Architecture, l'esprit du lieu

Dans l’antre du crypto-temple de Ledger à Paris

Par Nat Lecuppre, le 22 mai 2025.
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© Antoine Mercusot

Ledger, acteur incontournable de la cryptomonnaie sécurisée et du Web3,
a inauguré son siège mondial au cœur du quartier historique du Marais à Paris. Baptisé « Le 106 », le site accueille sur 9 étages et 7 500 m2 la communauté Blockchain française et internationale.

Pour créer ce siège hors norme, la licorne française a choisi un ancien central téléphonique conçu par l’architecte François Le Cœur dans les années 1930 et récemment rénové par Franklin Azzi.
Afin de concevoir des lieux incarnant parfaitement son ADN, Ledger a fait appel à STUDIOS Architecture, cabinet franco-américain qui réinvente les codes du workplace depuis plus de trente ans, pour les acteurs de la tech comme Google, Adobe ou encore Airbnb.

Un lieu atypique.

Ledger a souhaité faire de son siège un marqueur identitaire fort de ses produits comme de sa culture d’entreprise, autour de trois dimensions : les technologies, l’art et la nature, qui sont omniprésents dans le bâtiment. L’objectif était également d’offrir à l’ensemble de sa communauté (collaborateurs, partenaires, start-ups…) de multiples opportunités de se rencontrer, de travailler et d’innover ensemble. Conçu comme le temple des technologies Web3, le 106 gagne le pari d’un design ultra sophistiqué combiné à ce qui se fait de mieux en matière d’usages.

Alexandra Villegas, architecte associée chez STUDIOS Architecture, en témoigne : « Ledger a poussé tous les codes du bureau de demain à leurs plus hauts niveaux pour inventer un lieu qui n’a pas d’équivalent dans le monde. C’est un modèle du genre qui propulse des tendances émergentes en nouveaux standards. »

Tour d’horizon d’un lieu inclassable, pensé dans les moindres détails.

Design sophistiqué.

L’édifice mélange les ambiances, les matériaux et les couleurs pour créer un lieu aux multiples facettes qui ne ressemble à aucun autre. Le hall d’accueil aux couleurs sombres est couronné d’une large canopée métallique rétro-éclairée, clin d’œil au design des wallets Ledger. La console métallisée reprend le motif d’un circuit informatique. Cet univers tech sophistiqué s’ouvre sur le grand patio végétalisé, aux couleurs et à la playlist pop. La série de contrastes ne fait que commencer.

Au sous-sol, un couloir immersif reprend toutes les collaborations réalisées par Ledger avec des artistes sur les nanos. Quelques étages au-dessus : changement de décor avec l’immense boardroom habillée d’une suspension monumentale qui évoque les réseaux et les technologies. L’ambiance devient totalement décomplexée au MVP bar du 8e étage, avec sa tireuse à bière et sa machine à pop-corn que surplombe l’immense œuvre du street artiste LoRem. La mezzanine « Up to the Moon » plonge quant à elle les visiteurs en lévitation au-dessus des toits de Paris.

Les lieux sont parsemés d’une touche d’art par la présence des œuvres de la collection NFT de Ledger. Les codes de la marque sont omniprésents, jusqu’à la signalétique ou encore au travers des vêtements de sport et autres swag vendus dans la boutique Ledger.

Une programmation riche.

Côté usages, le site propose une programmation multi-dimensionnelle riche, avec des espaces hybrides qui s’adaptent aux besoins. Chacun peut trouver sa place dans cet écosystème pour travailler, échanger et inventer tout en bénéficiant d’une multitude de services.

Au rez-de-chaussée, un Bistro ouvert sur la cour animé par un barista, permet de se tenir informé des news diffusées sur un grand écran connecté. Le MVP bar, situé au R+8, propose un lieu de coworking dans une ambiance lounge. Au sous-sol se trouvent le Gymnasium by Ledger, la Games Room, la Wellness Room et la Family Room. Également un studio d’enregistrement pour produire des podcasts, ainsi qu’une Music Room équipée. La War Room permet de simuler et de gérer des situations de crise en matière de cybersécurité. Des Labs hardware sont installés aux étages pour la R&D dont la division secrète de Ledger « Le Donjon ».

Point d’orgue du bâtiment suspendu au dernier étage, Olympus : un terrain de basket modulable en espace de coworking, en salle de conférence ou de cinéma. Un accès direct permet d’atteindre le rooftop à la vue imprenable sur tout Paris, équipé du Truck, le bar Ledger aménagé dans un fourgon Citroën.

Une salle « On Boarding » est spécialement dédiée aux nouveaux arrivants. À chaque étage, les collaborateurs peuvent choisir leur environnement de travail : open space, salle de réunion, squad room pour travailler en collectif, phone box… Une diversité de configurations est possible pour travailler selon ses besoins. Les nano kitchen permettent de faire des pauses conviviales dans la journée.

