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Jean-Baptiste Auvray le véritable savoir «Faire»

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Par Sipane Hoh, le 20 décembre 2024.
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© Agence Faire

Établie à Paris et Annecy, Faire est une agence pluridisciplinaire qui conçoit aussi bien des espaces que des objets. Fondée par Jean-Baptiste Auvray, un personnage aux multiples talents, l’agence se démarque par ses projets variés qui vont de la création jusqu’à l’exécution en passant par l’identité visuelle, le design et l’architecture d’intérieur.

En 2000, après avoir obtenu un DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique) à l’ÉSAD (École supérieure d’art et de design) de Reims avec les félicitations du jury, Jean-Baptiste Auvray débute sa carrière en intégrant l’agence Patrick Jouin où il évolue pendant dix ans en tant que chef de projet et travaille pour des maisons de renom comme Cassina, Kartell, Alain Ducasse, JCDecaux et Renault. Poussé par l’envie de créer sa propre structure, celui qui a passé son enfance dans l’atelier de son père, artisan tapissier, crée sa propre structure qu’il baptise : Agence Faire. Il ne s’agit pas d’un nom choisi dans un dictionnaire ou un quelconque catalogue, mais d’une sorte d’aspiration qui consiste à croiser les divers savoir-faire avec un design sensible basé sur la relation à la matière. Jean-Baptiste Auvray est conscient qu’en mettant la matière au cœur du projet, il y mettra aussi l’homme. En cette époque où certains professionnels ne jurent que par l’intelligence artificielle, le professeur de design à l’école Camondo depuis treize ans la considère comme un outil facile pour recenser les tendances de matériaux, entre autres, donc pas plus d’implication pour le moment. « Je ne suis pas très inquiet qu’on se confronte à l’IA si on l’oriente bien, on ne sera que renforcés », déclare-t-il avec le sourire. Grâce à son équipe plurielle et passionnée composée de neuf personnes, l’Agence Faire propose une offre complète d’expertises qui va de la création de mobilier jusqu’à l’architecture d’intérieur en passant par la scénographie que le designer pratique depuis ses débuts. En effet, rappelons que l’un de ses principaux clients n’est autre que la maison de haute horlogerie et joaillerie Van Cleef & Arpels pour qui il conçoit des scénographies éphémères dans plusieurs métropoles mondiales comme Paris, Bangkok, Dubaï, Londres, Hong Kong et New York.

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    Architecture, l'esprit du lieu

    Une seconde vie pour les assises vintage

    Par Nat Lecuppre, le 25 mars 2025
    Clémence Miray et Manon Dessirier-Bourges incarnent les valeurs actuelles recherchées dans les projets d’intérieur. Elles ont créé leur jeune entreprise Chaise au Carré après le confinement. Chaise au Carré donne une seconde vie aux assises vintage qui sont chinées puis personnalisées. Dans une démarche d’économie circulaire, Chaise au Carré permet de réduire la surconsommation mais aussi l’empreinte carbone. Elle est une alternative à l’achat de mobilier neuf. Les garanties sont les mêmes et la durée de vie prolongée. Deux talents complémentaires. Clémence Miray est spécialiste en tapisserie et Manon Dessirier-Bourges en matériaux et bois. Elles rénovent chaque pièce avec minutie à tel point que les chaises semblent neuves lorsque vous les recevez. Les matières premières sont privilégiées (cuir déclassé de grandes maisons, fins de rouleaux de tissus…). Les assises procurent le même confort qu’elles soient destinées au bureau ou à la maison. Chaise au Carré fournit une réponse écoresponsable pour les espaces de travail. La start-up accompagne dans leurs projets les architectes, maîtres d’ouvrage, designers… en leur proposant jusqu’à 250 pièces chinées, restaurées voire transformées. Leur travail tient compte du bien-être au travail, du développement durable, de la flexibilité, de la modularité, de la qualité et de l’esthétisme. Chaise au Carré est partenaire d’Interface, Saguez & Partners, Bluedigo, Deskeo, Edgar Suites… L’entreprise a livré des assises pour AFP, AXA, la Caisse des Dépôts, Sanofi… Elle a aussi signé des projets d’hôtels, de restaurants et de résidences. Chaise au Carré accompagne également les particuliers dans leurs projets. L’entreprise les conseille pour leur sélection des assises et créer des intérieurs avec de la personnalité et élégance. Elle conjugue formes et matières. Une start-up engagée. L’engagement social tient à cœur Clémence et Manon. Elles collaborent avec des ESAT et avec PAM (Pantin Activités et Métiers) pour des travaux de couture. La réinsertion professionnelle est un enjeu de société. Il s’agit de valoriser le savoir-faire et d’intégrer dans leur projet professionnel les personnes de ces organismes. Un positionnement environnemental fort Chaise au Carré est labellisée Eco Impact. Elle obtient une note de A pour l’impact environnemental, et une note de B pour l’impact social avec une fabrication 100 % française, une démarche sociale engagée ainsi qu’une démarche RSE active. Chaise au Carré vous assure une expertise et un savoir-faire exceptionnels. À vos côtés, elle est un atout précieux pour tous vos projets.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Lab 157 le bureau revisité et 100% durable

