Architecture, l'esprit du lieu

L’habit en rose des Petits Parisiens

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Par Lionel Blaisse, le 29 juillet 2024.
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« Entre ici Petit Parisien pour déjeuner & dîner du lundi au vendredi (…) Air frais et personnel agréable. » Telle est l’invite de Carpe Duhem à franchir la porte de son bistro gastronomique du XIVe arrondissement.

Pas facile de réinvestir les murs où La Régalade ouverte en 1992 par Yves Camdeborde deviendra le temple de la bistronomie repris, à son tour, par Bruno Doucet de 2004 à 2017. C’est le défi relevé par le « restaurateur » Arnaud Duhem et le « rôtisseur » Remy Danthez, dont la table Les Petits Parisiens ambitionne, mais sans prétention, « d’assumer l’héritage de la joie de vivre de la ripaille chic ».

Ni cliché, ni ostentation.

On est ici bien loin de ces inconfortables troquets à la non-déco faite de bric et de broc où aiment à s’entasser une jeunesse (des)abusée après sa journée de travail, quand elle n’y est pas réduite à siroter debout à même le trottoir une bière ou un cocktail souvent bien ordinaire. Ce n’est pas plus une de ces adresses instagrammables dont les insolentes façades colorées croulent sous les fleurs en plastique et aux cartes coûteusement prétentieuses.

Be Dandy, agence à l’origine du concept design, porte bien son nom.

À l’arrière d’une sobre devanture en bow-window aux menuiseries noires, Pierre Berget revitalise en un dégradé de roses l’univers traditionnel du bistrot parisien. Sans tomber dans la néo-nostalgie, tout est pourtant bien là : les potelets en fonte, le coffre menuisé à colonnettes et moulures du bar coiffé de son zinc avec sa guirlande de perles, les bouteilles, verres et carafes alignés sur les étagères derrière le comptoir, les carreaux de ciment en insert dans le parquet bois, les banquettes adossées aux cimaises, les tables au piètement plaqué et barré de laiton, les chaises en bois cintré à l’étuve, le miroir longitudinal au cadre doré alambiqué…

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    Les Petits Parisiens

    49, avenue Jean-Moulin

    75014 Paris

    Tél. : +33 (0)1 45 43 72 97

    www.petits-parisiens.fr

    Be Dandy

    30, rue de Trévise

    75009 Paris

    Tél. : +33 (0)1 4021 03 11

    bedandy.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 56
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    Par Sipane Hoh, le 30 août 2024
    C’est un lieu singulier qui consiste en un hôtel trois étoiles, conçu et réalisé dans un but exclusivement social. Il s’agit du Grand Barnum, l’hébergement qui fait vivre une expérience unique à ses visiteurs. Au sein de la métropole lyonnaise, implanté au cœur du tiers-lieu des Grandes Voisines qui consiste en l’occupation temporaire de trois ans d’un site hospitalier appartenant aux Hospices Civils de Lyon, Le Grand Barnum est une aventure humaine hors pair et à part entière. En effet, cet établissement est aussi une entreprise d’insertion qui vient en aide à des personnes en difficulté sociale et professionnelle, en les formant aux métiers de l’hôtellerie. Soulignons qu’il s’agit du premier hôtel ayant cette vocation en France. L’activité revient à la Fondation de l’Armée du Salut, créée en 2000 et remplaçant l’association éponyme datant de 1878 qui a été initiée à Londres. Le Grand Barnum est un lieu innovant aussi bien pour son emplacement que pour son idée. L’ensemble prend place au cœur de Francheville, sur le site de l’ex-hôpital Charial, et propose un concept inédit en France mêlant insertion professionnelle, développement durable et promotion de l’art hors normes. On doit le concept à madame Sophie Jansen, la directrice depuis 2016 du complexe Lyon Cité – Fondation Armée du Salut, par ailleurs détentrice d’une maîtrise en arts plastiques, très sensible à la beauté qui, selon elle, contribue au bonheur. Ce projet est donc intimement lié à l’histoire d’une personne, sa formation, mais aussi et surtout à l’opportunité du site, qui a mis gratuitement à disposition de l’Armée du Salut un étage supplémentaire. Dès lors, l’idée commence à faire son chemin et sa concrétisation est due aux subventions de la région, de l’État et de la métropole. Tandis que la maîtrise d’ouvrage a été assurée par l’architecte Serge Namysl, c’est la direction qui a accompli les achats pour tout ce qui est design et ameublement. L’hôtel se démarque par le recyclage et le réemploi de ses meubles ainsi que l’ameublement des vingt-sept chambres, qui, outre la literie et les luminaires qui sont neufs, a été chiné dans des recycleries locales et a été minutieusement rénové au sein des ateliers d’insertion de l’institution. L’atmosphère de l’hôtel pousse à la détente et la contemplation, par ici un comptoir vintage, par là un canapé confortable, plus haut un bar panoramique pour admirer les environs, des intérieurs à l’éclairage étudié, des espaces harmonieux et plaisants où les visiteurs se sentent à l’aise. Bref, un ensemble chaleureux aux prestations confortables ouvert à tous. « C’est un hôtel comme n’importe quel hôtel, on peut réserver en ligne, il est présent sur les plateformes et tout le personnel est un personnel en réinsertion encadré par des professionnels », précise Sophie Jansen. Des encadrants techniques aident ainsi le personnel en insertion à devenir qualifié sur les postes de réceptionnistes, valets et femmes de chambre. Mais le Grand Barnum n’est pas uniquement un lieu original de passage où le visiteur passe la nuit, il constitue une véritable galerie mettant l’art et les artistes en exergue. En effet, nous pouvons découvrir
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