Urbanisme

Émergence Lafayette, l’un des îlots hybrides de la Part-Dieu

Abonnés
Par Sipane Hoh, le 30 avril 2023.
Image

C’est l’histoire d’un îlot mixte qui se trouve au cœur du quartier de la Part-Dieu à Lyon. Une réalisation de grande envergure portée par le groupe Ogic qui a réuni trois équipes d’architectes (ITAR Archi­tectures, Sud Architectes, Wilmotte & Associés), six bureaux d’études et un paysagiste. Un florilège de divers talents qui a travaillé avec la SPL Lyon Part-Dieu et son urbaniste François Decoster de l’AUC, pour un résultat exceptionnel.

Dans le cadre du projet de régénération et de développement du quartier de la Part-Dieu, sur un terrain appartenant à la ville de Lyon et à la SNCF, le groupe Ogic est retenu, en 2015, pour construire un îlot mixte. À la suite d’un concours lancé, se sont distingués ITAR architectures et Sud Architectes (mandataire). Le groupement est par la suite associé à l’agence Wilmotte & Associés Architectes, choisie par Dentressangle, l’associée d’Ogic, pour la réalisation de l’immeuble de bureaux « Part Dieu Central ». Ainsi, l’un des quartiers d’affaires les plus dynamiques de France se dote d’un programme dense hybride qui comprend des logements, une zone tertiaire, des commerces et une chapelle, le tout dans un esprit d’ouverture qui s’adapte aux diverses exigences des usagers.

Émergence Lafayette est un projet collectif, une maquette BIM partagée, des idées négociées, des temps de production communs et des lieux partagés. C’est un véritable travail d’équipe qui a pour but la création d’un îlot énergique mixte, qui participe à ramener les habitants dans cette fraction de ville peu fréquentée. En effet, conçu pendant les Trente Glorieuses, mais lancé en pleine crise, le quartier d’affaire de la Part-Dieu s’est développé lentement malgré l’édification de la gare suite à l’arrivée du TGV, l’ouverture du centre commercial et la réalisation du « Crayon » devenu l’un des symboles de la ville. L’urbanisme sur dalle et l’organisation de certains îlots du quartier font de ce dernier un lieu minéral, coupé des autres parties de la ville. Un quartier, devenu une zone de passage, déserté en dehors des horaires de bureaux et des commerces.

Cet article est paru dans le nda #52.
Abonnez-vouspour ne rien rater des prochains numéros
Galerie d'images (8)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    OGIC

    58, avenue Édouard Vaillant

    92100 Boulogne

    Tél. : +33 (0)1 55 20 31 77 (standard : 31 31)

    www.ogic.fr

    222, Cours Lafayette

    69003 Lyon

    Tél. : +33 (0)4 37 23 62 80

    SUD Architectes

    27, rue Joannès Carret – CS 10711

    69256 Lyon Cedex 09

    Tél. : +33 (0)4 78 64 07 07

    www.sudarchitectes.com

    15, rue de Chabrol

    75010 Paris

    Tél : +33 (0)1 42 2 28 68

    ITAR architectures

    66, rue de Turenne

    75003 Paris

    Tél. : +33 (0)1 43 57 44 50

    www.itar.fr

    Dentressangle

    30 bis, rue Sainte-Hélène

    69002 Lyon

    Tél. : +33 (0)4 72 15 15 00

    www.dentressangle.com

    24 / 26, place de la Madeleine

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 84 79 05 57

    L’AUC

    47, rue de la Chapelle

    75018 Paris

    Tél. : +33 (0)1 45 32 51 14

    www.laucparis.com

    SPL Lyon Part-Dieu

    184, cours Lafayette

    69003 Lyon

    Tél. : +33 (0)4 28 00 06 00

    www.lyon-partdieu.com

    Marco Rossi Paysagiste

    17, cours de la Liberté

    69003 Lyon

    Tél. : +33 (0)9 67 25 57 78

    www.marcorossi.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 52
    Couverture du Numéro 52 de NDA

    Quartiers revisités, le renouveau

    À découvrir
    Un éclairage subtil, plus fidèle à celui de 1932.
    L'événement