Technologie et nature au service du bien-être.

La technologie irrigue le projet de Ledger, qui s’appuie sur un système BOS (Building Operating System) pour piloter plus efficacement la gestion du bâtiment et accompagner les équipes dans l’utilisation des espaces et des services.

Le design biophilique tient également une place importante pour favoriser le bien-être. Patio et terrasses extérieures végétalisés sont accessibles à tous. On trouve également des murs végétaux et des plantes à tous les étages. Les matériaux naturels ont été privilégiés, comme le bois et la pierre dans les aménagements, ou le liège pour les panneaux acoustiques. Des matériaux recyclés composent une partie des moquettes et les panneaux de verre des points d’eau. Le soin apporté à la durabilité a permis au site d’obtenir de nombreuses certifications : HQE Excellent, BREEAM RFP 2015 Niveau Excellent, Well V2 Gold.

Le 106, rue du Temple est un lieu unique en son genre. Il est animé, stimulant tout au long de la journée et il est une invitation à la découverte et à la créativité.

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    Architecture, l'esprit du lieu

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    Appartement Haussmannien, par Sandra Benhamou
    Talents

    Sandra Benhamou, quand l’élégance est de mise

    Par Sipane Hoh, le 10 avril 2024
    Avant de créer son agence parisienne, Sandra Benhamou a travaillé dans l’industrie du cinéma et pas n’importe où, aux États-Unis, elle a aussi vécu cinq ans à Londres. Des années qui ont influencé cette autodidacte aux origines italo-tunisiennes devenue, depuis, architecte d’intérieur aux multiples talents qui a su conquérir les cœurs de ses clients. Collectionneuse d’art contemporain et de photographie, férue de cinéma, admiratrice des grands maîtres de l’architecture et du design italien, Sandra Benhamou revendique des influences multiples. L’architecte d’intérieur parisienne, qui crée avec son instinct, repense les circulations afin de fluidifier les espaces pour les rendre conviviaux, développe des atmosphères soignées et crée des univers où il fait bon vivre. Qu’il s’agisse d’un appartement haussmannien à Paris, d’une maison de campagne ou d’une architecture balnéaire, la femme de l’art trouve toujours la bonne solution. En s’inspirant de l’histoire du lieu et se basant sur le mode de vie de ses clients, elle établit ses priorités, guide ses choix et façonne ses intérieurs. Ces derniers, pensés avec soin, présentent des pièces singulières produites en série limitée, créées sur mesure et réalisées par des artisans d’art. Dans ses projets, l’architecte d’intérieur croise des pièces vintages chinées aux puces avec des œuvres estampillées acquises auprès des maisons de ventes et des céramiques contemporaines issues des meilleures galeries. Ce qui fait la singularité des intérieurs de Sandra Benhamou. Cette dernière affectionne les teintes sourdes comme l’ocre, le sable, le crème, des tons sobres qu’elle ponctue de chaudes touches de jaune, d’orangé ou de kaki pour insuffler du caractère. Et même si elle privilégie les matériaux naturels comme l’orme, le lin, le travertin, la femme de l’art s’emploie à confronter plusieurs éléments entre eux. Ainsi, dans une cuisine, les portes de nickel vieilli contrastent adroitement avec l’inox du plan de travail quand les murs tapissés de soie sauvage instillent délicatesse et sophistication à un salon d’esprit minimaliste. Diplômée de l’Essec, mais autodidacte dans le domaine de l’architecture intérieure, celle qui a débuté sa carrière par la réalisation de sa propre maison de campagne dans les Hamptons a fondé dès 2010 son propre agence parisienne, située place du Palais-Bourbon. C’est là qu’entourée d’une équipe soudée et adroite, la décoratrice développe plusieurs projets publics ou privés en simultané. Soucieuse du sens du détail et de la qualité des finitions de ses réalisations, Sandra Benhamou passe adroitement d’un projet à un autre avec la volonté de toujours se renouveler. Appartement avenue Victor-Hugo À Paris, à deux pas de la place de l’Étoile, au cinquième étage d’un immeuble Haussmannien, Sandra Benhamou a intégralement repensé et restructuré un appartement familial de 280 m². Après une vingtaine d’années passées à New York travaillent dans l’univers de la haute joaillerie, les propriétaires, de retour à Paris, ont souhaité créer un espace élégant dans une atmosphère paisible. Après avoir écouté les divers souhaits des usagers, l’architecte d’intérieur a conservé l’entrée majestueuse, qu’elle a restaurée avec la plus grande délicatesse. De même, la triple réception classique initiale de l’appartement a été transformée en une
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    Delas Frères investit dans la pierre

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