Architecture, l'esprit du lieu

En architecture, tout est dans le détail

Par Nat Lecuppre, le 11 septembre 2024.
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© Germain Herriau

Tel pourrait être l’adage de Sofia Mellah, qui a donné en 2016 le nom de Meej à son agence d’architecture basée à Rennes, dont la signification en vietnamien est « détail ».

Sofia Mellah est une architecte HMONP, architecte d’intérieur et enseignante en design d’espace. Elle aime mettre l’humain au cœur de ses projets et allier le côté historique d’un lieu à une architecture contemporaine.

Une vitrine pour Districenter.

Meej vient de concevoir l’aménagement intérieur du siège social de l’entreprise de mode Districenter, qui compte 1 500 collaborateurs et 168 magasins. ANA ingénierie, maître d’œuvre d’exécution du projet, a fait appel à l’agence d’architecture pour créer une ambiance chaleureuse propice aux échanges et aux rencontres entre salariés. La demande du client était d’imaginer un site phare fédérateur pour travailler ensemble. Il s’agissait d’accueillir les équipes des différents secteurs (commerciales, techniques) de la région et de favoriser la communication, les échanges tout en conjuguant mobilité et souplesse.

Le concept architectural.

Une multitude d’espaces sont proposées selon les besoins et les activités. On trouve des salles collaboratives ouvertes, des espaces fermés pour plus de confidentialité et de concentration, mais aussi des espaces polyvalents personnalisables. La répartition d’espaces fermés et ouverts est de 30 % et 70 %.

Situé au 19, rue Claude-Chappe à Cesson-Sévigné (35), l’immeuble neuf de 3 000 m2 est réparti sur 5 niveaux. Les lieux accueillent 200 personnes dont 125 itinérants. La culture d’entreprise est privilégiée dans une ambiance conviviale. Les moments de convivialité entre les collaborateurs et la direction ont été pris en compte lors de l’aménagement des lieux. Le fil conducteur du projet était de choisir à tout moment son espace de travail et de se sentir comme à la maison tout en respectant l’organisation par service pour plus de fluidité de l’information et d’interactions.

Une ambiance chaleureuse.

Le choix des matériaux renforce le côté chaleureux recherché. Comme dans tous les projets de Meej, on retrouve des matériaux nobles et naturels tels que le bois, la briquette moulée main, le terrazzo… Un revêtement de sol souple apporte de la couleur et souligne l’identité des lieux. La moquette renforce l’ambiance feutrée et cosy. Une attention est portée à l’acoustique et à l’éclairage pour le bien-être des utilisateurs. Les panneaux acoustiques Baux mis en place sont décoratifs et éco-responsables.

Un espace de convivialité de 120 m2 ouvert toute la journée permet de se restaurer, de prendre une pause et de travailler de façon informelle. Pour plus de confort, une grande terrasse sur le toit invite les collaborateurs à profiter d’une pause au soleil et de prendre place dans du mobilier Fermob (chaises, tables, canapés…).

Meej a su répondre aux attentes de son client et lui concevoir un lieu à son image.

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    Meej

    4, rue de Montfort

    35000 Rennes

    Tél. : +33 (0)6 15 58 35 27

    www.meej.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 56
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    Urbanisme

