Architecture un lieu

Bon, brut, gourmand

Par Nat Lecuppre, le 16 février 2024.
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Après un premier magasin à Clichy, les deux amis boulangers-pâtissiers, Clem & Gwen, ouvrent leur deuxième boutique dans le quartier des Docks de Saint-Ouen-sur-Seine (93), à proximité de la Halle Gourmande qui sera inaugurée cet automne.

Les deux jeunes entrepreneurs ont fait appel à Saguez & Partners pour le design global et l’aménagement de la boutique. Ils ne pouvaient pas choisir mieux pour concevoir leur nouvelle identité et réinventer leur marque. Rappelons que pour Olivier Saguez, président cette année du jury du prix Paris Shop & Design, les commerces de bouche sont des éléments fondamentaux dans la vie sociale. Ils sont des créateurs de lien. On s’y rencontre, on échange, on vient choisir un produit qui est mis en valeur dans son environnement. Le commerce de proximité est le supplément d’âme dans la vie quotidienne et urbaine.

Yann Mignot, directeur de création associé Saguez & Partners, précise qu’il fallait un design marquant pour la boutique, à la hauteur de la qualité des produits et de leur modernité.

Pour cela, les architectes designers ont imaginé un lieu mi-boutique, mi-caverne. Les 150 m2 se répartissent en deux espaces, une boutique et un laboratoire. Des matériaux bruts sont retenus. On a du chêne massif, de l’inox, des vitrines et un sol en béton.

Un univers coloré

Les lieux sont animés par un décor peint à la main par un peintre décorateur d’après une création de Marine Belkebir, graphiste illustratrice. Le design durable, incontournable chez Saguez & Partners, se retrouve avec un ensemble de mobilier dessiné sur mesure entièrement démontable et recyclable.

Le bois se marie au bleu de l’océan et au pain brun. L’authenticité est renforcée par un branding XXL.

Quand on entre chez Clem & Gwen, on s’y sent bien, c’est beau et ça sent bon. La gourmandise vous envahit et vous avez envie de tout croquer.

