Architecture, l'esprit du lieu

CapitaSpring une expérience à part entière

Abonnés
Par Sipane Hoh, le 15 janvier 2025.
Image
© Finbarr Fallon

Dans le ciel de Singapour, parmi les tours de formes et de tailles différentes, s’élève CapitaSpring, le nouveau gratte-ciel biophilique où cœxistent avec allégresse résidences, bureaux, restaurants et commerces. L’ensemble mixte à l’aspect caractéristique qui porte les deux prestigieuses signatures de BIG-Bjarke Ingels Group et CRA-Carlo Ratti Associati offre une expérience à part entière.

À Singapour, non loin du quartier CanningHill Piers, le long de la rivière Singapour à la croisée de Phillip street et Church street, une architecture à la fois imposante et originale interpelle le passant. Entourée d’autres constructions compactes et surtout climatisées, la séduisante réalisation des deux agences d’architecture BIG-Bjarke Ingels Group et CRA-Carlo Ratti Associati amorce une nouvelle ère et crée la différence. Le projet est situé au cœur du quartier d’affaires, sur le site d’un ancien centre commercial. Il comprend 51 étages et offre à la ville une nouvelle référence concernant le bureau du futur mais aussi le core-flex, un principe qui répond à l’adoption croissante de stratégies de travail hybrides. Après quatre années de construction pour le compte de CapitaLand Development (CLD), CapitaLand Integrated Commercial Trust et Mitsubishi Estate Co. Ltd., plus de 99 % des espaces de bureaux et de vente au détail ont été réservés. Ce gratte-ciel à usage mixte de 93 000 m² se caractérise par le jeu dynamique des lignes orthogonales de ses façades. Peu de villes dans le monde bénéficient de la végétation luxuriante de Singapour. Ici, les espaces paysagers composent avec l’architecture intérieure aux lignes fluides et les textures contrastées. À plusieurs altitudes, les éléments verticaux constituant les façades sont séparés pour permettre d’apercevoir les oasis vertes. Celles-ci fleurissent depuis la base et continuent vers le centre de l’édifice jusqu’au toit. Cela ressemble à un jeu savant de cache-cache qui garde le visiteur en appétence. CapitaSpring renforce la réputation de Singapour en tant que cité-jardin. De la rue, des allées sinueuses méticuleusement végétalisées créent des entrées naturelles vers le City Room, un espace ouvert généreux de dix-huit mètres de haut situé au pied de la tour.

Galerie d'images (31)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    BIG-Bjarke Ingels Group

    Sundkaj 165

    2150, Nordhavn

    Copenhagen, DK

    Tél. : +45 7221 7227

    www.big.dk

    CRA-Carlo Ratti Associati

    26, corso Quintino Sella
    10131 Torino – Italy

    1350 Avenue of the Americas, 2nd Floor
New York,

    NY 10019 – USA

    Tél. : +39 011 19694270

    www.carlorattiassociati.com

    CapitaSpring

    88 Market St

    Singapour 048948

    Tél. : +65 6983 5118

    www.capitaland.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 58
    Image

