Urbanisme

CLICHY-BATIGNOLLES, village du XXIe siècle

Abonnés
Par Anne-Marie Fèvre, le 13 juillet 2023.
CLICHY-BATIGNOLLES
Vue du jardin Martin Luther King. © Sergio Grazia.

Cet écoquartier de Paris XVIIe est en voie d’achèvement. Auréolé par le TGI, bordé par deux « skyline », aéré par le jardin Martin Luther King, il est bien inséré. Reste à inventer une vie locale.

Porte de Clichy, il n’y a plus que deux grues qui s’élèvent au-dessus d’un bâtiment de logements de la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) encore en construction, à l’orée du lycée Balzac. Derrière, se profile le Stream Building achevé, imaginé par Philippe Chiambaretta. À cette entrée nord du nouveau quartier Clichy-Batignolles (75017) tout tourne autour du TGI de Renzo Piano. Ce « tribunal signal » de 160 mètres aimante depuis 2018 et a créé un nouveau pôle métropolitain. Estompant peu à peu l’effet barrière du périphérique, le boulevard Douaumont, en cours de réaménagement, mène à la rue de Paris de Clichy (92). Le TGI voisine sans écraser les édifices proches, dont les ateliers Berthier, aux longues et basses façades en briques et pierres meulières. Ce bâtiment historique, conçu en 1895-1898 par Charles Garnier, attend d’être transfiguré en Cité du Théâtre en 2023.

Au pied de la Maison de l’Ordre des avocats (signée Piano aussi), la boulangerie de la chaîne Merci Jérôme n’a pas le même charme que la brasserie Les Deux Palais de l’Île de la Cité. Mais il y a le B&B Hôtel, agrémenté d’une nouvelle terrasse, et, au coin de l’avenue de Clichy, le bar l’Industrie, plus populaire. Vient d’ouvrir la nouvelle brasserie du Stream-Building, faisant mousser la bière conçue à partir du houblon cultivé sur ses façades. À cette Porte, la station de métro sert de proue. La ligne 14 du métro, arrivée en janvier 2021, croise la ligne 13, complète les bus, le RER C et le tram T3B.

La Porte ouvre au sud sur le nouveau quartier Clichy-Batignolles, grand projet parisien lancé en 2009. Soit 54 hectares récupérés sur l’ancienne friche ferroviaire des Batignolles. Depuis 20191, la métamorphose est incroyable.

Galerie d'images (15)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    Paris & Métropole Aménagement

    12, passage Susan Sontag
    75019 Paris
    Tél. : +33 (0)1 75 77 35 00
    www.parisetmétropole-amenagement.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 52
    Image