    Son nom de Grand Rex en or

    Par Anne-Marie Fèvre, le 1 avril 2024
    Du blanc, du noir et du doré comme en 1932 ! Avec sa façade réinterprétée, le mythique cinéma Art déco parisien retrouve subtilité et luminosité. Visite éclairante avec l’architecte Grichka Martinetti. Pour les Parisiens de toutes générations, c’est une énorme madeleine en staff et étoiles où ils ont croqué films et spectacles enchanteurs. C’est le Grand Rex ! En flânant sur les Grands Boulevards, on a pu constater que ce palais du IIe arrondissement, tout dédié au cinéma depuis 1932, a été embelli en décembre 2022, il fêtait ses 90 ans. « Mon client, c’est le bâtiment », affirme l’architecte Grichka Martinetti 1, qui a été chargé avec Stéphane Thomasson 2 de la mue extérieure du temple Art déco. Bien sûr, il a œuvré pour Alexandre Hellmann, directeur général de ce complexe de cinéma-divertissement-culture et avec l’équipe du Rex. « Nous ne sommes intervenus que sur la façade, précise -t-il, et nous avons assuré l’étanchéité déficiente des toitures. » Au départ en 2020, il n’était question que d’un ravalement. Frustrant. Mais comme la façade a été inscrite aux Monuments historiques par Jack Lang en 1981, il a fallu jouer entre la Drac qui avait son petit mot à dire et un projet privé. Devant ce patrimoine du XXe siècle, un « syncrétisme » maintes fois retouché dans les années 50, 70, bien trahi dans les années 80, les architectes se sont d’abord interrogés. Est arrivé le Covid. « Nous avons profité de cet arrêt de notre travail pour faire un diagnostic, explique Grichka Martinetti, pour mener une étude patrimoniale. Nous avons consulté les nombreuses archives numériques des années 20 et 30, 50, en 70. Il y a beaucoup de photos du Rex, des documents noir et blanc, puis en couleur à partir de 1941. » Grichka, qui a vu là les films Disney dans son enfance, s’est plongé avec délectation dans une enquête. Dans l’histoire. Dans les Années folles de 1926, l’irrup­tion du cinéma sonore et parlant entraîne la construction ou la mutations de théâtres en cinémas, tel le Gaumont Palace à Paris (détruit en 1973). C’est alors que Jacques Haïk, ancien distributeur de Charlot dont il a inventé le nom, importateur de films américains, propriétaire du Colisée et de l’Olympia, envisage de créer l’un des cinémas les plus grands et les plus innovants d’Europe à Paris. Il en confie l’édification à l’architecte français Auguste Bluysen, un styliste Belle Époque, auteur des deux tours de la biscuiterie LU à Nantes en 1909 et du casino du Touquet. Et tourné vers l’Amérique, il fait aussi appel à l’Américain John Eberson, auteur du Majestic Theatre à Houston (1923) qui illustre en premier son concept de salle « atmosphérique ». Ils vont s’inspirer du Radio City Music Hall de New York. En construisant, ces deux bâtisseurs vont synthétiser une architecture à la fois rationnelle et très décorée, avec des éléments navals et médiévaux, en donnant une place prépondérante à la lumière. Structure en acier, charpente remplie de briques, éléments de béton coulé se mêlent aux fresques et aux ornementations. Ils inventent la modernité Art déco en France, le
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Curiosity revisite les codes du luxe

