Architecture, l'esprit du lieu

Le voyage sensoriel du restaurant CAAA by Pietro Catalano

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Par Sipane Hoh, le 7 mars 2025.
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© Filippo Bamberghi

Situé en Suisse, à Lucerne, jouxtant la fameuse « Impulse Gallery », le restaurant CAAA by Pietro Catalano, réalisé avec habileté par l’agence d’architecture espagnole External Reference (Carmelo Zappulla), ressemble à une sculpture habitable, offrant à ses visiteurs une expérience sensible qui croise l’architecture, la technologie et la gastronomie.

Le restaurant CAAA by Pietro Catalano découle de la collaboration innovante entre le chef Pietro Catalano reconnu pour ses créations gastronomiques innovantes et le savoir-faire d’External Reference. La collaboration entre l’architecte Carmello Zappulla et le chef cuisinier aux divers talents dévoile un écrin à l’architecture avant-gardiste qui offre aux usagers un beau plongeon aux confins de la gastronomie : s’inspirant des riches traditions culinaires de la région transalpine et de l’exceptionnel paysage avoisinant, External Reference a conçu un lieu qui rend hommage à la magnificence des Alpes. D’une superficie de 85 m² et pouvant accueillir jusqu’à 16 convives, la salle à manger du restaurant se caractérise par sa couleur blanche et ses traits épurés, accentués par le jeu savant des lumières chaudes. Ces dernières jouent un rôle très important dans la mise en valeur des différents mobiliers. Plus on se rapproche de l’obscurité, plus la transformation est féerique. Comme si le restaurant se réveillait grâce à l’ajustement des éclairages. La nuit tombée, l’ensemble prend ainsi les allures d’un cocon douillet au milieu des montagnes. Chaque meuble est conçu sur mesure, les chaises et les tables sont en bois de frêne, les sols en acier inoxydable, tandis que le bar du restaurant est fabriqué en verre et en marbre. Le plafond constitue l’autre curiosité qui interpelle. Dans sa recherche poussée, Externe Référence a analysé, en se servant de l’informatique, les morphologies des surfaces enneigées, afin de créer une structure qui prend forme à partir de l’étude numérique et vient tapisser convenablement le plafond. Cette investigation a donné naissance à un volume et des dimensions définis, permettant son impression 3D ultérieure. L’architecte raconte que, tel un puzzle, la surface était divisée en 63 pièces maniables, de 80 x 80 cm chacune, facilitant leur fabrication et assemblage ultérieur sur site.

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    External Reference

    Carrer de Valencia 287, Ppal, 1ero.