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    Clem & Gwen

    1, cours des Lavandières

    93400 Saint-Ouen-sur-Seine

    www.clemetgwen.co

    Saguez & Partners

    Manufacture Design

    6, rue de l’Hippodrome

    93400 Saint-Ouen, Grand Paris

    Tél. : +33 (0)1 41 66 64 00

    www.saguez-and-partners.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    Rencontrer Pauline Gaudry et Yann Follain – co-fondateurs du WY-TO Group, agence bicéphale basée à Paris et à Singapour –, c’est prendre une grande bouffée d’énergie positive pour envisager avec bienveillance le futur. La première réside dans le Perche et l’autre dans la cité-État la plus urbanisée de la planète. Mais que font-ils ensemble ? Explorer leur site Internet vous interpelle par le foisonnement de projets – proposés, gagnés et / ou réalisés – et leur diversité allant du simple branding au schéma de développement métropolitain, de la scénographie d’exposition à l’îlot multifonctionnel… Une sorte d’arche de Noé, car la notion de développement durable demeure une constante. Une arche d’alliances. En 2003, Pauline et Yann se (re)trouvent à Hong-Kong lors d’un colloque sur la métropolisation en Asie-Pacifique alors qu’ils suivent tous les deux le séminaire sur l’architecture en Asie du Sud-Est que dispense Pierre Clément1 aux élèves de 5e année de leur école d’architecture de Paris-Belleville. Diplômés deux ans plus tard, la première part à Goa d’où sa famille est originaire, tandis que le second s’envole pour l’Indonésie, mais ils maintiennent le contact. De retour en France, les deux architectes – faisant la place dans différentes agences – réalisent ensemble leur première maison individuelle dans les Yvelines. Yann repart à Singapour pour superviser le projet du futur musée d’art moderne gagné par le Studio Milou. En 2011, il y crée sa propre agence, WY-TO, suivie l’année suivante par celle homonyme de Pauline à Paris ; WY-TO Group verra le jour en 2021. Depuis plus d’une décennie, ils nourrissent un dialogue permanent entre leurs ports d’attache respectifs autour d’une approche méthodologique reposant sur un processus analytique de l’environnement humain, climatique, social et économique. Il en résulte une architecture raisonnée, pérenne et résiliente dont les projets innovants mais intemporels requalifient les usages. Dès lors, rien d’étonnant qu’ils concourent – à plusieurs reprises avec succès* – à Réinventer Paris 2*, … la Seine, … Montréal, à Inventons la métropole du Grand Paris 2, Devenir Tours ou encore Imagine Angers* ! Mais il en est de même à Singapour où le développement urbain est pourtant une affaire d’État avec des chantiers de dimensions exceptionnelles pour lesquels le développement durable est une des priorités depuis 2008, l’île étant menacée par la montée des eaux. Ils y sont (co-)lauréats de C40 Reinventing Cities prévoyant la reconversion d’une ancienne caserne de pompiers et de Runway for your imagination projetant l’urbanisation de la friche laissée par la base aérienne Paya Lebar. Yann y participe également à une vaste réflexion menée sur « Le bien-être pour tous » – objet d’un livre paru en 2023 –, le logement social représentant 80 % du parc immobilier et les transports en commun y étant particulièrement développés. WY-TO y milite également pour la préservation du patrimoine colonial et moderne, trop longtemps dénigré depuis l’indépendance en 1965. Au-delà de cette production urbaine, de nombreuses opérations tertiaires (bureaux, et commerces) et résidentielles (collectifs, maisons), l’agence singapourienne est également reconnue pour la conception d’expositions. Côté hexagonal, Pauline interroge l’intensité urbaine tout particulièrement dans les bourgs en recherche de développement. Dans quelques semaines, leur projet lauréat
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Les clés des bureaux d’aujourd’hui et de demain

    Par Nat Lecuppre, le 31 juillet 2024
    Pour comprendre le tourbillon de la vie et des nouveaux bouleversements, il est indéniable de connaître toutes les évolutions. En comprenant les comportements, on détient tous les codes pour une meilleure lisibilité. En fait, des études, par exemple dans le secteur tertiaire, nous permettent de mieux cerner les attentes des utilisateurs mais aussi les transitions vers un nouvelle architecture. C’est ce que nous avons toujours appelé, dans Nda, l’architecture comportementale. Comprendre pour mieux faire. Deux acteurs du secteur tertiaire pour lesquels l’homme est toujours au cœur des préoccupations. Le premier, Yemanja, aménage des bureaux personnalisés en plaçant les enjeux humains au premier plan. Le second, Comme on travaille, est un cabinet conseil dédié à l’accompagnement humain des projets tertiaires. Yemanja et Comme on travaille ont réalisé une enquête auprès d’une centaine d’entreprises ayant récemment effectué un réaménagement post-Covid. Croissance et réorganisation. La croissance et la réorganisation des espaces sont le déclencheur principal pour un réaménagement des bureaux. Il s’agit d’intégrer les nouveaux effectifs dans la société parce que celle-ci se développe, ou lors d’un regroupement de sites. Ce facteur est plus important que de rénover un bâtiment vieillissant (dans 29 % des cas) ou de déménager pour une meilleure localisation (11 %). Autre critère poussant à un réaménagement des espaces, avec la montée fulgurante du télétravail depuis ces dernières années, il est important d’encourager les collaborateurs à venir au bureau (50 %). Le bureau améliore l’identité de la société. Lors du résultat final, 83 % des sociétés interrogées jugent que le projet est réussi. 28 % d’entre elles estiment qu’il va même au-delà des objectifs initiaux. Intérêt et image de la marque. Le fait de réaménager ses locaux est fédérateur et même enorgueillit les sociétés. 94 % disent avoir donné envie de revenir au bureau après leur projet. Pour 92 %, le bureau est devenu plus utile après son réaménagement. Pour 84 %, il accentue le bien-être des équipes, et pour 91 %, l’image de l’entreprise. Pour résumer, 93 % estiment avoir amélioré leur marque employeur post-réaménagement. Point crucial d’un projet : la salle de réunion. Pour 75 %, il manquait des salles de réunion dans leur établissement. Le travail est devenu hybride et il a fallu revoir les espaces et leurs configurations. Les salles de réunion ont été repensées. 79 % des projets ont augmenté leur nombre. 64 % ont amélioré leurs branchements et équipements IT. Lors des réaménagements, 59 % ont mis l’accent sur la personnalisation, la décoration et l’ambiance, et 56 % ont privilégié la qualité et le choix du mobilier ergonomique. Le fil rouge : la convivialité. Beaucoup déploraient le manque de convivialité dans leurs bureaux (72 %). Lorsqu’ils en avaient, ces derniers n’étaient pas fonctionnels ni confortables (49 %). Le côté chaleureux manquait pour 41 %, ou ne représentaient pas suffisamment l’entreprise pour 33 %. Par conséquent, les grands espaces sont créés. Ils passent de 67 % à 95 % et les coins café de 33 % à 68 % depuis ces dernières années. Quant aux espaces dédiés à la sieste, ils ne se développent plus autant (de 19 % à 26 %). Les lieux pour le sport restent stables (11 %). Ces évolutions chiffrées démontrent que le bien-être au bureau a changé. L’attention est portée aux lieux informels créant du
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    Architecture un lieu

