Architecture, l'esprit du lieu

Que Mon Parnasse Flores fasse… florès en Espagne

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Par Lionel Blaisse, le 4 novembre 2024.
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Pas facile de conceptualiser une chaine commercialisant fleurs coupées et plantes en Espagne, surtout quand une pandémie vient vous couper l’herbe sous le pied. Et pourtant, le concept imaginé par Canobardin dépote un max !

Créé en 1965 non loin du parc parisien éponyme, Monceau Fleurs compte à ce jour plus de deux cents magasins en France et à l’étranger dont nombre de franchisés, Au nom de la Rose compris. Ambitionnant comme eux de mettre les fleurs à la portée de tous, Mon Parnasse Florès invite les jeunes architectes Barbara Bardin et Julio Cano, l’agence de branding Woz’ere et accessoirement les Muses à faire éclore un marché aux fleurs où venir musarder !

Florilège conceptuel.

La volonté première du commanditaire était de susciter l’achat impulsif des passants, spontanément « cueillis » par l’attraction florale et végétale de la devanture. Les influences françaises ont nourri sa réflexion depuis la profusion et la diversité des essences égayant les massifs des jardinets et squares romantiques de la capitale, ou bien achalandant ses marchés aux fleurs haussmanniens jusqu’aux géométries et perspectives théâtralisées des parterres brodés des jardins à la française.

La vitrine se veut un jardin fleuri vertical. S’insérant entre les trumeaux de style parisien à ossature en contreplaqué de pin laqué, le mobilier – ajouré à la façon d’un treillis – bascule les baquets où se rafraichissent les bouquets dont les parfums se rapprochent des piétons. De grandes bannes veillent à les ombrager des ardeurs du soleil madrilène.

À l’intérieur, les architectes ont imaginé une multitude de scénarii transposant la grande variété de dessins créés par tous nos paysagistes pour s’adapter aux lieux et à leur morphologie, de la composition rayonnante au labyrinthe. Pour ce faire, ils ont conçu toute une gamme de présentoirs mobiles optimisant l’espace à la façon de haies. Leurs perforations circulaires permettent d’y suspendre – selon les besoins – étagères et jardinières et d’y intégrer un rétro-éclairage en LEDs.

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    Mon Parnasse Flores

    Calle San Bernardo 17 Planta 6

    28015 Madrid– Espagne

    www.monparnasse.es

    Canobardin

    Calle Joaquin Lorenzo 19

    28035 Madrid– Espagne

    Tél. : +34 651 652 260

    www.canobardin.es

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 57
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    Revisiter les codes de l’american diner chez PNY Burger

    Par Lionel Blaisse, le 26 août 2024
    Depuis 2012, Graffi Rathamohan et Rudy Guénaire développent l’enseigne de restauration PNY1 Burger qui revisite les codes du diner américain pour offrir le meilleur du burger à la française. Leurs douze adresses actuelles, dont quatre en régions2, n’ont rien du copier-coller. Les deux anciens élèves d’HEC veillent, en effet, à faire aussi voyager leurs clients – plutôt hipsters – dans un autre monde. « Alors on cherche des architectes géniaux, et on les drogue jusqu’à ce que leur vienne une idée simple, jolie, forte mais pas trop chère ! », plaisantent-ils. Après CUT Architectures, le jeune Belge Bernard Dubois a conçu leurs trois derniers spots parisiens. Faste-good. Le succès de l’enseigne repose sur son concept de burgers gourmets et créatifs : « un bun brioché à peine grillé, une viande de bœuf 3 maturée trois semaines, hachée et cuite minute à la flamme, un cheddar fermier produit dans le Somerset ». Travaillant avec les Nouveaux Fermiers, PNY Burger c’est aussi « ingrédients de qualité + fournisseurs bien payés + staff bien rémunéré 4 = tout le monde heureux ». Garantir de trouver partout les mêmes plats à la qualité irréprochable n’impose aucunement pour autant un unique décor. Chaque adresse doit avoir son âme en osmose avec son quartier, sa taille et sa morphologie. Et l’imaginaire hérité des diners US est non seulement infini – depuis ceux des Art déco jusqu’au film culte American Graffiti en passant par l’univers de la Grande Dépression dépeint par Edward Hopper – mais encore porteur de créations. Si, au PNY de Pigalle, CUT a misé sur le son, au Faubourg Saint-Antoine Bernard Dubois revisite le wagon restaurant originel influencé par Hans Hollein, Mario Botta et Kazuo Shinohara. Arches d’alliance. N’allez pas y voir un exercice de styles brouillant les frontières mais, en féru d’architectures, Bernard Dubois aime à nourrir la sienne de celles éclectiques qui l’ont construit. Pour son troisième PNY, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie5, il convoque l’esprit de son regretté compatriote André Jacqmain. Son agencement tout de bois sombre transpose avec classe les arches interrompues de la bibliothèque des Sciences érigée en 1975 à l’université catholique de Louvain-la-Neuve. Muée depuis en musée, elle constitue une des œuvres maîtresse de la période brutaliste et postmoderniste de son illustre confrère. Le recours tout aussi obsessionnel à ce motif « arch’aïque » confère à l’intérieur de cet ancien bistrot du Marais – à la belle hauteur sous plafond et à la devanture d’angle conservée et repeinte couleur sable – des allures tronquées de cloître roman ceint de sa galerie. Ce dispositif ménage ainsi deux espaces, davantage intimiste en périphérie, plus animé au cœur, autour du bar. Une série de cannelures « votives » menuisées dédouble le comptoir inox – celui inférieur permettant à quelques hôtes supplémentaires de s’y restaurer in extremis. Également servie par les enduits ton pierre des maçonneries existantes, l’ambiance monacale est ravivée par l’essence de bois clair et le jaune paille des revêtements du mobilier sur mesure. Un jeu de miroirs au dessus des cimaises dilate astucieusement la taille réduite du lieu. L’homme jeune « m’arche » plus vite que l’ancien quand l’ancien connaît
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    Talents

