Architecture, l'esprit du lieu

Comment l’architecte est-il chaussé ?

Par Nat Lecuppre, le 18 septembre 2024.
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Depuis la pandémie, le monde a remis ses compteurs à zéro. Les modes de vie, de travail et le recentrage sur l’essentiel sont revus. Les architectes ont remis tout à plat dans le secteur du tertiaire avec la normalisation du télétravail, du flex office, etc.

En découvrant les nouveaux projets des architectes, nous nous sommes demandé comment un architecte aménageait son environnement de travail. Nous avons rencontré Fabrice Knoll, fondateur de l’agence Didier & Fabrice Knoll, créée en 1986 et devenue Knoll Architectures à la fin 2018. Son savoir-faire est la restructuration ou l’extension d’hôtels, de résidences privées, de bureaux et de scénographies d’exposition. Tout récemment, elle a signé la rénovation des 151 chambres et de tout le bâtiment d’hôtel et de bureaux du Radisson Nice Aéroport.

Nda : Pouvez-vous nous décrire l’évolution constatée pour vos propres espaces de travail ?

Fabrice Knoll : Depuis le Covid, l’organisation des équipes études et chantier a été sensiblement modifiée. Autrefois, les agences étaient des ateliers où l’on allait travailler dans un même lieu que son employeur. Depuis 2020, de nouvelles solutions sont proposées pour mieux répondre aux changements d’organisation de nos clients. À savoir, l’architecte dirigeant a transformé l’agence d’architecture en un microcosme-macrocosme, qui s’est réduit en taille surfacique, pour s’agrandir dans l’espace-temps.

Les calls n’ont plus d’heure précise, les voyages se font du jour au lendemain, les plans et descriptifs sont à rendre de plus en plus dans l’urgence. Les équipes doivent être flexibles dans l’espace-temps, et l’agence d’architecture est devenue, non plus un lieu de travail, mais un lieu de rassemblement pour toute l’équipe, pour se retrouver socialement, y prendre l’apéritif, discuter de nos vies respectives afin de garder un lien social, distendu par la satellisation de nos collaborateurs.

Nda : Comment travaille-t-on chez / avec Fabrice Knoll ?

FK : Dans un souci d’échanges intellectuels internationaux, mais aussi de proximité de mes chantiers, j’ai choisi d’avoir des collaborateurs proches de mes projets répartis sur toute la France et l’Europe. Cette nouvelle donne permet une plus grande flexibilité de la vie de chacun, tout en répondant aux exigences de planning des projets. Cela suppose bien entendu des collaborateurs plus engagés, et plus responsables de leurs propres organisations temporelles.

Cette transformation de l’agence m’a permis de retrouver l’intimité de mon propre bureau, extension de moi-même et de ma vie à la fois personnelle et professionnelle. Là où, auparavant, on se devait d’avoir un environnement projetant une image de « professionnel de l’architecture » avec les fameux locaux dédiés (docuthèque, pièce à vivre, salles de drafting, salle de réunion), on peut maintenant « emporter sa vie avec soi au bureau ». Ce qui finalement est un juste retour des choses, puisque de plus en plus on emporte son travail chez soi.

Nda : Comment est donc votre bureau ?

FK : J’ai choisi d’organiser mon nouveau bureau autour de trois axes :

  1. Efficacité informatique et manuelle (documents informatiques, dessins à la main, et réalisation de maquettes). C’est la colonne vertébrale du travail, celle qui permet d’être à la fois créatif et en lien avec ses collaborateurs.
  2. Grenier aux merveilles : avec une intégration d’éléments historiques glanés au cours de ma vie ou de mes rencontres. Comme dans un atelier de peintre ou de sculpteur, ce sont des objets familiers ou inattendus, mais toujours porteurs de sens, et qui donnent une chaleur, une âme au bureau.
  3. Poétique du vagabondage intellectuel : qui se traduit à la fois par des fauteuils de méditation, une collection de cafetières et théières, des disques vinyles, des crayons de couleur, qui sont autant de soupapes à la pression.

Finalement, ce bureau est un chez-moi, car mon autre moi, celui qui représente les 37 ans d’expérience professionnelle qui rassurent et conduisent les clients, s’exprime lors des nombreuses réunions extérieures et des réunions de chantier, qui sont, elles, restés constantes et vitales pour la qualité et la rapidité d’exécution d’un projet.

Nous remercions Fabrice Knoll de nous avoir fait part de ses confidences et de nous dévoiler son proche environnement.

Depuis, son bien-être au travail et en famille, a été renforcé par l’arrivée de Praline ; son colley à poils courts, devenu la mascotte de Knoll Architectures, et qui aime prendre la pose photographique dans les réalisations de son agence d’architecture préférée.

