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La Casa R, élégante, épurée et recherchée

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Par Sipane Hoh, le 5 juillet 2024.
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© D. Giancatarina & J. Kerdraon

Le programme est pourtant simple, néanmoins le geste reste délicat. La Casa R, réalisée avec la plus grande subtilité, porte la signature d’Orma Architettura, qui a réussi à créer une note de sensibilité derrière un écrin empreint de frugalité.

Elle se trouve en Corse-du-Sud, dans le village de Sotta, sur une parcelle complexe, entourée d’une végétation farouche. Il s’agit d’une maison individuelle destinée à accueillir la résidence d’un graphiste et conçue par les architectes de l’agence Orma Architettura. Cette dernière, fondée par Alicia Orsini qui est aussi architecte de patrimoine, François Tramoni, Jean-Mathieu de Lipowski et Michel de Rocca Serra, des amis de longue date qui se sont connus au sein de l’École supérieure d’architecture de Marseille Luminy et ont réalisé depuis moults projets, est établie à Corte et possède plusieurs réalisations en Corse, sur des emplacements paradisiaques mais difficiles. La Casa R est une résidence de petite taille mesurant 49 m² et concentre en un seul projet l’approche de l’agence qui tente, à travers son architecture, d’interroger un contexte pour dégager une émotion. Située dans un environnement idyllique empreint d’une beauté presque sauvage, la parcelle est constituée d’une succession d’amas rocheux dont il résulte un important dénivelé faisant face au massif de l’Omu di Cagna. Néanmoins, le terrain se compose de nombreux éléments très caractéristiques tels que les chênes centenaires ou encore les énormes blocs de granit. Construire dans un tel lieu sans altérer l’existant constitue un énorme défi que les architectes ont relevé avec brio et dont le résultat est tout simplement remarquable. Le projet se caractérise par l’exiguïté du terrain et l’emplacement atypique occupé par la maison au fond d’un lotissement, mais aussi par la justesse de la réponse apportée et le programme simple qui consiste à accueillir un espace de vie, une zone d’entrée clairement dissociée et un coin couchage. Les architectes ont créé une partie en double hauteur, à l’intérieur de la maison le projet grimpe vers les arbres et suit l’évolution de la végétation alentours.

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    Orma Architettura

    Lieu-dit Bagna

    20250 Corte

    Corse, France

    Tél. : +33 (0)4 95 56 10 52

    www.orma-architettura.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Un écrin architectural pour Roberto Coin

    Par Nat Lecuppre, le 22 avril 2025
    Roberto Coin, joaillier italien, vient d’ouvrir les portes de son flagship parisien au 25, avenue Victor-Hugo, dans le 16e arrondissement. La conception de ce lieu a été confiée au studio de design et d’architecture Oitœmponto. Les designers fondateurs du studio Oitœmponto, Artur Miranda et Jacques Bec, ont une démarche architecturale disruptive qui se retrouve toujours dans leurs réalisations. Dans ce projet, ils cassent les codes traditionnels de l’univers de la joaillerie et créent un environnement immersif chaleureux et élégant. Ils conjuguent touches parisiennes, asymétrie et raffinement avec harmonie. La boutique répartie sur deux étages est accueillante et vous plonge dans l’émerveillement. Sa façade est singulière. Elle se caractérise par son irrégularité équilibrée et pensée. Elle est composée d’éléments métalliques dorés et une d’immense devanture vitrée. Les architectes-designers ont imaginé les espaces comme un salon parisien chic et raffiné. Les matériaux retenus sont nobles et précieux. Le mobilier est réalisé sur mesure. Des panneaux en bois de peuplier se marient avec des surfaces texturées en soie bleu vénitien. Un plafond aux détails en feuille d’or ainsi qu’un sol géométrique tufté à la main de couleur mauve renforcent l’ambiance de luxe discret. Une attention est portée à l’éclairage afin qu’il valorise les bijoux exposés tout en préservant l’atmosphère tamisée et chic des lieux. Au centre de la boutique trône un lustre en cristal de Murano créé sur mesure. Maquillé de poudre d’or, il est fabriqué par la maison Véronèse. L’œuvre majestueuse est suspendue entre les deux étages. Elle sublime les espaces et le design intérieur. Le flagship de Roberto Coin est une ode à l’élégance italienne. Il met en exergue également l’audace des architectes qui ont su conjuguer raffinement, élégance, fonctionnalité, l’ADN de la marque Roberto Coin et l’esprit parisien dans ses moindres détails, mais surtout… dans un ton juste.
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    L’agence Architecture 54, fondée par Pascale Bartolli et Thierry Lombardi, vous invite à jeter l’ancre à l’Hôtel Bleu à Carry-le-Rouet. L’agence à l’architecture innovante et authentique recherche sans cesse à s’imprégner des lieux pour en faire rejaillir la beauté naturelle. Chose compréhensible quand on sait que Pascale Bartolli est membre de la Commission des Sites Nature et Paysage du Var. Plongez dans l’univers nautique. L’hôtel est situé sur le port de Carry-le-Rouet (13), et ses trois étages offrent une vue panoramique exceptionnelle. Les architectes ont trouvé leur source d’inspiration au Latitude 43 à Saint-Tropez. L’édifice de 1932 signé Georges-Henri Pingusson a marqué l’architecture contemporaine avec sa silhouette de bateau. Il a inauguré le style Paquebot. L’Hôtel Bleu bénéficie donc de cette architecture. Il est une ode à la mer et au ciel, au bleu de la Méditerranée. Bleu à l’horizon. Beaucoup d’espaces donnent sur la mer tels que le salon de réception, le restaurant et le club de jazz, la terrasse avec son bar d’été et la piscine. Le fil conducteur du projet d’Architecture 54 est la couleur bleue. Le bleu de la mer et du ciel se conjugue avec celui des intérieurs. Toutes ses nuances sont déclinées. Le graphiste Thomas Cantoni a imaginé le logo dans la même ligne, nautique et moderne. Le bleu est vécu sous toutes ses versions culturelles avec des références aussi bien de peintres ou de cinéastes (Yves Klein, Le Grand Bleu de Luc Besson, Pierrot le Fou de Jean-Luc Godart, la promenade des Anglais…). Tout est mis en scène pour offrir une vue sur le large. Visite des lieux. L’Hôtel Bleu dispose de 44 chambres et suites, d’un restaurant, de deux bars et d’un spa Phytomer. Le bar Nina, à l’esprit Nina Simone qui élut Carry-le-Rouet pour sa dernière demeure, est un lieu de jazz. Le comptoir est habillé d’une céramique lapis qui ondule tout autour. Le Fernand est à l’extérieur, près de la piscine, et invite à la fête. Il est dédié à Fernandel, autre personnalité de la ville. L’Oursin est le restaurant qui offre une escapade culinaire autour de l’iode sous l’égide du chef Ilan Tinchant. L’espace est décoré de lignes abstraites de l’artiste Franck Lebraly. On profite du panorama aussi bien en salle qu’en terrasse. Le spa est accessible aux clients extérieurs par le port. L’accueil est clair et épuré. Ensuite, les lieux sont un véritable bain de couleur. Des mosaïques Apiani tapissent le fond d’une piscine. Les salles de soins (deux simples, une double) et les vasques en pierre de Barcelone soulignent le côté naturel. Le hammam et le jacuzzi plongent les clients dans un décor de profondeurs de la mer avec des tonalités de bleu plus soutenues. Les soins et la beauté sont mis au point par Phytomer. Deux salles de séminaires modulables permettent d’accueillir jusqu’à 160 personnes. Une salle de projection privée, la salle Fernandel, permet à 8 spectateurs de voir des films dans des conditions idéales, allongés ou assis. Une rangée de fauteuils vibrants et un Daybed XXL permettent de revivre pleinement Le Grand Bleu, par exemple.
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    Urbanisme