    Par Nat Lecuppre, le 19 juillet 2024
    La marque de luxe de cosmétique Sensai inaugure son premier flagship à Shanghai. Curiosity, l’agence d’architecture intérieure et de design japonaise de Gwenaël Nicolas, a réalisé la boutique de ce lieu singulier. Celle-ci offre à ses clients une expérience immersive et sensorielle. Curiosity a joué avec les codes traditionnels japonais et l’ambiance contemporaine tout en revisitant l’image du luxe. Le projet tient compte de l’évolution des attentes des clients chinois. Yoshiko Sakurai, responsable de la marque Sensai, explique que l’efficacité prouvée est très demandée sur le marché chinois des soins de la peau, mais que l’accent est également mis sur des expériences spéciales qui ne peuvent être vécues que dans des magasins physiques. Un flagship pensé avec art. Sensai Shanghai, c’est une boutique phare qui incarne les valeurs fondamentales de la maison mais également un spa. Les deux zones sont distinctes. Le magasin au décor épuré et minimaliste est une ode à la beauté de la soie Koishimaru, ingrédient emblématique des produits Sensai. Dans la partie centrale, un lustre évoque la soie. Une courbe accompagne les clients et les oriente dans les différentes zones. L’atmosphère de sérénité est renforcée par le noir mat profond qui contraste avec la couleur de la soie. Un Omotenashi Bar a été créé est avec des carreaux de terrazzo recyclés. Les cadeaux vendus sont emballés avec art, inspiré des quatre saisons japonaises. Curiosity a dessiné des chaises spécialement pour cet espace. Tout est dans le raffinement, l’excellence et l’innovation. Telles sont les qualités communes à la marque et à Curiosity. Chez Sensai, les employés du magasin maîtrisent l’art de l’hospitalité japonaise traditionnelle, « Omotenashi ». Ils perfectionnent leurs compétences pour offrir aux clients une expérience unique en son genre. Un cocon de raffinement. Le spa Sensai The Senses incarne l’hospitalité japonaise. Les salles de soins luxueuses sont la prolongation de la boutique, à savoir raffinés, élégants et chaleureux. Les lieux sont baignés d’une lumière douce. L’ambiance est relaxante et feutrée. Des œuvres en verre de Shoshei Yokoyama évoquant la soie sont installées dans l’entrée. Les lieux sont élégants et pensés comme une cérémonie traditionnelle du thé. Le concept de Curiosity réinterprète celle-ci. Un parcours invite à la découverte des salles de soins avec des notes olfactives. De l’allée du jardin à la salle d’attente, les clients peuvent choisir entre cinq parfums. Ils sont plongés dans un soin luxueux sublimé par le parfum qu’ils ont choisi. Les soins Hanare et des massages équilibrants sont proposés. La technique Hanare offre aux clients un moment d’introspection et de détente. Ils contrôlent leur rythme cardiaque et leur respiration en corrélation avec des images, du son et de la lumière. Quant aux massages équilibrants, ils s’appliquent uniquement à la main, permettant d’obtenir une peau hydratée et soyeuse. Ce premier flagship basé sur l’expérience est une nouvelle image du luxe. Il est aussi un lieu d’exception réalisé avec art et élégance.
    Image
    Architecture un lieu

    Travailler dans les airs

    Par Nat Lecuppre, le 26 juin 2024
    Avec le Studio Joana Aranha, il est envisa­geable de s’envoler et de travailler dans les airs mais aussi de s’y reposer. Joana et Marta Aranha signent l’aménagement intérieur d’un jet privé, un Falcon 7X Dassault Aviation. À l’intérieur, douze passagers peuvent prendre place. Une suite est imaginée pour le repos de ses convives la nuit. L’architecte s’est inspirée du monde des affaires pour l’agencement. Les matériaux rappellent les blazers à rayures. Pour une ambiance cosy, les matériaux sélectionnés, tout en respectant les contraintes de poids et de composition imposés pour un avion, sont le cuir, le chrome et le placage bois. L’atmosphère chaleureuse est renforcée par des touches de noir et blanc ainsi que le choix des matériaux. Rêver le temps d’un vol Joana et Marta Aranha ont souhaité créer un espace poétique. Un ciel étoilé de fibres optiques apparaît au plafond. Les moindres détails sont pensés et de haute qualité. On retrouve brodé le logo de l’avion couleur argent sur les cachemires. Afin de faire oublier le côté exigu d’un avion et de procurer une sensation de grandeur, les créatrices optent pour des couleurs neutres et la mise en place de miroirs. Ainsi l’espace semble plus spacieux. Elles précisent que la plus grande difficulté du projet a été d’offrir un maximum de confort sans compromettre la sécurité. Il s’agissait de pouvoir conjuguer fonctionnalité et bien-être tout en tenant compte des contraintes. Pari tenu, le Studio Joana Aranha vous donne avec brio des ailes pour voler.

    Laisser un commentaire

    5 × 1 =