Architecture, l'esprit du lieu

La Maison Rémy Martin entame sa mue

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Par Sipane Hoh, le 28 février 2025.
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© Didier Delmas

Après l’aménagement d’un espace de dégustation au cœur des vignes à Juillac-le-Coq et la création du nouveau siège administratif sur le site de production à Merpins, c’est au tour de la maison historique de Rémy Martin d’être réhabilitée par les soins de l’agence INCA (Innovation Création & Architecture). Un travail à la fois délicat et complexe grâce auquel l’édifice historique reprend de la vigueur.

Des années d’expérience sur des projets d’envergures ont conduit INCA vers une reconnaissance internationale. Cette fois-ci, il s’agit de la maison de Rémy Martin qui célèbre ses trois cents années d’existence. Située au cœur de Cognac, la demeure historique retrouve sa splendeur d’autrefois grâce à une restauration attentionnée de ses bâtiments emblématiques à haute valeur patrimoniale. Le programme exigeait la création d’une expérience de visite à la hauteur de la renommée de l’enseigne. Dès lors, la réhabilitation s’est faite dans les règles de l’art en révélant avant tout un patrimoine reconnu par ses attaches pour le terroir et la vigne. « C’est un projet long, que nous avons mené de la définition du programme jusqu’au chantier. Un chantier de réhabilitation lourde qui a révélé de mauvaises surprises structurelles, nous obligeant à adapter certains travaux », déclare Aurélia Coche, architecte associée, directrice de projets chez INCA. De ce fait, les interventions menées par l’agence sont chirurgicales, à la fois sensibles et minutieuses, elles respectent l’existant, l’améliorent et le magnifient. À travers de petites touches, le nouveau parcours intègre le déjà-là et initie les visiteurs à l’histoire du lieu, tout en mettant en lumière les origines et les valeurs intrinsèques de la marque. La mise en scène est soigneusement orchestrée, elle est complétée par des dispositifs multimédias immersifs qui la rendent encore plus enrichissante. Le design du mobilier et l’éclairage n’en demeurent pas moins intéressants, ils participent, à leur tour à la diffusion de l’identité de Rémy Martin. Concernant l’élaboration du parcours de visite, les architectes ont veillé à la fluidité et la concordance, deux caractéristiques nécessaires pour une déambulation réussie. De même, conscients de la valeur patrimoniale du lieu, une attention particulière a été portée à certains éléments anciens comme par exemple les verrières et les pavés de la cour d’honneur, sans oublier la mosaïque rénovée avec brio par SOCRA ou encore les divers ouvrages de ferronnerie.

