Par Nat Lecuppre, le 23 octobre 2024.
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Mondialement connue pour sa démarche féministe, écrivaine, ancien mannequin, peintre et actrice, ambassadrice de l’ONU, Waris Dirie a longtemps combattu les mutilations sexuelles. Son fer de lance est la cause féminine.

Amoureuse de Paris, de l’art, de la connexion spirituelle et de la nature, il était inéluctable qu’elle s’associe avec le RSG Group pour ouvrir dans le XVIe arrondissement de la capitale un lieu dédié au sport, aux femmes et à l’art : Heimat.

Un projet atypique.

Heimat, dont la signification est « foyer » en allemand, incarne l’image désirée par Waris Dirie. Elle voulait offrir un lieu uniquement comme chez soi pour les femmes afin qu’elles fassent du sport, se ressourcent, se rencontrent, partagent leurs idées et leur amour pour l’art.

« Heimat est un lieu nouveau et exclusif où l’on se reconnecte avec son corps et son esprit. » Waris Dirie.

Une adresse sélecte inédite.

Avant Heimat, au 35, rue Paul Valéry, il y avait le musée Dapper. Ce muséum était consacré à l’art africain.

Waris Dirie a souhaité conserver cet héritage en intégrant dans ce bâtiment chargé d’histoire, une collection d’œuvres d’artistes féminines contemporaines et de la diaspora. Artness, réseau d’artistes internationaux, et Waris Dirie sélectionnent les œuvres exposées et leurs mises en vente. On y trouve également des créations de Waris Dirie, inspirées de l’Afrique, de la nature et qui représentent la paix et le paradis. Les recettes sont reversées à la fondation Waris Dirie Desert Flower.

Une expérience de fitness immersive.

Dédié aux femmes, cette expérience réinvente le bien-être et l’entraînement. La devise de l’établissement : Proud Female Fitness.

« Je voulais créer un très bel espace géré par une femme forte pour des femmes fortes. » Waris Dirie

Côté fitness, cinq espaces spacieux se répartissent dans le bâtiment. On trouve aussi un espace poids libre et cardio. Des offres sur mesure sont proposées pour élever l’âme et le corps. Chaque membre est sélectionné selon son dossier d’inscription. Une salle permet d’organiser des événements hebdomadaires.

Les lieux sont pensés comme une boutique-gym. Les équipements ultra nec, l’éclairage intelligent, le son surround immersif, les cours par des professeurs talentueux, coach personnel diplômé et expert aux dernières tendances et découvertes du secteur… font de Heimat un lieu prisé et très haut-de-gamme. On peut y pratiquer diverses activités (Pilates, barres, kinesis, yoga, cours collectifs de fitness…).

Le coach personnel accompagne et forme un binôme avec sa cliente. Un programme personnalisé et adapté est créé. Il a les compétences de diverses spécialités (réhabilitation après blessure, transformations extrêmes, conseils nutritionnels complets, préparation à la compétition, préhabilitation…).

Pour renforcer le confort des membres, on trouve un sauna sec, une salle de relaxation à l’éclairage atmosphérique et avec un jacuzzi. Les vestiaires sont privés et similaires à ceux des boutiques. Un bar à rafraîchissements avec café barista au rez-de-chaussée propose des collations d’exception aux diverses textures et saveurs.

Pour Waris Dirie, les femmes changeront le monde par la paix, le respect et l’amour. On ressent cette vision à Heimat. On y est comme chez soi. Ce temple du sport et du bien-être a un supplément d’âme. Probablement parce qu’il est exclusivement féminin !

