Lire en ligne
Architecture un lieu
Granitrans une histoire de famille

DR
Cet article est paru dans le nda #58 et sa consultation est réservée aux abonnés
Showroom Granitrans
11, rue des Sablons
94478 Boissy-Saint-Léger
Tél : +33 (0)6 49 81 57 95
Arik Levy art & design studio
29, rue des Panoyaux
75020 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 78 61 61
Arik Levy sculpture park
06570 Saint-Paul-de-Vence
Retrouvez cet article dans le nda numéro 58

Retail et Résidentiel
Commander
À découvrir

Pourquoi eux deux ?
Par Lionel Blaisse, le 9 septembre 2024
Rencontrer Pauline Gaudry et Yann Follain – co-fondateurs du WY-TO Group, agence bicéphale basée à Paris et à Singapour –, c’est prendre une grande bouffée d’énergie positive pour envisager avec bienveillance le futur. La première réside dans le Perche et l’autre dans la cité-État la plus urbanisée de la planète. Mais que font-ils ensemble ? Explorer leur site Internet vous interpelle par le foisonnement de projets – proposés, gagnés et / ou réalisés – et leur diversité allant du simple branding au schéma de développement métropolitain, de la scénographie d’exposition à l’îlot multifonctionnel… Une sorte d’arche de Noé, car la notion de développement durable demeure une constante. Une arche d’alliances. En 2003, Pauline et Yann se (re)trouvent à Hong-Kong lors d’un colloque sur la métropolisation en Asie-Pacifique alors qu’ils suivent tous les deux le séminaire sur l’architecture en Asie du Sud-Est que dispense Pierre Clément1 aux élèves de 5e année de leur école d’architecture de Paris-Belleville. Diplômés deux ans plus tard, la première part à Goa d’où sa famille est originaire, tandis que le second s’envole pour l’Indonésie, mais ils maintiennent le contact. De retour en France, les deux architectes – faisant la place dans différentes agences – réalisent ensemble leur première maison individuelle dans les Yvelines. Yann repart à Singapour pour superviser le projet du futur musée d’art moderne gagné par le Studio Milou. En 2011, il y crée sa propre agence, WY-TO, suivie l’année suivante par celle homonyme de Pauline à Paris ; WY-TO Group verra le jour en 2021. Depuis plus d’une décennie, ils nourrissent un dialogue permanent entre leurs ports d’attache respectifs autour d’une approche méthodologique reposant sur un processus analytique de l’environnement humain, climatique, social et économique. Il en résulte une architecture raisonnée, pérenne et résiliente dont les projets innovants mais intemporels requalifient les usages. Dès lors, rien d’étonnant qu’ils concourent – à plusieurs reprises avec succès* – à Réinventer Paris 2*, … la Seine, … Montréal, à Inventons la métropole du Grand Paris 2, Devenir Tours ou encore Imagine Angers* ! Mais il en est de même à Singapour où le développement urbain est pourtant une affaire d’État avec des chantiers de dimensions exceptionnelles pour lesquels le développement durable est une des priorités depuis 2008, l’île étant menacée par la montée des eaux. Ils y sont (co-)lauréats de C40 Reinventing Cities prévoyant la reconversion d’une ancienne caserne de pompiers et de Runway for your imagination projetant l’urbanisation de la friche laissée par la base aérienne Paya Lebar. Yann y participe également à une vaste réflexion menée sur « Le bien-être pour tous » – objet d’un livre paru en 2023 –, le logement social représentant 80 % du parc immobilier et les transports en commun y étant particulièrement développés. WY-TO y milite également pour la préservation du patrimoine colonial et moderne, trop longtemps dénigré depuis l’indépendance en 1965. Au-delà de cette production urbaine, de nombreuses opérations tertiaires (bureaux, et commerces) et résidentielles (collectifs, maisons), l’agence singapourienne est également reconnue pour la conception d’expositions. Côté hexagonal, Pauline interroge l’intensité urbaine tout particulièrement dans les bourgs en recherche de développement. Dans quelques semaines, leur projet lauréat