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    La Maison Rémy Martin

    20, rue de la Société Vinicole

    16100 Cognac

    Tél. : +33 (0)5 45 35 76 66

    www.remymartin.com

    INCA Architectes

    30, boulevard Gambetta

    38000 Grenoble

    Tél. : + 33 (0)4 76 84 55 91

    www.inca-architectes.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Métamorphoser une prison en hôtel ? L’idée est surprenante mais la réalité est tout autre. Désaffectée depuis 2009, l’ancienne geôle de Béziers s’est transformée grâce à l’équipe Mando Hospitality et l’agence A+Architecture. La mémoire du bâtiment est conservée et l’ensemble est devenu un espace multifonctionnel. L’Hôtel La Prison a ainsi vu le jour. C’est une première française, ça se passe dans le sud de la France : à Béziers, une ancienne prison devient un établissement hôtelier. Les exemples dans le monde ne sont pas nombreux, mais l’idée avait déjà séduit d’autres localités comme Boston et son The Liberty Hotel, Oxford et l’Hotel Malmaison, Helsinki et l’Hotel Katajanokka, ou encore Berlin et le fameux Wilmina Hotel. À chacun son histoire, sa situation dans la ville mais aussi son devenir. En France, c’est à Béziers que la nouveauté a fait son chemin. Il s’agit de la réhabilitation et la transformation de l’ancienne maison d’arrêt, surnommée « Le Château », qui a fonctionné de 1867 à 2009. La prison d’autrefois surplombait un environnement exceptionnel, désormais perceptible grâce à de nouvelles percées et une agréable promenade. Idéalement situé en plein centre-ville, sur le parvis de la cathédrale Saint-Nazaire, l’ensemble est proche du cloître et du jardin des Évêques qui peuvent être mis à disposition pour divers évènements privés. Cet exploit est dû au groupe Mando Hospitality, spécialisé dans la transformation de bâtiments en lieux de vie uniques où le lien social est essentiel, qui a relevé pour la première fois le défi de la reconversion d’un bâtiment historique. L’Hôtel La Prison raconte une épopée et revalorise le patrimoine architectural sans oublier d’offrir une expérience de séjour inhabituelle aux visiteurs. Menée avec la plus grande précaution, la réhabilitation conserve l’authenticité du bâti, agrémentant le lieu de divers éléments afin d’assurer le confort et le bien-être des usagers. « Quand nous avons visité les lieux, il n’y avait rien, à part un seul livre qui trainait, il y avait une bibliothèque crayonnée au mur avec des titres extrêmement drôles dessinée certainement par un détenu. Malheureusement, nous n’avons pas pu la garder car elle était sur des murs en parpaings », raconte Philippe Bonon, architecte fondateur de l’agence A+Architecture.   Des chambres… Dans une pareille rénovation on peut toujours se poser une importante question : Faut-il gommer le passé carcéral du lieu ou bien rappeler l’origine de l’établissement tout en le dotant d’une nouvelle vie. A+Architecture a choisi la deuxième solution. Dès l’entrée, le ton est donné, les visiteurs sont introduits dans un univers atypique à la sobriété monacale rehaussé par quelques touches d’originalité. L’atrium et les passerelles métalliques reliant les cellules ont été conservées tout comme les voûtes néo-romanes. Divers espaces communs mais aussi le hall d’entrée et le bar ont été aménagés de façon à garder l’esprit ancestral, tandis que la disposition des cellules a été remaniée dans le but de les transformer en chambres de différentes tailles. Les cinquante unités sont équipées méticuleusement. Tandis que toutes les trois cellules, deux chambres ont été formées, la cellule du centre est divisée en deux pour offrir à chacune une grande salle d’eau. Les anciennes portes
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Un impeccable « deux en un » signé Vincent Eschalier

    Par Sipane Hoh, le 16 septembre 2025
    Un emplacement prestigieux, un programme complexe et un projet majestueux. À Paris, le Studio Vincent Eschalier unifie deux bâtiments distincts pour réaliser un immeuble de bureaux aux lignes pures et aux intérieurs gracieux. Une exceptionnelle ambiance mise à disposition pour un bien-être au travail. Dans le 17e arrondissement parisien, l’avenue de Villiers comporte des édifices remarquables dont les deux immeubles que le Studio Vincent Eschalier a réhabilités avec une grande habileté pour un résultat exceptionnel. Le contexte était difficile : le bâtiment de six étages, datant des années 1800, d’un style néo-gothique habillé de pierres et de briques, a été intégralement réhabilité pour s’unir à un second bâtiment entièrement reconstruit. Réhabiliter l’ensemble tout en préservant l’âme du lieu et respecter le caractère patrimonial puis redonner vie au bâtiment sur cour demandent une expertise ainsi qu’un savoir-faire que le Studio Vincent Eschalier a acquis au fil de ses multiples réalisations. L’accès se fait à travers une cour pavée, en passant un portail monumental en pierre orné de ferronneries, un témoignage d’époque qu’il fallait, selon l’architecte, sauvegarder. Le second édifice, accessible via la cour, comporte une façade contemporaine qui contraste avec son voisinage historique. L’ensemble des deux entités, hétéroclite et dissemblable, a été adroitement remanié pour le plus grand bonheur des usagers. Outre les travaux de rénovation et de mise aux normes qui ont permis d’améliorer considérablement le confort des utilisateurs des lieux, les intérieurs comportant des moulures en bois, du parquet d’origine ainsi que des escaliers ont été entièrement revalorisés. Soulignons que, par ailleurs, les réseaux techniques ont été dissimulés dans les faux plafonds, les sols sont désormais habillés de moquette, et les murs arborent des peintures à la chaux. L’ascenseur existant, non fonctionnel, a été supprimé pour permettre la création d’un ascenseur neuf desservant tous les niveaux. Un étage partagé à double hauteur et son plafond voûté en briques vient se glisser entre le rez-de-chaussée et le sous-sol. Aménagé sur toute l’emprise du bâtiment, ce dernier accueille désormais l’entrée principale, plusieurs espaces de vie, une salle de sport ainsi que les locaux techniques. Quant au bâtiment sur cour, il se caractérise par son enveloppe en pierre claire massive de l’Oise, qui dialogue avec la pierre d’origine de l’édifice historique, tout en apportant une note d’audace. Les intérieurs sont lumineux grâce aux généreux vitrages répartis sur toute la façade. L’édifice est composé pour une grande pluralité des usages comme les plateaux ouverts, les espaces de coworking, les salles de réunion mais aussi les différents bureaux, le tout dans un univers favorisant les échanges au sein d’un cadre à la fois fonctionnel et confortable. Et bien qu’unifiés, les deux bâtis se démarquent par leurs usages. Tandis que l’édifice sur rue abritent des bureaux traditionnels, l’immeuble en fond de cour a permis la création de bureaux plus contemporains, propices à des espaces de coworking, un business center et des salles de réunion. Deux univers dissemblables sont ainsi réunis à travers une architecture intemporelle dont Studio Vincent Eschalier possède le secret. Un secret qui a fait sa renommée !
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    Architecture remarquable