    Retail et Résidentiel

    Commander

    Numéro en cours

    Nº63

    Spécial Santé, Bien-être, Bien-vivre

    Couverture du NDA Nº63

    Novembre — Décembre 2025 — Janvier 2026

    Découvrir

    À découvrir
    Image
    Architecture remarquable

    Plus tout à fait la Terre, pas encore le Ciel…

    Par Lionel Blaisse, le 6 février 2025
    Le récent réaménagement du Terminal 2 de l’aéroport Changi de Singapour — à moins qu’il ne s’agisse plutôt de son « paysagement » — par Boiffils Architectures déstressera les plus angoissés des passagers aéroportés. Pour sa première intervention aéroportuaire, l’agence française – internationalement reconnue jusqu’à présent pour ses fascinants centres commerciaux, magasins et hôtels de luxe – métamorphose le parcours (souvent du combattant) du voyageur en une expérience sensuelle et confortable aux portes de la « Ville Jardin ». Un Petit Poucet. Architectes d’intérieur, Jacqueline et Henri Boiffils créent leur agence il y a quarante ans. Ils choisissent d’exercer leurs talents dans le secteur du commerce, que leurs confrères ignorent ou dénigrent. En 1991, ils relookent complètement l’espace beauté du Printemps, salué par la presse et plébiscité par les clients. Repéré par une des deux « tigresses du shopping-mall » thaïes, le couple entame dès lors une collaboration fructueuse enchaînant les centres commerciaux qu’inaugure en 1994 le Siam Paragon et que EmQuartier couronne en 2015.. Rejoints, onze ans plus tôt, par leur fils Bazile architecte, ils ont pu y concilier enfin architecture et aménagement intérieur. Ayant su conserver une taille « artisanale », l’entreprise familiale maîtrise néanmoins tout aussi bien les concepts architecturaux et merchandising que la technologie, que ce soit dans l’Hexagone ou à l’étranger, tout particulièrement en Asie. D’où très certainement son invitation à concourir pour la rénovation des 120 000 m2 du Terminal 2 de l’aéroport Changi de Singapour. Ouverte en 1991 et rénovée en 2003, cette aérogare n’était plus à la hauteur d’un hub accueillant désormais plus de 70 millions de passagers malgré la construction de deux terminaux supplémentaires. Livré en 2019 et conçu par Moshe Safdie, le spectaculaire centre de transit Changi Jewel concentre cinémas, galerie commerciale, espaces de relaxation et jardins dont la cascade de 40 mètres de haut constitue l’attraction exclusive. Dessiné par Thomas Heatherwick, un cinquième terminal (aussi vaste que les quatre autres réunis) est désormais en chantier. Finalement, c’est David qui l’emporte en 2018 face aux Goliath de l’architecture aéroportuaire ! Itinéraire d’un voyageur serein. Le cahier des charges du commanditaire suggérait la piste d’un resort, les Boiffils lui substituent un paysage naturel faisant écho à la luxuriante végétation de cette cité-État pourtant si dense ! Ce ne pouvait que faire la différence en faveur de leur projet. Malgré l’épisode Covid, leur concept a été mis en œuvre en moins de trois ans aux côtés d’une maîtrise d’ouvrage exceptionnellement compétente. À l’image du client du grand magasin ou d’un hôtel, le passager doit être au cœur de la conception d’une aérogare. Il faut répondre à ses besoins et anticiper ses appréhensions, voire ses phobies, tout en stimulant sa curiosité et son plaisir, quels que soient son âge, sa nationalité, son genre et ses goûts. Il est indispensable d’y gommer les contraintes et les obstacles ou tout du moins les réduire au minimum. Voyageurs – souvent en terre inconnue – et accompagnants redoutent le gigantisme au fonctionnalisme exacerbé – y compris sécuritaire – des aéroports. S’y repérer y est donc encore plus primordial que dans un shopping-mall. Pour ce faire, rien de tel qu’ouvrir leur champ visuel, créer des transparences, des repères, des stimuli. Et
    Image
    Urbanisme

    Interview Jérôme Le Moine, Designer et co-fondateur d’Extreme Topo

    Par Lionel Blaisse, le 23 décembre 2024
    Pouvez-vous rappeler en quelques mots l’activité ­d’Extreme Topo ? Nous sommes une agence de design et de stratégie spécialisée dans les problématiques qui répondent aux enjeux de territoires, des énergies et de la mobilité. Dans le domaine des territoires, nous aimons faire émerger les lieux grâce à de nouveaux storytellings, des concepts audacieux, des logos, des couleurs pour des lieux nouveaux ou, comme les Puces de Saint-Ouen, ayant déjà toute une histoire. Nous aimons dire que nous sommes des raconteurs d histoire avec quelques crayons de couleurs à la main. Pourquoi avoir proposé vos services aux Puces de Saint-Ouen ? Passionnés de belles choses et de design, nous ne pouvions qu’être attirés par ce lieu si unique. La très belle rencontre fortuite avec Merry Liuzzo nous a incités à nous impliquer à leurs côtés pour réfléchir gracieusement au repositionnement de leur branding mais plutôt sous la forme d’une carte blanche. Comment s’est déroulée votre collaboration ? La rencontre avec les puciers nous a fait découvrir des professionnels singuliers, démonstratifs, n’ayant pas la langue dans leur poche. Nous avons pris ainsi conscience des contraintes issues en partie de l’histoire même des Puces où les marchands et artisans se sont regroupés en marchés par affinités, caractères et activités. Leurs intérêts respectifs pouvant se révéler divergents, voire contradictoires. Trouver un objet identitaire commun était dès lors impossible. En revanche, tous manifestent un enthousiasme communicatif pour leur métier, leur passion qu’ils partagent avec leurs visiteurs et clients, c’est à la fois le lieu d’inspiration et de toutes les émotions. Nous avons donc proposé un logo générique, simple, intemporel affirmant le caractère audonien des Puces de Saint-Ouen, Paris n’apparaissant qu’en exposant. Nous leur avons suggéré en complément un langage vivant et coloré reposant sur une typographie d’émotions spécifiquement inventée pour eux, une famille de lettres « abstraites » venant semer un peu de folie, de liberté dans les messages. Librement appropriable par chacun, cet alphabet sera à même d’engendrer de nouvelles signalétiques, des campagnes d affichages, des événements, et même pourquoi pas un jour des produits dérivés destinés aux (nouveaux) visiteurs.
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    La Casa Maitò, comme un bijou dans son écrin