    08009 Barcelona

    Tél. : +34 647 997 921

    www.externalreference.com

    Restaurant CAAA by Pietro Catalano

    Haldenstrasse 19, 6006 Luzern

    Tél. : +41 76 767 99 83

    www.pietrocatalano.ch

    LAMÁQUINA

    Tél. : +34 937 420 927

    www.lamaquina.io

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    Architecture un lieu

    46/48 avenue de la Grande Armée Une réhabilitation d’exception

    Par Nat Lecuppre, le 10 novembre 2023
    L’architecte Franklin Azzi a réalisé une réha­bi­litation singulière d’un immeuble de bureau, au 46-48, avenue de la Grande Armée à Paris. L’architecte a eu pour mission de revaloriser le site et de l’adapter aux normes et aux attentes actuelles des utilisateurs tant en termes d’effectifs que de confort d’usage. Franklin Azzi a su avec son talent reconnu rendre attractif cet ensemble de 9 200 m2 en conjuguant les styles Art déco et Industriel. Les objectifs étaient de rendre les lieux lisibles et de les ouvrir sur la ville mais aussi de les moderniser. Le site Pour Franklin Azzi, il s’agissait de donner du sens et de connecter les deux bâtiments au 46-48 avenue de la Grande Armée et rue de Brunel. Pour cela, le patio historique a été repensé et une agora créée pour relier les deux bâtiments. Elle devient le cœur du site. Les façades ont été conservées. Une véritable attention a été portée à l’apport de lumière naturelle et surtout à la valorisation des hauteurs libres. Les RDC et R+1 sont ouverts sur l’atrium central baigné de lumière et accessible par un escalier visible depuis le hall en double hauteur. Autour de cet atrium, les utilisateurs bénéficient de divers espaces qui renforcent leur bien-être : un lobby, un business center, une cafétéria et un espace d’échanges informels, entre autres. Le projet de Franklin Azzi comprend également la réalisation d’une surélévation en toiture au R+7. Une extension vitrée et sa toiture sont ainsi reliées aux R+7 et R+8 côté rue de Brunel. La surélévation vitrée a été conçue avec des châssis coulissants toute hauteur. Une casquette, de couleur zinc en clin d’œil aux combles des bâtiments avoisinants, surmonte celle-ci. La dimension contemporaine se trouve renforcée par le choix de la charpente, des menuiseries en acier, des ouvrants et des protections solaires. Un important travail de réflexion a été effectué sur la structure pour une meilleure organisation des espaces. Par exemple, une charpente invisible au R+6 a été créée pour permettre une surélévation au R+7. L’architecte a joué avec les styles dans une belle harmonie. L’Art déco se marie au style Industriel et fait la part belle aux matériaux nobles, performants et durables (bois, pierre de taille, feutre…). On reconnaît la griffe de Franklin Azzi et son côté perfectionniste. Aucun détail n’est laissé au hasard, tout est dessiné sur-mesure comme les sièges de l’auditorium. Afin de préserver l’ADN des lieux, des recherches d’archives patrimoniales ont été menées. Franklin Azzi a su mettre en valeur l’existant et anticiper les usages dès la conception. Chapeau bas pour cette réhabilitation d’exception.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Dans le parc de la Villette une vertueuse folie

    Par Sipane Hoh, le 14 janvier 2025
    À Paris, au cœur du parc de la Villette, Atelier du Pont (Anne-Cécile Comar et Philippe Croisier) a réalisé un bâtiment d’exploitation à la forme simple et aux lignes épurées qui s’apparente à une folie d’un nouveau genre délicatement posée au sein d’une abondante végétation. Il s’agit d’un projet complet qui croise adroitement architecture, architecture d’intérieur et design de mobilier. Les folies du parc de la Villette sont nombreuses. Parsemées ici et là, signées de l’architecte Bernard Tschumi, elles égayent par leur couleur rouge un terrain marqué par une présence paysagère. C’est dans cet environnement exquis, très caractéristique et tellement alambiqué que les architectes d’Atelier du Pont ont réalisé leur projet : un lieu de travail comprenant cent cinquante-cinq postes et développé sur une surface de plancher de 3 000 m². En effet, les différentes équipes en charge de l’exploitation du parc et de ses équipements étaient logées dans les neuf entités de la Cité Jardin. Construits en 1982, les bâtiments devenus désuets avaient un besoin urgent d’être remplacés. C’est ainsi que, dans le but d’offrir à ses équipes un outil de travail approprié tout en rendant de la surface de parc au public, l’Établissement Public du Parc et de la Grande Halle de la Villette (EPPGHV) a souhaité construire un nouveau bâtiment d’exploitation. En 2020, l’agence Atelier du Pont a été désignée lauréate du concours d’architecture pour mener à bien le projet dont les travaux ont été séquencés sur plusieurs phases. La première période constituait la démolition de trois entités, ensuite ont eu lieu la construction du bâtiment d’exploitation et la démolition des deux volumes restants. Finalement, l’aménagement des abords a complété l’ensemble du bâti. La préservation du patrimoine naturel du parc et sa biodiversité constituait l’un des principaux arguments qui ont poussé l’équipe d’architectes à opter pour un bâtiment compact possédant une emprise au sol limitée qui permet de restituer 5 000 m² d’espaces verts au public ainsi qu’un accès à la darse du fond de Rouvray. Prenant place sur le site de l’actuelle Cité Jardin, le projet qui met en avant les espaces partagés est conçu selon une structure générique et tramée où la nature croise adroitement l’architecture.  Quand l’architecture croise la nature. L’équipement se compose de deux structures, l’une en béton et l’autre en bois. Deux matériaux qui se complètent pour offrir aux usagers l’inertie nécessaire au sein du bâtiment d’une part et une structure légère et chaleureuse d’autre part. Dans leur écriture architecturale, Atelier du Pont a opté pour une trame rythmée évolutive qui peut se transformer selon les besoins et nécessités futurs. La même chose s’applique aux divers aménagements intérieurs comme les modules de bureaux conçus sur mesure qui ponctuent l’espace et peuvent se déplacer au sein de la grande halle suivant les exigences des utilisateurs des lieux. Le Pavillon Jardins s’organise sur deux niveaux autour d’un généreux cours central où se trouve un escalier-gradin permettant d’organiser des rassemblements informels ou des conférences arrangées. L’ambiance est paisible, lumineuse et propice au travail. La végétation fait partie intégrante du lieu. Au premier étage, certains bureaux ressemblent même à des pavillons perchés dans les arbres. La tisanerie conçue sur mesure
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Féminin pluriel