    SAX, l’écrin du Lifestyle 7e

    Par Nat Lecuppre, le 26 septembre 2025
    En avril, après plusieurs années d’attente, le tout-Paris a pu assister, lors d’une soirée de festivités dans la continuité de celles des JO, à l’inauguration du SAX Hôtel. Avec cet établissement, après Soho House et Iconic à Nice, la Compagnie de Phalsbourg poursuit son développement dans l’hôtellerie luxury lifestyle. L’hôtel SAX Paris. Situé au 55, avenue de Saxe (Paris 7e), ce 5 étoiles est indéniablement d’ores et déjà parmi les dix lieux à voir et à vivre à Paris. Il est exploité sous la marque LXR Hotels & Resorts de la collection luxury et lifestyle du groupe Hilton. C’est sa première implantation en Europe. Le SAX reprend les valeurs chères à la Compagnie de Phalsbourg en alliant ses codes du luxe et sa vision plus lifestyle de l’hospitalité de très haute qualité. Avec son offre premium d’hébergement, de restauration, de fitness, spa et soins, il signe le renouveau de l’arrondissement chic et parisien. Un patrimoine chargé d’histoire. À proximité de la Dame de Fer, des invalides, de la Seine… le SAX est idéalement situé. Avant les travaux et depuis près d’un siècle, l’adresse emblématique du 55 avenue de Saxe était celle du central téléphonique Ségur, où des standardistes appelées les « demoiselles du téléphone » opéraient. Dès l’extérieur, l’établissement est ancré dans son identité et l’histoire de notre pays. L’immeuble en pierre de taille et briques rouges de 1899 a une architecture marquée. Sa façade néo-gothique avec ses frontons, trumeaux et bas-reliefs est habillée de cariatides au milieu d’arcades voûtées, de têtes de lion et du monogramme républicain. La Compagnie de Phalsbourg a su, avec des artistes, des designers, des décorateurs et ses équipes pluridisciplinaires, sous la direction artistique de Karine Journo du Studio de Compagnie de Phalsbourg, concevoir un véritable joyau dans un écrin au luxe discret. Visitons les lieux sans plus attendre ! Place aux artistes et décorateurs. Dans la vie, Philippe et Karine Journo soutiennent l’art. Rien de surprenant de découvrir des pièces d’artistes dans chaque recoin de l’établissement. En entrant dans l’hôtel et en traversant le hall, les hôtes sont happés par un jardin qui les transporte loin du bruit citadin. Une majestueuse œuvre sculpturale en cristal Lalique, Rockstone, signée Arik Levy et de son studio Art & Design Studio, les accueille, inspirée de la forme organique des rochers. Elle apporte une touche design au lieu inspiré des jardins à la française et créé par Claudia Ravnbo, directrice artistique de la Maison Ladurée et fondatrice du Studio Ravn. Claudia Ravnbo a créé les paysages du jardin qui invite les clients à une pause déjeuner ou à prendre un verre. L’ambiance chic est un clin d’œil à la Riviera. Les lieux sont dotés d’un bassin chauffé à 29° et d’un jacuzzi. Un véritable havre de paix. L’artiste de street art STO a eu pour mission de créer l’atmosphère du restaurant Le SAX, situé au rez-de-chaussée. STO rend hommage à l’histoire et reprend dans son œuvre l’emblème national ornant la façade. Il conçoit l’habillage du plafond avec une fresque La Liberté ainsi que la customisation des fauteuils. Pièce maîtresse des lieux. Effet wouah avec l’Iconic Galerie qui se situe à gauche

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