    Laune Architecture Un dialogue constant

    Par Sipane Hoh, le 14 octobre 2024
    Après avoir forgé leur expérience chez l’architecte d’intérieur et designer François Champsaur, Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk ont créé en novembre 2019 Laune Architecture. Depuis, l’agence signe des projets variés et se démarque par son dialogue constant avec tous ses commanditaires. L’hôtellerie de luxe et les projets haut de gamme détenaient, dès le début de leur parcours, une part importante des conceptions de Laune Architecture. Aujourd’hui, une belle variété de réalisations comme les rénovations hôtelières, les projets résidentiels et commerciaux porte leur signature. Le duo, qui travaille ensemble aussi bien les projets d’appartements que les projets hôteliers, privilégie les matériaux nobles, les matières naturelles ainsi que les teintes sobres. Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk aiment bien agrémenter leurs divers projets d’œuvres d’art ainsi, chacune de leurs réalisations devient unique, singulière et très caractéristique. Conscientes de l’importance de l’entente entre les diverses personnes concernées, les architectes d’intérieur soulignent que l’étude de projet se fait dans un dialogue constant avec leur clientèle et mène à des dessins préparatoires qu’elles réalisent à la main. Des figures qui prennent corps et s’accomplissent avec la plus grande attention. Laune Architecture vient de terminer la réalisation de plusieurs projets dont quelques intérieurs d’appartements, une boutique parisienne de souliers haut de gamme, ainsi qu’un hôtel. OKKO Rosa Parks. OKKO Hotels est un groupe familial français indépendant qui compte quatorze hôtels ouverts et deux cent cinquante collaborateurs. L’architecture des lieux a été réalisée par l’agence d’architecture TVK. Ainsi, Laune Architecture a été mandatée pour la conception intérieure de l’OKKO Rosa Parks, premier établissement OKKO d’envergure à Paris respectueux de son environnement. L’ensemble, situé dans le XIXe arrondissement parisien, au cœur de l’îlot fertile, a été mené avec dextérité et comprend un programme conséquent réparti sur six étages. Outre les cent vingt-neuf chambres, le visiteur peut découvrir un Club de près de 300 m² intégrant un restaurant Noccio avec une terrasse attenante et trois salles de séminaires. Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk soulignent qu’elles étaient, dès le départ, séduites par l’emplacement du projet. En effet, l’hôtel se trouvant dans un écoquartier, l’intérieur devait, selon les femmes de l’art, suivre les mêmes enjeux écologiques qu’alentour, d’où le choix de matières naturelles dont le bois. Dès l’entrée, le visiteur découvre une fresque de l’artiste Adriana Jaros, représentée par Amélie Maison d’Art, une œuvre qui donne le ton et habille le mur du hall d’accueil. S’ensuit l’atmosphère élégante du lobby où se trouvent avec subtilité un desk en chêne et une lampe à poser en chrome. Deux petits salons d’accueil délimitent l’espace. Et pour se sentir comme chez soi, une bibliothèque en chêne réalisée sur mesure agrémente le lieu. Le plafond terracotta du Club prolonge celui du lobby et octroie de la profondeur à ce lieu unique où trône un bar en chêne accompagné de tabourets en chêne (Bassam Fellows). Un ciel de bar en inox crée le contraste et complète l’ensemble. Le Restaurant Noccio, inspiré des cafés milanais, se caractérise par son ambiance conviviale avec des banquettes sur mesure qui cadrent l’espace. Les tables en bois (Pedrali) et en
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Quand la capitale du Béarn fait Pau neuve

