Architecture, l'esprit du lieu

Dans les pas de Louis XIII et de Marie de Médicis

Par Nat Lecuppre, le 24 juillet 2024.
Gallerie Alain Ellouz
© Gentle Mania

Alain Ellouz est un artiste et un entrepreneur qui redonne à l’artisanat d’art toutes ses lettres de noblesse.

L’artiste sculpte l’albâtre et le cristal de roche. Il les théâtralise avec la lumière. Ses créations sont des œuvres d’art.

À ses débuts en 2005, Alain Ellouz travaillait dans son petit atelier près de Versailles. En 2018, il ouvre un showroom à New York, puis un autre ainsi qu’une fondation artistique en 2022, à Bièvres (91). La fondation Alain Ellouz a pour cheval de bataille de mettre l’albâtre sur le devant de la scène internationale à travers le design et l’art contemporain. Une nouvelle étape est franchie en 2023, avec l’inauguration de la Galerie Alain Ellouz à Paris.

Inciter à la créativité.

La Galerie invite les artistes à s’exprimer au travers de l’albâtre avec des œuvres originales et collaboratives. Chacun pratique son art tout en rendant hommage à cette pierre ancestrale. Divers talents ont mis en valeur celle-ci avec la céramique, la photographie, la peinture et la vidéo.

Les lieux créent un univers poétique qui transporte les visiteurs.

Des lieux atypiques chargés d’histoire.

L’histoire des lieux renforce cet univers sans égal. La galerie est située au 55, quai des Grands-Augustins, dans le VIe arrondissement de Paris. L’adresse est chargée d’histoire puisqu’elle abrite les vestiges de l’ancienne église du Couvent des Grands-Augustins. Celle-ci fut fondée par le roi Saint-Louis en 1263 et détruite lors de la Révolution française en 1792. Les lieux ont conservé les colonnes de l’église, l’autel d’intronisation et les tombeaux du royaume de France en dessous de ce dernier.

Parmi les faits les plus marquants, on peut noter que Louis XIII, élève au Couvent des Grands-Augustins, fut intronisé roi de France et de Navarre devant cet autel, et que sa mère, Marie de Médicis, y est nommée régente de France.

La galerie d’une superficie de 270 m2 conjugue passé et contemporanéité. Les œuvres sculptées trônent en face du Pont-Neuf.

Les visiteurs peuvent découvrir les compositions lumineuses d’albâtre et de cristal de roche soutenues par des structures minimalistes. Les œuvres s’imposent par leur volume et par leur mise en lumière qui révèle leur texture, leurs motifs et couleurs. Dans les lieux, elles deviennent des tableaux qui s’animent.

Les lieux sont une invitation à vivre une expérience visuelle et sensorielle. Divers espaces constituent la galerie où l’on voit, découvre, ressent, touche les créations en albâtre. Parmi les pièces exposées, vous pourrez retrouver les suspensions Liberty, les appliques MY, le majestueux luminaire ODDA, les appliques MISO… ainsi que le tout nouveau lustre monumental Infinity Vague.

La première exposition artistique qui s’y est tenue fut l’exposition monographique « Natures minérales » de l’artiste plasticienne Caroline Leite. Une série de luminaires en albâtre, gravés à la pointe sèche ou à la pierre noire dans la matière, représentaient des oiseaux ou la flore. Ces œuvres singulières ont renforcé l’univers poétique de la galerie. La seconde exposition « Si longtemps je t’ai vu avaler des nuages… » de l’artiste visuelle Christine Solaï a mis en parallèle le chemin de l’eau des glaciers au cœur de l’albâtre.

Afin de découvrir toute la programmation artistique, nous vous invitons à vous rendre sur le site web et surtout à découvrir cet écrin d’albâtre.

Galerie d'images (14)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    Galerie Alain Ellouz

    55, quai des Grands-Augustins

    75006 Paris

    Tél : + 33 (0)1 73 95 03 20

    Du mardi au samedi de 11h à 19h

    www.atelieralainellouz.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 56
    Image

    Nouveaux concepts

    Commander

    À découvrir
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    L’Attilio un temple de la gastronomie française

