs dans le village de Caudry (Nord). En 2011 et 2012, elle implante Le Nichoir et La Noisette (2012), des Maisons Sylvestres pour séjourner dans les bois de la Meuse, une commande du centre d’art Le Vent des Forêts, créé en 1997 par six villages agricoles et forestiers. En 2015, dans le petit bourg de Trébédan (Côtes-d’Armor) elle réalise « Le Blé en herbe », une école « conçue pour être ouverte au monde ». À Toulon, elle a imaginé autour du cycle de l’huile d’olive ; autour du vin avec Vino Sospeso, un verre en forme de bulle suspendue, en liaison avec un vigneron, et son cru issu de la biodynamie. Elle ne cesse de se réinterroger sur ses racines paysannes. « Petit à petit, j’ai compris que je viens d’un pays de la craie,
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Les belles demeures ont toujours le vent en poupe

    Par Nat Lecuppre, le 20 janvier 2025
    D’après une étude OpinionWay menée fin avril-début mai 2024 auprès de 421 répondants (Belles Demeures) ayant un projet d’acquisition ou de vente d’un bien de prestige d’ici deux ans, on peut confirmer que l’immobilier de luxe ou de l’ultra-luxe séduit toujours autant. Belles Demeures, filiale du Groupe SeLoger, est spécialiste de l’immobilier de prestige. Près de 500 000 annonces de biens d’exception sont mises sur leur site qui compte environ 700 000 visiteurs par mois. Malgré un contexte économique difficile, le luxe séduit toujours autant en France. Le marché immobilier du luxe français connaît une croissance de 2,3 % pour les maisons et 1,1 % pour les appartements en moyenne par an. A contrario du marché traditionnel où les maisons marquent une baisse de 1 % pour les maisons et 3 % pour les appartements. Ceci peut s’expliquer par le faible impact de la hausse des taux d’intérêt qui ne concerne pas véritablement la clientèle premium. À Paris, cette différence entre le marché traditionnel et le marché du luxe se ressent. En deux ans, les biens « classiques » ont vu baisser leurs prix de 12 % avec un tarif de 10 000 € / m2. Tandis que les appartements de luxe augmentent de 2,5 % pour un prix médian de 17 441 € / m2 soit environ 1,7 million d’euros, allant même jusqu’à 4,2 millions d’euros pour l’ultra-luxe. Rive gauche, des arrondissements comme dans le 7e enregistrent un prix médian de 3,9 millions d’euros soit + 5 % sur deux ans, + 2,1 % dans le 6e, + 1,9 % dans le 16e. Ce dernier détient 30 % des offres du marché de l’ultra-luxe parisien pour un prix médian de 4,7 millions d’euros. En 2023, Knight Franck réalise une année positive pour l’utra-luxe avec des transactions à Paris entre 50 M€ et 80 M€ (prix moyen 30 400 € / m2). 42 % des ventes concernent les hôtels particuliers, 75 % des ventes pour les biens avec espaces extérieurs, et 56 % des ventes pour les clés en main (« turnkey properties »). Les acheteurs sont majoritairement asiatiques et américains. Ces informations sont confirmées par Sébastien Kuperfis, président de Junot Fine Properties – Knight Frank. On pourrait se dire que tout va bien. Il n’en est pas de même pour les maisons luxueuses d’Île-de-France (Yvelines et Hauts-de-Seine). Leur prix médian de 1,3 ou 1,4 M€ notent une baisse de 5,1 % et 3,2 % sur un an. Seul Neuilly-sur-Seine avec ses hôtels particuliers propose un prix médian de 5,7 M€. Pourquoi cette dissonance avec la ville de Paris ? En fait, les acheteurs pour une maison de luxe en Île-de-France sont français, et souvent ils doivent demander un crédit pour acheter un bien. La multiplication par deux des taux d’intérêt en deux ans est donc le critère qui fait chuter les ventes. Confirmation de Thomas Lefebvre, vice-président Data chez Belles Demeures. L’immobilier de prestige a encore de beaux jours devant lui, surtout en région. Les territoires les plus dynamiques sont la Côte d’Azur (départements 06, 83, 13) avec les maisons luxueuses les plus chères de France, la côte ouest face à l’Atlantique (départements 64, 40, 33, 17, 85 et 44) et en Normandie (départements 14 et 76). La Provence a connu des prix de + 7,2 % en un an, et les Alpes (départements 73,

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