Architecture, l'esprit du lieu

Esquisse des bureaux de 2025

Par Nat Lecuppre, le 9 mai 2025.
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Tous les ans, une étude est menée par Parella, leader du conseil d’entreprises en immobilier et en matière de transformation des espaces et des modes de travail, et par CSA Research. Elle a pour objectif de faire un constat sur l’évolution des modes et espaces de travail.

Cette étude permet de comprendre les nouvelles tendances et aspirations tant au niveau des salariés que des dirigeants, d’appréhender de meilleure façon les demandes et de répondre au mieux à toutes les attentes dans le secteur tertiaire. Elle a été effectuée auprès de plusieurs centaines de personnes travaillant dans des sociétés de 50 collaborateurs ou plus. Les réponses obtenues mettent en exergue les priorités et les critères importants sur l’environnement, mais aussi tous les modes de travail (télétravail, flex-office…).

Le mode télétravail.

Depuis la pandémie, le télétravail fait partie de notre vie. Il est de plus en plus ancré dans la vie de la société : 56 % des dirigeants des entreprises françaises l’autorisent. On constate une augmentation de 3 % par rapport à 2023, et 74 % des salariés en bénéficient dans des sociétés de plus de 50 salariés.

Toutefois, selon les métiers et les fonctions, le télétravail ne peut être uniformisé ; 55 % des salariés peuvent le pratiquer, mais 26 % n’en ont pas l’opportunité.

Le mode flex-office.

Le flex-office ne cesse de prendre de l’ampleur : 32 % des salariés travaillent en flex-office, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’année précédente. Les dirigeants conscients de l’organisation liée à ce type d’environnement sont 19 % à en profiter, en augmentation de 9 % par rapport à 2023. La problématique de ce mode de travail reste la gestion des taux de présence des équipes sur le site. Les flux doivent être régulés et contrôlés ; 68 % des « flex workers » suivent une organisation qui évitent les pics de fréquentation. Pour cette raison, des outils de pilotage et de planification deviennent incontournables.

L’espace de travail.

Il s’agit d’attirer les talents mais aussi de conserver ces derniers ainsi que les autres salariés. L’environnement de travail est un critère important. Pour 73 % des salariés, les espaces de travail déterminent le choix de leur employeur. Une hausse de 4 % par rapport à 2023. Les jeunes générations portent leur attention sur l’agencement et l’accessibilité des bureaux mais aussi sur la qualité des équipements. 51 % des salariés mettent l’accent sur la localisation de leur entreprise, puis vient la qualité de l’aménagement et du mobilier.

Bien-être et performance.

Pour 90 % des dirigeants, le bien-être des collaborateurs est une priorité, car il favorise la performance. 82 % des salariés partagent cette vision et estiment que l’aménagement des espaces de bureaux influent sur leur productivité et leur envie de rester dans l’entreprise. On remarque que le critère environnemental dans la conception commence à peser son poids, tant pour attirer les talents que pour renforcer l’image de l’entreprise.

Intelligence Artificielle.

Depuis 2024, l’IA commence à pointer son nez dans la transformation de l’environnement de travail. 41 % des salariés l’utilisent régulièrement, tandis que 24 % des dirigeants s’en servent pour la gestion de leurs activités. Beaucoup s’interrogent sur son efficacité, son importance, ses dangers… 37 % des salariés perçoivent l’IA comme une solution pour un développement professionnel. Par contre, 25 % y voient une menace pour leurs métiers. L’intelligence artificielle est sans nul doute le critère qui posera des questions sur les évolutions du travail de demain. Avec cette étude, on entrevoit les prémices de ce qui nous attend en 2025 et 2026.
NL

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    Parella

    105, rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 85 65 55 00

    www.parella-group.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 60
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    Guillaume Benard, co-fondateur du Fitz Group, propriétaire du Hollywood Savoy, fait appel à l’architecte d’intérieur Sophie Lacroix pour réinventer ce lieu mythique parisien. Un peu d’histoire. Dans les années 1980, le Hollywood Savoy était le lieu prisé du tout-Paris. L’établissement est situé à proximité du Palais Brongniart, dans le quartier de la Bourse. Sa façade néo-classique est un repère dans la rue. Le Fitz Group, propriétaire du site, a fait appel à l’agence Bureau Lacroix pour réhabiliter les lieux. Le restaurant dispose de 75 places assises à l’intérieur et 40 places en terrasse ainsi que d’un club au sous-sol pouvant accueillir jusqu’à 50 places debout. Le Concept architectural. Sophie Lacroix allie les années 1930 à une touche contemporaine tout en préservant le côté historique des lieux. La salle principale, à l’ambiance intimiste et aux boiseries anciennes, révèle un majestueux bar en bronze, comme dans les années 1930. Une moquette léopard au sol se marie avec le mobilier créé tout spécialement pour les lieux. L’architecte a eu carte blanche et sa mission fut complète (du concept jusqu’à la livraison finale du chantier). Ce projet lui permet de décliner à volonté son savoir-faire et de démontrer son talent. L’identité visuelle a été imaginée par Pierre Hajizadeh, un ami de promotion à Penninghen. Le mobilier est créé sur mesure tout comme les appliques, la moquette et les peintures décoratives signées Ocre Gris. Des objets ont été chinés ainsi que des tableaux. L’ambiance est chaleureuse et élégante. Les matériaux retenus sont le velours, le marbre, le bois, la chaux, le laiton et le verre martelé. Les lieux sont conçus tels un mini-wagon de l’Orient Express. On trouve des détails dorés, des lumières mettant en valeur les espaces, des banquettes très confortables. L’atmosphère du Club Savoy au sous-sol est plus feutrée. Une grande structure suit la voûte existante. Des tentures moirées de chez Pierre Frey rétroéclairées renforcent ce côté lounge intimiste. Un bar caché se dévoile sur un fond de prohibition et aux allures plus électriques. Une attention particulière est portée à la lumière. La lumière naturelle pénètre dans le restaurant par la façade. Les espaces aveugles (seconde partie du restaurant et le club) sont animés par une scénographie de fenêtres factices et des jeux de rétroéclairage de matériaux texturés. Le soir, l’éclairage est gradué et évolue au fur et à mesure de l’heure. Ce dernier est géré par les programmateurs de Stardust et de l’ancienne directrice artistique du Lido, Jane Sansby. Ainsi l’ambiance festive de la nuit est garantie. On reconnaît la griffe du Bureau Lacroix dans ce projet. L’architecte aime créer des ambiances différentes avec la mise en valeur des matériaux et des motifs voire de nouvelles matières. Elle sublime les espaces avec des créations d’illusions de lumière et de reflets. Ses projets procurent toujours beaucoup de chaleur et de personnalité aux lieux. Avec ce projet couronné de succès, Hollywood Savoy réenchante la capitale. Il a retrouvé ses lettres de noblesse. Bravo !

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