    Par Nat Lecuppre, le 22 novembre 2024
    Lab 157 est le nouveau siège de Sanofi CHC (Sanofi Consumer Healthcare), filiale du groupe pharmaceutique. C’est également un laboratoire d’idées nouvelles où il fait bon revenir au bureau. L’agence Saguez & Partners repense les fondamentaux de l’entreprise et imagine un univers où l’humain et le collectif reprennent tout leur sens. En ligne de mire de ce projet : la santé, le bien-être et le développement durable. L’immeuble situé au 157, avenue Charles-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine (92), propose 6 680 m2 de bureaux et accueille 680 collaborateurs. Les usages et les espaces sont multiples. Chacun peut trouver un espace qui lui convient tout au long de sa journée selon ses besoins, ses activités et ses envies. Sont répartis dans tout le site des alcôves, des phoneboxes, des tables hautes collaboratives, des salles de réunion ouvertes ou fermées… Une diversité de postures de travail est proposée. Une attention particulière a été portée à l’ergonomie pour renforcer le bien-être au travail. Un tiers des postes sont réglable en hauteur. Les escaliers sont mis en valeur pour inciter les utilisateurs à les emprunter. La marche est un bienfait, donc encourageons-la. L’environnement de travail influence la créativité et la productivité. Il était important de fluidifier le parcours des collaborateurs. Différentes atmosphères sont créées. Pour ceux qui souhaitent le calme, on a la Quiet Zone. Des espaces y sont dédiés pour la concentration. Et pour ceux qui aiment les lieux plus animés, on a l’Active Zone. Celle-ci permet d’échanger, de communiquer. Pour tous ces espaces, l’acoustique a été étudiée avec soin. Des bulles acoustiques ont été dessinées sur mesure pour se réunir à deux ou quatre sans déranger le reste des collaborateurs. On connaît les bienfaits de la lumière pour le comportement, le physique et le mental. Des études de Fabrique Spinoza en 2022 ont révélé que la lumière naturelle permettrait de diminuer de 6 % l’absentéisme au bureau. Au Lab 157, les postes sont tous positionnés en premier jour et les vues sur l’extérieur sont multipliées. Un showroom expérimental. 80 m2 sont dédiés à la cocréation et à l’expérimentation. Un showroom est situé au troisième étage. Il met en immersion totale les visiteurs et les collaborateurs. Une creative room avec des gradins, des poufs et des tableaux Lintex devient une salle de réalité virtuelle où l’on peut réfléchir et brainstormer. L’aménagement est judicieux. Les lieux sont modulables et interchangeables. On peut toucher les produits, les voir et les tester. Design biophilique. Les espaces extérieurs végétalisés et les coloris retenus soulignent le confort et le côté chaleureux du site. Les couleurs des espaces (beige sable, marron chaud, bleu marine, vert olive, anthracite, rose poudré) et les matières (chêne, bois, liège, raphia) sont douces et naturelles. Un workcafé au cinquième étage de 115 m2 et une terrasse végétalisée de 320 m2 est le point de rendez-vous de tous les collaborateurs. Un positionnement durable fort. Lab 157 est certifié Leed Gold et Well Platinium. L’économie circulaire a été le fil conducteur du projet. La consommation a été maîtrisée et les gaspillages restreints. Les moquettes sont issues du réemploi (plus de 22 % de la surface de revêtements au sol équivalent à 1 211 m2).
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    Parcours