    Par Nat Lecuppre, le 3 mars 2025
    Le chef Attilio Marrazzo, ancien élève de Joël Robuchon, continue de marquer la gastronomie française avec son restaurant : L’Attilio Paris. Pour cet établissement, Benjamin Erisoglu, fondateur du groupe Ben Touch (leader français de la rénovation de l’habitat) fait appel à l’architecte d’intérieur Crystine Bonneau. Celle-ci est connue pour ses intérieurs raffinés et intemporels (résidences privées, hôtels, restaurants ou casinos). Pour ce projet, Benjamin Erisoglu, grand amateur de désign et de déco, souhaitait une signature pour la conception des lieux. Il désirait une adresse élégante, parisienne, conviviale et chaleureuse. L’Attilio est situé au 184, rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris. Sa superficie de 300 m2 est répartie sur quatre étages. L’adresse abrite une épicerie fine, une pâtisserie, un bar-bistrot et un restaurant gastronomique. Le Studio Crystine Bonneau, créé en 2006 à Paris, a ouvert depuis des agences au Portugal et en Espagne. Pour l’architecte, ce projet est un véritable terrain de jeu où elle mixe les styles. Le rez-de-chaussée au plafond sculptural, au sol noir et blanc et aux panneaux en bois patiné bronze dégage beaucoup de convivialité. Il est dédié à l’épicerie fine et à la pâtisserie. Les produits sont mis en valeur par une scénographie visible de l’extérieur. On y retrouve tous les éléments de décoration et les codes de l’art de vivre à la française (miroirs antiques, un comptoir mouluré, un mur en marbre blanc…). À l’entresol, un bar de 57 m2 est dissimulé derrière un grand rideau en tissu voile moiré façonné plissé. L’ambiance est cosy. On a pour matériaux du marbre vert, du cuir cognac, des notes de laiton et de bronze… Les matières nobles et durables sont privilégiées. La moquette au sol, du fabricant portugais haut de gamme Ferreira de Sa, est soyeuse et de couleur beige. Elle a été réalisée à partir de filets de pêche recyclés. Les clients peuvent s’installer au comptoir ou en salle pour savourer les mets et les cocktails. Au premier étage, le confort est le mot d’ordre. La salle de restaurant peut accueillir 32 couverts. Elle est animée par un jeu déconstruit de miroirs au plafond. Une vague murale en poly miroir de couleur bronze rythme l’espace avec sensualité. Des banquettes en cuir blanc crème se marient aux courbes tout en contrastant. Le mobilier est constitué de fauteuils enveloppants et de tables et guéridons de grandes dimensions, et le choix des matériaux nobles renforcent le bien-être et le confort des hôtes. Au dernier étage, on a un écrin intimiste avec une table d’hôtes pour dix personnes qui peuvent bénéficier derrière une vitre d’une vue imprenable sur la cuisine et le chef en pleine action tel un artiste en coulisses. Face à cette vitre, un mur avec des alcôves éclairées met en valeur les bouteilles les plus précieuses du restaurant. Pour cet espace, l’architecte opte pour une palette de blanc, beige et brun. Les lignes des éléments de décor sont épurées. Les luminaires sont contemporains et également de style Art déco. On y trouve une table en marbre noir veiné qui trône telle une sculpture. Crystine Bonneau peut se féliciter pour
    Vue de la boutique BonneGueule à Toulouse
    Architecture un lieu

    BCBG… Bon Chic, Bonne… Gueule

    Par Nat Lecuppre, le 24 janvier 2024
    La marque de prêt-à-porter BonneGueule a, depuis sa création en 2007, une démarche inédite et innovante. À l’origine, il s’agit d’un blog avec des astuces, des tutos et des conseils autour de la mode masculine. Le succès est au rendez-vous. BonneGueule devient très rapidement un acteur incontournable de la mode. La griffe de la maison est la convivialité, le conseil, la proximité avec ses clients, ses produits de qualité aux prix justes. Pour son déploiement, il fallait donner à ses boutiques physiques une belle vitrine de son ADN afin que sa communauté s’y retrouve. À cet effet, BonneGueule a fait appel à l’agence d’architecture Label Experience pour concevoir les boutiques de Toulouse, Rennes et Strasbourg. Entre Label Experience et BonneGueule, c’est l’histoire d’une collaboration au long cours, depuis plus de sept ans. Le média devenu marque de vêtements et l’agence de design de marque et d’espace partagent les mêmes valeurs, le même goût pour les matériaux et le même souci du détail. Les boutiques BonneGueule Pour les architectes, il fallait que les lieux aient une identité forte et soient en adéquation avec la région dans laquelle ils sont implantés. Toulouse Les 101 m2 du 27, rue de la Pomme, sont pensés pour être un vent de fraîcheur sur la Ville rose. Label Experience joue avec les contrastes du paysage environnant, entre les briques rouges et les montagnes des Pyrénées. Le concept conjugue l’architecture et la nature. On retrouve les briques de Toulouse aux teintes chaudes, des clins d’œil au centre aérospatial, aux vues de l’horizon montagneux et aux façades graphiques de l’architecture toulousaine. Un accent est mis sur la pureté technique et graphique. On a de l’enduit à la chaux, des tubes en métal, un revêtement strié blanc pour un aspect métallique épuré. Le symbole Wabi-Sabi, incarnant le temps qui passe, se retrouve comme dans toutes les boutiques BonneGueule. Rennes La boutique de 79 m2 du 6, rue La Fayette, s’inspire de l’histoire et de la modernité de la ville. On retrouve le mouvement Bauhaus avec l’architecture de Georges Maillols et les maisons à pans de bois aux façades irrégulières. Les teintes sont naturelles. Tout est pensé pour rappeler les caractéristiques de la ville. Les matériaux sont l’ardoise, la chaux pour les murs, le bois, l’acier brillant, le cuir tendu, la fougère en rappel de la nature environnante mais aussi le hourdage typique de la région. Strasbourg L’espace strasbourgeois de 124 m2, situé au 33, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, reflète le patrimoine historique de la ville. Les architectes reprennent le même fil rouge de leur concept pour les boutiques BonneGueule. À savoir, faire dialoguer la nature et la ville. Strasbourg est marqué par le canal qui le traverse. Les architectes jouent de cette configuration et marient la patine du vieux Strasbourg avec la beauté de l’eau. On retrouve le grès rose de la cathédrale, les tuiles en queue de castor, le bois lasuré vert des canaux, du métal ondulé, du cuivre, un effet patiné, et le plafond classé historique. Les deux fondateurs Benoît Wojtenka et Geoffrey Bruyère renforcent leur image de précurseurs avec
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Zoku Porte de Clichy, un hôtel sans clichés