    Par Sipane Hoh, le 22 septembre 2025
    L’attention aux détails, le design raffiné et la capacité de fournir confort et innovation sont les ingrédients de la Casa Maitò. C’est un projet créé avec la plus grande habileté par Archea Associati, l’agence d’architecture italienne fondée à Florence par Laura Andreini, Marco Casamonti et Giovanni Polazzi. La ville balnéaire de Forte dei Marmi s’est imposée depuis les années 1960 comme une destination recherchée par les touristes d’élite, en quête de luxe et d’exclusivité. C’est dans cette contrée qui incarne à perfection la dolce vita de la Riviera italienne, que l’agence d’architecture internationalement connue Archea Associati a réalisé la Casa Maitò, un équipement innovant qui a pour objectif la représentation d’un nouveau concept d’hôtellerie en offrant une expérience d’hospitalité unique et exclusive avec ses dix suites et ses nombreux espaces communs conçus avec raffinement. Sous ses airs sages, sa forme géométrique et ses façades rythmées enveloppées d’une résille perforée, l’édifice comporte quelques surprises. En effet, les intérieurs sont exubérants, expansifs et panachés. C’est tout l’art et le savoir-faire d’Archea Associati qui y a été déployé. Des espaces en accord avec les diverses exigences d’une clientèle pointilleuse. L’hôtel couvre une superficie totale de 1 950 m² répartis sur cinq étages, dont un situé en sous-sol. Au rez-de-chaussée, le visiteur accède aux principales pièces dédiées à la convivialité, notamment le hall, le bar, le restaurant ainsi que les salons. Le restaurant dispose d’une partie intérieure et d’une autre extérieure, cependant une particularité attire l’attention : l’une des tables est impressionnante, en forme arquée, juchée du haut de ses 110 cm au-dessus d’un sol en verre, elle assure aux convives une vue sur la piscine thermale située au sous-sol. L’ambiance est encore une fois prodigieuse et les matériaux utilisés croisent luxe et apparat. Les trois étages de l’hôtel abritent sept suites toutes conçues pour assurer un maximum de confort et d’intimité. Le sous-sol, quant à lui, est entièrement dédié au bien-être, avec un spa équipé d’une piscine, d’un sauna, d’un espace massage et d’autres pièces pour les soins de beauté. Le rez-de-chaussée abrite également la cuisine, alimentée exclusivement par l’électricité et équipée de technologies BMS (Building Management System) ou GTB (Gestion Technique du Bâtiment), un système informatique permettant de superviser les équipements installés dans un bâtiment afin qu’il soit plus économe en énergie, plus confortable ainsi que plus sûr, il s’agit d’un label conforme à l’industrie 4.0. La cuisine, organisée en deux zones fonctionnelles, est desservie par deux monte-charges qui la relient directement à la salle de dégustation située au deuxième étage et à la cuisine-pâtisserie située en mezzanine. La salle de dégustation du deuxième niveau reprend le nombre de tables du restaurant du rez-de-chaussée, avec l’ajout d’un cave à vin et d’un espace privé revêtu d’acier et de verre ambré, idéal pour accueillir une salle multimédia, pour la télévision ou la vidéoconférence, ou pour créer un cadre plus intime et exclusif. Cet espace est enrichi par deux terrasses latérales donnant sur la place Marconi et une grande terrasse entièrement recouverte de marbre, surplombant la mer, où

    Laisser un commentaire

    7 − 6 =