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    Archi Culture

    LAN Architecture à Rennes, la création d’un symbole

    Par Sipane Hoh, le 3 juillet 2024
    LAN Architecture (Local Architecture Network) possède un panel large de réalisations qui ne se ressemblent pas mais dont chacune d’elles explore une pensée à part entière. À Rennes, Benoît Jallon et Umberto Napolitano ont engendré un projet où la forme dépasse allègrement la fonction. À Rennes, au sein d’un territoire en mutation, dans la ZAC Baud-Chardonnet, situé le long de l’axe François-Château, un projet signé LAN Architecture fait sensation. L’ensemble, qui se caractérise par son minimalisme formel, constitue la première pièce d’une fraction de ville et endosse le rôle de parangon pour la série d’édifices qui vont le suivre. « Le projet devait se positionner dans un territoire en développement et assurer une transition avec le quartier en devenir », souligne Umberto Napolitano, l’un des deux fondateurs de LAN Architecture. Que ce soit par sa taille ou par sa forme, cette réalisation remarquable souffle le renouveau et impacte désormais la vie future du quartier. Pourtant, rien n’a été facile. Le projet est complexe, il se compose de deux programmes qui cœxistent au sein d’une même enveloppe où chaque groupement est connecté par un noyau de circulation vertical interne avec ses propres commodités. Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), à caractère administratif, côtoie le Centre d’incendie et de secours (CIS) dans un ensemble en forme de T qui a permis d’optimiser les circulations des usagers au sein du bâtiment et d’optimiser leurs temps de trajet. Pour satisfaire le fonctionnement du programme, les architectes ont opté pour une façade commune à tous les espaces qui constituerait, selon eux, l’alternative la plus efficace. Ce n’est pas la première fois que LAN Architecture explore les champs du possible et érige une façade abstraite, bien au contraire, il s’agit pour les architectes d’une constante qui constitue l’une des griffes de l’agence, celle où la configuration d’un projet se cache derrière un monolithisme assumé. « Comprendre l’espace pour réinventer l’espace » étant l’un des principes de LAN Architecture, à Rennes, les architectes ont réinventé un modèle qui s’apparente à une façade non définie derrière laquelle cohabite un monde alambiqué. Notons par ailleurs que le recours à la structure poteaux-poutres et le choix d’un module de façade facilitent une éventuelle reconfiguration future. De même, le module de fenêtre répété rend l’intérieur facilement aménageable. Certaines ouvertures, situées sur la façade donnant vers le sud, sont traitées en façade rideau suivant les fonctions des espaces contigus. Tandis qu’en journée, grâce aux ouvertures, nous pouvons deviner la vie intérieure, la nuit, l’ensemble se transforme en une lanterne. Rappelons par ailleurs que, dans ce projet, la partie vouée au vide est conséquente. En effet, la fraction bâtie constitue seulement 3 900 m², le reste étant composé d’une aire de manœuvre, d’une aire de giration pour les véhicules de secours et de parkings pour véhicules légers, et représente 11 700 m² d’emprise au sol. Les architectes ont préféré implanter l’ensemble construit d’une manière à composer un front urbain sur l’avenue François-Château tout en créant un périmètre arrière au bâtiment où est concentrée la totalité du fonctionnement viaire du site. Ce « morceau tectonique » qui donne une structure
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    François ­Azambourg, la poétique des techniques

    Par Anne-Marie Fèvre, le 22 avril 2024
    Au MAD parisien, il a démontré qu’il est un designer « sérieux », entre techniques, artisanat, arts. Avec des formes vivantes, il a créé un monde onirique. Pour 2024, la sobriété, et toujours la légèreté, la légèreté. Depuis 1999, de Paris à Milan, de Hyères à Lille, on a souvent rencontré François Azambourg, ce jeune homme fougueux aux yeux pétillants. Quel plaisir de le voir expliquer, rieur, ses objets insolites, nés de ses expérimentations inattendues : un luminaire en textile tridimensionnel, la chaise Pack gonflable ; des matériaux comme des sandwiches souples, qui ont été brevetés, le nid d’abeille pour une carte blanche du VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement). Et en 2004, une « microfolie », dînette mobile, qui s’est posée à Lille « comme une fleur qui pousse entre deux pavés ». Ce designer, dans le souffle de Gaston Bachelard, n’est pas resté un créateur perché. Il a été maintes fois primé, a travaillé avec Selmer, l’Ircam, pour les éditeurs Domeau & Pères, Ligne Roset, Poltrona Frau, Domestic, la galerie Kreo, Hermès, Cappellini… Toute cette trajectoire singulière a culminé en 2023 avec l’exposition « Légèretés manifestes » qu’il a inventée avec 200 pièces aux MAD Paris 1. Quel était l’enjeu de cette exposition ? À 60 ans, j’ai voulu démontrer que pour moi le design était une affaire sérieuse. Sérieux, car j’ai d’abord fait des études en électronique, et le monde technique a de la valeur. Je suis aussi diplômé des Beaux-Arts de Caen, d’Olivier de Serres (ENSAAMA) à Paris. Sur la première table, j’ai montré les choses qui m’ont nourri. En musicien, j’ai rendu plus sobre le saxophone, je montre mes carnets de travaux, toutes sortes de matériaux. Qui expliquent mes recherches de légèreté. J’ai écrit les cartels comme des autobiographies des objets. Pour rendre la présentation vivante, accessible. Le design ne doit pas rester une affaire de gens cultivés. La légèreté est votre quête ? La légèreté par soustraction, en ménageant du vide. Pour débarrasser l’objet de sa dimension bourgeoise, de sa masse, du gras, de ses décors. En enlevant, apparait l’éclatante vérité ! La chaise Pack gonflable en matériaux légers a une enveloppe en polyester double paroi truffée de fils et de mousse polyuréthane, elle se déploie dans un mouvement léger. La chaise Very Nice est constituée de contreplaqué de bouleau habillé d’un film polyester dont on entoile avions. La chaise Bugatti en tôle, j’ai voulu l’alléger aussi, lui retirer du poids. J’aime les chaises de Jean Prouvé, mais elles sont trop lourdes. La chaise Bugatti en tôle froissée flirte avec l’art ? Là, je montre que je fabrique seul mes prototypes. Je les assemble moi-même, je les hybride avec différents matériaux, je cherche. Lors de longues expérimentations, des accidents surviennent, ils ont fait vriller ma pensée. J’ai remarqué que les loupés avaient des qualités esthétiques. Pour la chaise Bugatti (Cappellini), la tôle s’est froissée et je l’ai acceptée, en plasticien, au-delà de la technique. Avec le verre au CIAV Meisenthal (Centre international d’art verrier), j’ai posé un regard neuf sur les loupés. Quand mes pièces en verre sont texturées, c’est seulement le résultat
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Egeo, label hellène de restauration