Quand Outsign réenchante les lieux avec philosophie
Par Nat Lecuppre, le 12 juin 2024
Depuis ces dernières années, les enjeux climatiques sont omniprésents dans notre vie personnelle et professionnelle. Il est devenu impératif d’agir et de se mobiliser. Chacun est concerné et devient acteur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, etc. Les architectes conscients de la gravité de ce sujet mettent au cœur de leurs projets l’engagement de développement durable. Un des acteurs les plus actifs et créatifs sur ce point est l’agence Outsign. L’agence d’architecture et de design Outsign pousse au maximum son expertise autour de l’économie circulaire. Elle essaie de proposer des concepts qui minimisent les déchets, maximisent les ressources avec toujours autant de créativité. Ce positionnement fort à un impact sur la méthodologie d’un concept. Tout est pensé pour que les projets soient qualitatifs et porteurs de sens. Une philosophie engagée. Outsign mène sa réflexion sur trois principes fondamentaux. À savoir, sur la conception de produits durables et réutilisables, le recyclage des matériaux et la régénération de l’écosystème (déchets organiques utilisés pour les sols…). Il s’agit de choisir les bons matériaux pour les bons espaces. Les projets doivent être pensés pour durer. L’impact des matériaux sur leur environnement doit être pris en compte. Les architectes priment l’épure et le fonctionnel, l’efficacité et l’utilisation « intelligente ». Un des projets qui caractérisent au mieux le travail d’Outsign dans ce domaine est Topaz. La réflexion RSE pour ce projet de bureaux de plus de 15 000 m2 doit servir d’exemple pour les projets d’architecture à venir. La Société de la Tour Eiffel, propriétaire de l’immeuble Topaz à Vélizy-Villacoublay (78), a confié à Outsign la réhabilitation et revalorisation de 5 270 m2 d’espaces communs. Les équipes Outsign ont primé la déconstruction sélective, le réemploi, la réutilisation et le recyclage des matériaux tout en faisant du sourcing de matériaux made in France / Europe. Le concept des architectes met tout en œuvre pour offrir une véritable expérience de travail à l’usager. Les espaces de vie sont redessinés. L’accès à la cafétéria permet une restauration rapide. Des alcôves sont installées dans celle-ci et dans le RIE pour favoriser le travail informel, et ce dans des conditions plus confortables. Un accès terrasse est créé ainsi qu’un coin détente avec un lounge et un babyfoot. Les espaces communs. Deux halls d’entrée (2 275 m2), une cafétéria (160 m2), un RIE, une terrasse, un dégagement et les paliers constituent les espaces communs. Pour renforcer le confort acoustique, de nouveaux faux-plafonds sont installés. Du mobilier est dessiné sur mesure (banque d’accueil, tables hautes, bar, alcôves, banquettes). Réutilisation des matériaux. Au RIE, on trouve beaucoup de matériaux réemployés et upcyclés. On a la faïence et le carrelage de fin de chantier pour sa terrasse, du bois MDF mélaminé réemployé pour le meuble sur mesure, des mobiliers éco-responsables (tabourets, chaises, suspensions lumineuses), des panneaux acoustiques en feutrine et plastique recyclé, des patères à partir de poignées de porte, des tables en volants de badminton. Une peinture à base d’algue Algo est utilisée. À la cafétéria, le sol est repris par un carrelage effet bois. Les panneaux acoustiques en fibres de bois minéralisées remplacent le faux-plafond. Les meubles sont fabriqués sur mesure (bar, tables, espace

CLICHY-BATIGNOLLES, village du XXIe siècle
Par Anne-Marie Fèvre, le 13 juillet 2023
Cet écoquartier de Paris XVIIe est en voie d’achèvement. Auréolé par le TGI, bordé par deux « skyline », aéré par le jardin Martin Luther King, il est bien inséré. Reste à inventer une vie locale. Porte de Clichy, il n’y a plus que deux grues qui s’élèvent au-dessus d’un bâtiment de logements de la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) encore en construction, à l’orée du lycée Balzac. Derrière, se profile le Stream Building achevé, imaginé par Philippe Chiambaretta. À cette entrée nord du nouveau quartier Clichy-Batignolles (75017) tout tourne autour du TGI de Renzo Piano. Ce « tribunal signal » de 160 mètres aimante depuis 2018 et a créé un nouveau pôle métropolitain. Estompant peu à peu l’effet barrière du périphérique, le boulevard Douaumont, en cours de réaménagement, mène à la rue de Paris de Clichy (92). Le TGI voisine sans écraser les édifices proches, dont les ateliers Berthier, aux longues et basses façades en briques et pierres meulières. Ce bâtiment historique, conçu en 1895-1898 par Charles Garnier, attend d’être transfiguré en Cité du Théâtre en 2023. Au pied de la Maison de l’Ordre des avocats (signée Piano aussi), la boulangerie de la chaîne Merci Jérôme n’a pas le même charme que la brasserie Les Deux Palais de l’Île de la Cité. Mais il y a le B&B Hôtel, agrémenté d’une nouvelle terrasse, et, au coin de l’avenue de Clichy, le bar l’Industrie, plus populaire. Vient d’ouvrir la nouvelle brasserie du Stream-Building, faisant mousser la bière conçue à partir du houblon cultivé sur ses façades. À cette Porte, la station de métro sert de proue. La ligne 14 du métro, arrivée en janvier 2021, croise la ligne 13, complète les bus, le RER C et le tram T3B. La Porte ouvre au sud sur le nouveau quartier Clichy-Batignolles, grand projet parisien lancé en 2009. Soit 54 hectares récupérés sur l’ancienne friche ferroviaire des Batignolles. Depuis 20191, la métamorphose est incroyable. Ce morceau de Paris a pris formes, rues, places et jardins. Les éléments contemporains ont su se marier avec les différents tissus urbains existants. Rue du Bastion, la façade de verre sécurisée et pixelisée du nouveau 36 de la Police judiciaire reflète, sans jurer, le mur de pierre, rare vestige de l’enceinte Thiers. On débouche à l’ouest. De part et d’autre de la rue Mstislav-Rostropovitch, tous les bâtiments en construction faisaient craindre un infernal chaos. Leurs volumes, silhouettes, façades, matériaux, couleurs si diversifiés, qui foisonnent en tous sens, laissent étonnamment une place singulière à chacun. Le cinéma cohabite avec des logements sociaux, bien inséré. Deux passerelles, aux noms de femmes, au-dessus des rails – Mère Teresa (Wilkinson Eyre) et Marcelle Henry (Marc Mimram) – mènent à l’îlot Saussure, où se serrent d’autres morphologies bâties encore différentes, débouchant sur l’ouest de l’arrondissement. Coté est, relié à l’avenue de Clichy, de plus anciens immeubles rangés en îlot, livrés en 2007, ont pris leur vie de croisière. Un peu patinées, moins tordues qu’en face, les façades se sont prêtées là aussi au jeu des architectes,

