Architecture un lieu

L’antre bétonnée d’Ideal Work®

Par Nat Lecuppre, le 21 juin 2023.
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Avec le positionnement d’éco-conception de plus en plus important, le béton est devenu un matériau qui prend une place prépondérante dans l’architecture. Ses qualités en termes de résistance et d’esthétisme sont très appréciées.

Des a priori lui associent froideur et rigidité. Afin de démontrer le contraire et d’évoquer toutes les solutions que le béton offre dans des projets architecturaux, Ideal Work® a ouvert en fin d’année un showroom au 38 bis, boulevard ­Beaumarchais à Paris. Créé en 1998 par Maurizio Pontello, artisan spécialiste du béton, Idéal Work® est un leader européen du revêtement décoratif du béton. Les produits qu’il propose répondent aux exigences architecturales pour l’hôtellerie, le résidentiel, le tertiaire et le retail. Une équipe d’experts accompagne les architectes et les décorateurs dans leurs projets. Des solutions sur-mesure (formes, dimensions…) favorisent la conception de lieux haut de gamme singuliers. Dans une démarche d’éco-conception, avec les produits d’Ideal Work®, il est possible de conserver les revêtements existants en dessous.

Une source d’inspiration

Les 200 m2 du showroom se répartissent sur trois espaces dédiés à la décoration intérieure et à l’aménagement. Les lieux favorisent les échanges, la découverte des solutions et services de la maison, les objectifs premiers étaient de mieux faire connaître les vertus du béton. Pour amenuiser les idées reçues, une courbe ainsi qu’un présentoir d’échantillons de forme organique en guise de garde-corps accueillent les visiteurs dès l’entrée. Une invitation au toucher, qui permet de se rendre compte que la matière n’est pas rigide ni rugueuse. Deux tables hautes réniformes permettent de présenter les différentes collections et une salle d’eau d’exposition permet une meilleure projection, avec une plateforme en double courbe. Tout incite à appréhender la matière ; en plus de procurer une sensation de douceur, le matériau se révèle même chaleureux. Dans le sous-sol dédié aux professionnels, les voûtes en pierre ont été conservées et confèrent une atmosphère plus intime. Une attention particulière a été portée à la lumière naturelle dans tout le showroom et permet de valoriser les échantillons. Pour dynamiser les espaces, un faux plafond en lames de bois avec des profilés lumineux encastrés a été installé de façon aléatoire. La devanture est de couleur noir mat et contraste avec la pierre, le bois et les bétons intérieurs. Tout est harmonieux. On retrouve dans l’application des bétons exposés les différentes techniques (microtopping, idel skin, acid stain, lixio…). Au RDC, les murs, les sols et le mobilier sur-mesure dévoilent la texture granuleuse du microtopping. Minimaliste et contemporain, ce béton ciré avec ses 3 mm d’épaisseur s’applique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le sous-sol est divisé en deux espaces. Le premier présente la technique de ponçage de l’arkitop et le second est en lixio avec une gorge lumineuse encastrée. Après une visite chez Ideal Work®, même si le béton n’a pas votre préférence en tant que matériau, il n’aura au moins plus de secret pour vous. Nat Lecuppre