    Par Lionel Blaisse, le 16 septembre 2024
    Les deux bâtiments en L conçus par les agences CoBe et WEEK Architecture confèrent des airs de bastide à la place Laherrère dessinée par Base, le nouveau cœur battant du quartier Saragosse dont ils finalisent la rénovation ANRU. Initiée il y a dix ans, cette seconde opération ANRU paloise – concernant 14 000 habitants et pilotée par la Communauté d’agglomération – a permis de réaménager les espaces publics, rénover les équipements collectifs, réhabiliter le parc de logements sociaux et en diversifier l’offre, créer autour d’une vraie place paysagée et son marché hebdomadaire un pôle économique regroupant des acteurs de la formation professionnelle et de la création d’entreprises. Faux jumeaux. Ces deux « ailes » d’allure similaire sont pourtant intrinsèquement dépareillées de par leurs dimensions et programme respectifs avec lesquels les architectes jouent subtilement. Ainsi, c’est la façade principale de la « petite » qui cadre la longueur de la place tandis qu’un tiers à peine de celle de sa « grande sœur » borde sa largeur, le reste orientant vers la cité administrative en fond de parcelle. Leurs modénature et matérialité caractérisent leur sororité. D’élégantes arches asymétriques en béton brut bas carbone coulées sur place modèlent un socle minéral sur deux niveaux évoquant les arcades des bastides du Sud-Ouest. L’ossature en sapin pectiné pyrénéen des étages supérieurs est revêtue de bardages en douglas pré-grisé auvergnat et de menuiseries en pin sylvestre corrézien, l’isolation étant en fibre de bois. De généreuses loggias et terrasses en toiture faillent l’optimisation sérielle de leur panneautage. Un vrai “couteau… suisse”. Volontairement frugal, le système constructif poteaux-poutres retenu n’en offre pas moins une grande diversité d’usage, y compris ultérieure. Outre les halls d’accueil sous double hauteur des activités en étages, les socles hébergent majoritairement des services à destination des habitants du quartier : un poste de police, une conciergerie, deux brasseries, des espaces de vente et une salle polyvalente dite de convivialité de 234 m2. Elle accueille aussi l’école Cuisine Mode(s) d’Emploi et son restaurant d’application fondés par le chef étoilé Thierry Marx. Ce pôle éducatif est complété par l’école du numérique Simplon et l’École de la 2e Chance abritées dans le bâtiment à vocation entrepreneuriale. Ses plateaux de bureaux et de coworking ciblent des associations et structures de formation et d’aide à la création d’entreprises tels que la Maison France Services, le Club emploi et développement du quartier et celui de la Communauté d’agglomération… La seconde entité dédie ses 5 050 m2 à l’hébergement réparti – de façon non poreuse – entre une résidence étudiante de 116 studios de 17 m2 administrée par le CROUS et un foyer pour jeunes travailleurs de 16 à 30 ans opéré par Habitat Jeunes Pau Pyrénées. Soixante logements – des T1 de 17, 24 et 33 m2 – les accueillent individuellement, en couple ou en colocation. Confort et intimité y ont été privilégiés : 2,70 m de hauteur sous plafond, large baie fixe de 195 x 125 cm sans recoupement horizontal complétée par un ouvrant bois plein sur allège dissimulé dans la façade. Selon Alexandre Jonvel, l’architecte, le mobilier et la décoration s’inscrivent dans une démarche de design thinking. Les logements bénéficient d’une ambiance proche de celle d’un appartement conventionnel : teintes

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