    Par Nat Lecuppre, le 23 octobre 2024
    Mondialement connue pour sa démarche féministe, écrivaine, ancien mannequin, peintre et actrice, ambassadrice de l’ONU, Waris Dirie a longtemps combattu les mutilations sexuelles. Son fer de lance est la cause féminine. Amoureuse de Paris, de l’art, de la connexion spirituelle et de la nature, il était inéluctable qu’elle s’associe avec le RSG Group pour ouvrir dans le XVIe arrondissement de la capitale un lieu dédié au sport, aux femmes et à l’art : Heimat. Un projet atypique. Heimat, dont la signification est « foyer » en allemand, incarne l’image désirée par Waris Dirie. Elle voulait offrir un lieu uniquement comme chez soi pour les femmes afin qu’elles fassent du sport, se ressourcent, se rencontrent, partagent leurs idées et leur amour pour l’art. « Heimat est un lieu nouveau et exclusif où l’on se reconnecte avec son corps et son esprit. » Waris Dirie. Une adresse sélecte inédite. Avant Heimat, au 35, rue Paul Valéry, il y avait le musée Dapper. Ce muséum était consacré à l’art africain. Waris Dirie a souhaité conserver cet héritage en intégrant dans ce bâtiment chargé d’histoire, une collection d’œuvres d’artistes féminines contemporaines et de la diaspora. Artness, réseau d’artistes internationaux, et Waris Dirie sélectionnent les œuvres exposées et leurs mises en vente. On y trouve également des créations de Waris Dirie, inspirées de l’Afrique, de la nature et qui représentent la paix et le paradis. Les recettes sont reversées à la fondation Waris Dirie Desert Flower. Une expérience de fitness immersive. Dédié aux femmes, cette expérience réinvente le bien-être et l’entraînement. La devise de l’établissement : Proud Female Fitness. « Je voulais créer un très bel espace géré par une femme forte pour des femmes fortes. » Waris Dirie Côté fitness, cinq espaces spacieux se répartissent dans le bâtiment. On trouve aussi un espace poids libre et cardio. Des offres sur mesure sont proposées pour élever l’âme et le corps. Chaque membre est sélectionné selon son dossier d’inscription. Une salle permet d’organiser des événements hebdomadaires. Les lieux sont pensés comme une boutique-gym. Les équipements ultra nec, l’éclairage intelligent, le son surround immersif, les cours par des professeurs talentueux, coach personnel diplômé et expert aux dernières tendances et découvertes du secteur… font de Heimat un lieu prisé et très haut-de-gamme. On peut y pratiquer diverses activités (Pilates, barres, kinesis, yoga, cours collectifs de fitness…). Le coach personnel accompagne et forme un binôme avec sa cliente. Un programme personnalisé et adapté est créé. Il a les compétences de diverses spécialités (réhabilitation après blessure, transformations extrêmes, conseils nutritionnels complets, préparation à la compétition, préhabilitation…). Pour renforcer le confort des membres, on trouve un sauna sec, une salle de relaxation à l’éclairage atmosphérique et avec un jacuzzi. Les vestiaires sont privés et similaires à ceux des boutiques. Un bar à rafraîchissements avec café barista au rez-de-chaussée propose des collations d’exception aux diverses textures et saveurs. Pour Waris Dirie, les femmes changeront le monde par la paix, le respect et l’amour. On ressent cette vision à Heimat. On y est comme chez soi. Ce temple du sport et du bien-être a un supplément d’âme. Probablement parce qu’il est exclusivement féminin !

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