    Philippe Madec, (a)ménageur de territoires

    Par Lionel Blaisse, le 24 novembre 2023
    Depuis des décennies, l’architecte et urbaniste veille à « ménager » des territoires, plutôt qu’à les aménager, à commencer par ceux de sa Bretagne natale. À ce titre, il n’a eu de cesse de faire le ménage parmi toutes ces idées reçues et diagnostics « foireux » – hérités du modernisme – qui pervertissent depuis trop longtemps notre politique, jacobine et urbano-centrée, du développement des territoires. Au sein du mouvement pour une frugalité heureuse et créative qu’il a co-initié avec l’ingénieur Alain Bornarel et l’architecte auteure Dominique Gauzin-Müller, il fait confiance en la capacité de chaque commune à valoriser ses atouts spécifiques pour faire (re)vivre durablement tous nos territoires, quelle que soit leur densité, à l’aune d’une équité citoyenne retrouvée et du respect de l’environnement. NDA. Depuis des années, vous combattez le prisme urbano-centré régissant la politique française d’aménagement du territoire, notamment au travers de la définition même de l’urbain, au détriment de tout ce qui ne le serait pas. Pouvez-vous nous préciser votre point de vue ? Philippe Madec : Tout début 2015, AMC avait publié un article qui était la transcription d’une conférence donnée pour eux « Le territoire français ne se résume pas à quatorze métropoles ». J’y remettais en cause la vision urbano-centrée de l’aménagement du territoire. Ma longue expérience d’urbaniste, d’architecte ou de « ménageur » du territoire m’avait éclairé sur la grande diversité des établissements humains. J’ai toujours aimé et cherché à travailler à toutes les échelles du territoire français. Notamment mon premier travail reconnu a été dans le bourg de Plourin-les-Morlaix – 900 habitants – pendant… quinze ans ! En fait, je sais, parce que je le pratique, que le territoire français n’est pas majoritairement urbain ! Et les statistiques de l’INSEE – totalement urbano-centrées pour le coup – étaient foireuses, à un point tel que la politique de l’État en France était faussée. Vous me direz que c’était aussi lié à l’histoire des Ponts & Chaussées dans l’aménagement du territoire ! La statistique de l’INSEE était que 77,5 % de la population française était urbaine ! Quand vous faites des statistiques, c’est la définition de ce que vous cherchez qui donne le résultat et comme la définition de l’urbain par l’INSEE à l’époque c’était « est urbain ce qui n’est pas rural et est urbain ce qui compte 2 000 habitants agglomérés sans coupure de 200 mètres », ils arrivaient à ce pourcentage aberrant. Si je ne suis pas d’accord avec les moyens des Gilets jaunes, je dois reconnaître que leur critique de l’aménagement du territoire était d’une puissance réelle et qu’ils ont contribué à changer la politique nationale en permettant de faire la bascule vers les politiques concernant les plus petites entités agglomérées, les centres bourgs et les villes moyennes, auxquelles on assiste actuellement. NDA. Dans un nouveau texte publié récemment toujours dans AMC, vous revenez sur une nouvelle définition des différents états de l’établissement humain et sa genèse… P.M. : Je rencontre grâce à Hélène Peskine – la secrétaire permanente du PUCA qui connaissait mes colères envers cette vision moderniste urbano-centrée, Aziza Akhmouch qui travaille à l’OCDE et m’explique ce que je

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