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    Promenade Moleon
    Architecture un lieu

    Une promenade shopping et environnementale

    Par Nat Lecuppre, le 21 février 2024
    Les frères architectes et designers Bismut & Bismut, après avoir excellé dans le secteur du luxe, se révèlent talentueux en signant un centre commercial à Langon, dans la région bordelaise, pour le compte du promoteur Alain Lafforgue. Avec le projet du centre Moléon, les architectes ont souhaité démontrer que l’on peut rendre le luxe accessible et faire d’un projet « populaire » des lieux de qualité et accueillants, aux coûts maîtrisés. La promenade Moléon Cette promenade innovante et écoresponsable est l’anti-modèle d’une galerie commerciale classique. Elle incarne le shopping d’aujourd’hui ancré dans le territoire et se marie avec la nature environnante. La prise de conscience énergétique et écologique associée à la crise du Covid en 2020 rebat la programmation du projet initial. Le promoteur et les architectes décident de bousculer les choses et de transformer le projet amorcé en un lieu totalement local et ancré dans le territoire accompagné d’une démarche éco-responsable proche de leurs valeurs. Ce fut pour Bismut & Bismut un véritable challenge à relever. Le fil conducteur de leur concept est l’authenticité et de donner une véritable identité aux espaces créés. La nature au cœur du projet Une attention particulière est portée aux matériaux sourcés de la région. Les architectes jouent avec les surfaces, les textures et la nature. Les circulations sont fluides et organiques. Les flux sont régulés. Des zones de détente, de calme s’alternent avec des zones « d’accélérations ». Le site est pensé comme un décor avec une vraie scénographie pour stimuler les échanges et les découvertes. L’objectif est de permettre à chacun de s’approprier des espaces, de les vivre seul ou en famille. La promenade Moléon est authentique, joyeuse et propose diverses expériences aux visiteurs. Elle se marie avec la nature et devient le miroir des ressources et des éléments patrimoniaux du Sud-Gironde. Les architectes ont fait appel aux artisans et aux entreprises locales. Pour les matériaux, on trouve des clôtures en ganivelle de châtaignier mais aussi des sols à base de pierres en castelith, un matériau durable et naturel. Ce dernier est élaboré par une entreprise locale langonaise et appliqué pour la première fois dans un espace commercial. Une cuve enterrée de 120 m3 récupère les eaux de pluie pour l’arrosage et les sanitaires du centre. La biodiversité plantée est favorisée avec 40 essences végétales (oliviers, arbousiers, magnolia, bruyère…). Pour le revêtement de façade, on a 1 300 m2 de pin douglas, épicéa, chêne français et acacia. 1 500 m2 de panneaux photovoltaïques sont posés sur la toiture et produisent 500 000 kWh par an. La promenade est imaginée comme un village où il fait bon vivre. Une visite s’impose !
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    Créateur

    matali crasset, toute hi à l’écologie

    Par Anne-Marie Fèvre, le 18 décembre 2023
    Née dans un village champenois, la designeuse a toujours mêlé urbanité et ruralité. Particulièrement à la ferme Hi bride, hôtel buissonnier qu’elle a conçu dans le Luberon. Elle prône une écologie profonde, sensible et joyeuse. Avec son art de parler avec conviction, son hospitalité si naturelle et – bien sûr – sa coupe de cheveux emblématique, elle reçoit chez elle près de Belleville. Dans son loft évolutif, entre atelier et fourneaux, tandis que son mari et associé Francis Fichot mitonne un petit plat. Elle semble avoir recréé l’ambiance d’une grande cuisine de ferme à Paris. Car matali des champs matali des villes est née à Normée en 1965 et a grandi au village dans une exploitation agricole champenoise. « Il est important de savoir d’où l’on vient, confie matali crasset. J’ai eu une enfance heureuse dans un petit village où l’on vit beaucoup dehors, tout est appropriable, on invente tous les jours, avec du bois, de la paille. L’intérieur ne primait pas, je ne vivais pas dans un intérieur bourgeois, je n’ai pas eu à casser cela. Je viens de la Champagne, dite pouilleuse, au sol alors infertile. Mon père a été amené à défricher car les terres boisées valaient moins cher, il y a été contraint. » Pigeonnier et lit d’appoint Si matali connaissait les cultures des champs, elle avait « hâte de découvrir la culture et l’art qui se trouvaient plutôt dans les villes ». Elle monte donc à Paris en 1988, comme Jim qui trouvera un lit d’appoint1, tel un symbole de son passage de la campagne à la ville. Diplômée de l’Ensci en 1991, après avoir travaillé avec Denis Santachiara à Milan, avec Philippe Starck à Paris, elle crée son studio en 1998. Depuis, elle n’a cessé d’explorer de nouveaux rites domestiques ou collectifs, avec un vocabulaire lié à la nature, connectée à la technologie et au réseau numérique. Mais elle n’est pas coupée de son terreau natal. « J’aime faire avancer les choses avec les gens, être ancrée dans le réel. » « Aujourd’hui, c’est vrai, la dynamique de création se déplace dans la ruralité, et c’est bien » constate-t-elle. Pour moi, ce n’est pas nouveau ». En effet, elle a conçu nombre de projets à la campagne. En 2003, elle invente le pigeonnier Capsule, une base de loisirs dans le village de Caudry (Nord). En 2011 et 2012, elle implante Le Nichoir et La Noisette (2012), des Maisons Sylvestres pour séjourner dans les bois de la Meuse, une commande du centre d’art Le Vent des Forêts, créé en 1997 par six villages agricoles et forestiers. En 2015, dans le petit bourg de Trébédan (Côtes-d’Armor) elle réalise « Le Blé en herbe », une école « conçue pour être ouverte au monde ». À Toulon, elle a imaginé autour du cycle de l’huile d’olive ; autour du vin avec Vino Sospeso, un verre en forme de bulle suspendue, en liaison avec un vigneron, et son cru issu de la biodynamie. Elle ne cesse de se réinterroger sur ses racines paysannes. « Petit à petit, j’ai compris que je viens d’un pays de la craie,
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Nouveau nom, nouvelles collections mais toujours à vos côtés !