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    Showroom Ideal Work®

    38 bis, boulevard Beaumarchais
    75011 Paris
    Tél. : +33 (0)9 80 97 46 78
    www.idealwork.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    Par Anne-Marie Fèvre, le 27 novembre 2023
    Dans une clairière percheronne, l’agence Java a agrandi un pavillon 70, en jouant avec une ossature bois et d’autres subtilités. Le voici transformé en séduisante longère contemporaine, ouverte sur le paysage. Il était une fois dans le pays de l’Aigle, à la limite nord du Perche, une prairie entourée de forêts, un ruisseau, et le pavillon 70 d’un papy bricolo. À sa mort, sa petite-fille souhaite garder cette maison, riche de ses souvenirs d’enfance. Le site est enchanteur comme dans un conte, proche du village des Genettes où ont fleuri nombre de légendes. Mais cette petite demeure n’a guère de qualité architecturale. Que faire ? La détruire, pour reconstruire ? Les nouveaux propriétaires, un couple avec trois enfants, rêvent d’une bâtisse plus vaste, mieux isolée, plus complice du paysage, lumineuse et surtout très accueillante pour les invités. C’est la demande qui a été exprimée à l’agence Java Architecture, créée en 2014, regroupant Florian Levy, Alma Bali, et Laurent Sanz. « Cette commande altruiste, se réjouit Florian Lévy, qui privilégie des espaces communs, pour transmettre une histoire familiale, nous a intéressés. La démolition n’était pas nécessaire, nuisible même d’un point de vue écologique. Le bâtiment était sain et solide pour supporter une extension, vivre une seconde vie ». Pour satisfaire les attentes de ces clients, il fallait donc ajouter des chambres, créer un plus grand salon, des espaces extérieurs et faire entrer la lumière. « Nous avons démoli la serre, poursuit Florian Lévy, détruit le toit du garage inutilisable mais gardé l’escalier extérieur. Et nous avons recouvert le bâtiment d’une ossature en bois qui en relie les différentes parties ». À l’ouest, le séjour trop étroit est élargi grâce à une extension dont la nouvelle façade en verre et bois laisse entrer le paysage. Cet agrandissement a permis de créer la chambre des parents au premier étage. La structure en bois de douglas laminé respecte la géométrie existante du bâtiment. Au premier étage, la façade est recouverte d’un claustra en bois pour créer de l’intimité et éviter les surchauffes de l’été. À l’est, la même structure offre une seconde peau au garage qui, surélevé, s’est transformé en dortoir pour enfants et en chambre d’amis. Un espace semi-extérieur, une sorte de large patio terrasse relié à la cuisine, s’affirme comme « le deuxième cœur de la maison. Cet espace convivial est plus expérimental que le salon classique », estime Florian Lévy. Il est entouré de colonnes de bois, baigné de lumière naturelle grâce à sa façade en polycarbonate et à quelques tuiles de verre sur le toit. Tout cela aurait pu ressembler à un patchwork d’hybridations. Pour unifier l’ensemble, le vieux bâtiment existant a été habillé d’une structure bois isolée, alignée sur les extensions. Cette nouvelle peau est composée de boîtes en douglas pour stocker des rondins, animant la façade au fil des stocks de bois. La majorité des tuiles mécaniques d’occasion homogénéisent tout le toit. Une terrasse chemine autour de la maison. Le côté sauvage de ce décor rural forestier est préservé. Les architectes ont fait preuve d’une belle inventivité, tout en
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    Architecture un lieu

    Les Nouvelles Galeries Annecy font peau neuve

    Par Nat Lecuppre, le 3 novembre 2023
    La ville d’Annecy se développe et entraîne de nombreux changements urbains. L’objectif premier étant de rendre le centre-ville plus dynamique et végétal. Parmi ces derniers, on compte le réaménagement des Haras qui rassembleront une Cité internationale du cinéma d’animation, une halle gourmande et un parc paysager. Mais le projet qui nous intéresse aujourd’hui est la rénovation et l’extension des Nouvelles Galeries. Trois acteurs pour la création d’un nouveau projet Manuelle Gautrand, architecte, s’est vu confier par Citynove-Groupe Galeries Lafayette, promoteur et investisseur, la mission d’extension du centre commercial (passant de 17 500 à 27 500 m²) avec la création d’un mall et de petites et grandes surfaces de commerce venant compléter le grand magasin existant. À sa charge également la restructuration du parking (vélos et voitures) et l’aménagement paysager. L’architecte designer David Thulstrup a été retenu pour imaginer la décoration intérieure du mall, des circulations verticales et des toilettes. La designer néerlandaise Sabine Marcelis quant à elle a été chargée de créer une partie du mobilier intérieur et quatre miroirs lumineux. Enfin, la construction a été confiée au Groupe Legendre. Le site Les Nouvelles Galeries Annecy sont un repère phare dans la ville depuis les années soixante-dix. Son architecture, qui fut audacieuse et démarquée de son environnement avoisinant, a marqué les esprits et l’édifice rond et volumineux s’est imposé au fil du temps jusqu’à devenir le symbole d’une époque, voire un bien patrimonial. Pour cette raison, il sera conservé dans son intégralité dans le projet. Lors de sa création en 1969, le bâtiment était enrubanné d’un double anneau de parking, qui donnait l’impression de suspendre sur pilotis le centre. À l’époque, l’arrivée en voiture était favorisée. L’entrée des clients à pied se faisait sous le parking, par un accès ni convivial ni valorisé. Un projet de centre-ville Le projet de la restructuration lourde et de l’extension a été imaginé dès 2011, mais les travaux n’ont démarré qu’en 2019. Les enjeux étaient pour Citynove d’en faire une destination à part entière avec toutes les valeurs du commerce de demain. Il fallait tenir compte également des services, des enjeux environnementaux naturels, culturels et sociaux. L’objectif pour Manuelle Gautrand était de conserver ce patrimoine mais aussi de lui redonner une jeunesse en symbiose avec une extension à l’architecture innovante, audacieuse et plus contextuelle. L’extension comprend quarante boutiques et restaurants qui complètent l’offre du grand magasin des Galeries Lafayette. Un positionnement environnemental L’existant a été préservé et rénové dans ce projet certifié Breeam Excellent. Les surfaces perméables ont été augmentées afin de récupérer les eaux de pluie pour l’arrosage des toitures végétalisées, tandis qu’une attention particulière a été portée à la lumière naturelle, optimisée afin de réduire au maximum l’éclairage indirect. Les formes circulaires originales du bâtiment de base ont été reprises pour l’extension, conférant à l’ensemble une totale harmonie architecturale, toute contemporaine. Le parking initial a été conservé et en sous-face ont été installés le mall de desserte des Nouvelles Galeries et la plupart des espaces communs. Le mall est constitué de diverses volumétries circulaires variables par-dessus et par-dessous les volumes existants du parking en anneau.
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    Discrétion et ­sobriété à Bandol