    Par Lionel Blaisse, le 5 février 2024
    En investissant les trois derniers étages du Stream Building conçu par PCA Stream, la jeune enseigne hôtelière néerlandaise Zoku 1 apporte son tribut et sa… tribu pour requalifier la Porte de Clichy. Ses 109 mini-lofts proposent aux travailleurs nomades des entreprises désormais itinérantes un hébergement et des aménités adaptés à leurs moyens et longs séjours en leur permettant de mêler loisirs et travail tout en voyageant léger. L’opérateur était associé dès la consultation au projet lauréat sis Porte de Clichy de Réinventer Paris, aux côtés de Philippe Chiambaretta, Hines, Covivio et Topager. Un bâtiment-métabolisme « Pensé selon des logiques circulaires pour répondre aux enjeux de la ville de demain, le Stream Building est un hub relationnel et productif qui dynamisera cette nouvelle centralité du Grand Paris en concentrant toutes les activités d’une vie urbaine intense, explique Philippe Chiambaretta. Il incarne un travail de co-conception et d’intelligence collective qui bouleverse les rapports traditionnels entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage. Il a été l’occasion de relations inédites entre acteurs de la ville au sein du groupement : concept programmatique, modèle économique, traduction architecturale ayant été pensés de concert. Il en résulte une conception basée sur l’idée de métabolisme, dépassant la métaphore moderne de la machine pour celle du vivant. Le bâtiment est envisagé comme un organisme productif, qui transforme ses ressources selon des logiques circulaires de synergies entre ses espaces. » Constituant un socle actif en contact avec le quartier en mutation, son rez-de-chaussée accueille une brasserie, une sandwicherie, un bar à salade, deux épiceries et le Stream Café. Ce dernier commande avec convivialité l’accès aux cinq premiers étages de bureaux offrant des plateaux ouverts, lumineux et ultra flexibles. Les trois derniers niveaux hébergent la résidence hôtelière de nouvelle génération tandis que la toiture – exploitée par la start-up Topager, adepte de l’agrivoltaïsme – combine 400 m2 de panneaux photovoltaïques à un potager urbain de 300 m2. Afin de garantir sa réversibilité d’usage, son système constructif modulaire et évolutif repose sur une structure bois et des noyaux béton. La trame carrée unique de 3,60 m s’affichant en façade autorise une grande variété de programmes. Laissée apparente dans sa proue sur le périphérique, elle est revêtue dans les étages d’une enveloppe bioclimatique dont le traitement des baies vitrées diffère selon les orientations (double ou simple peau). Du no man’s land au nomads’ home Les global nomads ont de 25 à 40 ans, comptent plus de femmes que d’hommes, voyagent régulièrement pour affaires minimum cinq jours voire jusqu’à trois mois, sont pour la plupart issus des secteurs techniques et créatifs qu’ils y soient directeurs des ventes, responsables marketing, chefs de projets ou encore consultants. Jonglant avec les fuseaux horaires, ils ont impérativement besoin d’un wifi fiable et rapide. Pouvant travailler à n’importe quelle heure, ils n’ont pas pour autant renoncé aux loisirs et aux rencontres offerts par leurs multiples destinations. Dès 2009, Hans Meyer – cofondateur de la chaîne néerlandaise Citizen M – réalise qu’aucune offre spécifique d’hébergement ne répond aux attentes bien légitimes de cette nouvelle clientèle dont la pandémie a fait depuis exploser

    Laisser un commentaire

    dix-huit + quinze =