    Issy Cœur de Ville, quand le cœur d’Issy bat à nouveau

    Par Sipane Hoh, le 17 juillet 2023
    La Ville d’Issy-les-Moulineaux, Altarea, l’agence d’architecture Valode & Pistre Architectes avec le soutien et l’aide de leurs partenaires ont réussi à ­remanier un morceau de ville fermé sur lui-même pour en faire un nouveau quartier exemplaire. C’est sur le site de l’ancien Centre national d’études des télécommunications (CNET) de France Télécom, pourtant situé au cœur de la commune d’Issy-les-Moulineaux, que le nouveau quartier prend place. En effet, en 2016, la Ville d’Issy-les-Moulineaux a lancé une consultation pour repenser cette fraction de ville de trois hectares, proche des transports et de Paris. Le projet gagnant proposait un véritable renouvellement urbain intégrant des logements, des bureaux, des commerces et plusieurs équipements publics, un ensemble censé redynamiser toute une zone jusque-là dépourvue d’animation. Une gageure qui a fait l’objet de six ans de travaux et d’un investissement d’un milliard d’euros pour un résultat enchanteur. « Ce projet s’inscrit pleinement dans la dynamique urbaine innovante que nous menons depuis plusieurs années. Conçu par et pour les Isséens dans une démarche de concertation, il favorise leur bien-être et le développement économique et social de notre centre-ville » souligne André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux et vice-président de la Métropole du Grand Paris. Issy cœur de ville répond entièrement aux différentes attentes exprimées des habitants qui ont été largement consultés. Entièrement piétonnier, abondamment végétalisé et desservi par les mobilités douces, il favorise le lien social et réunit tous les services urbains à l’échelle d’un quartier. Tandis que l’espace public invite les usagers à se promener, la végétation ambiante et l’orientation des bâtiments assurent la régulation de la température. Tout a été pensé pour le bien-être des habitants. « Ce projet de nouveau quartier a été conçu pour répondre aux aspirations les plus ancrées dans notre société et en premier lieu celle d’une relation renouvelée avec la nature » déclare de son côté Denis Valode, l’un des fondateurs de l’agence d’architecture Valode & Pistre, aux références internationalement reconnues. Selon les exigences des habitants, la nature est donc de retour au sein du quartier tertiaire d’autrefois, à travers des constructions qui se pelotonnent autour d’un nouveau parc constitué d’un îlot piétonnier et végétalisé. L’ensemble entretient des liens étroits avec le reste de la ville via plusieurs portes urbaines. Comme une agora au milieu de la cité, le nouveau quartier respire dynamisme et vitalité. Le parc présente un cheminement savant et des sols minéraux et végétalisés. Soulignons le travail minutieux de l’agence de paysage Raphia gérée par le paysagiste Marc Littot. Les constructions, grâce à leur configuration et leurs articulations, nous font oublier toute notion de densité. Issy cœur de ville constitue un heureux retour vers la nature. Habiter, travailler et vivre à Issy Cœur de Ville Aujourd’hui, habiter dans le nouveau quartier d’Issy-les-Moulineaux, c’est habiter au cœur de la commune dans l’un des immeubles à l’orientation étudiée, aux grands balcons et aux généreuses terrasses végétalisées, aux espaces partagés réservables pour pratiquer du sport en salle ou accueillir famille ou amis. C’est aussi demeurer dans la résidence séniors aux nombreux atouts comme sa localisation, son environnement sécurisé, son
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Dans l’antre d’une star de la coiffure