    Par Lionel Blaisse, le 12 août 2024
    Plus que de l’espace ! Telle est la signature de l’agence Masquespacio sollicitée par la jeune chaîne de restaurants de  souvlakis Egeo pour implanter son troisième établissement à Valencia, après Madrid. Cruel dilemme pour Christophe Penasse et Ana Milena Hernandez Palacios, les concepteurs, de devoir restreindre leur créativité dans leur propre ville, où leurs nombreuses interventions plutôt décoiffantes dans la restauration ont concouru à leur renommée internationale. En effet, leur commanditaire ne souhaitait pas ici trop s’éloigner de l’ambiance de ses deux premières adresses madrilènes. (Ac)cueillir les clients. Un immeuble Art déco parfaitement symétrique de cinq étages dans l’Eixample valencien dont l’enduit vert olive est souligné par le blanc des éléments de modénature. Porte d’entrée centrale pour accéder aux étages, encadrée de deux étroites vitrines précédant les deux baies libres latérales commandant chacune un restaurant : un scandinave à gauche, un grec à droite. Un grand linteau blanc reposant sur une corniche oblongue signale le second, dont le seuil constitue un sas bicolore en partie ouvert. Adossées aux parois immaculées, des banquettes maçonnées y tiennent lieu d’assises agrémentées de coussins tandis qu’émergent de la résine outremer du sol quatre guéridons. Un longitudinal vitrage enchâssé dans une volute de staff et une large porte géométriquement vitrée à galandage – tous deux sertis d’une menuiserie bleue – donnent à voir la salle de restaurant. Blancheur éthérée et Klein d’œil. Deux couleurs emblématiques caractérisent l’architecture vernaculaire des Cyclades. Les enduits à la chaux crépissent d’un monochrome blanc rafraichissant les maçonneries aux morphologies simples des constructions insulaires, à l’exception de l’outremer des menuiseries extérieures et des quelques toitures dérogeant à la terrasse. Le concept de Masquespacio se délecte de cette dichotomie chromatique à laquelle s’ajoute le bois brut des plateaux de tables, des tablettes murales et des archaïques tabourets. Plafonds, murs, cloisons, appliques, table d’hôtes, banquettes, dosserets et sol se fondent en une enveloppe immaculée que nuancent d’ombres portées les reliefs, les courbes et les niches. Une grande verrière rétro-éclairée plombe de lumière l’arrière salle. L’ambiance n’en est pas pour autant aseptisée grâce à toute une série de « Kleins » d’œil, certes inspirés de la culture folklorique hellénique sans sombrer dans le kitsch du pastiche. Combien de colonnes cannelées à chapiteaux surtout corinthiens estampillent les échoppes et tavernes servant des souvlakis ? De facture numérique et à chapiteau dorique, celles d’Egeo à Valencia sont fragmentées, leur chair minérale étant comme dévorée jusqu’à leur ossature lumineuse en tubes LED. Parfois, leur réduction à leur seul couronnement les mue en futiles consoles. Le bar qui articule les deux espaces de restauration semble avoir emprunté son design à une installation d’art contemporain électrisée de bleu. Plusieurs accessoires d’art de la table parsèment de la même couleur marine les pittoresques agapes. Détourner et dépayser avec malice mais sans trahir : mission accomplie.

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