    L’entrée Emblem…atique de Régis Botta

    Par Nat Lecuppre, le 19 juin 2024
    L’architecte Régis Botta a été missionné par JLL pour imaginer un nouveau hall d’accueil et la mezzanine de la tour Emblem à la Défense. Après le résidentiel haut de gamme, la restauration et le retail de luxe, Régis Botta vient exercer avec tout son savoir-faire dans le tertiaire. L’épure fonctionnelle, la géométrisation de la lumière, le travail des nuances et des tonalités ainsi que l’utilisation de matériaux naturels et authentiques sont les quatre fondamentaux de son expertise. La tour Emblem est la première tour construite du quartier du Faubourg de l’Arche (1998). Renommée au fil du temps, vous l’avez probablement connue sous le nom de tour T4, tour Cegetel ou tour Cèdre. Elle dispose de 28 niveaux. L’architecte a eu en charge la conception et la réalisation du hall de 300 m2 et de la mezzanine de 150 m2. Il a imaginé un grand salon de conservation doté de plusieurs sous-espaces aux multiples ambiances. Pour son concept, l’architecte souhaitait créer un lieu où l’on pouvait prendre une pause seul ou à plusieurs mais aussi y faire ses rendez-vous. Le rez-de-chaussée est un espace pour des moments plus furtifs constitué de quatre alcôves : accueil, attente, espace café et salon. Pour passer plus de temps, on se rend à la mezzanine qui relie la bibliothèque. L’ambiance est plus cosy. Le revêtement au sol est constitué d’une moquette designée par RB-A. Celle-ci renforce, comme les matériaux et les teintes préconisés, l’ambiance feutrée. Les espaces sont lumineux et spacieux. La sensation de bien-être vient du choix des coloris clairs mais aussi du travail réalisé sur la lumière. Une attention particulière est portée à l’éclairage. Des lignes lumineuses de la grande trame structurent l’espace. Les alcôves sont mises en valeur par le rétroéclairage des lames qui est en perpétuel mouvement ; celui-ci oscille entre le blanc chaud et le blanc froid. Dans les salons, le côté chaleureux et confortable est souligné par des lampadaires et des lampes de la collection « Les Parisiennes » Édition Ozone et designés par RB-A. Le mobilier est réalisé sur mesure pour ce projet. Régis Botta a designé de larges banquettes et une gamme d’assises. Avec ce projet, la tour Emblem retrouve une nouvelle jeunesse. Elle entre par le biais d’ingéniosité et de luxe discret dans la contemporanéité.

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