    Par Nat Lecuppre, le 26 juillet 2024
    Christophe-Nicolas Biot est le coiffeur de la high society. Ses talents sont multiples. Il est entrepreneur, directeur artistique, artiste et ambassadeur international pour Wella et pour sa propre ligne de produits. Un précurseur talentueux. Son audace le révèle comme un coiffeur visionnaire. En 2010, il crée le Bar à chignon minute, puis le Bar des coloristes permettant à chacun de réaliser soi-même sa coloration professionnelle. Ma Visio Color est une initiative innovante, le premier service de diagnostic de couleur en visioconférence avec une livraison des produits à domicile. Tout récemment, il a lancé Rep’Hair Color, le concept de la réparation de la couleur. Avec toujours une longueur d’avance, son expertise est reconnue dans la coloration végétale. Son Atelier BioT est dédié au soin naturel du cheveu et à la coloration végétale. Christophe-Nicolas Biot est aussi un showman. Il donne des shows dans le monde entier. Ce sont de véritables spectacles avec musique, stylisme et mannequins. Il inspecte chaque détail, rien n’est laissé au hasard pour atteindre la perfection. Concernant l’aménagement de ses salons, il en est de même. Pour ce passionné aux goûts éclectiques, la vie se doit d’être croquée à pleines dents. Parmi ses passions : l’art, le design, la photographie… L’art de coiffer se conjugue avec l’art de vivre. Les salons Biot. En 1993, Christophe-­Nicolas Biot ouvre son premier salon à Mulhouse. Il s’établit ensuite à Paris, rue Saint-André-des-Arts, dans le VIe arrondissement. À ce jour, le coiffeur possède plusieurs salons dans la capitale et en région (Mulhouse, Val-d’Isère et Saint-Tropez). Une adresse mythique. Le salon de la Galerie Vivienne, dans le IIe arrondissement de la capitale, est un lieu plein de charme. C’était l’ancienne boutique de Jean-Paul Gaultier. La maison de 180 m2 se répartit sur trois niveaux. La lumière naturelle inonde les lieux, dotés d’une immense verrière et d’une mezzanine. Les espaces sont majestueux avec une hauteur sous plafond de plus de 10 mètres. Le rez-de-chaussée est pensé comme un showroom, tandis que le premier étage est conçu comme un loft new-yorkais. Les matériaux utilisés pour l’aménagement intérieur sont le bois, de la ferronnerie et du parquet. Afin de garder un côté authentique, excepté les espaces « shampoing », le mobilier a été chiné ou créé sur mesure. Pour renforcer le côté « comme à la maison », des meubles sans aucun lien avec la coiffure prennent place. À la Galerie Vivienne, tout est imaginé pour sublimer les couleurs, les modèles et les textures. Le salon est semblable à l’atelier d’un peintre. Il est plein de surprises et suscite l’émerveillement.
    Le restaurant Jigi Poke à Berlin
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    Archaïsme et brutalisme sur la cène berlinoise

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    Conçue en pleine pandémie, la « cénographie » imaginée par le Studio Vaust pour le Jigi Poke – « faste-food » hawaïen en plein Mitte berlinois – fait preuve d’un dépouillement semblant invoquer « l’essence des choses » si chère à Brancusi ! Le studio créé en 2018 par David Kosock et Jœrn Scheipers embrasse sans hiérarchie l’architecture intérieure, le design d’objet et la direction artistique. Ils défendent une esthétique vibrante et brutaliste dont les juxtapositions inattendues font la part belle aux matériaux naturels ou industriels peu onéreux. Faim du monde ? Imaginer un lieu de partage culinaire exotique en plein confinement urbain, à l’heure où certains envisageaient déjà la fin de notre monde, tenait du paradoxe. Alors pourquoi ne pas étendre la distanciation physique, alors de mise, à l’imaginaire indigène ? Seule une très belle photographie noir et blanc d’un pêcheur polynésien assis sur un rocher « épuise » le cliché ! Si les plats proposés font l’éloge du nomadisme, le mobilier se l’interdit. Investissant la proue de ce pas de porte laissée brute de décoffrage, deux longues et larges tables en béton toutes aussi inamovibles que les blocs de pierre brute juste dégrossis faisant office de tabourets constituent un cénacle sanitaire. Quelques plots de bois à peine équarris ou sommairement taillés complètent les assises. Même les grands rideaux de lin immaculés suspendus à leurs tringles cintrées partitionnant l’espace, l’enduit ton pierre des murs ou le béton ciré du sol confèrent au lieu des allures de l’atelier de Constantin Brancusi dont les socles auraient été dépouillés de leur sculpture, à l’exception de l’étrange roche pivotant en lévitation dans la vitrine à l’angle de Rosenthaler et Linien Strasse ! C’est d’ailleurs elle qui constitue l’identité visuelle du restaurant. La dérive des condiments. Deux parallélépipèdes d’inox, dont la dérive semble être contenue par une angulaire cale en béton coulé comme en partie dévorée par les assauts climatiques, tiennent lieux de pôles commande et préparation des bowls et autres mets figurant sur la carte imprimée sur la paroi derrière la caisse. Juste un vitrage sépare le cuisinier de la clientèle. Le dais du faux-plafond intégrant l’éclairage et dissimulant partiellement l’enchevêtrement des gaines d’extraction théâtralise son aire de travail. Né de peurs ancestrales, de la hantise de l’invisible, ce décor de paradis perdu et aride suscite paradoxalement un sensuel et gourmand frisson mystique !

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