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    Reconnue par ses réalisations sensibles qui procurent un certain sens du « bonheur d’habiter », l’architecte Valérie Chomarat a livré à Bandol une maison aux lignes parfaites, aux traits minimalistes et aux diverses qualités. De Genève, où elle réside, à Minorque, en passant par Bandol ou Varsovie, ses projets de villas, fincas, chalets ou yachts sont marqués par un minimalisme sensible et une exquise intégration dans leur environnement. L’architecte, qui affectionne particulièrement l’architecture japonaise et à l’enfance ardéchoise passée dans une maison « dedans-dehors », ne cesse de nous étonner. C’est dans le sud de la France, entre Sanary et Cassis, que Valérie Chomarat réalise cette fois-ci une splendide résidence qui adopte le lieu et se fond dans le paysage. Du large, on ne distingue rien, ou presque, la maison prend place avec une grande délicatesse dans une calanque bandolaise, à deux pas de la mer. L’architecte, qui a façonné les bases de sa signature pendant dix ans aux côtés du Britannique John Pawson, qu’elle considère comme son mentor, et se sert souvent de matériaux locaux bruts, au plus proche de la nature, utilise à Bandol l’horizon comme inspiration. Le lieu est idyllique, un panorama sublime, un environnement naturel et une maison aux volumes étirés qui entament un fin dialogue avec son voisinage. Parmi les entités composant la maisonnée, une extension qui offre une longue ouverture vitrée, à la fois reflet et passage vers la Méditerranée. Enthousiaste et déterminée, Valérie Chomarat affectionne particulièrement le rapport de l’homme à la nature et l’harmonie entre intérieur et extérieur. Cela est dû, entre autres, aux réminiscences de son enfance mais aussi aux différentes découvertes des grands noms de l’architecture nippones comme Tadao Ando. Des séquences d’architectures empreintes d’émotion Dans la maison de Bandol, les limites de l’intérieur et l’extérieur se brouillent par moments pour offrir aux usagers des séquences d’architectures empreintes d’émotion. L’horizon guide les ouvertures, toutes les teintes s’inspirent de celles de la côte bandolaise, les tuiles sont couleur tabac, les murs extérieurs adoptent les ocres et les banquettes maçonnées mettent en valeur les tons de roche. La résidence constitue un remarquable écrin qui met en valeur la même pierre régionale. En effet, cette dernière couvre les sols, les vasques ou les plans de travail. Une certaine simplicité mais aussi d’unité se dégage de l’ensemble. Cet accord se distingue surtout à travers l’usage de la chaux, qui valorise les divers éléments comme les portes et les placards. La maison de Bandol est ponctuée d’œuvres. Amatrice d’art et amoureuse de beaux objets, Valérie Chomarat y a introduit plusieurs classiques du design. Ainsi, nous pouvons y trouver un banc Pierre Jeanneret, une suspension Akari d’Isamu Noguchi ou encore la lampe Magistretti vintage. Nous sommes également en présence de pièces plus ethniques, comme les tables de bois brûlé du salon ou des boucliers africains mais aussi du design scandinave avec le fauteuil PK22 Poul Kjærholm ou celui de Georges Nakashima. En agrémentant l’intérieur de la maison de céramiques, la femme de l’art crée un univers singulier empreint d’élégance et de

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