    Par Nat Lecuppre, le 8 janvier 2025
    Vous connaissiez IVC Commercial Moquette, et vous vous appuyiez sur ses produits pour le rendu de vos projets. Désormais, sous le nom de Mohawk Group by Unilin, vous trouverez Mohawk Group pour la moquette, IVC pour les rouleaux PVC et MODULEO pour la LVT. Des valeurs sous un même nom. Les valeurs de Mohawk Group by Unilin sont l’esprit entrepreneur, la passion, le respect et l’excellence. Mohawk Group met en amont les solutions pour répondre à toutes vos attentes. Philosophie de Mohawk Group. L’humain est toujours au cœur de tout ce que qu’il fait, ceci est son objectif principal. Il va au-delà de la durabilité car cela contribue de manière inhérente au bien-être de l’utilisateur. Comme la qualité de vie de l’utilisateur est sa préoccupation, il va de soi qu’il accorde également la plus grande attention à la qualité des projets. L’impact sur l’environnement reste bien sûr un des critères importants dans la conception des produits. Le design, le confort et la durabilité sont des inconditionnels chez Mohawk Group. Les collections sont multiples et vous permettent de concevoir des projets dans tous les secteurs de l’architecture : bureaux, résidences, hôtels, boutiques… Elles sont classées en trois catégories afin de répondre à toutes les attentes budgétaires. Des produits pour tous. On trouve des collections dans les trois catégories : les concepts Signature, la gamme Mix & Match et les Essentiels. Toutes ont la particularité d’être design et peuvent, selon certaines conditions, être conçues sur mesure. Huit collections comprenant au total 23 produits sont proposées. Les dalles sont de dimensions 50 x 50 cm et les lames de 25 x 100 cm. Des collections pour concevoir tous les projets Pattern Avec les dalles de moquette structurées, fabriquées avec de la fibre carbone négative, vous pouvez former un espace de travail fondé sur le bien-être au quotidien, l’équilibre et la liberté à travers une gamme de 16 couleurs présentant des tons hautement fonctionnels et des teintes subtiles et pastel. Imperfection Cette collection recherche la beauté dans l’imparfait et vous permet de donner une âme à un espace. Les modèles Grit, Bruut et Rupture sont déclinés dans des teintes naturelles et des textures organiques. Fabriquées à partir de matériaux durables, les dalles présentent des performances acoustiques élevées qui assurent un confort et un bien-être inégalables. Immersion L’immersion, en revanche, est inspiré du monde virtuel, un monde sans limites, où la liberté de création est absolue, où le numérique se mêle harmonieusement au réel. L’effet 3D des textures donne une impression de mouvement permanent qui confère à l’ensemble une dynamique surprenante. Un intérieur stimulant qui aiguise les sens autant qu’il favorise la productivité. Notre Mix & Match. La catégorie Mix & Match vous permet de créer un mélange parfait de liberté, de design et d’accessibilité, offrant l’opportunité de jouer avec les nuances, les textures et les dimensions pour personnaliser votre espace de travail. La collection Art Intervention est composée de la même banque de fil et des mêmes couleurs que les collections Contour, Rudiments et Light Art. Vous pouvez ainsi réaliser un look unique et des possibilités de design infinies en combinant les designs et les couleurs qui

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