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Ateliers Berger, laissez parler les papiers

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Par Anne-Marie Fèvre, le 8 juillet 2024.
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Toile « Marenostrum », 4 500 x 2 300 mm, Restaurant Hôtel du Castellet Christophe Bacquié. © Grégoire Perrier

Avec leur volonté et intuitions têtues, les Grenoblois Martin et Ariane Berger ravivent les décors muraux en papier et toile de haute facture, de manière très contemporaine. Ils se donnent le luxe et la liberté de l’art.

Un petit show-room coquet et discret, avenue Franklin-Roosevelt. Aux murs, deux œuvres carrées captent le regard, l’une vibrations de jaune, l’autre myriade de noir. Elles semblent décoller de tous leurs motifs et striures qui clignotent de lumière. C’est la série Flow, des pièces artistiques uniques, dernières créations de Martin Berger. Ces parures de murs représentent le geste abouti de tout un travail de décoration murale, inventé par cet artiste-artisan, qui a fondé les Ateliers Berger avec sa femme, Ariane.

Elle, tournée vers le commerce, avait plutôt une « âme d’entrepreneur ». Lui, antiquaire, avait une sensibilité plus artistique. Tous deux originaires des Alpes, lui né en 1964, elle en 1968, vont se lancer dans la décoration intérieure. Qu’ils vont expérimenter d’abord aux États-Unis, à Phœnix. Échec. Échaudés, leur retour à Grenoble est difficile. Mais début 2003, Martin relance un projet d’habillage mural. « On va réaliser des transferts d’images sur du mobilier, explique Ariane, sur des murs, sur le béton. On décore des halls d’entrée d’entreprises, à la Défense, on a quelques commandes, fragiles. Puis on travaille pour Andrée Putman, à l’ambassade du Congo. Pour Philipe Starck, on crée des plateaux de tables. Cela nous donne confiance, du courage. Cela nous éclaire sur le marché. »

Mais Martin a envie de créer autrement, de ne plus travailler sur site.

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    Ateliers Berger

    8, rue de La Mure

    38000 Grenoble

    Showroom parisien sur rendez-vous :

    37, avenue Franklin D. Roosevelt

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0) 476 172 204

    ateliersberger.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Pouvez-vous rappeler en quelques mots l’activité ­d’Extreme Topo ? Nous sommes une agence de design et de stratégie spécialisée dans les problématiques qui répondent aux enjeux de territoires, des énergies et de la mobilité. Dans le domaine des territoires, nous aimons faire émerger les lieux grâce à de nouveaux storytellings, des concepts audacieux, des logos, des couleurs pour des lieux nouveaux ou, comme les Puces de Saint-Ouen, ayant déjà toute une histoire. Nous aimons dire que nous sommes des raconteurs d histoire avec quelques crayons de couleurs à la main. Pourquoi avoir proposé vos services aux Puces de Saint-Ouen ? Passionnés de belles choses et de design, nous ne pouvions qu’être attirés par ce lieu si unique. La très belle rencontre fortuite avec Merry Liuzzo nous a incités à nous impliquer à leurs côtés pour réfléchir gracieusement au repositionnement de leur branding mais plutôt sous la forme d’une carte blanche. Comment s’est déroulée votre collaboration ? La rencontre avec les puciers nous a fait découvrir des professionnels singuliers, démonstratifs, n’ayant pas la langue dans leur poche. Nous avons pris ainsi conscience des contraintes issues en partie de l’histoire même des Puces où les marchands et artisans se sont regroupés en marchés par affinités, caractères et activités. Leurs intérêts respectifs pouvant se révéler divergents, voire contradictoires. Trouver un objet identitaire commun était dès lors impossible. En revanche, tous manifestent un enthousiasme communicatif pour leur métier, leur passion qu’ils partagent avec leurs visiteurs et clients, c’est à la fois le lieu d’inspiration et de toutes les émotions. Nous avons donc proposé un logo générique, simple, intemporel affirmant le caractère audonien des Puces de Saint-Ouen, Paris n’apparaissant qu’en exposant. Nous leur avons suggéré en complément un langage vivant et coloré reposant sur une typographie d’émotions spécifiquement inventée pour eux, une famille de lettres « abstraites » venant semer un peu de folie, de liberté dans les messages. Librement appropriable par chacun, cet alphabet sera à même d’engendrer de nouvelles signalétiques, des campagnes d affichages, des événements, et même pourquoi pas un jour des produits dérivés destinés aux (nouveaux) visiteurs.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Les nouvelles cariatides de Genève