    Quand la Génération Z part à la montagne

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    Les services du nouveau complexe d’accueil de Mottolino Fun Mountain – l’exploitant du domaine skiable de Livigno, le « Petit Tibet italien » – ciblent les modes de consommation loisirs de la Génération Z. En prévision des JO d’hiver 2026 dont les épreuves de snowboard et de ski acrobatique se dérouleront à Livigno, l’ancienne gare de télécabine s’est métamorphosée en un innovant complexe « phygital »1. En plus des services liés au ski, on y bénéficie d’espaces dédiés au smartworking et au coworking, d’une salle de jeux vidéo de dernière génération et d’un bar restaurant inspiré de la cuisine éthique de montagne de Norbert Niederkoffer.2 Jusqu’au bout de ses rêves Depuis plusieurs années, cette station de haute montagne3 lombarde s’est équipée d’un Fun Park où pratiquer le ski de bosses ainsi qu’un Bike Park pour les amateurs de VTT l’été. Ses édiles ont aussi compris lors de la pandémie qu’une nouvelle communauté de travailleurs à la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et temps libre allait désormais se développer. Dans la foulée des générations précédentes ayant révolutionné les pratiques du ski alpin, ils prennent en main leurs conditions de travail mâtinées de loisirs. Le matin sur leur snowboard, l’après-midi connectés derrière leur ordinateur – ou inversement – puis soirée gourmande, arrosée et / ou festive, en « présentiel » ou en « télé-loisirs » ! Conçu par le studio LPS et aménagé par Progetto CMR, le nouveau siège de Mottelino Fun Mountain regroupe une multitude de fonctions et activités sous un même toit, à six pentes, et sur plusieurs niveaux desservis par l’escalator panoramique permettant de franchir les 12 m de dénivelé entre la route et le quai de départ des télécabines. Le rez-de-chaussée est entièrement dédié à la pratique sportive en hébergeant la billetterie (en bonne partie digitalisée), les écoles de ski, de snowboard, de VTT et d’escalade, la boutique que complètent un service de location de matériel très performant (été comme hiver) et sa zone de stockage des plus sophistiquée. Le 1er étage est consacré au digital, qu’il soit studieux – grâce à des espaces de coworking, avec salles de réunion modulables et équipement technologiques dernier cri – ou ludique via la Digital Cave de plus de 300 m2 destiné aux gamers en tous genres (dont des simulateurs de conduite) et amateurs de streaming. Le 2e étage accueille le Kosmo Taste the Mountain où le restaurant Livigno & AlpINN revisite de façon contemporaine et éthique l’après-ski. Cerise sur le gâteau, Livigno est une zone franche, du coup il n’y a pas de TVA ! Cette contraction des mots « physique » et « digital » désigne un point de vente physique qui inclut, dans son expérience client, tout un parcours digital. Le phygital s’inscrit dans une stratégie de marketing omnicanal. Chef sud-tyrolien triplement étoilé au Michelin pour son restaurant Noma de Copenhague, plusieurs années primé comme meilleur restaurant au monde. Village à 1836 m d’altitude mais pistes à plus de 2400 m

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