    Quartiers revisités, le renouveau

    Commander

    À découvrir
    Image
    Parcours

    Philippe Madec, (a)ménageur de territoires

    Par Lionel Blaisse, le 24 novembre 2023
    Depuis des décennies, l’architecte et urbaniste veille à « ménager » des territoires, plutôt qu’à les aménager, à commencer par ceux de sa Bretagne natale. À ce titre, il n’a eu de cesse de faire le ménage parmi toutes ces idées reçues et diagnostics « foireux » – hérités du modernisme – qui pervertissent depuis trop longtemps notre politique, jacobine et urbano-centrée, du développement des territoires. Au sein du mouvement pour une frugalité heureuse et créative qu’il a co-initié avec l’ingénieur Alain Bornarel et l’architecte auteure Dominique Gauzin-Müller, il fait confiance en la capacité de chaque commune à valoriser ses atouts spécifiques pour faire (re)vivre durablement tous nos territoires, quelle que soit leur densité, à l’aune d’une équité citoyenne retrouvée et du respect de l’environnement. NDA. Depuis des années, vous combattez le prisme urbano-centré régissant la politique française d’aménagement du territoire, notamment au travers de la définition même de l’urbain, au détriment de tout ce qui ne le serait pas. Pouvez-vous nous préciser votre point de vue ? Philippe Madec : Tout début 2015, AMC avait publié un article qui était la transcription d’une conférence donnée pour eux « Le territoire français ne se résume pas à quatorze métropoles ». J’y remettais en cause la vision urbano-centrée de l’aménagement du territoire. Ma longue expérience d’urbaniste, d’architecte ou de « ménageur » du territoire m’avait éclairé sur la grande diversité des établissements humains. J’ai toujours aimé et cherché à travailler à toutes les échelles du territoire français. Notamment mon premier travail reconnu a été dans le bourg de Plourin-les-Morlaix – 900 habitants – pendant… quinze ans ! En fait, je sais, parce que je le pratique, que le territoire français n’est pas majoritairement urbain ! Et les statistiques de l’INSEE – totalement urbano-centrées pour le coup – étaient foireuses, à un point tel que la politique de l’État en France était faussée. Vous me direz que c’était aussi lié à l’histoire des Ponts & Chaussées dans l’aménagement du territoire ! La statistique de l’INSEE était que 77,5 % de la population française était urbaine ! Quand vous faites des statistiques, c’est la définition de ce que vous cherchez qui donne le résultat et comme la définition de l’urbain par l’INSEE à l’époque c’était « est urbain ce qui n’est pas rural et est urbain ce qui compte 2 000 habitants agglomérés sans coupure de 200 mètres », ils arrivaient à ce pourcentage aberrant. Si je ne suis pas d’accord avec les moyens des Gilets jaunes, je dois reconnaître que leur critique de l’aménagement du territoire était d’une puissance réelle et qu’ils ont contribué à changer la politique nationale en permettant de faire la bascule vers les politiques concernant les plus petites entités agglomérées, les centres bourgs et les villes moyennes, auxquelles on assiste actuellement. NDA. Dans un nouveau texte publié récemment toujours dans AMC, vous revenez sur une nouvelle définition des différents états de l’établissement humain et sa genèse… P.M. : Je rencontre grâce à Hélène Peskine – la secrétaire permanente du PUCA qui connaissait mes colères envers cette vision moderniste urbano-centrée, Aziza Akhmouch qui travaille à l’OCDE et m’explique ce que je
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Une remise en forme avec… Paramètre

    Par Nat Lecuppre, le 20 novembre 2024
    La société Labelium est un cabinet de conseil en marketing digital. Dans le monde entier, son expertise, fondée sur l’innovation et l’analyse, permet aux entreprises de renforcer leurs activités en ligne. Mais avec l’agence d’aménagement tertiaire Paramètre, les rôles s’inversent. Soucieux de regrouper ses équipes dans un lieu unique et fédérateur, Labelium a fait appel à Paramètre, agence d’aménagement tertiaire fondée en 2017 par Constance Cœurderoy et Maxime Grouffal. L’agence Paramètre s’est notamment illustrée dans la réalisation de nombreux sièges d’entreprises à forte croissance dans le secteur de la tech ou du digital. Les équipes pluridisciplinaires allient l’architecture, le design et l’immobilier. Paramètre peut ainsi répondre à toutes demandes et exigences. Son approche globale est centrée sur trois points : humain, intelligence, durable. Le projet Labelium. Le groupe a pris pour adresse un immeuble indépendant de 2 000 m2, rue Martel dans le Xe arrondissement de la capitale. Il s’agissait avant tout de regrouper 8 filiales sur un seul site. Les enjeux pour les architectes étaient de créer un lien entre les 8 Business Units tout en gardant les valeurs à chacune des entités qui les caractérisent. Uniformité et indépendance. L’enjeu était de taille : regrouper et unifier les 8 Business Units du Groupe Labelium dans un seul et même lieu tout en permettant à chaque entité de garder ses valeurs. Il a fallu trouver le bon dialogue afin que chacun se sente groupe et indépendant à la fois, le tout pensé dans une logique de durabilité et de sobriété. En amont du projet, Paramètre a entamé un long travail d’audit. Les équipes ont auditionné les collaborateurs, listé les besoins et les attentes permettant ainsi d’établir le macro puis le micro zoning du projet. La spécificité du bâtiment, construit autour d’une magnifique verrière déployée sur 2 étages, un rez-de-chaussée et un sous-sol, associée au cahier des charges très précis du Groupe ont donné lieu à une programmation harmonieuse et précise de l’ensemble des équipes respectant une logique de circulation autour de l’atrium central. Les espaces communs sont implantés au rez-de-chaussée et au sous-sol. On y trouve tous les lieux de vie, les cafétérias, les espaces propices aux réunions et une agora. Tandis que les étages accueillent les 8 Business Units. Ainsi, cette configuration des espaces favorise les rencontres et les échanges. Les enjeux sociétaux et environnementaux étant au cœur des préoccupations de Paramètre et de Labelium, le projet a été pensé dans une logique de sobriété favorisant les matériaux à faible impact, le réemploi et l’économie circulaire. Ainsi peut-on retrouver des plans de travail en terrazzo marin de coquillages, des banquettes en tissu recyclés, des revêtements acoustiques muraux en coton recyclé, des éléments de menuiserie en bois naturel, de la moquette recyclée ainsi que des installations en briques de terre cuite, signature graphique du projet. Le mobilier est issu pour la majeure partie du réemploi ou de l’inventaire du client. Ces matériaux écoresponsables et naturels viennent souligner le parti pris architectural développé par Paramètre consistant à mettre en avant l’aspect brut et sobre du lieu. Ainsi, l’ensemble des gaines et du câblage technique reste apparent tout comme le flocage rappelant l’héritage
    Image
    L'événement