    Par Sipane Hoh, le 3 janvier 2025
    Les plus prestigieuses enseignes du monde du luxe y disposent d’une vitrine. À Genève, la rue du Rhône, comparée à la Cinquième Avenue de New York, vient de se doter d’un nouveau bijou architectural, le flagship Dior, qui porte la signature de Christian de Portzamparc. Après la boutique Dior de l’avenue Apgujeong, située dans le très élégant quartier de Cheongdam-dong, à Séoul, signé Christian de Portzamparc, c’est au tour de la rue du Rhône, à Genève d’accueillir le nouveau flagship de la marque portant la griffe du Prizker de l’architecture. L’ensemble, qui se caractérise par sa teinte immaculée, croise savamment l’inopiné et le raffinement. Dans un hommage à l’art de l’habillement, en parfait accord avec la marque qu’il représente, ce sophistiqué écrin architectural se distingue avec brio des établissements voisins comme s’il apportait une certaine douceur à une artère rectiligne marquée par ses édifices aux formes rigoureuses et minimalistes. Néanmoins, le projet aussi impressionnant soit-il s’adapte parfaitement à la parcelle située à l’angle de la rue du Rhône et de la rue Robert-Céard : l’édifice qui a subi une minutieuse déconstruction garde les bases épaisses des murs qui contenaient les coffres de la banque qui y demeurait avant. Quand Bernard Arnault a demandé à Christian de Portzamparc de réaliser le flagship Dior de Genève, l’architecte a répondu qu’il aimerait concevoir un projet dans l’esprit de la marque. « Ce côté sculptural de l’inspiration est venue de Christian Dior, qui travaillait sur des toiles habillant les mannequins, des tissages blancs qu’il déformait, qu’il pliait, coupait puis découpait, c’est avec ces sculptures de base qu’il créait ses robes », souligne Christian de Portzamparc, qui ajoute : « Ça m’a intéressé, d’avoir en base une toile arrondie, plissée, découpée. » Ainsi, quand l’homme de l’art a accepté l’offre de réaliser le flagship de Dior à Genève, celui de Séoul constituait déjà un grand succès. Mais le quartier genevois à l’urbanisme ordonnancé étant différent de celui de la capitale coréenne, l’architecte a préféré aborder l’idée de la toile différemment. « J’ai voulu marquer l’angle et la rectitude de la rue, ce côté angulaire était important pour moi. J’ai conçu ces formes, qui ont été plus tard appelés les cariatides, grâce à l’entablement formant une toiture carrée qui accentue l’angle des deux rues. » Un dialogue subtil avec la ville. Avec le flagship Dior de Genève, Christian de Portzamparc a souhaité représenter une certaine excellence de l’enseigne ainsi qu’un nouveau parti pris esthétique et architectural associé au nom de Dior. « J’étais attaché à l’idée que le bâtiment réponde à la ville comme s’il sculptait cet angle et lui donnait de la rondeur, comme une façade baroque qu’on voit à Rome ou ailleurs, c’est aussi une intervention qui a l’arrondi d’une robe tout en marquant un angle droit », précise le Pritzker 1994. Mis à part son architecture, le projet se caractérise par son travail sur la lumière. Lors de la phase d’étude, l’architecte et son équipe ont essayé de représenter la lumière avec tous les moyens, comme les façades et les perspectives ; le résultat est tout simplement impressionnant. Tandis qu’en journée la lumière reflète l’architecture, en soirée l’ensemble ressemble à
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    Architecture un lieu

    Quand Outsign réenchante les lieux avec philosophie

    Par Nat Lecuppre, le 12 juin 2024
    Depuis ces dernières années, les enjeux climatiques sont omniprésents dans notre vie personnelle et professionnelle. Il est devenu impératif d’agir et de se mobiliser. Chacun est concerné et devient acteur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, etc. Les architectes conscients de la gravité de ce sujet mettent au cœur de leurs projets l’engagement de développement durable. Un des acteurs les plus actifs et créatifs sur ce point est l’agence Outsign. L’agence d’architecture et de design Outsign pousse au maximum son expertise autour de l’économie circulaire. Elle essaie de proposer des concepts qui minimisent les déchets, maximisent les ressources avec toujours autant de créativité. Ce positionnement fort à un impact sur la méthodologie d’un concept. Tout est pensé pour que les projets soient qualitatifs et porteurs de sens. Une philosophie engagée. Outsign mène sa réflexion sur trois principes fondamentaux. À savoir, sur la conception de produits durables et réutilisables, le recyclage des matériaux et la régénération de l’écosystème (déchets organiques utilisés pour les sols…). Il s’agit de choisir les bons matériaux pour les bons espaces. Les projets doivent être pensés pour durer. L’impact des matériaux sur leur environnement doit être pris en compte. Les architectes priment l’épure et le fonctionnel, l’efficacité et l’utilisation « intelligente ». Un des projets qui caractérisent au mieux le travail d’Outsign dans ce domaine est Topaz. La réflexion RSE pour ce projet de bureaux de plus de 15 000 m2 doit servir d’exemple pour les projets d’architecture à venir. La Société de la Tour Eiffel, propriétaire de l’immeuble Topaz à Vélizy-Villacoublay (78), a confié à Outsign la réhabilitation et revalorisation de 5 270 m2 d’espaces communs. Les équipes Outsign ont primé la déconstruction sélective, le réemploi, la réutilisation et le recyclage des matériaux tout en faisant du sourcing de matériaux made in France / Europe. Le concept des architectes met tout en œuvre pour offrir une véritable expérience de travail à l’usager. Les espaces de vie sont redessinés. L’accès à la cafétéria permet une restauration rapide. Des alcôves sont installées dans celle-ci et dans le RIE pour favoriser le travail informel, et ce dans des conditions plus confortables. Un accès terrasse est créé ainsi qu’un coin détente avec un lounge et un babyfoot. Les espaces communs. Deux halls d’entrée (2 275 m2), une cafétéria (160 m2), un RIE, une terrasse, un dégagement et les paliers constituent les espaces communs. Pour renforcer le confort acoustique, de nouveaux faux-plafonds sont installés. Du mobilier est dessiné sur mesure (banque d’accueil, tables hautes, bar, alcôves, banquettes). Réutilisation des matériaux. Au RIE, on trouve beaucoup de matériaux réemployés et upcyclés. On a la faïence et le carrelage de fin de chantier pour sa terrasse, du bois MDF mélaminé réemployé pour le meuble sur mesure, des mobiliers éco-responsables (tabourets, chaises, suspensions lumineuses), des panneaux acoustiques en feutrine et plastique recyclé, des patères à partir de poignées de porte, des tables en volants de badminton. Une peinture à base d’algue Algo est utilisée. À la cafétéria, le sol est repris par un carrelage effet bois. Les panneaux acoustiques en fibres de bois minéralisées remplacent le faux-plafond. Les meubles sont fabriqués sur mesure (bar, tables, espace

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