    WorkSpace, au bureau comme à l’hôtel

    Par Anne-Marie Fèvre, le 19 février 2024
    Le salon pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail se tiendra en mars 2024. Thème : « Authentique, durable et connecté ». Autour d’un bureau plus hospitalier, conversation avec le directeur, Laurent Botton. WorkSpace (Espace travail) a fêté son dixième anniversaire en 2023 sur le thème « 10 ans au vert ». La manifestation a attiré 19 000 visiteurs et quelques 300 exposants et marques à la Porte de Versailles. Soit une progression du visitorat de 5 % par rapport à 2019. Fort de ce résultat encourageant, le directeur Laurent Botton (pôle Weyou Group), qui avait repositionné cette manifestation en 2012 sur le thème « Le bureau comme à la maison », se réjouit : « Nous avions vu juste. » Il prépare donc la 11e édition assez confiant, elle se déroulera du 26 au 28 mars 2024 à la Porte de Versailles. « La France représente le deuxième marché européen. Le salon est devenu une référence européenne. Nous réunissons majoritairement les distributeurs de mobilier français (90 %) mais aussi francophones et européens, nous attirons des Italiens, des Espagnols, l’Europe de l’Est. Nous nous adressons aux prescripteurs, les architectes et les designers, ils représentent un quart des visiteurs. » WorkSpace s’organise en deux axes : WorkSpace Expo et Environnement de travail et des achats. Face aux immenses foires comme Orgatec à Cologne, ce « petit » salon cible les utilisateurs français qui ont peu de temps. « Il ne dure que trois jours, argumente Laurent Botton, on doit pouvoir le visiter en une demi-journée, sans se sentir écrasé. Sur WorkSpace Expo, on mise sur le stand avant tout, pas trop grand, mais efficace car les exposants jouent le jeu pour bien présenter leurs nouveautés, leurs icônes, leurs savoir-faire, il y a des stands magnifiques. » Le thème retenu en 2024 est « Authentique, durable et connecté », mis en espace par l’architecte Karl Petit (Studio K). « Ce thème est devenu évident, poursuit Laurent Botton. Avec la crise énergétique, le respect de l’environnement, la pénurie de matériaux, sont proposés des produits français ou européens. C’est une rencontre pour offrir des solutions. Comme des tissus écologiques. Ou le surcyclage pratiqué par de jeunes entreprises qui refabriquent de manière éco-responsable, et pas bas de gamme. » Le télétravail est aussi rentré dans les mœurs, il n’y aura pas de retour en arrière. Le salon offre donc des pistes pour le travail à la maison, le coworking, les Tiers Lieux. Quant aux bureaux mêmes de l’entreprise, où les collaborateurs ne viennent que trois jours par semaine, quels services proposer ? « D’abord, il faut être « connecté », complète Laurent Botton, pour communiquer entre les différents lieux. Et on doit faire plus attention aux espaces de travail, des bureaux mobiles aux petits espaces de rencontres. Il faut aujourd’hui penser l’ensemble de l’espace-bureau dans sa totalité, pour qu’il soit plus agréable. Le bien-être dans l’entreprise, l’hospitalité, le soin deviennent des valeurs qui aujourd’hui représentent l’ADN d’une entreprise, son identité. Nous donnons des pistes, mais nous sommes encore dans une période de transition. » Ainsi sont exposés tous les meubles de bureau possibles, mais aussi du mobilier extérieur pour terrasses, cafeterias, cuisines compactes,

    Laisser un commentaire

    vingt + un =